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Transports et développement dans la métropole d'abidjan quel modèle de ville derrière les projets dans les transports ?


par Gaspard Ostian
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Master Dynped  2021
  

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2- Les enjeux identifiés au niveau des transports

La présente partie se consacre au travail l'identification des enjeux dans les transports sur le territoire du Grand Abidjan. Cette partie théorique introduit une présentation précise des projets mis en place pour répondre aux enjeux identifiés ici, qui viendra après.

A) Une mobilité urbaine à restructurer

De la lecture du SDUGA et des échanges avec le directeur de la contractualisation et des aménagements à l'AMUGA, nous pouvons déterminer, au niveau de la mobilité urbaine, une série d'enjeux visant à la restructurer en profondeur, dans une logique de densification des réseaux et des flux.

Les enjeux au niveau des infrastructures routières

Le réseau routier du district d'Abidjan compte près de 1800 kilomètres de routes, dont moins de la moitié est revêtue de goudron (SDUGA, p.17). Le réseau routier est caractérisé par des chaussées dégradées, des liaisons manquantes et une capacité insuffisante. La congestion du trafic peut être constatée partout sur le réseau routier aux heures de pointe, sur des plages horaires de plus en plus larges, et rien n'a pu être encore fait qui soit suffisant pour inverser cette tendance. Beaucoup de projets routiers ont été planifiés depuis des années mais n'ont pas encore été réalisés, ce qui accentue la pression sur le réseau routier existant. Le réseau des axes principaux de la ville est globalement revêtu, mais le réseau secondaire, qui constitue le maillage le plus fin, est encore majoritairement fait de pistes. Cela pose des problèmes concernant la vitesse de circulation sur ces axes, mais également pour assurer leur entretien.

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Les épisodes de pluie tout particulièrement, combinés au passage des véhicules dégradent fortement les pistes. Cela est particulièrement visible dans la commune d'Adjamé, qui abrite de très nombreuses gares routières : les espaces de manoeuvre des véhicules, souvent non revêtus, sont dans un très mauvais état, ce qui est très contraignant les jours de pluie.

Par ailleurs, le réseau routier existant n'a pas été développé en prenant suffisamment en compte les transports en commun, dont l'importance est remise au centre par le SDUGA. L'objectif est le suivant : aménager le réseau routier de façon à ce qu'il permette la co-circulation entre les transports en commun et les autres véhicules, et de cette façon valoriser leur utilisation. Cet objectif vient du constat de la diminution de fréquentation des transports publics sur les dernières années. Mais si la fréquentation des transports publics a baissé, celle des modes de transport artisanaux n'a pas diminué, au contraire. L'idée sous-jacente est claire : cette revalorisation du réseau routier en faveur des transports en commun doit s'accompagner d'un renforcement du transport en commun sous des formes et organisations formelles, que ce soit d'une exploitation publique ou privée. Concrètement, le SDUGA préconise pour parvenir à cet objectif de créer sur les routes aménagées suffisamment de voies pour pouvoir partager la chaussée entre les usagers classiques et les transports en commun, en réservant à ces derniers des voies dédiées. Sept kilomètres de voies dédiées aux bus existent déjà dans Abidjan, principalement dans la commune du Plateau. L'objectif est donc de généraliser ces aménagements afin d'offrir une véritable plus-value aux transports en commun.

Un troisième aspect de l'analyse du SDUGA réside dans la problématique de la co-circulation sur les routes entre les mobilités humaines et le transport de marchandises. Cela entretient la congestion routière car les poids-lourds, volumineux et lents, roulent avec les petits véhicules sur des axes aux capacités insuffisantes. L'enjeu ici serait donc, comme pour les transports en commun, de ségréger l'espace routier, afin de dissocier les flux marchands du reste, pour limiter la congestion. Cela implique la création d'axes dédiés et de routes alternatives.

Les enjeux concernant le contrôle et la gestion du trafic

À Abidjan, les difficultés dans les déplacements liées à la congestion routière ont des conséquences sur toute la population, en termes de temps perdu, de coût du déplacement, de conséquences écologiques et de santé publique des gaz d'échappements, etc. Un rapport de la Banque mondiale de 2019 pointe le fait que les ménages abidjanais passent en moyenne trois

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heures par jour dans les transports. Il y a plusieurs éléments d'explication à la congestion routière abidjanaise. L'un d'entre eux, probablement le plus important, concerne les trop faibles capacités du réseau routier en matière infrastructurelle. Mais l'analyse du SDUGA pointe un autre paramètre sur lequel il préconise de jouer : le comportement routier des usagers. Cela implique l'instauration de règles plus contraignantes et de moyens pour les faire respecter. Par exemple, l'indiscipline des usagers, notamment aux carrefours, a des conséquences sur la congestion du trafic. De la même façon, les embouteillages sont très souvent causés par des pannes de véhicules du fait de leur mauvais état. Le non-respect des règles et le mauvais état de nombreux véhicules augmentent également les accidents de la route et leur gravité, ce qui a des conséquences directes sur le trafic routier à échelle de toute l'agglomération. Pour lutter contre cela, le SDUGA s'inspire de politiques déjà à l'oeuvre au moment de sa rédaction à Abidjan : la mise à niveau du contrôle par feux tricolores, la mise en oeuvre des systèmes d'information sur le trafic, la gestion du trafic sur les autoroutes, le contrôle des véhicules en surcharge, l'application du règlement de la circulation. Il recommande de renforcer les moyens mis en oeuvre dans ces domaines.

Les enjeux concernant le transport public

Sur cette question, nous mêlerons les préconisations du SDUGA aux propos du directeur de la contractualisation et des aménagements de l'AMUGA dont les propos ont été recueillis lors d'un entretien le 28 janvier 2021. Sur la question des transports en commun, le SDUGA prend position en faveur d'un renforcement du transport public aux dépens du transport artisanal. Il est à noter qu'au moment de la rédaction de ce texte, les transports public et formel désignaient la même chose à Abidjan, puisque la STL et Citrans n'exploitaient pas encore la mobilité lagunaire. Pour les auteurs du rapport, la ligne directrice est éloquente : « En termes de transport urbain, la priorité doit être donnée à la mobilité des personnes et non à la circulation des voitures ». Ce positionnement implique donc une favorisation du transport en commun, qui a des conséquences positives pour l'écologie et sur la congestion routière. Il répond à une réalité statistique paradoxale : à Abidjan, le système routier semble être pensé principalement pour les voitures individuelles, alors que la majorité des personnes effectuant des déplacements motorisés le fait en transport en commun (artisanal ou formel).

L'un des enjeux soulevés par le SDUGA et le représentant de l'AMUGA est la sous-exploitation du plan d'eau lagunaire. Même si ce secteur a été fortement dynamisé depuis l'arrivée des deux nouveaux acteurs formels, la STL et Citrans, l'offre actuellement disponible

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reste encore bien loin des 800 000 voyageurs quotidiens potentiels évalués. Les trois acteurs lagunaires rassemblés aujourd'hui absorbent plutôt un trafic d'un dixième de la demande potentielle, soit 80 000 voyageurs, même si ces chiffres sont à prendre avec précaution du fait de la croissance rapide de la STL et de Citrans. L'intérêt du plan d'eau lagunaire réside également dans son étendue : ce dernier n'est pas confiné dans la commune d'Abidjan, et présente la possibilité aujourd'hui inexploitée de rallier d'autres communes du Grand Abidjan comme Dabou et Jacqueville à l'Ouest, ou Grand Bassam à l'Est.

L'un des enjeux majeurs des transports en commun est de parvenir à mettre en place des axes de transport de masse. En effet, Abidjan présente actuellement une population importante et une certaine spécialisation spatiale de son territoire. L'exemple le plus flagrant est, à l'image de nombreuses centralités urbaines du monde, l'importance des flux pendulaires en direction du centre, disproportionnelle à sa population résidentielle. Les migrations pendulaires polarisées par le centre se font dans des proportions qui dépassent les capacités des réseaux existants. Cela engendre des congestions très marquées à l'heure de pointe, qui tendent de plus en plus à s'étaler à toute heure de la journée du fait de la croissance du parc automobile abidjanais. Un élément de solution réside dans la mise en place d'axes de transport de masse qui permettraient d'augmenter la vitesse de mobilité moyenne des usagers des transports en commun tout en réduisant la congestion sur le réseau routier. Une telle dynamique aurait des externalités positives comme la baisse du coût de la mobilité et de son impact environnemental.

Concernant le transport artisanal, l'AMUGA a l'ambition de parvenir à une professionnalisation du secteur. En effet, cette structure publique vise à porter la mobilité abidjanaise vers la modernité, à l'image des mobilités observées dans les grands ensembles urbains des Nords. Cette finalité est incompatible avec le modèle du transport artisanal. En effet, le terme gbaka par exemple est issu d'après un chauffeur de taxi compteur rencontré sur place de la langue Malinké et désigne « quelque chose de vétuste, vieux, en mauvais état ». Or, la mobilité moderne voulue par les autorités implique une activité formelle, avec des conducteurs formés et compétents, et des véhicules en bon état, respectant des normes, à l'image de l'offre de transport de la SOTRA.

En résumé, les enjeux de la mobilité urbaine abidjanaise sont de développer les infrastructures de transport actuellement insuffisantes, en ségrégant les flux : l'enjeu est sur la route de dissocier sur différents axes les transports individuels, marchands et collectifs.

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Parallèlement, il faut soulager la pression sur ces réseaux en créant des axes de transport en commun de masse et en déployant des moyens renforcés pour changer les pratiques des usagers, qui sont pour partie à l'origine des problèmes de congestion des flux.

B) Des infrastructures de transport international au défi de la croissance

L'aéroport Félix Houphouët-Boigny

L'aéroport Félix Houphouët-Boigny d'Abidjan se trouve dans la commune de Port-Bouët, dans le Sud de la ville, au bord de l'océan. Construit dans les années 1970, il est actuellement le seul aéroport international de Côte d'Ivoire. Géré initialement par un organisme public, il connaît des difficultés économiques à partir des années 1980-90, et finit par être concédé en 1996 à une société privée, Aeria, qui a la charge de l'exploiter et le développer. Appuyée par l'État, Aeria met alors en chantier une vaste modernisation de l'infrastructure sur quatre ans, qui amène en 2001 Abidjan à posséder l'un des aéroports les plus modernes de la région. Sa capacité de trafic est notamment portée à ce que l'on connaît actuellement, soit deux millions de voyageurs par an.

L'aéroport FHB est aujourd'hui confronté à plusieurs enjeux de croissance. Le premier enjeu touche la croissance forte du trafic voyageur : légèrement supérieur à un million de voyageurs par an juste avant la crise de 1999, le trafic a fortement augmenté depuis 2012 pour dépasser les deux millions de passagers par an aujourd'hui (hors période de Covid-19). Les capacités maximales de l'aérogare sont donc aujourd'hui atteintes, et Aeria doit trouver des solutions pour éviter la congestion et permettre au trafic de continuer de croître normalement, ce à quoi il semble promis dans le présent contexte.

Par ailleurs, l'enjeu de développement des capacités de l'aéroport FHB ne dépend pas que de sa croissance individuelle de passagers annuels. En tant qu'unique aéroport abidjanais, son importance à échelle régionale et continentale fait l'objet de l'attention des autorités dans le cadre de leurs ambitions régionales. Chez Aeria, l'objectif est clair : devenir le premier aéroport de la région, devant Lagos. La concurrence régionale est ardue : l'aéroport de Lagos est encore loin devant, avec plus de six millions de passagers par an, de même que celui d'Abudja, qui compte environ quatre millions de passagers annuels. En Afrique de l'Ouest anglophone, Accra devance également Abidjan avec près de 2,5 millions de passagers annuels. En Afrique de

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l'Ouest francophone, l'aéroport civil de Dakar Blaise Diagne est le principal concurrent d'Abidjan. Leurs fréquentations annuelles sont très proches, toutes les deux supérieures à deux millions de passagers (avant la Covid-19). Leurs ambitions sont également similaires : le gouvernement sénégalais affiche également sa volonté de voir l'aéroport de Dakar devenir « le premier hub d'Afrique de l'Ouest ». Il apparaît donc que les discours des autorités et de l'exploitant de l'aéroport FHB, Aeria, sont à mettre en perspective et à placer dans un contexte régional particulier. Si Abidjan affiche sa volonté de devenir le premier hub aérien de la région, il apparaît en réalité que ce but est encore lointain. À l'heure actuelle, Abidjan ne peut toujours pas prétendre vraiment au titre de hub de l'Afrique de l'Ouest francophone. Par ailleurs, la concurrence régionale est ardue, car toutes les principales métropoles de la région ont la même ambition pour leur aéroport, et déploient des moyens comparables à ceux d'Abidjan.

L'un des paramètres qui joue sur la croissance de l'aéroport, en-dehors de sa desserte, est l'attractivité dont il jouit auprès des voyageurs. Ainsi, l'une des préoccupations majeures du personnel d'Aeria est la qualité de « l'expérience passager » dans l'aéroport. De la même façon, un aéroport pour améliorer son attractivité doit renvoyer une bonne image de son activité. La préservation de l'environnement, par exemple, s'impose de plus en plus comme un standard incontournable pour les entreprises à échelle mondiale, même dans des activités très polluantes comme l'aviation. Nous verrons, lorsque nous aborderons les projets directement, ce qui est fait à l'aéroport FHB pour se positionner dans ces domaines et améliorer son attractivité.

Le Port Autonome d'Abidjan

Le Port Autonome d'Abidjan (PAA) est de loin le premier port de Côte d'Ivoire, et le principal port de la région tout trafic confondu. Il s'agit d'un établissement public, bien que depuis le début des années 2000 une vague de concession des activités ait fortement réduit l'importance du rôle de l'État dans l'exploitation du port. Cette infrastructure voit transiter près de 25 millions de tonnes de marchandises par an, et connaît une croissance importante. Cette infrastructure est la plus importante économiquement du pays, car plus des deux tiers du PIB national en dépendent. Principale porte d'entrée et de sortie marchande du pays, le PAA jouit d'une position de centralité sur le littoral régional. Par ailleurs, il est fort d'un arrière-pays dynamique, alimenté notamment par le Burkina Faso, pays enclavé mais relié directement au PAA par une voie de chemin de fer. Il est l'un des moteurs des ambitions des autorités

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ivoiriennes en termes de leadership régional, puisque le domaine portuaire est le seul domaine où la Côte d'Ivoire parvient à concurrencer voire à s'imposer sur la Nigéria en volumes.

Les enjeux auxquels le PAA est confronté sont aujourd'hui multiples. Sa croissance soutenue lui impose une augmentation tout aussi soutenue de ses capacités, en stockage et en logistique. Face à la concurrence, une série de capacités techniques doivent être améliorées constamment. D'abord, face à l'augmentation de la taille des navires commerciaux en activité dans le monde, le tirant d'eau est un facteur majeur de l'attractivité d'un port. Ainsi, la course au plus grand tirant d'eau est acharnée dans la région. De la même façon, la capacité de traitement des conteneurs, emblématiques du commerce maritime mondial, concentre une importante attention. Dans le cas plus précis du PAA, d'autres enjeux plus localisés se posent à lui, comme la demande pressante de l'augmentation des capacités industrielles du port de pêche, car Abidjan est le premier port thonier d'Afrique.

On constate donc que, dans le domaine aérien comme portuaire, la question première qui se pose n'est pas de savoir comment attirer le trafic, bien qu'elle soit très présente dans les esprits, mais d'abord d'être capable d'assumer dans ses capacités la croissance très importante sur la dernière décennie du volume du trafic. Le PAA et l'aéroport FHB sont en effet depuis quelques années confrontés en permanence aux limites de leurs capacités et au défi de parvenir à les augmenter, le tout dans un contexte régional très concurrentiel.

C) La place grandissante de la protection de l'environnement

Le secteur du transport est l'un des plus polluants à échelle mondiale, représentant près du tiers des émissions totales de CO2. La ville d'Abidjan est confrontée à de multiples problèmes de pollution qui ont des incidences négatives sur la qualité de vie de la population. Dans la ville, le problème que représente la pollution est visible pour tout le monde, notamment sur la question des déchets, du fait de l'absence d'un système de collecte et de traitement des déchets efficient sur la globalité de l'agglomération. Mais comme dans beaucoup de villes du monde, la problématique de la pollution de l'air se fait sentir à Abidjan, et celle-ci est principalement liée au secteur du transport. Elle est liée au nombre croissant de véhicules qui évoluent sur le

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réseau routier, à la très importante congestion routière dans l'agglomération, ainsi qu'à l'état des véhicules qui souvent rejettent de grandes quantités de polluants. De ce fait, les acteurs en charge de penser l'avenir du transport abidjanais prennent de plus en plus en compte la préservation de l'environnement dans leurs projections.

Par ailleurs, cette conscience environnementale de plus en plus affichée s'insère aussi dans la recherche du rayonnement de la ville. En effet, dans sa quête d'émergence, Abidjan cherche aujourd'hui à renvoyer l'image d'une ville moderne, au fait des problématiques mondiales contemporaines et impliquée dans leur résolution. La préservation de l'environnement est emblématique de cela. De ce fait, il est nécessaire de garder à l'esprit dans l'analyse l'importance des discours en tant que tels tenus par les acteurs. C'est particulièrement intéressant lorsque, par exemple, le chef des opérations aéronautiques de l'aéroport FHB parle de l'ambition d'Aeria de développer un « aéroport vert ». Dans ce cas précis, tout l'enjeu pour Aeria est une question d'image afin de stimuler son attractivité, puisqu'un aéroport n'a que très peu d'influence sur la pollution générée par l'activité aérienne, qui est principalement du fait des avions, mais à laquelle l'infrastructure en elle-même est facilement associée dans les esprits.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984