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Prise en charge des toxicomanes aux urgences medicales


par Gaspard MUZAMA FUNZI
Université Paris V - DU Urgences psychiatriques 2016
  

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AVANT-PROPOS

La relation Médecin-Patient, surtout en unité psychiatrique, est très souvent difficile et complexe. La vulnérabilité du patient découlant de la consommation des drogues peut fortement nuire à la qualité des rapports intrinsèquement liés devant exister entre ces deux personnes, ce qui peut susciter des questionnements et des incertitudes dans les choix à retenir en vue d'administrer une thérapie adéquate au patient concerné.

C'est dans ce contexte que, pour tenter d'apporter, tant soit peu, des pistes de solutions dans la gestion des crises psychiatriques qui en découlent lorsque le patient, drogué, se présente aux urgences des structures médicales, le présent travail a été réalisé.

Ce mémoire qui consacre l'issue d'une formation de Diplôme Universitaire (D.U.) en Urgences psychiatriques rassemble des faits et observations que nous avons retenus lors de nos différents passages aux stages, non seulement, auprès des médecins psychiatres faisant partie de certaines structures hospitalières de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris , à

savoir, Sainte-Anne, Georges Pompidou et Saint- Joseph, mais aussi et surtout, les
expériences acquises en faisant fonction, d'une part, d'interne aux urgences médico-chirurgicales du CASH Nanterre et, d'autre part, en qualité de praticien attaché au service de médecine sociale CHAPSA du même hôpital, et ensuite à l'unité d'addictologie de l'hôpital de Rambouillet.

Aussi, convient-il de mentionner les expériences et expérimentations que nous avons pu effectuer au poste de consultation de tabacologie, respectivement, au centre hospitalier de Saint-Denis et à l'hôpital Delafontaine mais aussi à celui de toxicomanie à l'hôpital Casanova section le Csapa le corbillon.

Ce travail retrace, donc, dans son premier chapitre, un échantillon de la manière dont sont présentement pris en charge les patients toxicomanes aux urgences psychiatriques de la région Ile-de-France et tente de circonscrire, dans son second chapitre, des recommandations dont les pouvoirs publiques devraient tenir compte à la lumière des perspectives d'avenir dans le secteur de la gestion, en urgence, des prises en charge psychiatriques des personnes droguées.

Enfin, ce travail n'a pas la prétention d'apporter des solutions définitives à ce problème récurrent, mais constitue un chantier qui pourra être complété, dans l'avenir, par d'autres travaux postérieurs afin de tendre, toujours, dans l'amélioration positive de la prise en charge efficace et adéquate de cette catégorie des patients vulnérables.

REMERCIEMENTS

Je tiens, de prime abord, à remercier les infirmiers, les infirmières et les médecins seniors, que j'ai pu rencontrer lors de la réalisation de cette oeuvre scientifique. Leurs conseils pratiques et théoriques, implications et simplicité m'ont tellement émerveillé que j'en garderai une pensée inoubliable.

J'adresse également mes profonds remerciements à l'ensemble des professionnels opérant dans le milieu hospitalier, qui, malgré leurs multiples occupations, ont pu consacrer leurs temps et disponibilité à l'accueil des stagiaires que nous étions et ce, dans un élan de convivialité, démontrant par ce geste, leur ouverture d'esprit en vue de nous accueillir à l'issue de notre stage, nos cours et formation dans les diverses structures médicales au sein desquelles ils prestent leurs services. Qu'ils trouvent ici l'expression de mon attachement à leurs êtres respectifs qui ont su façonner et contribuer, chacun à leur manière, à l'acquisition et à l'affermissement de mes compétences dans le domaine médico-psychiatrique.

Je serai ingrat de ne pas avoir une pensée particulière au corps professoral qui a participé, de manière remarquable, à ma formation et, en particulier, aux Docteurs PIERRE LANA et Mosconi ainsi qu'à tous les autres tuteurs qui m'ont accueilli lors de l'accomplissement de mon stage dans les unités médico-psychiatriques. La confiance qu'ils m'ont apportée m'a incité à me dépasser lors de mes différents stages si bien que j'ai pu, tant soit peu, parfaire ma formation en urgence psychiatrique.

Par ailleurs, je m'en voudrai de ne pas remercier, de façon tout à faire particulière, le Docteur RAPHAËL GOUREVITCH, directeur du présent mémoire qui a accepté, nonobstant ses innombrables occupations, de me conduire, pas à pas, dans la réalisation de cette oeuvre scientifique.

Vos remarquables et avisés conseils ainsi que votre sens élevé de critique scientifique ont enrichi, de manière significative, le contenu du présent travail si bien que j'en garderai tout au long de ma vie une pensée pieuse.

Enfin, que Madame Thullo Emmanuelle, la secrétaire du coordonnateur de la formation, le Dr Gourevitch Raphaël, les membres des équipes pédagogiques ainsi que tous les secrétaires des hôpitaux au sein desquels j'ai eu à exercer mes stages trouvent, ici, l'expression de ma profonde gratitude et remerciements pour les moments partagés ensemble en vue de rendre concrète la réalisation de ce travail.

INTRODUCTION

Au terme de ses études, tout récipiendaire est appelé à réaliser une oeuvre scientifique devant couronner son parcours dans le domaine où il est formé.

C'est dans cette optique que nous avons souhaité, à l'instar de nos prédécesseurs, parfaire nos connaissances en effectuant une formation continue dans le domaine des urgences psychiatriques afin de pouvoir en acquérir des compétences spécialisées et, par ce fait, compléter et améliorer notre fonction de médecin généraliste.

Nos recherches effectuées auprès des services d'accueil des urgences psychiatriques nous ont permis de comprendre les enjeux de la prise en charge des usagers de drogues aussi bien en termes de demande de soins qu'à la crise d'ordre psychiatrique qui les frappe lorsqu'ils atteignent le seuil d'addiction.

Etant acteur actif dans la pathologie addictive, nous nous sommes intéressés aux comorbidités psychiatriques sous-jacentes aux prises de drogues. Aussi, avons-nous estimé utile de procéder par une méthode d'observation de ces patients atypiques si bien que nous nous sommes confronté assez souvent aux situations où les patients exprimaient la crise psychiatrique alors même que nous étions en consultation dans la salle d'attente ou dans le box y dédié.

Par ailleurs, il sied de mentionner que les urgences de l'hôpital sont encore et toujours la voie d'entrée de la plupart de nos patients en phase aiguë de la maladie ou en état de crise. Cependant, bien que la gamme des psychotropes ne cesse de s'élargir et que les psychiatres augmentent en nombre, beaucoup de personnes aux prises avec une maladie mentale se présentent aux urgences partout en France en quête d'un traitement et de soins psychiatriques.

C'est ainsi que nous avons pu constater au cours de nos descentes sur terrain que des modèles de prestation de soins au patient psychiatrique aux urgences ont évolué tant sous l'angle systémique que thérapeutique.

De nombreux programmes offrent la formation à d'autres sites, notamment aux urgences psychiatriques d'un hôpital psychiatrique, à une clinique de suivi de la situation de crise ou aux urgences d'un hôpital général sans zone réservée aux urgences psychiatriques.

Les résidents interviennent de concert avec divers professionnels de la santé durant leur formation en psychiatrie d'urgence, mais dans certains cas, l'équipe se compose seulement de psychiatres (certains formés en psychiatrie d'urgence, d'autres pas) et de travailleurs en intervention d'urgence ou de travailleurs sociaux.

Les établissements de santé affiliés à une université ayant à leur disposition des ressources additionnelles comptent des équipes interdisciplinaires formées d'infirmières spécialisées en santé mentale pour certaines, de psychologues, de préposés aux bénéficiaires, de gardiens de sécurité et de traducteurs. La plupart des répondants indiquent que leur programme offre de la formation sur la sécurité et une gamme complète de mesures de sécurité.

Il s'ensuit que la psychiatrie d'urgence se pratique, de nos jours, dans divers milieux allant de l'hôpital -- général ou psychiatrique -- à l'organisme communautaire, au centre de crise ou à l'équipe d'intervention mobile.

Est-ce que cette multiplicité des structures proposant des soins en urgence aux toxicomanes sont-elles mieux outillés en termes de personnel qualifié pour prendre en charge de manière efficiente ces spécificités de ces patients ? ; les habitudes de consommation de différents produits psychoactifs à toutes les catégories des usagers des drogues ? ; ces patients sont t-ils addictifs ou malades Psychiatriques ? Ya-t-il une démarcation entre la notion de base des interventions urgences aux pathologiques psychiatriques qui puissent établir des connaissances pouvant diagnostiquer de façon claire un vrai addictif à un patient purement psy avec consommation d'autres produits dangereux ? N'est-il pas nécessaire d'uniformiser la formation clinique et l'enseignement didactique au pays pour satisfaire au mieux les besoins des personnes toxicomanes qui se présentent aux urgences ?

Autant des questions qui constituent la problématique de notre étude que nous nous proposons d'aborder en deux points, à savoir, d'une part, la prise en charge des patients toxicomanes aux urgences et, d'autre part, les perspectives et recommandations à observer pour une meilleure prise en charge de ces usagers des drogues.

CHAPITRE 1. LA PRISE EN CHARGE DES PATIENTS TOXICOMANES AUX URGENCES.

De plus en plus, l'on s'accorde sur la nécessité de procéder à l'évaluation du patient en détresse psychologique dans un environnement sécuritaire pour lui et le personnel soignant.

En théorie, le lieu parfait de l'évaluation de la situation d'urgence serait un endroit de l'hôpital réservé aux patients chez qui l'on décèle une problématique de santé mentale au triage 5.

L'hôpital général a ceci d'avantageux que l'urgentologue examinera d'abord le patient et pourra détecter les problèmes médicaux aigus, le cas échéant. De plus, l'hôpital est doté d'un laboratoire où les analyses pourront être effectuées d'autant plus que les épreuves diagnostiques et les médecins consultants sont facilement accessibles.

L'urgentologue sera en mesure de prendre en charge ou d'orienter les cas non urgents vers les ressources appropriées sans qu'il soit nécessaire de faire intervenir l'équipe de psychiatrie.

En effet, alors que les urgences de l'hôpital général jouissent du soutien d'une équipe médicale, tel qu'il est mentionné ci-dessus, l'hôpital psychiatrique peut compter sur une équipe des spécialistes aptes à prendre en charge les urgences psychiatriques.

Le patient sera examiné par des professionnels compétents, sachant l'évaluer et le traiter avec toute l'empathie et l'efficacité requises. Quel que soit le milieu, l'équipe de psychiatrie d'urgence devrait se composer de psychiatres, d'infirmières psychiatriques, de cliniciens (en travail social et en psychologie, par exemple) et de préposés en santé mentale avec accès au service de sécurité 5.

Le lit en observation prolongée demeure la ressource idéale pour le patient qui n'a pas forcément à être hospitalisé, mais dont l'évaluation nécessite une certaine période ou qui n'aura qu'à séjourner brièvement à l'hôpital le temps d'apaiser la crise 5. La période d'observation peut être bénéfique également au patient intoxiqué, car ses symptômes s'atténueront au fil de la disparition du toxidrome.

Il est essentiel que toute la gamme des mesures de sécurité soit offerte dans le milieu où se déroule l'évaluation du patient en situation d'urgence, que ce soit à l'hôpital général ou à l'hôpital psychiatrique.

Dans l'aménagement d'une unité d'urgences psychiatriques, il est recommandé de prévoir une pièce réservée à l'entretien avec le patient et à son évaluation, dotée d'une alarme sonore, d'un système de vidéosurveillance, d'un mobilier conçu pour cet usage (lourd ou fixé au sol ou au mur), de portes impossibles à barricader et d'où il est possible de voir le poste de soins infirmiers.

Outre le modèle classique de l'évaluation du patient en situation d'urgence en milieu hospitalier, d'autres modes d'évaluation sont à prendre en considération. De nombreuses personnes atteintes d'une maladie mentale n'ont pas accès à un médecin de famille ou ne sont pas fidèles à leurs rendez-vous à la clinique communautaire.

Bien des hôpitaux dans les petites municipalités ou en région rurale n'ont pas les ressources financières ou humaines pour mettre en place un service d'urgences psychiatriques. D'autres options existent, notamment l'équipe d'intervention mobile, l'hébergement en centre de crise communautaire et l'unité de santé mentale spécialisée du service de police qui intervient dans les situations d'urgence en santé mentale 7,8.

L'exposition des résidents à ces autres modèles varie selon le lieu du programme en question et la région qu'il dessert. L'enseignement de base pourrait couvrir ces modes d'intervention et le programme prévoir des stages au choix dans la mesure du possible.

Aux termes des dispositions de la circulaire de la direction des hôpitaux du 14 Mai 1991, les Urgences sont définies comme le lieu de « l'accueil de tout patient arrivant à l'hôpital pour des soins immédiats et dont la prise en charge n'a pas été programmée, qu'il s'agisse d'une situation d'urgence lourde ou d'une urgence ressentie ».

I.1.1. L'urgence

Le terme « urgence » vient du latin urgere qui signifie « pousser, presser, dont on doit s'occuper sans retard 6 ». En effet, dès le Ve siècle, il est employé dans le même sens qu'aujourd'hui.

- Classification internationale des maladies de l'Organisation Mondiale de la santé, dixième version (CIM-10) ;

Par ailleurs, selon le dictionnaire Larousse, le mot « urgence » est défini, dans le langage courant, comme étant le « caractère de ce qui est urgent » et la « nécessité d'agir vite».

L'urgence exprime également une « situation pathologique dans laquelle un diagnostic et un traitement doivent être réalisés très rapidement ».

Selon la définition médicale du terme, on entend par « urgence », « toute circonstance qui, par sa survenue ou sa découverte, introduit ou laisse supposer un risque fonctionnel ou vital si une action médicale n'est pas entreprise immédiatement. L'appréciation de l'urgence est instantanée et appartient autant à la victime qu'au soignant ».

Cette définition introduit les notions de ce que sont l'urgence réelle, vitale, telle qu'elle est interprétée par le soignant, et l'urgence ressentie, telle qu'elle est vécue par le patient.

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