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La commission internationale des frontières et des eaux (IBWC) face aux enjeux de la préservation de l'environnement


par Clémence Léger
Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3 - Master Etudes Européennes et Internationales - Aire anglophone 2022
  

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Hydro-hégémonie

Un autre élément qui semble crucial pour mieux cerner les enjeux de l'hydro-diplomatie et la situation à la frontière entre les États-Unis et le Mexique est le concept d'hydro-hégémonie. Robert G. Varady, Andrea K. Gerlak et Emily D. McGovern en proposent une définition dans le chapitre « Hydrosolidarity and its place in International Water Diplomacy » de l'ouvrage Hydro-Diplomacy: Sharing Water Across Border : « the term implies features unequal power relationships such as upstream-downstream interactions between states » (Pangare 2014, 23). Ce concept implique nécessairement qu'une relation de pouvoir existe entre les différentes entités impliquées dans la gouvernance hydrique et que l'une d'entre elles est toujours plus puissante que l'autre. Cette supériorité peut être due à des particularités géographiques (amont et aval). L'exemple des relations hydriques entre les États-Unis et le Mexique à l'époque de la mise en place du Traité de 1944, et encore après, peut s'apparenter à de l'hydro-hégémonie. En effet, comme expliqué dans l'introduction, les États-Unis, possédant l'amont du fleuve Colorado, pouvaient décider de la plupart des principes des traités concernant cette rivière. C'était également le cas à cause d'une sécheresse en 1943 dans la vallée de Mexicali qui avait affaibli le Mexique, comme il en sera question dans la prochaine partie. Quant au Mexique, détenant la plupart des affluents du Rio Grande, il devait avoir une influence essentielle dans la mise en place des principes pour le fleuve. Il sera néanmoins observable, dans une section dédiée à la situation inégale entre les deux pays lors de la signature du Traité de 1944, que le Texas, entre autres, a eu un très fort impact dans les principes d'approvisionnement en eau du Rio Grande (Mumme et Little 2010, 256). De plus, lorsque le Traité de 1944 fut signé et lors de la détermination des principes de ce dernier, les États-Unis se pensaient supérieurs diplomatiquement, économiquement et même au niveau de l'ethnie. En effet, la frontière représentait une limite entre le Nord et le Sud, entre un peuple civilisé et un autre qui ne l'était pas, selon la pensée étatsunienne (Massey 2016, 160). Dans cette perspective, il n'est pas faux de penser que les États-Unis désiraient mettre en place des principes qui les avantageaient le plus sans se soucier des retombées environnementales probables de ces principes sur le Mexique puisque cette question n'était pas importante lors de la signature du Traité. Ainsi, les politiques binationales évoluent, même si durant de longues décennies, les problèmes en aval des fleuves, causés par de mauvaises pratiques en amont et par une mauvaise gestion globale des ressources, ne se voyaient pas résolus par les États-Unis puisque cela ne les impactait pas directement.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand