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Patrimoine culturel Bandjoun. Destruction et stratégies de protection (1904-2005).


par Jacques Simo Djilo
Université de Dschang Cameroun - Master 2 2018
  

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CONCLUSION

Au terme de ce présent chapitre, on peut affirmer avec certitude que contrairement aux affirmations européocentristes qui consacrent le dogme selon lequel la protection et la conservation du patrimoine culturel est absolument liée à l'initiative occidentale, le souci de la survivance du patrimoine culturel africain et Bandjoun en particulier, anime ses acteurs longtemps avant la pénétration européenne. Cette volonté de la chefferie Bandjoun à protéger son patrimoine culturel s'est manifestée pendant la période précoloniale par le renforcement de l'autorité du chef devant les menaces sécessionnistes des royaumes vassaux, la création des cases patrimoniales embryonnaires, la mise en place des sociétés sécrètes, et le système de mariage princesses et artistes. En outre, avec la pénétration occidentale, la chefferie Bandjoun a également fait preuve de bravoure et de résistance face à l'assaut destructeur du patrimoine culturel qu'est la colonisation. Pour le faire, l'attitude pacifiste du monarque Fotso II face aux allemands et sa révolte contre le système religieux français ont été les principales armes. Enfin, au lendemain de l'indépendance, la chefferie Bandjoun adopte comme stratégies de protection de son patrimoine culturel  les festivals culturels et l'établissement d'une case patrimoniale.

CONCLUSION GENERALE

Notre sujet de recherche intitulé « patrimoine culturel Bandjoun : Destructions et stratégies de protection (1904-1905) », nous a plongé dans l'univers civilisationnel de la chefferie Bandjoun par le biais de sa production culturelle.

Plusieurs préoccupations construites sur la base des hypothèses ont orienté notre démarche méthodologique lors de cette investigation. D'abord la toute première interrogation était centrée sur le lien relationnel entre le milieu naturel, humain et la production du patrimoine culturel Bandjoun. La deuxième préoccupation était axée sur les composantes du patrimoine culturel Bandjoun avant tout contact avec l'extérieur. La troisième quant à elle tournait autour des facteurs responsables de la destruction du patrimoine culturel Todjom. Enfin, la dernière interrogation pour sa part avait l'ambition de déceler les stratégies déployées par la chefferie Bandjoun pour assurer la survivance de son patrimoine culturel.

Ainsi, nous somme parvenu à la vérification des hypothèses de départ qui se déclinent dans les résultats suivant :

Le milieu naturel et humain ont été de véritables atouts pour la production culturelle de la chefferie Bandjoun. Parlant du milieu naturel, nous avons constaté que le relief, l'hydrographie et la végétation sont ces éléments physiques qui ont permis à Bandjoun de bâtir un patrimoine culturel riche et varié. Si les montagnes, les collines les rochers éléments constitutifs des inégalités du sol ont servi de bâtis, des lieux saints, des milieux de purification et des sanctuaires, la végétation quant à elle a fourni les matières premières pour la fabrication des produits artisanaux du domaine de la vannerie, de la sculpture, du mobilier... Bien plus, cette végétation assez riche du point de vue faunique a donné aux artistes Bandjoun la matière première pour produire plusieurs objets sacrés. L'hydrographie a joué le même rôle que les éléments du relief. Abordant l'aspect humain, nous nous sommes rendus à l'évidence que Bandjoun a connu 15 monarques depuis sa fondation jusqu'nos jours. Chacun d'une manière particulière à impacter le patrimoine culturel Bandjoun soit dans une perspective de protection soit dans une perspective de destruction ou encore dans une perspective mixte.

Nous avons démontré qu'avant la colonisation, Bandjoun avait construit un socle patrimonial extrêmement varié. Ce socle patrimonial présentait deux facettes : le patrimoine culturel matériel et le patrimoine culturel immatériel. Dans la production culturelle matérielle, les artistes Bandjoun dans leur grande habileté, créativité et curiosité avaient fabriqué plusieurs objets au rang desquels la vannerie (les paniers, les corbeilles, les mobiliers issus du bambou, les greniers externes...), la sculpture (les masques, les cadres des portes, les sièges royaux, les tambours...), les produits de la forge (Pièges, flèches et autres outils de la chasse, les instruments de musique, ...). La facette immatérielle de ce patrimoine culturel Bandjoun était constituée des sociétés sécrètes attribuées aux danses traditionnelles, un puissant système religieux, la manipulation du kè, les rites, l'éducation, un hymne et les rites traditionnels.

Notre travail nous a permis de comprendre que les facteurs responsables de la destruction du patrimoine culturel Bandjoun sont à la fois exogènes et endogènes. Plusieurs forces d'origine externe ont contribué à la destruction du patrimoine culturel Bandjoun. D'abord les alinéas naturels, les facteurs historiques religieux et l'action politique du colon. En outre , la destruction du patrimoine culturel de la chefferie Bandjoun trouve ses racines en internes notamment une mauvaise conservation des objets patrimoniaux, les querelles de successions, l'attribution fantaisiste des titres de notabilité, la rupture de transmission du savoir-faire et une désinvolture manifeste de la jeunesse.

Enfin, Face à la situation calamiteuse, la chefferie Bandjoun s'est toujours montrée tenace à la protection et à la survivance de ce patrimoine culturel. C'est la raison pour laquelle de la période précoloniale à la période coloniale, des stratégies de protection du patrimoine culturel Bandjoun ont été déployées par les acteurs en charge de sa protection. Pendant la période précoloniale, on a observé les actions telles que  le renforcement de l'autorité du chef devant les menaces sécessionnistes des royaumes vassaux, la création des cases patrimoniales embryonnaires, la mise en place des sociétés sécrètes, et le système de mariage princesses et artistes. En outre, durant les périodes coloniales un individu seul incarne la stratégie de protection du patrimoine culturel Bandjoun à savoir Fotso II. Ce dernier qui se montra pacifiste face aux allemands et rebelle contre le système religieux français. Au lendemain de l'indépendance, la chefferie Bandjoun adopte des stratégies de protection pouvant permettre de faire face à la mondialisation : les festivals culturels et l'établissement d'une case Patrimoniale.

Au regard des différents enjeux que constitue le patrimoine culturel, il est donc urgent voire indispensable de pérenniser et d'améliorer les systèmes de protection de ce patrimoine culturel car il est non seulement source de l'histoire mais aussi l'histoire.

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