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La conservation du dugong en Nouvelle-Calédonie : la mobilisation et la confrontation de savoirs et pratiques pour la protection d'une espèce « emblématique » menacée

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par Audrey DUPONT
Université Aix-Marseille - Master professionnel Anthropologie et Métiers du Développement durable 2015
  

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I.3.3. Déroulé de l'enquête et récolte des informations

Lors des premières réunions du GTR, il a été décidé que je travaille sur deux zones. Ce groupe de travail était constitué de personnes liées à ces régions comme par exemple un chargé de mission du WWF, qui appuie les compétences techniques de l'association de gestion de l'aire marine protégée de Pouébo, et un agent de la Province Nord, originaire de Poya. Le recours à ces personnes paraissait faciliter mon accès et introduction au terrain.

La première enquête sur Pouébo (cf. figure 3) devait être courte puisque les acteurs semblaient plus intéressés par la Zone Côtière Ouest, une région où le métissage culturel est particulièrement important, et où l'information semblait plus difficile d'accès pour diverses raisons. Ce séjour durait deux semaines et demi, du 30 juillet au 17 août 2014. Ensuite, nous avons collectivement convenu d'un retour sur le terrain, cette fois-ci dans la Zone Côtière Ouest, à partir du 25 août au 21 novembre 2014. Dans ma conception du travail, j'ai aussi choisi d'intégrer les acteurs institutionnels dans le champ de l'étude, basé ou rencontré pour la plupart à Nouméa. Lors de mes passages à la capitale, j'ai continué à y récolter des données, notamment en interrogeant des personnes à l'IRD, qui est devenu un lieu de rencontres et d'échanges précieux.

La large distribution des terrains fait parti de la particularité de ce stage. Contrairement aux terrains anthropologiques « classiques », le stagiaire-anthropologue n'est pas affecté sur un lieu particulier mais sur plusieurs et sur des temps relativement courts. Dans la Zone Côtière Ouest, qui est une zone particulièrement étendue, les lieux de résidences sur place ont conditionnés l'étude. S'il était entendu que je m'ancre davantage dans un lieu précis, la réalité du terrain en a décidé autrement : j'ai donc travaillé dans plusieurs endroits différents (la tribu de Kélé à Moindou, dans la région de Moindah dans la commune de Poya-Sud, dans Poya-village et Poya-Nord, et sur la commune de Bourail et ses alentours- cf. figure 4).

Une part importante de la méthodologie d'enquête s'attache à repérer les acteurs stratégiques et des personnes à interroger. J'avais commencé cette recherche le premier mois à Nouméa mais elle était difficile à réaliser en ne sachant pas avec exactitude le lieu de déroulement de l'enquête. J'ai pu néanmoins compter sur l'aide des partenaires élargis du Plan d'actions comme l'association de la ZCO, les agents de la Province Nord, la mairie de Bourail et de Poya pour parfaire ce travail d'identification, qui s'est aussi construit au fur et à mesure des rencontres en fonction des recommandations des personnes que j'interrogeais. J'ai également reçu l'assistance de certaines personnes-ressources présentes sur les zones d'enquête qui ont facilité cette étape et m'ont donné à comprendre les logiques et contextes locaux à l'oeuvre. Ainsi, les contraintes logistiques et la réalité sur le terrain ont largement conditionné l'étude, les méthodes utilisées ainsi que l'énergie déployée dans la poursuite de l'enquête.

Juin 2015 20

DUPONT A, ETHT7, La conservation du dugong en Nouvelle-Calédonie : la mobilisation et la confrontation de savoirs et

pratiques pour la protection d'une espèce « emblématique » menacée

Pour la récolte des informations, les méthodes anthropologiques de l'observation, l'observation participante et des entretiens - à la fois semi-directifs et ouverts, formels et informels - ont été déployé. Concernant les entretiens, j'ai tenté au maximum de les enregistrer avec un dictaphone quand cela était possible, afin de pouvoir revenir sur ce qu'il a été expliqué par l'individu interrogé. J'ai suivi le guide d'entretien réalisé en amont, tout en le rectifiant au fur et à mesure de l'enquête, et j'ai pris des notes afin d'optimiser le futur travail de retranscription. Mais les échanges courts avec des personnes croisées au hasard des rues ou dans une situation particulière de la vie quotidienne ont aussi informé l'étude, c'est pourquoi ils ont été autant que possible pris en compte. Je couchais régulièrement sur le papier le soir les observations et discussions que j'avais pu faire dans la journée. Enfin, pour donner une idée des données récoltées, j'ai réalisé au total des entretiens longs auprès de cinquante-sept personnes de tout âge et origines confondues et j'ai rencontré soixante-treize personnes qui ont complété ou renseigné de manières ponctuelles les informations que j'avais obtenues lors des entretiens longs.

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