I.2- De la communication
interne
Par communication interne, nous entendons l'échange
fluide et réciproque d'informations au sein de l'administration
communale. A ce titre, le Ministère de la Décentralisation de
Mauritanie affirme dans son guide de communication communale (2015, 9)
que La communication au sein de l'administration municipale
est un outil de gestion indispensable au bon fonctionnement de la
municipalité. Elle participe à soutenir des
relations de travail harmonieuses et saines. Par ailleurs, elle implique un
engagement réel d'écoute réciproque entre le top
management, les conseillers municipaux et la base opérationnelle
municipale.
En termes de dispositif communicationnel existant au sein de
l'administration municipale de Tokombéré, nous pouvons
citer : la réunion de coordination hebdomadaire, les travaux du
conseil municipal, le tableau d'affichage (babillard). A côté de
ces canaux institutionnalisés, nous avons un élément
incontournable de gestion de l'information au sein des organisations, en
l'occurrence la communication interpersonnelle.
v La réunion de coordination
hebdomadaire
Elle permet d'orienter, guider contrôler l'action des
services tout en vérifiant la conformité des actions avec les
objectifs de travail formulés en début d'exercice
budgétaire. Dans notre localité d'étude, elle se tient de
manière hebdomadaire sous la houlette du Secrétaire
Général. Elle tient lieu de cadre d'information et constitue le
théâtre où chaque chef de service rend compte du
fonctionnement de son unité travail en termes de réalisations,
d'actions en cours et d'actions à mener. Cet outil exclusivement
réservé aux administratifs a la particularité de donner
majoritairement cours à une forme de communication verticale de type
ascendant. C'est dire qu'ici, la participation des administratifs est davantage
passive. Cet outil est complété par un autre dédié
aux conseillers municipaux.
v Les travaux du conseil municipal
Ils réunissent l'ensemble des élus en charge de
la gestion des affaires de la Commune. Ils se tiennent de manière
cyclique relativement aux prescriptions réglementaires (une fois chaque
trimestre). Par ailleurs, ils peuvent aussi se tenir de manière
extraordinaire (soit à la demande du maire ou des conseillers municipaux
conformément à la réglementation en vigueur). Ils tiennent
lieu de cadre d'information et de décision pour le maire, les
conseillers municipaux et les autorités de tutelle administrative et
financière. Comme dans le cadre précèdent, il apparait
clairement ici que l'on a affaire à une sorte de caisse
d'enregistrement, tant les sujets à débattre ont
déjà fait l'objet de décisions que les conseillers ne
viennent qu'entériner.
v Le tableau d'affichage (babillard)
Il est prioritairement érigé en vue d'informer
le personnel sur les décisions et informations qui les concernent telles
que : les licenciements, communiqués, sanctions prononcées
à l'endroit d'un agent, promotions etc.
Le caractère paradoxal de cet outil vient de ce qu'il
est en outre destiné aux usagers. Il est donc loisible d'y voir
affichés, des communiqués d'intérêt
général, des publications de bancs, des annonces, etc. Le
déficit de spécification d'usage et de destination de cet outil
le rend inopérant quant à ses missions. Par ailleurs, compte
tenu du niveau d'alphabétisation des populations d'une part et de
l'aspect immobile de cet outil, sa capacité à traduire
quantitativement et qualitativement les informations produites reste à
questionner. L'un des derniers aspects à relever réside dans la
durée de vie des informations produites. Il n'est donc pas ainsi rare
d'y voir affichées des informations datant de deux ans.
v Les boites à suggestions
Elles ont vocation à inciter le personnel ainsi que la
kyrielle d'usagers à exprimer leurs différents avis ou
éléments d'apport en toute discrétion. A l'observation, il
apparait que la loi du silence semble s'être érigée en loi,
proscrit au personnel, tout usage de ces boites. En outre, les
populations majoritairement tenues par des logiques d'expression
communautaires, voient en ces boites des outils à délation.
v La création d'adresses internet
Cette approche qui traduit davantage la prégnance des
TIC dans les logiques de développement local, est aux antipodes de la
réalité à Tokombéré. En effet au regard du
parc informatique et du niveau d'alphabétisation en termes de TIC du
personnel, il n'est pas surprenant de se rendre compte de la
quasi-totalité, si ce n'est l'entièreté de ces adresses ne
sont plus actives depuis 2013.
v la communication interpersonnelle
La communication interpersonnelle est assurée par le
service de la communication, représente ici la circulation des
informations entre les personnels de la mairie. Elle est fondée sur
l'échange de personne à personne, chacune étant à
tour de rôle l'émetteur et/ou le récepteur dans une
relation de face à face. En l'espèce, elle est
concrétisée par le système de réseau où
l'information circule au sein des groupuscules formés en fonction des
affinités ethno-tribales et familiales. En effet l'on observe une
certaine méfiance des uns envers les autres. Corollaire de l'absence
d'un cadre formel d'intégration des employés au sein de la
structure et d'une gestion assez politisée des collectivités
locales de base.
Après description du dispositif de communication
interne de la Commune d'Arrondissement de Tokombéré, nous nous
rendons compte qu'il présente certains manquements. Qu'en est-il de la
communication externe ?
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