WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les déterminants de l'inflation en Guinée.

( Télécharger le fichier original )
par Mamadou Safayiou DIALLO
Université de Sonfonia - Master 2014
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2.4 Structure et composition de l'IPC guinéen :

2.4.1 Indice des prix à la consommation :

Durant toute la première République, la Guinée a manqué d'indice de prix sous quelques formes que ce soit pour mesurer le coût de la vie : c'est justement le cas lors du premier et second chocs pétroliers. Il a fallut attendre 1985 pour voir le pays se doter d'un indice des prix à la consommation(IPC) pour l'agglomération de Conakry. Cet indice sert ainsi à montrer les effets de variations de prix sur le pouvoir d'achat des ménages à l'égard d'un certain nombre de denrées alimentaires, d'articles de première nécessité, de services etc.

En Guinée, les hauts revenus coexistent avec les bas salaires. Cependant ces deux classes ne ressentent guère le coût de la vie de la même manière, tant et si bien qu'une bonne partie de leur consommation porte sur des biens et services différents (Touré, 2010).

Néanmoins la direction nationale de la statistique(DNS) a opté de publier un seul indice sans distinction aucune entre les deux types de consommateurs, nonobstant un examen minutieux de la structure de l'IPC guinéen semble mettre en exergue qu'il s'agit bien d'un indice focalisé sur les ménages à bas revenu de type africain.

Ainsi en 1999, cet indice apparait satisfaisant car n'ayant fait l'objet d'aucune révision fondamentale et produit 167 biens et services de consommation disponibles dans la capitale Conakry subdivisé en 7 postes :

Tableau 1 : Indice des prix et pondérations

Postes

Articles

Indice alimentaire : céréales, condiments, huiles, tubercules, fruits, légumes.

81

Equipement-logement : loyers, matériaux de construction, appareils électroménagers...

25

Energie : eau, électricité, pétrole lampant...

9

Habillement : cretone, popeline, pagne, indigo, chemise...

10

Transport : taxi urbain, bus urbain, transport interurbain, billet d'avion...

10

Santé et hygiène : consultation médicale, examens médicaux, produits pharmaceutiques, savon, soins dentaires, coiffure...

18

Loisirs-culture : cigarettes, cinéma, enseignement, outils scolaires, téléphone...

14

Source : Touré p 48.

La lecture du tableau ci-dessus donne une idée des coefficients de pondérations pour chacun des postes retenus par le ministère du plan pour mesurer le coût de la vie. Force est de constater que cet indice a été remplacé en 2002 par l'indice harmonisé des prix à la consommation.

2.4.2 Indice harmonisé des prix à la consommation

Comme l'IPC, L'IHPC selon le bulletin mensuel publié par le département en charge de la mesure du coût de la vie, a pour population de référence l'ensemble des ménages africains de l'agglomération de Conakry.

Le panier de la ménagère comprend 312 variétés suivies dans 364 points d'observations. En somme, 3207 relevés de prix sont effectués chaque mois par les enquêteurs de la direction nationale de la statistique. Selon la même source, la période de base de l'IHPC est l'année 2002 et ses pondérations proviennent de l'enquête intégrée de base pour l'évaluation de la pauvreté réalisée en 2002/2003 auprès de 7612 ménages. L'IHPC présente la structure et les pondérations suivantes en 2008 :

Tableau 2 : Indice harmonisé des prix et pondérations (Base 100 : décembre 2002)

Postes

Nombre d'article

pondération

Dec-2003

Dec-

2005

Dec-2007

Juin- 2008

Produits alimentaires, boisson et tabac

161

37.56

125.4

232.4

401.0

453.5

Articles d'habillement et chaussants

45

7.32

111.2

132.9

201.1

214.0

Logement,eau électricité, gaz,

27

10.38

105.0

152.6

243.1

269.8

Ameublement, équipement ménager

42

8.30

111.8

150.0

230.2

255.9

Santé

32

11.20

108.4

166.0

242.4

260.8

Transports

29

11.21

116.6

238.5

312.1

419.3

Loisirs, spectacles et cultures

29

3.64

104.9

139.6

193.6

194.9

Enseignement

11

0.90

104.2

134.5

174.0

186.4

Hôtels, café, restaurants

10

2.20

103.2

179.8

283.7

311.4

Autres biens et services

30

6.79

112.3

147.6

191.2

192.8

Indice global

416

100

115.8

191.7

300.9

341.5

Source : Touré p.50

Le tableau 2 ci-dessus nous permet d'observer une évolution rapide de l'indice harmonisé des prix à la consommation(IHPC) ayant pratiquement triplé (2,95 fois)entre décembre 2003 et juin 2008. Les produits alimentaires représentent une part importante du panier, ce qui indique que les facteurs influant sur les prix alimentaires dominent les mouvements de l'IHPC (voir tableau 2).Ces facteurs comprennent les intrants domestiques, les coûts de transport des aliments produits à leurs marchés de détail, et les conditions climatiques, avec précipitations jouent un rôle clé.

Cependant, il est opportun de signaler que cet indice harmonisé des prix à la consommation(IHPC) est élaboré à partir de 416 produits et services de base indispensables aux ménages guinéens, dont certains peuvent intervenir plusieurs fois dans un poste en fonction de leur nature voire de leur localisation géographique.

Pour compléter ainsi le panel, la direction nationale de la statistique adopte des nomenclatures secondaires de manière à saisir avec pertinence la contribution des articles localement produits ou importés ainsi que celle des secteurs d'activités à l'évolution du coût de la vie en Guinée. Elle se présente de la façon suivante :

Tableau 3 : Nomenclatures secondaires de l'IHPC

Nomenclatures

Pondérations

Juin- 2007

Juin-2008

Indice global

100

274.0

341.5

Indice des produits locaux

59.45

273.4

338.6

Indices des produits importés

40.55

260.0

313.5

 
 
 
 

Indice global

100

274.0

341.5

Indice du secteur primaire

15.05

362.9

442.3

Indice du secteur secondaire

61.58

364.6

442.3

Indice du secteur tertiaire

23.37

343.5

427.7

Source : Touré p.51

Le tableau ci-dessus met en exergue une forte pondération des produits locaux d'une part et des produits issus du secteur secondaire d'autre part, qui, dans chaque catégorie de second ordre pèse environ pour près de 3/5 des pondérations. Par ailleurs les 2/5 du poids relèvent de l'inflation importée et des pondérations cumulées des secteurs primaire et tertiaire. Il convient par ailleurs de s'interroger sur le faible poids attribué au secteur agricole dans cette nomenclature : l'inflation guinéenne émane-t-elle essentiellement des branches industrielles et des services ?

A côté de cela nous pouvons mentionner que d'autres indices moins intéressants sont également publiés à savoir :

ü L'indice des produits frais ;

ü L'indice de l'énergie

ü L'indice hors produits frais, hors énergie

ü L'indice des biens durables

ü L'indice des biens semi-durables

ü L'indice des biens non durables

Un certain nombre de faiblesses peuvent être identifiées au début de l'étude. Premièrement, l'indice peut ne pas être représentatif des habitudes de consommation. Les poids et certains des éléments qui composent l'indice peuvent être obsolètes.

De plus, l'information est recueillie dans cinq marchés des différents quartiers de la capitale Conakry. Les supermarchés et les petits commerces de détail, qui représentent une part croissante des ventes intérieures, sont exclus de l'échantillon. Une autre limite de l'indice, est qu'il ne couvre que la ville de Conakry, et en outre il est gelé pour certains articles qui ne sont pas consommés en Guinée. Cependant, ces articles représentent plus de 3% de l'IPC.

En outre, l'indice ne tient pas compte de nouveaux modes de consommation tels que les achats s'effectuant par le biais de l'internet, des téléphones mobiles, non plus des frais de transport et ne reflète point une augmentation substantielle de la consommation de certains produits alimentaires, comme le riz et la pomme de terre.

À la lumière de ces faiblesses, il s'est avéré que les chiffres officiels ne reflètent probablement pas le taux réel de l'inflation. En Guinée, les observations aberrantes, souvent liées à la hausse des prix entre les récoltes, ont tendance à affecter sensiblement la croissance de l'inflation sur 12 mois. La mesure de l'inflation peut donc être volatile.

Conclusion

Tous ces chocs sus mentionnés internes comme externes ont rendu l'économie guinéenne très sensible aux facteurs déterminants de l'inflation en Guinée. Certes il faut mentionner que ces évènements n'ont point épargné les indicateurs macroéconomiques ainsi que le niveau général des prix. C'est d'ailleurs ce qui explique l'instabilité sans cesse du taux d'inflation entre 1986 et 2012.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery