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Contribution du projet d’agroforesterie au développement durable des entités territoriales décentralisées. Cas du projet Gungu ii dans le secteur de Lukamba, province du Kwilu.


par Christian MUYAYA
Institut Facultaire de Développement - Licence en Sciences et Techniques de Développement 2018
  

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2.3.2. Méthodes et techniques culturales

La méthodologie utilisée dans le Projet Gungu 2 est la suivante : des groupes de dix (10) agriculteurs se réunissent pour obtenir des parcelles contiguës de 10 ha par agriculteur (donc des sites de 100ha). Le Projet laboure 1 ha/an/agriculteur (saison A : grande campagne et saison B : petite campagne) sur lequel celui-ci pratique ses cultures vivrières (niébé, maïs, manioc, voandzou, millet) et plante des Acacias (espacés de 4X3m). Une fois les cultures vivrières récoltées, les acacias restent seuls et l'agriculteur exploite 1 ha supplémentaire128(*).

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Au bout de dix (10) ans, l'agriculteur pourra atteindre 10 ha et utilisera la première parcelle d'acacia pour en faire du charbon de bois et obtenir en plus une terre beaucoup plus fertile.

En claire, pour faire un champ, les exploitants commencent par dégager un espace dans la savane en abattant des arbres ; puis ils dessouchent. Le labour et le hersage se font par le tracteur ou par la traction bovine (avec les bovins de trait et les charrues à soc). Les herbes et les feuilles sont enfouies pour améliorer la fertilité du sol ; ensuite on plante des cultures en couloir, c'est-à-dire on repique des plantules d'acacias en rangés (dont le travail commence par les pépinières, puis le transport se fait par camion ou charrette) et dans les vides, on associe d'autres cultures en rotation selon leurs périodes. Après la récolte, on laisse la terre aux acacias poussés pour enrichir le sol en matière organique129(*).

Rappelons encore que le territoire de Gungu, en général et le secteur de Lukamba, en particulier se caractérisent par des sols pauvres (sablonneux), impropres à l'agriculture à cause de leur valeur faible de fertilité. On note une forte dégradation de ces sols à cause de l'érosion et du phénomène de lessivage130(*).

L'application de ces méthodes et techniques culturales agro-forestières est une réponse à la carence des sols en nutriments.

Durant le projet, la Fondation Hanns Seidel et son associé le CPDA, en collaboration avec le FAO et l'INERA KIYAKA produisent des variétés améliorées de manioc, résistantes à la mosaïque, de niébé et de maïs. Cet effort de production s'est accompagné de la formation de 22 techniciens Agri-multiplicateurs (en raison de 2 techniciens par site) et producteurs sur les techniques de multiplication et de protection des cultures contribuant ainsi à l'émergence d'un Institut Supérieur d'Agroforesterie et Gestion de l'Environnement, ISAGE en sigle au chef-lieu de la paroisse d'Aten131(*).

o Mécanisation de l'agriculture et la traction bovine

La savane herbeuse qui prédomine dans le territoire de Gungu, en général et dans le secteur de Lukamba, en particulier est difficile à labourer à la main. La pénibilité du travail manuel de la terre par les paysans ne leur permet de cultiver que de petites surfaces (autour de ½ ha par an ou moins). Le recours à la mécanisation et l'introduction de la traction bovine (culture attelée) ont rapidement fait la démonstration de leur intérêt en portant à 1 hectare par an les surfaces cultivées132(*).

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L'augmentation de la production permet ainsi aux fermiers Agro-forestiers d'assurer la nourriture et en plus leur fournir un revenu supplémentaire leur permettant d'entretenir les bêtes et éventuellement de développer leur cheptel. Simultanément, le même cheptel permet, à l'aide de charrette attelée aux boeufs de trait à transporter des récoltes aux dépôts et au marché. Cela contribue à l'écoulement des produits du terroir et en plus à l'amélioration des conditions de vie. A titre comparatif, la culture attelée permet actuellement le transport d'environ 300 Kg par charrette ; alors qu'initialement le transport se faisait sur la tête133(*).

Chaque site dispose d'un couple de boeufs de trait. Au total, il y a 11 couples (22 boeufs de trait), 22 charrettes et un tracteur pour les 11 sites.

o Les écoles de dressage

Elles offrent selon la demande une ou deux sessions de formation par an avec une capacité de dressage d'une dizaine de bêtes par session. En vue de favoriser ce type de développement, l'école de dressage donne les notions de base nécessaires pour reconnaitre les bonnes bêtes, leurs habitudes alimentaires, les besoins de l'habitat ainsi que des conseils élémentaires en santé animale134(*).

Les maitres dresseurs de chaque site peuvent ensuite construire une étable, des mangeoires et des entrepôts pour le fourrage. Le projet offre également les services d'un vétérinaire en soutien aux différents programmes de ces boeufs de trait ainsi qu'une formation de base en administration de soins vétérinaires aux maitres dresseurs. Ces derniers ainsi formés assurent les soins élémentaires tels que l'administration de vermifuges et de vaccins135(*).

La pauvreté de sols ne permettant pas aux animaux d'avoir accès à tous les éléments nutritifs nécessaires durant toute l'année. La création de pâturages améliorés ou « paddock » est en cours d'introduction avec cinq espèces fourragères complémentaires : le Stylosantès, le Brachiara, le Mucuna, le Trypsacum et le Pennisetum fixent l'azote atmosphérique.

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Des blocs à lécher constitués de sels minéraux, de protéines et de vitamines adaptés aux besoins nutritifs sont également mis au point par les vétérinaires du projet.

1. L'Apiculture

L'Apiculture, branche de l'agriculture, est l'élevage d'abeilles à miel par l'homme pour exploiter les produits de la ruche. L'apiculteur doit procurer à l'abeille un abri, des soins et veiller sur son environnement. Puis, il récolte une partie mesurée de ces produits : miel, pollen, cire, gelée royale et propolis136(*).

Afin de favoriser la diversification du revenu des fermiers agro-forestiers, le projet a relancé le développement de l'apiculture dans les forêts d'Acacias dans chaque site. Cette activité est une source de revenu non négligeable s'il y a l'application des bonnes techniques et meilleurs outils.

L'Acacia est une mellifère, sa fleur permet d'obtenir un miel de qualité, riche et épais. Malgré un faible suivi et le manque d'entretien dans certains sites, le projet a fourni 22 ruches par site (2 ruches par exploitant). Ces ruches ont été installées au début de 2015 après les séances de formation, de sensibilisation et d'encadrement des apprentis apiculteurs. Les exploitants sont responsabilisés sur la gestion de ces ruches. Leur multiplication dans chaque site se fera ensuite par initiatives individuelles, voire avec l'aide des Communautés Villageoises, sachant que les ruches ont été fabriquées sur place à un coût de d'environ 20$ la pièce.

Les fermiers de CPDA, formés et encadrés par les experts du projet se sont approprié les techniques apicoles (c'est-à-dire l'élevage des abeilles), récolte, extraction, conditionnement et conservation du miel. De plus, c'est aussi avec l'aide du CPDA que le miel est commercialisé par l'intermédiaire de la « Coopérative des Apiculteurs de Lukamba ». L'apiculture apporte un revenu substantiel aux Agriculteurs-apiculteurs. Ce revenu est par ailleurs supplée par la valorisation des sous-produits du miel, tels que la cire, l'hydromel, etc. enfin, cette activité entre en symbiose parfaite avec les autres activités agro-forestières de la plantation par sa contribution au processus de pollinisation.

2. 60

La carbonisation

La phase de carbonisation peut être décisive, même si ce n'est pas la plus coûteuse dans la production de charbon de bois. Si elle n'est pas réalisée dans les meilleures conditions, elle risque de compromettre toute l'opération, étant donné qu'un mauvais rendement de la carbonisation risque de se répercuter sur l'ensemble de la chaîne sous la forme d'accroissement des coûts et de gaspillage des ressources.

Le bois est formé de trois constituants principaux : cellulose, lignine et eau. La cellulose et la lignine, plus certaines autres substances, sont fortement liées entre elles pour constituer la matière que nous appelons bois. L'eau est absorbée, c'est-à-dire retenue sous forme de molécules à la surface du complexe cellulose/lignine. Le bois sec à l'air contient entre 12 - 18% d'eau absorbée. Le bois fraichement coupé ou « vert » contient en outre de l'eau sous forme liquide, ce qui donne une teneur en humidité totale de 40 à 100%, exprimée en pourcentage du poids de bois anhydre137(*).

L'eau contenue dans le bois doit en être éliminée sous forme de vapeur avant que la carbonisation puisse avoir lieu. L'évaporation de l'eau exige une grande quantité d'énergie de sorte qu'en utilisant le soleil pour sécher le bois aussi complètement que possible avant la carbonisation on améliore considérablement la rentabilité. L'eau restant dans le bois à carboniser devra être évaporée dans la charbonnière ou le four, et l'énergie nécessaire devra être fournie par la carbonisation d'une partie du bois lui-même, qui autrement aurait été convertie en charbon.

Une température de carbonisation basse donne un rendement plus élevé en charbon de bois, mais celui-ci est de basse qualité, il est corrosif en raison des goudrons acides qu'il contient et il ne brûle pas avec une flamme claire sans fumée. Un bon charbon de bois commercial doit avoir une teneur en carbone pur d'environ 75%, ce qui demande une température finale de carbonisation de l'ordre de 500° C138(*).

Le rendement en charbon de bois présente également une certaine variation selon la nature du bois. On constate que le teneur en lignine du bois a un effet positif sur le rendement en charbon. Un bois à teneur élevée en lignine donne un rendement plus élevé, c'est pourquoi on préfère pour la production de charbon de bois un bois mûr et sain. Un bois lourd, d'autre part donnera généralement un charbon dense et dur, qualités recherchées139(*).

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Le projet d'agroforesterie Gungu II inclut la vulgarisation de la technique des fours de carbonisation et la mise en place d'activités de production de braises et de scierie au sein des sites agro-forestiers du secteur de Lukamba.

Conclusion partielle

D'une part, ce chapitre a  fait l'analyse de potentialités naturelles et humaines du secteur de Lukamba. Ce dernier bien qu'ayant de ressources humaines abondantes, l'insuffisance des ressources naturelles à l'état bruit n'offre pas de possibilités qui permettent un décollage du point de vue du développement durable. Bref, la nature connait une forte dégradation due aux actions anthropiques et aux dégâts des animaux. Les feux de brousse, les défrichements anarchiques et la coupe du bois vert sont autant d'actions qui ont contribué à la dégradation du patrimoine floristique et faunique.

Et d'autre part, l'analyse faite dans ce chapitre nous conduit à découvrir que le CPDA est une structure d'accompagnement et d'encadrement des paysans et personnes vulnérables. Il accède aujourd'hui au rang des ONGD de la R.D. Congo. En fait, le CPDA a pour objet de promouvoir le développement intégral et solidaire de son milieu d'action. Il organise dans ses divers domaines d'intervention, des actions qui visent la promotion intégrale de la population pour son auto-prise en charge, enfin une brève présentation du projet d'agroforesterie Gungu II a bouclé ledit chapitre.

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* 128 www.FHS.net/ Op.cit., p.54.

* 129 www.FHS.net/, Op.cit., p.54.

* 130 Nathalie FRERE et Sylvain COLMET-DAAGE dans leur « rapport de suivi/monitoring 1 » du projet Gungu II, 2013.

* 131 www.FHS.net/, Op.cit., p.54.

* 132 Rapport, Op.cit., p.56.

* 133 Rapport, Op.cit., p.56.

* 134 Rapport, Op.cit., p.56.

* 135 Rapport, Op.cit., p.56.

* 136 www.mon-abeille.com/l'apiculture. Consulté le 13 juin 2018 à 14h55'.

* 137 www.Fao.org/docrep/X/Carbonisation-du-bois-d'acacia, 12 février 2018, 14h54'.

* 138 www.Fao.org, Op.cit., p.61.

* 139 www.Fao.org, Op.cit., p.61.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle