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Externalisation des politiques migratoires européennes au Niger: reconfigurations des lieux et des trajectoires des migrants


par Bachirou AYOUBA TINNI
Université Abdou Moumouni de Niamey - These de Doctorat  2021
  

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7.1.5 Conditions de voyage

L'analyse des conditions de voyage relève que deux tiers des migrants voyage seul contre un tiers en groupe. La décision de partir en migration s'inscrit dans une dynamique communautaire car 22,9 % des migrants voyagent en général avec des compatriotes ou avec des amis (21 %), et marginalement avec des frères (5 %). Le voyage avec un ami ou des compatriotes s'explique par le fait qu'en général, pour emprunter la route migratoire, il faut aller avec ceux qui connaissent la route, ou en groupe pour minimiser les risques. Le taux faible de voyage avec les frères indique une dynamique de gestion de la main-d'oeuvre familiale à travers le risque de départ de tous les bras valides. Il faut donc que certains membres de la famille restent pour les travaux champêtres tandis que d'autres partent chercher les compléments qui pourraient résulter de la campagne agricole. Cette pratique permet de gérer le risque comme le soulignent Boyer et Mounkaila : « la migration apporte les ressources que ne peut plus fournir l'agriculture, permettant justement de pérenniser les systèmes locaux. Le risque est géré par le maintien de cet équilibre économique et social entre agriculture et migration. » (Boyer et Mounkaila, 2013).

En général, durant tout le voyage vers le Niger, les migrants ne font pas de connaissances. Seule, une faible proportion (28 %) indique qu'ils ont fait des connaissances. Ces chiffres restent un peu élevés lors du voyage à travers le Niger où une proportion de 35 % des répondants

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affirme avoir fait des connaissances. Cette différence s'explique par le fait que lors du voyage vers le Niger les migrants font plus d'escale ou de transit. Financièrement autonomes, ils voyagent en fonction de la disponibilité des bus et n'ont pas besoin de nouer des relations pour chercher de l'aide. Or, les migrants commencent à perdre cette autonomie financière au Niger, car fatigués par le coût du voyage et les faux frais à payer aux forces de contrôle. Ils se retrouvent dans certains cas contraints d'attendre quelques jours à Niamey en attendant un hypothétique envoi. Ce temps d'attente est une occasion de nouer des relations pour pouvoir vivre ou même se faire transporter à Agadez.

C'est à Agadez que le transit est très long. Financièrement très faibles, les migrants doivent faire face aux politiques restrictives sur la migration vers l'Afrique du Nord. Ils sont contraints donc de vivre discrètement dans les ghettos en attendant le voyage vers le Maghreb et éventuellement l'Europe. Pendant cette période d'attente, ils font des connaissances et lient des amitiés.

Les points d'entrée des migrants au Niger sont largement tributaire de la nationalité. En effet, Ivoriens, Sénégalais, Gambiens, Guinéens passent par la frontière du Burkina Faso via Téra et Makalondi alors que Nigérians et Camerounais passent par Maimougia. 81 % des migrants sont rentrés au Niger par le bus de transport. Une faible proportion indique être rentrée au Niger avec les motos pour échapper aux contrôles des pièces notamment à Makalondi frontière avec le Burkina Faso.

S'agissant du choix du Niger comme couloir de passage, 60 % des répondants le motivent par le fait que le pays est situé sur la route de la Libye ou encore c'est la seule route terrestre qu'ils connaissent pendant que certains disent qu'ils ont été conseillés à suivre cette voie.

Cependant, 10,4 % soulignent qu'ils n'ont pas les moyens de prendre l'avion tandis que d'autres expliquent qu'ils se sont vu refuser le visa.

En général, les migrants voyagent avec leurs documents de voyage. Ainsi, 78 % affirment en détenir contre 21 % le contraire. Les documents de voyage les plus présents chez les répondants sont la carte d'identité 57,14 %, et marginalement le passeport. Ce sont surtout les migrants de retour de la Libye ayant perdu tout dans ce pays qui dominent dans la catégorie des sans-papiers.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius