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Les déterminants de l'offre de monnaie dans l'économie congolaise de 1980 à  2013.

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par Serge KASEREKA KANYAMA
Université Pédagogique Nationale - Licence en sciences économiques 2015
  

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1.2.2 Les déterminants de l'offre de monnaie

L'offre de monnaie peut résulter des variations :

? du solde de la balance des paiements ; le solde excédentaire de la balance des

paiements donne lieu à une augmentation des avoirs en devises et la conversion de ces devises en monnaie nationale requérant l'intervention du système bancaire.

4 Vincent NGONGA NZINGA, Notes de cours de Politique Monétaire, première Licence économie monétaire, Université de Kinshasa, 2012-2013, inédit.

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« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»

Le solde déficitaire de la balance des paiements donne lieu à une diminution des avoirs en devises et partant à une baisse de l'offre de monnaie.

+ du solde du tableau des opérations financières de l'Etat. La monétisation du

solde budgétaire intérieur déficitaire conduit à une augmentation de l'offre de monnaie via l'accroissement du crédit net à l'Etat ; la baisse de l'offre de monnaie via la diminution du crédit net à l'Etat.

+ du crédit accordé à l'économie par les banques ;

+ des opérations propres de la banque centrale.

Dans ce cas, l'offre de monnaie peut résulter :

V' des facteurs autonomes ou ne dépendant pas de la politique monétaire et

V' des facteurs institutionnels relevant de la modification des instruments de la politique monétaire tels que :

> Le coefficient de réserve obligatoire ;

> Les achats et les ventes des titres dans le cadre de l'open market policy ; > Les appels d'offre ;

> Le taux d'intérêt ou le volume pratiqué dans le cadre des opérations de refinancement.

En résumé, l'offre de monnaie est déterminée par trois secteurs de

l'économie :

· Les finances publiques au niveau du solde de son tableau des opérations ;

· Les relations extérieures au niveau du solde de la balance des

paiements extérieurs ;

· La situation de la monnaie et du crédit au niveau des opérations

de politique monétaire, des opérations de crédit au secteur privé

et des opérations propres à la banque centrale.

Nous allons à cet effet, enrichir secteur par secteur qui compose les déterminants de l'offre de monnaie.

1.2.2.1. Les finances publiques

Les finances publiques apparaissent comme une science pluridisciplinaire, originale, dont la globalité ne cesse de s'accroître. Ces caractéristiques qui composent les finances publiques que nous verrons dans la suite de paragraphe.

1.2.2.1.1 La pluridisciplinarité des finances publiques

Cette constatation se veut relativement récente. Sans doute, pour faire reconnaître par les juristes la science des finances comme la quatrième du droit public, à côté du droit constitutionnel, du droit administratif et du droit international, a-t-on été conduit à l'isoler. En réalité, elle constitue une « science carrefour » au regard du processus éminemment déterminant que constitue chaque

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année l'adoption du budget pour l'Etat, mais plus généralement pour toute entité publique. La convergence des phénomènes constitutionnels, politiques, économiques et sociaux est patente.

1.2.2.1.2 L'originalité des finances publiques

Le particularisme des finances publiques viendrait de ce qu'on les distingue nettement des finances privées ; or l'examen montre que la délimitation n'est pas si aisée et que l'intérêt de la matière réside aussi dans cette complexité et dans leur implication5. Cela en constitue en tout état de cause leur grande originalité. Éléments de divergence comme de convergence sont à apprécier.

1.2.2.1.3 La globalité des finances publiques

Les situations de crise financière aiguë rencontrées ces dernières années ont conduit à de nouvelles obligations sur le plan de l'intégration des certaines communautés économiques.

1.2.2.1.3.1. La situation de crise financière

Au cours de dernière décennie, le monde a connu une crise des subprimes et crise des dettes souveraines se sont enchaînées.

? La crise des subprimes

La crise des subprimes6 de 2008 s'analyse avant tout comme une crise mondiale venue des Etats-Unis d'Amérique qui a vu l'ensemble des Etats des pays développés intervenir massivement grâce à l'outil budgétaire dans un premier temps pour sauver leur système bancaire en crise, dans un second temps pour relancer la machine économique en panne ; nous avons pu assister ainsi à une véritable réhabilitation de l'Etat trop souvent dénigré ces dernières années pour ses erreurs de gestion. L'Etat s'est révélé être le seul parmi les différents acteurs capable de développer une action décisive : sur le plan interne en dépassant très largement le simple rôle de régulateur dans lequel il tendait depuis quelques années à se morfondre pour redevenir interventionniste.

? La crise des dettes souveraines

Certains Etats se sont eux-mêmes sensiblement fragilisés du fait de cette première crise financière. Leur niveau d'endettement a pu effectivement le placer « en situation de défaut », dans la mesure où ils se sont révélés dans l'incapacité de faire face à leurs engagements de remboursement.

1.2.2.1.3.2. Les nouvelles obligations

La lutte contre les déficits publics excessifs et la soutenabilité de la dette publique vont aujourd'hui office des économies qui font face d'incontournables de la dette publique.

5 L. SAIDJ, « Finances publiques-Finances-privées : éléments d'introduction », in RFFP n°120, nov.2012, p.5.

6 Les subprimes sont des prêts à taux d'intérêt variable, en particulier des prêts immobilier, effectués par les banques au début des années 2000 auprès des ménages américains ayant des profils risqués et incapables de faire face à leurs remboursements dès lors que les taux d'intérêt ont commencé monter.

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? La lutte contre les déficits publics excessifs

Traditionnellement les finances publiques recouvraient autour de l'Etat les finances des personnes morales de droit public, à savoir, en particulier, les collectivités territoriales et les établissements publics. Elles ont définitivement absorbé les finances locales qui sont devenues très dépendantes de celles de l'Etat. De plus, elles ont annexé les finances sociales qui bénéficient de plus en plus de l'affectation d'impositions de toute nature. Actuellement, les finances publiques sont celles des administrations publiques, à savoir, des structures dont l'activité principale est d'effectuer à titre principal des opérations de redistribution ou à produire des services non marchands avec des ressources issues essentiellement de prélèvements obligatoires. Ceci permet notamment d'y intégrer les finances sociales avec des organismes privés comme les caisses locales et régionales de sécurité sociale autre dit ici en RDC nous avons INSS, les banques, caisses d'épargne, Banque Africaine de Développement.

L'approche de l'union européenne par exemple qui intègre son appréhension des déficits publics excessifs dans leur ensemble. Les Etats membres de l'union économique et monétaire en se dotant de la monnaie unique ont depuis l'entrée en vigueur du Traité de Maastricht souscrit l'engagement de ne pas dépasser en termes de déficits de leurs administrations publiques dans leur globalité un seuil fixé à 3% de leur PIB via le pacte de stabilité et de croissance (PSC).

? La soutenabilité de la dette publique

Ces nouvelles obligations par-delà l'objectif de retour progressif à l'équilibre budgétaire des Etats de la zone euro intègrent la problématique de leur endettement .s'est organisé en effet entre eux un principe de solidarité qui permet à un Etat en difficulté de recevoir une aide financière en cas de difficulté pour accéder aux marchés financiers aux fins de financement de ses dettes. Ce principe se matérialise principalement dans le Mécanisme européen de stabilisation financière (MESF), le fonds européen de stabilisation financière (FESF) et le Mécanisme européen de stabilité (MES), institution intergouvernementale appelée à se substituer aux deux premiers dès la ratification du TSCG.

Il est évident que les institutions européennes ont jusqu'à présent trop mis l'accent sur les déficits publics au détriment d'une analyse quantitative et qualitative des endettements publics des Etats. Le plafond de 60% du PIB à ne pas dépasser en termes de dettes publiques pour un Etat n'a guère fait l'objet d'une exposition similaire à celle du seuil retenu en termes de déficits excessifs. Ce n'est pas pourtant pas tant le niveau de ceux-ci que l'évolution de l'endettement public qui est important pour un fonctionnement harmonieux de l'euro7.

Ce ratio constitue la référence pour évaluer la solvabilité d'un Etat, autrement dit sa capacité à rembourser ses dettes.

7 Raymond MUZELLEC et Matthieu CONAN, Finances Publiques, 16e édition Dalloz, Paris, 2013, p.7.

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? Le financement du déficit budgétaire par du crédit

Durant la seconde moitié des années 80, à travers une littérature abondante, de nombreux économistes vont tenter de démontrer le rôle spécifique du crédit bancaire dans la transmission des chocs monétaires. Il s'agit d'intégrer les imperfections des marchés du crédit et des marchés de capitaux, en particulier les asymétries d'information et toutes leurs implications : existence de nombreuses primes de risque, en particulier de la prime de financement externe. Le canal du crédit comporte en fait deux composantes étroitement imbriquées : le canal qui passe par l'incidence des variations des taux d'intérêt sur la situation et le comportement des emprunteurs et celui qui s'intéresse à l'effet des mouvements de taux d'intérêt sur le comportement des prêteurs, en particulier des banques. Ainsi, le canal du taux du crédit n'est donc, en général, pas indépendant du canal du taux d'intérêt, et tous les deux jouent dans le même sens pour renforcer l'impact de la politique monétaire.

D'autres auteurs, travaillant en information asymétrique sur les canaux de transmission de la politique monétaire, ont montré qu'une hausse des taux d'intérêt pourrait également se traduire par une baisse de l'offre de crédit par les banques. Celle-ci résulterait de l'incertitude sur la solvabilité de certains clients à la suite de l'augmentation du risque induite par la hausse du crédit. Ce raisonnement peut être illustré de cette manière selon l'approche de crédit de BERNANKE et BLINDER(1992).

Approche monétaire

Une augmentation de l'offre de monnaie provoque une baisse du coût de crédit, l'investissement et l'activité économique augmente simultanément. A l'inverse l'augmentation de la l'offre de la monnaie produit un effet inverse.

Approche de crédit.

Augmentation de l'offre de monnaie, provoque une hausse de la disponibilité du crédit et produit un effet d'entraiment sur l'investissement et l'activité économique. Par contre la baisse de l'offre de monnaie diminue la disponibilité du crédit de l'investissement et l'activité économique.

La jonction de deux approches

Le modèle stipule une hypothèse de rigidité des prix la variation positive de l'offre de la monnaie baisse le taux d'intérêt et augment la disponibilité des crédits par ce même effet une augmentation de l'investissement et de l'activité économique.

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Une baisse de l'offre de monnaie produit deux effets : une augmentation du taux d'intérêt, donc le cout du capital augmente et une réduction de la disponibilité des crédits il est en même temps observé une baisse concomitante de l'investissement et l'activité économique.

1.2.2.2. La balance des paiements

La balance des paiements est un document comptable qui retrace l'ensemble des opérations effectuées avec l'étranger, pendant une période donnée, et qui ont une incidence financière. Afin de faciliter l'interprétation du document statistique que constitue la balance des paiements, les opérations de même nature sont généralement regroupées dans des balances spécifiques dégageant différents soldes : solde de la balance commerciale, solde de la balance des invisibles, solde des transactions courantes, solde des mouvements des capitaux.

De l'ensemble de ces transactions se dégage un solde dont l'importance est donnée par un poste intitulé « variation de la position monétaire extérieure » qui constitue en fait le solde (déficit ou excédent) de la balance des paiements.

Comment lire la balance des paiements ?

Pour besoins d'analyse, les transactions de la balance des paiements sont classées en deux grandes catégories, à savoir les transactions réelles et les transactions financières. Par transactions réelles, on entend les transactions qui portent sur des biens, des services et des revenus (c'est -à-dire les postes importations, exportations, voyages, expéditions, intérêts, etc.). Celles-ci sont enregistrées dans le compte des transactions courantes de la balance des paiements.

Les transactions financières correspondent aux variations du niveau des avoirs ou engagements financiers. Elles sont enregistrées dans le compte de capital et d'opérations financières de la balance des paiements. La convention de base appliquée pour l'établissement d'un état de balance des paiements est celle de l'enregistrement en partie double, selon lequel toute transaction doit donner lieu à deux inscriptions de montants égaux, l'une au crédit (+) et l'autre au débit (-). Si pour le commerce des biens et services la convention est intuitive, elle devient plus délicate dans le cas des transactions financières et des réserves. C'est pourquoi une augmentation des réserves est enregistrée au débit ou avec le signe (-), et une baisse des réserves au crédit ou avec le signe (+).Le solde de la balance des transactions courantes est un des indicateurs utilisés pour juger de la position extérieure d'une économie. Il retrace le résultat de l'ensemble des transactions extérieures non

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financières (au-dessus du solde courant) et leur contrepartie financière (en dessous du solde courant). Nous en apprécierons la portée exacte plus loin.

Schéma n°1 : Décomposition de la balance de paiement

Source : cours de macroéconomie de première Licence FASEG, KABUYA KALALA

1.2.2.3. La situation de la monnaie et du crédit

Parmi les phénomènes qui composent la vie économique, la monnaie et le crédit sont l'un de ceux qui, tout à la fois, plongent leurs racines dans l'activité quotidienne et provoquent l'abstraction osée du théoricien. L'usage de la monnaie ne s'enseigne pas ; il répond à un instinct, comme le boire et le manger. L'enfant s'y plie spontanément, dès le premier argent de poche qu'il reçoit ; et les financiers les plus habiles ne sont pas forcément ceux qui ont fait de fortes études. Le crédit naît de la même façon : au jeu de billes, celles-ci se gagnent et se perdent, mais aussi se prêtent et s'empruntent.

Il semble que l'origine de cette théorie puisse être trouvée chez Toolke et les théoriciens de la Banking School qui, analysant au XIXème siècle le développement considérable des effets commerciaux et de la monnaie de banque, ont cherché à montrer que la monnaie ne pouvait être considérée que comme une créance dont la quantité était une variable dépendante par rapport au secteur réel8.

Le jeu s'apprend par la pratique. Sa règle est simple. Ce n'est qu'en suite que l'on se mettra à philosopher à son sujet et qu'on en disputera à loisir.

Il est par conséquent normal qu'un enseignement consacré à la monnaie et au crédit commence par la pratique et se poursuive par la théorie9.

La vieille classification de la monnaie, qu'on enseignait encore au temps de notre jeunesse, entre économie de troc, économie monétaire et économie de crédit,

8 CLAASSEN E.M., Deux vues différentes sur la monnaie, dans Analyse des liquidités et théorie du portefeuille, PUF, Paris, 1970, p.5.

9 Jean MARCHAL, Monnaie et crédit, Paris, Editions Cujas, 1964, p.18.

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est enfin remise à sa place. Elle n'est soutenable ni logiquement, ni historiquement. Logiquement, il est clair que toute monnaie, y compris 1 or, étant fiduciaire est instrument de crédit. « Au commencement était le crédit », écrivions-nous pour rappelle que, d'après certains historiens, les peuples de la Mésopotamie, de l'Indus et de l'Egypte ont connu le crédit avant d'inventer la monnaie.

Autre référence à l'un des points les plus controversés de la théorie monétaire : le fétichisme de l'or. Pour des raisons, que notre penses nous rappelle l'opportunément, il conclut, à l'encontre d'une croyance répandue, que le prix de l'or est hautement conventionnel et que ce métal ne constitue qu'un médiocre instrument de conservation du pouvoir d'achat. La thésaurisation d'or était autrefois un phénomène particulièrement propre à l'Inde dont elle ne paraît pas avoir favorisé le développement. Elle est devenue un phénomène Congolais. Elle est nulle, en revanche, ou négligeable dans les autres économies évoluées, notamment aux Etats-Unis, en France,... Disons, pour être bref, qu'elle est l'antidote d'une politique monétaire inadéquate.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams