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Communication communale et participation citoyenne. étude appliquée à  la commune d'arrondissement de Tokombere.


par Jonas SAWARAM
Institut national de la jeunesse et des sports - Diplôme d"opérateur de développement et management des collectivités locales  2019
  

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CHAPITRE I : DEFINITION DES CONCEPTS

ET REVUE DE LA LITTERATURE

Il est incontournable dans un travail qui se veut scientifique, de procéder à une clarification des mots et concepts majeurs pour faciliter leur compréhension. Ainsi, dans ce chapitre, il sera essentiellement question d'une part de définir certains mots clés et concepts dont la compréhension peut prêter à équivoque (I), et d'autre part de faire une revue de ce qui a déjà été dit sur le thème que nous nous sommes donnés d'étudier (II).

I. DEFINITION DES CONCEPTS

Afin de lever toute ambiguïté qui pourrait naitre du fait du caractère polysémique des mots ou de l'entendement que l'on pourrait avoir d'un concept qui, en philosophie est défini comme étant : « une représentation mentale abstraite et générale... ». C'est donc ainsi que nous nous attèlerons à rendre plus explicites et manipulables, les termes qui nous semblent d'une importance indéniable, et qui gravitent autour de notre thème.

I.1 Participation

Le concept de participation naît du désir de satisfaire les besoins des populations en milieu communal, face aux nombreux échecs des projets initiés par le haut. En effet le constat a été fait que, les nombreuses stratégies de développement mises sur pied au cours des deux premières décennies post indépendance présentent des limites et courent presque toutes vers l'échec. Ceci en grande partie à cause de leur centralisation, et de la prise des décisions du pouvoir central alors que selon Muller (1992 : 38), le seul moyen de réussir une politique c'est d'en confier la réalisation à ceux qui ont intérêt qu'elle réussisse.

Selon les usuels de la langue française, la participation s'appréhende comme l'action de prendre part à quelque chose, son résultat. La participation a de ce fait un sens passif et un sens actif. Pour Maiga cité par Bessan (2011), le sens passif renvoie au fait que la population prend part, sans prendre de décision et au sens actif, elle s'engage en prenant des responsabilités. La participation se rapporte au fait d'être intéressé. C'est à ce titre que Boukhari (1994 : 42), énonce que Le principe fondamental de la participation : c'est le partage de savoir et de pouvoir. Dans le même registre Yoda (2004 : 85) cite Boukhari en disant que (...) la participation, c'est penser et faire avec et non pour, c'est la responsabilisation, la concertation et la négociation.

La participation se révèle un phénomène influencée par un ensemble de facteurs déterminants tels que : les facteurs socio-économiques, anthropologiques et institutionnels. Par facteurs socio-économiques, il est question des facteurs liés à l'éducation, au statut, aux attitudes et comportements.

La participation se détermine tant par des facteurs aussi bien endogènes qu'exogènes d'après Lane cité par Ndouta (2013 :41). Les facteurs endogènes mettent en relief les variables individuels et collectifs propres à une population et favorisant sa participation. Les variables individuelles sont au nombre de trois : la volonté de s'impliquer, la condition économique et le niveau d'éducation des individus. En d'autres termes un individu qui manque de détermination, limité dans ses moyens matériels et n'ayant pas le niveau d'instruction souhaité, ne pourra pas participer à un projet quel qu'il soit. Les facteurs collectifs quant à eux concernent la culture organisationnelle. La participation exige une certaine organisation. Dans ce sens, l'absence de charpente capable de coaliser les desseins collectifs explique que certaines populations ne s'impliquent pas dans la résolution des problèmes de la communauté ou du groupe.

Pour Sills cité par Ndouta (2013 : 46), les facteurs exogènes sont des variables externes qui échappent au contrôle des individus, mais qui sont déterminants dans le choix et la décision de participer. Il s'agit de l'environnement politique et de la stratégie de mobilisation adoptés par les acteurs d'un projet.

Les différents facteurs ainsi recensés expliquent tous, d'une façon ou d'une autre la participation des populations aux projets de développement. Dans ce sens, la participation est à la fois un droit et un devoir exercés par un citoyen dans un contexte de démocratie. Il s'agit ici de participation citoyenne.

La participation connait cependant différentes formes relatives à la motivation qui amène l'individu à prendre part à une activité pour Meister (1970). Les différentes formes de participation sont :

- la participation de fait qui conduit l'individu à participer instinctivement parce qu'il appartient à un système familial, religieux ou traditionnel qui l'incite à prendre part par l'intermédiaire des relations affectives qui le lient au système. C'est une forme de participation involontaire et caractéristique des sociétés fortement traditionnelles ;

- la participation provoquée est induite et stimulée de l'extérieur par des organismes ou des institutions. Elle peut déclencher l'implication des populations dans le processus de développement engagé à leur compte ;

- la participation volontaire est une initiative des membres du groupe, sans intervention extérieure. Elle émanerait d'une hypothétique conversion des sociétés traditionnelles en sociétés modernes ;

- la participation spontanée est une forme intermédiaire entre la participation de fait et la participation volontaire ;

- la participation imposée peut émaner soit du groupe lui-même, soit de l'influence extérieure ; dans le but de susciter à travers une prise de conscience une forme d'organisation au sein du groupe.

Tableau 1: Participation selon Albert Meister

Type de Participation

Origine et création

Intérêts, activités, fonctions

Participation de fait

Origine dans la vie traditionnelle: groupe familial, religieux, métiers...

Conservation du patrimoine

Participation spontanée

Création par les participants, elle reste fluide, sans organisation formelle : groupes de voisinage, amateurs

Satisfaction des besoins vitaux

Participation imposée

Création par des animateurs extérieurs, mobilisation de la main d'oeuvre pour des travaux collectifs

Groupement indispensable pour le fonctionnement du programme

Participation provoquée

Groupe provoqué et suscité dans le cadre de projet ou programme : coopérative...

Adoption d'un comportement collectif et normes promues par l'institution intervenante

Participation volontaire

Création du groupe suite à une prise de conscience, initiative propre au groupe

Satisfaction des besoins, défense d'intérêts communs, promotion sociale

Source : NDO (2015 : 16)

Toutefois cette catégorisation de Meister n'empêche pas à d'autres auteurs d'apporter un éclairage différent. C'est le cas de Goussaut cité par Mekoulou (2012 :31), qui a démontré qu'on dénombre trois types de participation, en fonction de l'engagement d'un individu ; à savoir :

- la participation formelle où l'individu est motivé par la peur d'être sanctionné ;

- la participation par effet d'imitation à travers laquelle l'individu est entrainé dans un courant d'habitude ;

- la participation responsable par laquelle l'individu s'engage de façon consciente et volontaire.

Par ailleurs, Schawrz toujours cité par Mekoulou (2012 :31), estime à son tour qu'il existe plutôt cinq niveaux de participation : la participation par contribution, la participation par intégration, la participation par insertion, la participation par engagement et la participation par la prise en charge.

Pour cette étude, ces différentes thèses sont complémentaires du fait que la contribution et la mobilisation des populations à un processus de développement local passe par leur participation, qu'elle soit formelle ou par insertion. Toutefois pour un développement qui se veut durable et local, en rapport avec la décentralisation, la participation voulue ici est la participation par engagement ou la participation responsable. Spécifiquement, la participation doit ici recouvrir deux acceptions : collecter l'information et obtenir l'adhésion de la population en échange d'une certaine influence dans la prise de décisions.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote