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L’incidence des variabilités temporelles des pluies sur la production céréalière de 1980 à  2010 selon les données de la station agro-météorologique de l’INERA/ Saria.


par Jacques KONKOBO
Université de Koudougou (Burkina Faso) - Maitrise 2011
  

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3.3. Impact de la variabilité climatique et production céréalière dans la commune rurale de Kouka.

Le Burkina Faso est un pays agricole où plus de 80% de la population tirent ses moyens de subsistance de l'exploitation de la terre et des autres ressources de l'environnement. Malgré les efforts fournis par les agriculteurs, le bilan céréalier ressort presque toujours déficitaire posant ainsi des problèmes de sécurité alimentaire au niveau local, régional et national. La saison agricole 2017-2018 en témoigne. Sur les 45 provinces que compte le Burkina Faso 22 sont classées déficitaires en terme de production agricole (Ministère en charge de l'agriculture, 2018). Cette insécurité alimentaire est la conséquence des variabilités climatiques, de la mauvaise répartition spatio-temporelle des pluies, de la faible fertilité des sols, de la diminution des ressources naturelles et de la croissance démographique.

En terme de production céréalière, la population de Kouka produit du mil, du sorgho, du maïs, du riz.Et par ordre d'importance, le maïs est la principale culture vivrière dans la commune de Kouka, suivent ensuite le sorgho, le riz et le mil (cf. graphique n°14). La superficie des exploitations de mil, de sorgho, de maïs, de riz est passée de 27 121 ha en 2010 à 40 596 ha en 2013 pour connaitre une baisse très sensible en 2015 et 2016 avec respectivement 18170 ha et 18084 ha. Quant à la production en tonnes des céréales, il n'y a pas une corrélation entre les superficies cultivées et la production. En effet, la production céréalière a connu son pic en 2016 avec 18084 ha pour 79804,7 tonnes contre 63244 ha pour 60461 tonnes en 2011.Cette production céréalière varie beaucoup en fonction des saisons agricoles. Et à la question de savoir comment évolue votre production agricole au cours des années, 80% des chefs de ménage répondent en disant qu'il y a régression. 26,66% d'entre eux pensent que la cause de cette régression est à mettre au compte des variabilités climatiques. Et 38,60% estiment que les causes sont à la fois dues aux variabilités climatiques et la pauvreté des sols. La variabilité de la production céréalière est à mettre donc en rapport avec la variabilité pluviométrique. Mais, y a -t'il une corrélation entre production céréalière et variabilité climatique ?

Graphique n°14 : production céréalière dans la commune de Kouka

Source des données : ZAT/Kouka, 2018

Il est ressorti dans l'analyse des paramètres climatiques que, la pluviométrie, la température, l'humidité relative ont une tendance à la hausse. Pour DURAND F., 2007, le réchauffement du climat laisse présager des sècheresses plus fréquentes au nord de la zone subtropicale, ainsi qu'un renforcement de la désertification dans les zones arides et semi-arides, accompagné de pénurie d'eau. Ce dérèglement devrait avoir un impact sur l'agriculture particulièrement sur la production céréalière. Par exemple, l'augmentation de la chaleur et de l'ensoleillement est favorable à certaines cultures, mais cela peut amener à des résultats désastreux si elle est associée à un fort déficit pluviométrique, ajoute-t-il. Et pour AMAT J.P., (2008), le changement climatique ne signifie pas uniquement une augmentation de la température dans le siècle à venir, mais aussi des variations importantes des précipitations. Cela se confirme avec nos analyses sur les variabilités pluviométriques en 2013 à Saria (centre-ouest du Burkina Faso) et dans cette présente étude.Dans la littérature, les modèles prédictifs restent très prudents car les corrélations entre températures et précipitations ne sont pas linéaires et leurs interactions sur le sol sont complexes. Un réchauffement du climat peut augmenter l'évaporation au sol et aggraver les déficits en eau. AMAT J.P. ajoute que, « toutefois la température de l'air détermine à la fois sa capacité de rétention de vapeur d'eau et sa stabilité, donc la possibilité de pluie. ». C'est pourquoi un réchauffement du climat ne signifie pas nécessairement son aridification. Alors, les caractéristiques du climat actuel dans la commune de Kouka ne devraient pas être défavorables à la production céréalière. Mais, pourquoi, l'incertitude alimentaire perdure dans de nombreuses régions du monde particulièrement en Afrique sub-saharienne ?

Le problème viendrait plus dans la perturbation de la saison humide par le « faux départ » de FRANQUIN P., des poches de sécheresses qui surviennent inopinément. Car, lorsque nous calquons la production céréalière sur la variation de la pluviométrie, il y a des discordances qui se dégagent. En effet, la moyenne des précipitations entre 1988 et 2017 est de l'ordre de 800mm. Cette moyenne devraitêtre suffisante pour la production du mil, du sorgho, du maïs si les pluies sont bien réparties dans le temps et dans l'espace et si les dates de début et de fin de la pluviométrie étaient moins erratiques. Même en dessous de cette moyenne calculée, la pluviométrie ne devrait pas avoir de conséquences néfastes, si les pluies sont bien réparties durant la saison humide avec un début bien défini par rapport aux semis et une fin qui coïncide avec la maturation des plants. Des hauteurs d'eau supérieures à la moyenne n'offrent pas non plus de bons rendements agricoles si les pluies sont mal réparties.

Pour OUEDRAOGO F. C., (2006), le sorgho et mil sont peu exigeantes en eau, respectivement environ 600mm de pluie en 90-100 jours et entre 400-700 mm durant 60-90 jours. Alors une saison agricole de durée inférieure à la saison végétative des plants diminue probablement les rendements agricoles.Le graphique n°15montre effectivement que la variation de la production céréalière n'a pas forcement de corrélation avec la variation des hauteurs d'eau tombées annuellement.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon