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Données sur la biodiversité ichtyologique marine. Cas de la baie de Hann et de la zone économique exclusive (ZEE) du Sénégal.


par Naby Souleymane FAYE
Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) - Master 2 en Biologie Animale 2018
  

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III.2. Discussion

P our la pêche artisanale, au niveau du quai de pêche de Hann, 113 espèces de poissons ont été débarquées. Plusieurs auteurs ont travaillés dans ce domaine : Lenfant et al. (2011) avec 106 espèces de Leucate à Port-Vendres en France ; Najih et al. (2015) avec 34 taxons dans la lagune de Nador, au Maroc et Hounsounou et al. (2013) avec 257 espèces au Bénin.

Concernant les 51 familles, Sparidae et Carangidae comptent 10 représentants au moins. La grande diversité de ces familles a été rapportée par des auteurs comme Ayissi et al. (2015) dans le Golfe de Guinée, au Cameroun (11 familles), Najih et al. (2015) au Maroc et Hounsounou et al. (2013) au Bénin. La biodiversité est grande et les raisons seraient dues à la transition des saisons marines froide et chaude du mois mai caractérisée par l'apparition des eaux tropicales chaudes (Rossignol et al., 1965). Selon Stéquert et al. (1979), ces eaux refoulent vers le nord les eaux d'upwellings ainsi que les espèces qui leur sont liées. Elles amèneront avec elles les espèces à affinité guinéenne comme par exemple la grande carangue (Caranx hippos) et le barracuda (Sphyraena spp.).

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L a position nord de Dakar regorge plus d'espèces que la position sud, d'une part, et la position centre, d'autre part. Ceci pourrait s'expliquer par la structuration sous-marine de la zone nord qui lui conférerait de nombreux habitats faunistiques. Il existe, dans cette zone, des bancs rocheux et des falaises sous-marines bordées soit par un éboulis chaotique sous-marin, soit par une plateforme d'abrasion marine telle la chaussée des Almadies (Domain, 1976).

On y note, aussi, de récifs artificiels de l'île de la Madeleine. La pêche est interdite sur un rayon de 500 m des récifs artificiels. On considère que le récif va restaurer les habitats dégradés par l'homme et augmenter la biodiversité et la diversification des ressources (Sène & Sané, 2008).

L e nombre total d'espèces diminue de l'aube au soir ((93 entre 6h30-10h à 04 entre 16-19h). Ce phénomène pourrait s'expliquer par le phototropisme positif ou le phototropisme négatif.

D'après le Catalogue et Index des Sites Médicaux de langue Française (CISMEF), le phototropisme est une réaction d'orientation d'un animal fixé, s'effectuant soit dans la direction de la lumière solaire (héliotropisme positif), soit dans la direction opposée (héliotropisme négatif). Les espèces présentant un héliotropisme positif sont actives la journée mais vers 17-18 h, elles s'installent sur la vase. Au fur et à mesure que l'on chalute, le nombre d'espèces diminue pratiquement. Vers 19h, on ne pêche que de petits pélagiques et ceux-ci sont pris lors de la remontée du chalut (Communication Personnelle Dr Ndiaga Thiam, le 22 février 2017).

Les travaux au Congo de Fontana (1981) sur l'activité de la crevette rose du large (La) ou Parapenaeus longirostris confirment nos résultats. Ceux de Pham (2011) en Nouvelle-Calédonie sur la crevette bleue (Litopenaeus stylirostris au stade nauplius) et ceux de Kurc & Blancheteau (1966) en France sur la pêche à la lumière s'en rapprochent, aussi.

L e nombre d'espèces de poissons diminue de la côte vers le large. Ceci pourrait s'expliquer par une grande disponibilité de la nourriture et de l'oxygène dissout à la surface.

Premièrement, selon Nzayisenga (2007), l'oxygène dissous diminue progressivement avec la profondeur. D'après Legendre (2012), au niveau des premiers mètres de la colonne d'eau, la teneur en O2 est généralement abondante par suite de la dissolution dans l'eau de mer des gaz de l'atmosphère qui contient 20 % d'O2. De plus, à certaines saisons, la photosynthèse du phytoplancton marin produit beaucoup d'oxygène dans les eaux de surface. Les organismes qui vivent dans la colonne d'eau consomment de la matière organique pour vivre, croître et se reproduire ; ce faisant, ils utilisent de l'oxygène.

Deuxièmement, la période d'upwelling en saison froide (Fall, 2009) joue, aussi, un rôle dans la grande diversité ichtyologique observée au large des côtes. Lorsqu'il se produit, un vent fort souffle à la surface de l'océan, poussant les eaux chaudes de surface vers le large. Pour combler le vide, les eaux froides du fond (Anonyme, 2012) de la mer remontent chargées d'oxygène et de nutriments.

L es résultats ont montrés qu'il y a plus et autant d'espèces (58) dans les trémails et FDF que dans les autres engins de pêche artisanale. Cette égalité de taxons entre ces 2 engins n'est peut-être pas étonnante. En effet, d'après Thiao (2009), « le trémail est une variante du filet dormant et est posé de la même manière ce celui-ci ».

Les filets dormants à «poissons» sont les plus répandus sur le fleuve Sénégal. En Casamance, leur fonction varie selon le type et l'éventail d'espèce recherchée (Bousso, 2000).

Concernant le trémail, il réputé pour son efficacité et est très répandu dans le monde. Au Sénégal, dans certains villages, il est devenu l'engin dominant parmi les pêcheurs utilisant des filets

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maillants ou des casiers. Les seiches ou les soles seraient capturées avec une efficacité particulière, et que, le trémail assurerait par ailleurs des prises régulières et diversifiées de différentes espèces (Charles-Dominique & Diallo, 1997).

Les engins de pêche ont été cités par : Saint-Felix (1979) sur la bordure caraïbe de la Martinique, Le Douguet (2009) dans les AMP d'Afrique de l'ouest, Bousso (1994), Bakhayokho et al. (1997), Charles-Dominique & Diallo (1997), Bousso (2000) et Thiao (2009) au Sénégal.

L `espèce la plus occurrente est la Sardinella aurita assimilée à un taxon « Occasionnelle ». Les autres taxons sont des espèces « Rares » avec Sardinella maderensis et Sarda sarda qui sont les plus occurrentes de ce lot. Ceci valide le constat de Dème et al. (2012) selon lequel les espèces pélagiques côtières représentent en moyenne 70% des captures (les 2 sardinelles principalement) de la pêche artisanale sénégalaise.

Au Sénégal, les pêcheries ciblent la sardinelle avec une préférence pour la sardinelle ronde. Elle a été intensivement pêchée, surtout en 2011-2012, et les efforts sont en nette augmentation. En outre, les juvéniles sont également capturés (Munroe et al., 2015). Thiam & Sarré (2015) considère S. aurita comme un taxon d'occurrence « rare ».

En ce qui concerne Sarda sarda ou thon blanc, les premières captures importantes se situent en général au mois de mai lorsque commence le rassemblement des reproducteurs près de la côte. C'est un poisson d'alimentation important, abondant dans de très nombreuses localités et est ciblé par un certain nombre de pêcheries dans toute son aire de répartition. Elle a, donc, un fort intérêt commercial. (Dardignac, 1962 ; Maigret & Ly, 1986 ; Collette et al., 2011).

L es indices de Jaccard et de Sorensen montrent que le duo des positions nord et sud renferme beaucoup plus d'espèces communes que les croisements positions centre et nord ainsi que les positions centre et sud. Les indices excèdent les 25 % de similitude, uniquement, entre le croisement des positions nord et sud. On suppose que les conditions environnementales sont beaucoup plus identiques entre ces 2 positons alors qu'elles le sont un peu moins au niveau des autres positions croisées.

Le croisement des positions sud et centre présentent moins de taxons en communs que les positions croisées. En effet, le centre est représenté, principalement, par la baie de Hann. Connaissant l'état actuel très pollué cette baie (Kandé, 2017 ; Sonko, 2017), on suppose que la diversité taxonomique y est faible. Par conséquent, tout croisement de site avec la position centre présentera moins d'espèces de poissons que si on croisait les positions nord et sud.

On comprend pourquoi l'indice de Whittaker est de 0.66 et que la diversité taxonomique spécifique est plus grande au nord (37 taxons) et au sud (10 taxons).

La valeur de â supérieure à la moyenne, le nombre d'espèces similaires entre sites est assez grand et la dissimilitude de taxons entre les sites est peu grande.

L 'indice de liste rouge a révélé 04 espèces en danger (EN, exemple Merluccius senegalensis), 06 vulnérables (VU, exemple Sardinella maderensis) et 04 quasi-menacés (NT, exemple. Epinephelus aeneus). Ces espèces précitées sont celles qui ont la plus grande valeur commerciale dans chaque catégorie selon UICN (2017).

Pour Merluccius senegalensis (Merlu sénégalais), les menaces sont, principalement, leur exploitation commerciale par les Espagnols, les chaluts de fond, les petits palangriers, les

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pêcheurs aux filets maillants et la pêche accessoire des pêcheries céphalopodières et crevettières, (Iwamoto, 2015).

Concernant Sardinella maderensis (Sardinelle plate), elle est menacée par les pêcheurs de canot : filets annulaires, filets maillants, sennes de plage ; les senneurs locaux ; les chalutiers industriels (Tous et al., 2015).

Enfin, pour Epinephelus aeneus (`Thiof' ou Mérou), la principale menace est la surpêche. Elle a une importance économique considérable, important sur le marché du poisson au Sénégal par la pêche artisanale ; c'est un produit frais à l'échelle industrielle et pour l'exportation (Thierry et al., 2008).

Ensuite, 12 et 16 taxons relèvent de la catégorie Données insuffisantes (DD) et Non Evalués (NE), respectivement. Ces catégories ne signifient pas que l'espèce n'est pas menacée mais que les données sont insuffisantes ou n'ont pas pu être quantifiées pour mesurer l'impact des menaces potentielles ou réelles (Sidibé, 2010 ; Abdul Malak et al., 2011).

Sur une note plus positive, plus de la moitié (71 espèces) des poissons sont catalogués préoccupation mineure, ce qui signifie qu'ils ne sont pas confrontés à un risque d'extinction imminent (exemple Dentex macrophthalmus et Pagellus bellottii).

Nos travaux sont confrontés à ceux de Sidibé (2010), en Afrique de l'Ouest, qui a étudié le statut UICN de 12 espèces de poissons (1 VU, 2 NT, 4 LC et 5 DD).

P our la pêche scientifique, les nombreuses campagnes scientifiques démersales côtières menées au large des côtes du Sénégal montrent des résultats cohérents entre elles : la diversité est très grande. Au total, 405 espèces ou groupes d'espèces de poissons, répartis en 109 familles, ont été rencontrées. Des études locales y ont bien été menées, aussi, par des auteurs comme Domalain et al. (2002) qui ont trouvé 291 espèces. Dans d'autres pays, Domalain et al. (2002) ont rencontré 300 espèces en Guinée, Amorim et al. (2002) 316 espèces en Guinée Bissau, Gascuel et al. (2012) 211 en Mauritanie, Taï et al. (2013) 243 espèces au Maroc et Tamdrari (2007) 117 espèces dans le nord du Golfe du Saint-Laurent à Québec au Canada.

Au Sénégal, les 405 espèces sont réparties en 353 poissons osseux (87 %) et 52 poissons cartilagineux (13 %). Ce taux est assez proche de celui de Thiam & Sarré (2015) ayant identifié 92 % d'espèces de poissons sur 158 espèces rencontrées. Il dépasse même celui de Taï et al. (2013) au Maroc qui ont trouvé 204 Ostéichtyens (63%) et 39 Chondrichtyens (13%). De tels pourcentages s'expliquent aisément par le fait que l'engin de pêche utilisé est un chalut standard à poisson.

Les 109 familles notées au Sénégal sont à dominante de Soleidae, Serranidae, Carangidae, Sparidae, Scorpaenidae et Haemullidae comptant chacune 10 représentants au moins. Au Maroc, Taï et al. (2013) ont rencontrés 96 familles dont les plus représentées sont les Soleidae, les Sparidae et les Rajidae (raies). La grande diversité de ces familles, au Sénégal, a été rapportée par plusieurs auteurs comme Ndiaye et al. (1982), Fall & Niass (2014), Thiam & Sarré (2015) et UEMOA (2015). Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette diversité ichthyologique locale.

D 'après l'ANOVA-1 mise en oeuvre ici, le nombre d'espèces de poissons augmenterait de manière très hautement significative du sud vers le nord en passant par le centre. Les raisons qui pourraient expliquer que la zone influe sur la biodiversité sont plurielles.

Premièrement, le traitement de données montre que la pression d'échantillonnage est beaucoup plus forte au sud (507 stations) qu'au centre (364 stations) et au nord (382 stations). De plus, la

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ZMC entre le Sénégal et la Guinée Bissau confère au sud une côte d'une grande superficie, à même de renfermer d'avantage de taxons.

Deuxièmement, au sud, le plateau continental atteint sa largeur maximale (Fall, 2009). Domain (1977) confirme ce fait : la largeur de celui-ci ne fait qu'augmenter jusqu'en Guinée Bissau contrairement au Nord ou le plateau est plus ou moins étroit. Dans le sud, on note aussi une pente faible jusqu'à 100 m (Diop, 1990).

Troisièmement, le sud présente un ensemble d'estuaires comme le Saloum, la Gambie, la Casamance, l'extrême nord-ouest de la Guinée-Bissau et les archipels Bissagos. Ces systèmes estuariens génèrent les mangroves des « Rivières du Sud » zones qui occupent une place particulièrement importante pour les communautés ichtyologiques (Barusseau et al., 1999), sont, également, des lieux de nourriceries pour leurs stades juvéniles (Johannes, 1978 ; Beckley, 1984 ; Day et al., 1989 in Guiral et al., 1999 ; Fall, 2009). Notons que la zone des Rivières du Sud est le siège d'une forte activité minéralisatrice incluant des bactéries libres et fixées (Ducklow et al., 1982) et des micro-hétérotrophes (Day et al., 1989), toutes choses qui concourent à enrichir les eaux en nutriments. Ainsi, les post-larves et les juvéniles de poissons y trouvent des conditions trophiques favorables (phytoplanctons et zooplanctons) (Miller & Dunn, 1980 ; Mann, 1982 ; Legett, 1986) in (Guiral et al., 1999).

Enfin, la variété morpho-édaphique et hydrologique des estuaires des Rivières du Sud a pour conséquence une grande diversité des conditions environnementales, et donc des habitats disponibles pour les communautés ichtyologiques (Barusseau et al., 1999).

A u Sénégal, la diversité des poissons est plus importante en saison chaude (340 espèces) qu'en saison froide (323 espèces). Ceci pourrait s'expliquer de différentes manières :

D'abord, le nombre d'espèce observé, spécifiquement/uniquement, durant la saison chaude est plus élevé que durant la saison froide. Donc, on suppose que les côtes sénégalaises possèdent beaucoup plus d'espèces de saison chaude (par exemple Ophisurus serpens ou l'anguille de sable) que d'espèces de saison froide (par exemple Scomber japonicus ou maquereau espagnol).

Ensuite, durant la saison chaude (Fall, 2009), on note une manifestation de la mousson et une apparition des pluies entrainant des périodes de hautes eaux annuelles des 4 systèmes pluviaux du pays (Lopez, 1979 in Fall, 2009 ; Domain, 2000). D'après Domain (2000), celles-ci transportent, à la mer, des apports terrigènes qui favorisent une forte productivité primaire et donc une importante source d'enrichissement (e.g. sels minéraux - matières organiques, Anonyme, 2014) des milieux littoraux (Diop, Fabres & Pravettoni, 2012) et du plateau continentale de la Sénégambie (Fall, 2009) et, également, le recrutement de certaines espèces (Sciaenidés, par exemple) des grands fleuves (Domain, 2000).

Enfin, durant la saison chaude, on note un contre-courant équatorial qui est dévié de la Guinée à la Mauritanie en passant par le Sénégal. Ce courant véhicule 2 types de masses d'eaux chaudes sur le plateau continental : eau tropicale chaude et salée, fin mai à août, eaux guinéennes chaudes, dessalées, turbides, riche en nourriture, août à décembre (Domain, 2000 ; Fall, 2009).

Les résultats de cette étude confirment ceux de Domain (2000) sur la communauté des Sciénidés entre 1985 et 1986. En termes d'abondance, les valeurs obtenues en fin de saison humide étaient en effet largement supérieures aux valeurs de saison sèche.

L e grondin du Gabon ou Trigla gabonensis présente 53 % d'occurrence : ce qui en fait une espèce fréquente. En effet, elle fréquente le littorale des côtes occidentales d'Afrique (Séret,

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2011) de même que le plateau continental (Schneider, 1992). Elle est pêchée à la ligne ou au chalut comme prise accessoire, et consommée à des niveaux artisanaux (Russell et al., 2015). Le statut fréquent du grondin du Gabon a été évoqué par Thiam & Sarré (2015) au Sénégal qui confirment nos résultats. Quartey & Ekuban (2015) du Ghana ont trouvés que cette espèce est rare ; ce qui s'expliquerait par la diversité des biotopes marins entre le Sénégal et le Ghana. Dans cette étude, 15 espèces sont considérées comme occasionnelles : Pagellus bellottii, Trachurus trecae, Zeus faber mauritanicus, Pseudupeneus prayensis, Raja miraletus, Brachydeuterus auritus, Trichiurus lepturus, Arnoglossus imperialis, Dentex angolensis, Boops boops, Syacium micrurum, Decapterus rhonchus, Sphoeroides pachygaster, Priacanthus arenatus et Sphoeroides spengleri.

Nos résultats confrontés à ceux de Jouffre et al. (2002) en Guinée, au Sénégal et en Mauritanie, montrent que Pagellus bellottii, Trachurus trecae et Raja miraletus sont des espèces fréquentes. Zeus faber mauritanicus (absent au Sénégal), Pseudupeneus prayensis (fréquente au Sénégal et rare en Guinée), Syacium micrurum et Decapterus rhonchus sont des espèces occasionnelles tandis que Brachydeuterus auritus, Trichiurus lepturus, Boops boops et Sphoeroides spengleri sont des espèces rares.

Les études de Thiam & Sarré (2015) au Sénégal montrent que Pagellus bellottii, Trachurus trecae et Pseudupeneus prayensis sont des espèces permanentes. Raja miraletus et Brachydeuterus auritus sont des taxons fréquents. Zeus faber mauritanicus, Trichiurus lepturus, Boops boops, Syacium micrurum, Decapterus rhonchus et Sphoeroides spengleri sont des espèces occasionnelles. Arnoglossus imperialis, Dentex angolensis, Sphoeroides pachygaster et Priacanthus arenatus sont des taxons rares.

Les 389 taxons restant sont rares. Les causes sont variées : forte exploitation commerciale par la pêcherie, pêche accessoire, destruction de l'habitat, profondeurs reculées avec par exemple Sphyraena guanchancho (barracuda), Sardinella aurita (sardinelle ronde), Sarda sarda (bonite à dos rayé) et Epinephelus caninus (Mérou de chien).

D'après Froese & Pauly (2016), ces espèces précitées appartiennent à la pêcherie hautement commerciale et voire même sportive pour le Sarda sarda.

Les travaux de Jouffre et al. (2002) et ceux de Thiam & Sarré (2015) confirment le statut rare de Sardinella aurita et de Sphyraena guachancho ; ce qui est normal, ces espèces étant strictement pélagiques, tandis que le chalut utilisé est de type bentho-démersal.

L es indices de Jaccard et de Sorensen montrent que le centre et le sud renferment plus de taxons communs entre eux, qu'entre le sud et le nord d'une part, le centre et le nord d'autre part.

D'abord, les indices excèdent 25 % de similitude et on suppose que les conditions environnementales sont assez identiques entre les sites croisés.

Le sud et le centre présentent plus de taxons en communs que les autres sites croisés en raison de la présence en ces lieux des « Rivières du Sud » et d'un plateau continental large avec plusieurs habitats.

On comprend alors pourquoi l'indice de Whittaker est de 0.38 et que la diversité taxonomique spécifique est plus grande au sud (53 espèces) et au centre (42 espèces). La valeur de â étant faible, le nombre d'espèces similaires entre sites est élevé et la dissimilitude de taxons entre les sites est faible.

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Ensuite, le sud et le nord sont les 2èmes sites croisés ayant le plus d'espèces communes, sachant qu'au nord aussi on note la présence du fleuve Sénégal (Domain, 1977 ; Fall, 2009) et, donc, implicitement des hydro systèmes, apports terrigènes et donc une grande biodiversité.

Le nord est caractérisé, aussi, par la présence d'un canyon sous-marin : la fosse océanique de Kayar. De nombreuses espèces démersales et pélagiques y sont présents en saison froide (Diarra, 2006).

D eux grandes espèces de requin-ange trapue (Squatina aculeata et S. oculata) sont en danger critique d'extinction. Des évaluations en 2007, 2011 et 2015 montrent que leur catégorie n'a pas changé (Morey et al., 2007). Leur effondrement est dû aux pressions intenses de la pêche démersale. Le faible pourcentage d'échange entre les populations isolées indique qu'elles sont prédisposées à décroître localement, et au moins une espèce, l'Ange de mer épineux, Squatina aculeata, a été exterminée de la Méditerranée et est considérée comme éteinte du point de vue commercial (Cavanagh & Gibson, 2007).

Concernant les taxons en danger (exemple Pseudotolithus senegalensis), vulnérables (exemple Galeoides decadactylus) et quasi-menacés (exemple Albula vulpes) qui sont, respectivement, au nombre de 7, 13 et 14, les menaces sont diverses : pêche industrielle, artisanale et étrangère dans la sous-région (Sidibé, 2003 ; Sidibé, 2010), pollution marine ; exploitations pétrolières (Nunoo & Nascimento, 2015), pollution hydrocarbures; destruction des mangroves (Carpenter et al., 2015), pêche accessoire, filets non autorisés, influences climatiques, anthropiques (Adams et al., 2012). Nos travaux sont confrontés à ceux de Abdul Malak et al., (2011), sur la mer Méditerranée, qui ont montrés que sur 519 taxons de poissons marins, plus de la moitié des espèces sont menacées par la pêche ciblée ou par les prises accessoires.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery