WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Contribution du projet d’agroforesterie au développement durable des entités territoriales décentralisées. Cas du projet Gungu ii dans le secteur de Lukamba, province du Kwilu.


par Christian MUYAYA
Institut Facultaire de Développement - Licence en Sciences et Techniques de Développement 2018
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

0.2. REVUE DE LA LITTERATURE

Notre thème s'inscrit dans la suite logique des études antérieures effectuées par d'autres chercheurs dans ce domaine :

§ En 2007, une équipe de chercheurs conduite par Mr. Sena Kwaku ADESSOU a travaillé sur « l'Agroforesterie, une pratique viable dans l'adaptation aux changements climatiques en Afrique de l'Ouest ». A travers leurs analyses des données, il ressort que les pratiques agro-forestières seraient l'une des meilleures options d'adaptation aux changements climatiques1(*).

§ ROCHELEAU D., et al. (1994), dans « Agroforesterie en Afrique Tropicale sèche » montrent que l'agroforesterie est évoquée par des chercheurs et planificateurs de l'environnement et de développement comme solution aux problèmes de l'Afrique rurale2(*).

§ Dans le cadre du projet de développement de l'agroforesterie du SAPE (Sylvoarable Agroforestery For Europe) 2006-2011, des résultats ont révélé que les agriculteurs ont un besoin important de soutien technique pour la mise en place et la gestion de leurs parcelles agricoles comme un meilleur respect de l'environnement3(*).

§ PINDO G., (1996), « contribution des ONGD dans le milieu paysan : cas de l'ANSI à Ginzaji, zone de Gungu », analyse que l'influence de cette ONGD est centrée sur le développement endogène et conseille aux associations accompagnées à se prendre en charge à cause de l'inertie de l'Etat4(*).

§ NGAMBA O., (2014), « Impact socio-économique et environnemental du projet Agroforesterie Gungu I : Cas de la zone d'action l'ONGD Comité Paroissial de Développement d'Aten (CPDA), secteur Lukamba », a confirmé que les pratiques agro-forestières contribuent à l'adaptation de l'agriculture aux sols sablonneux des savanes herbeuses et répondent aux multiples besoins des paysans5(*).

3

Notre étude analyse la contribution du projet d'agroforesterie au développement durable des entités territoriales décentralisées. Cas du Projet Gungu II dans le secteur Lukamba, province du Kwilu.

0.3. PROBLEMATIQUE

L'observation au quotidien de notre environnement écologique et les éléments qui le constituent (air, eau, terre..), nous invitent à réfléchir sur le devenir du capital naturel que nous léguerons aux générations futures : des ressources hydrauliques surexploitées, de l'air pollué, des sols dégradés, des zones rurales détruites par l'envahissement de l'urbanisation, des océans et des mers polluées, des ressources minières et énergétiques maladroitement utilisées, de la faune et de la flore en voie d'extinction, de l'improductivité agricole...

Après la sensibilisation de l'homme à tous ces problèmes environnementaux et aux méfaits de ses activités économiques sur son environnement, le passage aux actions correctives s'est avéré nécessaire. Les actions préventives à toute éventuelle destruction de notre environnement écologique sont encore plus importantes et commencent notamment par la promotion de l'environnement et par des actions socio-économiques, dites de développement durable.

Depuis la conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement (CNUED) tenue à RIO de Janeiro en Juin 1992, les questions de changements climatiques occupent une place importante dans la protection de l'environnement, aussi bien au niveau des pays industrialisés qu'au niveau des pays en développement, avec diverses mesures visant à en atténuer les effets et à s'y adapter6(*).

Les populations des pays en développement sont très démunies et souffrent tout particulièrement des répercutions du dérèglement climatique car leur survie dépend directement de l'espace naturel, de l'agriculture, des ressources en eau qui sont gravement perturbées par les changements climatiques.

4

Ainsi, la lutte contre les effets négatifs des changements climatiques doit être une partie intégrante du processus de développement socio-économique des pays concernés, avec comme axe central la lutte contre la pauvreté au simple fait que la réduction de la pauvreté et le développement durable demeurent des priorités fondamentales à l'échelle de la planète7(*).

Selon le quatrième rapport d'évaluation du Groupe Intergouvernemental des experts sur l'Evolution du Climat (GIEC) publié en 2007, les communautés pauvres seront les plus vulnérables de fait de leurs capacités d'adaptation limitées et de leur grande dépendance aux ressources à forte sensibilité climatique telles que les ressources en eau et les systèmes de production agricole8(*).

En République Démocratique du Congo, en général et dans le secteur de Lukamba en particulier, les problèmes environnementaux se posent beaucoup plus en termes de destruction des principaux biomes (écosystèmes) à savoir : les eaux, les forêts, les savanes et les sols qui devraient pourtant coexister harmonieusement dans un même système.

Par leurs pratiques aussi bien traditionnelles que modernes, les habitants du secteur de Lukamba se trouvent être au centre de la rupture de l'équilibre environnementale. Cette dernière se traduit essentiellement par le fait que les sols sont érodés, les forêts et les savanes décimées et dégradées, la faune et la flore menacées d'extinction et l'alimentation des ressources en eau perturbée9(*).

Les principaux facteurs de cette dégradation des ressources naturelles sont : l'agriculture itinérante sur brûlis, la pratique de feu de brousse, l'exploitation forestière informelle (bois d'oeuvre), l'exploitation du bois de chauffe et charbon de bois (l'utilisation de l'énergie de la biomasse), les constructions non durables, la pollution des eaux, l'élevage extensif, l`explosion démographique, etc.10(*)

5

Du point de vue pédologique, Le secteur de Lukamba a un sol sablonneux, pauvre ne permettant pas une bonne production agricole (manioc, etc.). Ses quelques galeries forestières surexploitées, déboisées et complètement décimées laissent la place aux cultures de riz et ananas. Cette situation alarmante a occasionné la disparition des nombreuses espèces tant végétales qu'animales telles qu'Afromomum sp, Anisophylle aguangensis, Chryphyllum lacourtianum, Cola acuminata, Canarium Schweinfurthii, Landolphia lanceolata, olax virides, à cause de la destruction complète de leur habitat11(*).

Les cours d'eau (rivières) qui longent le secteur de Lukamba ne répondent plus aux normes de potabilité suite aux diverses pollutions provoquées par l'élevage extensif d'une part et les rouissages de manioc d'autre part. On y constate la rareté voire l'extinction de plusieurs espèces animales notamment Anqulla angulla (anguille), Crocodylus ou Osteolaenus sp (crocodile), Sus scrofa (sanglier), Panthera leo (lion), Sciurus vulgaris (écureuil) et la diminution de débits d'eau dû à l'ensablement12(*).

Ses étendues de savanes connaissent chaque fois les feux de brousse intempestifs (surtout pendant la saison sèche), occasionnés par les ruraux afin d'attraper certains rongeurs (rats, castor, etc.); cela laisse le sol nu à la merci des rayons solaires, occasionnant ainsi l'érosion tant hydrique qu'éolienne, la dégradation du sol, l'improductivité agricole, la perte de la biodiversité et l'insatisfaction des besoins de tout genre.

La pénurie en bois de chauffe et charbon de bois pour la préparation de la nourriture ; le bois d'oeuvre pour la fabrication des meubles et la construction des maisons ainsi que la recherche des terres cultivables pour une bonne production agricole poussent la population à franchir de grandes distances pour satisfaire ses besoins quotidiens ci-haut évoqués13(*).

La population de Lukamba vit dans des conditions misérables où l'on trouve plusieurs familles vivant dans des cases construites (murs et toitures) en pailles d'une part ; des malnutris dû à la famine qui frappe une grande partie du secteur ainsi que la pauvreté, l'abandon et la non scolarisation des enfants, les grossesses et mariages précoces, les naissances non désirées et la délinquance juvénile pour ne citer que ceux-ci, de l'autre part14(*).

6

Il y a de cela plus de 5 ans que l'UE a financé par le biais de la Fondation Hanns Seidel le projet d'agroforesterie de Gungu, territoire situé à 200 km de la ville de Kikwit dans la Province du Kwilu. Le premier a été exécuté du 1er avril 2009 au 31 mars 2013 avec un système agro-forestier en Acacias sur une étendue de 941 hectares. Les meilleurs résultats ont permis au bailleur de financer la seconde phase de 2013 à 2017, projet faisant l'objet de notre étude, soit au total 1.777,5 hectares dont 872 pour le Secteur de Lukamba (étendue de notre étude)15(*).

Le présent travail se veut d'analyser la contribution à travers les réalisations du projet d'agroforesterie Gungu II sur l'amélioration des conditions écologico-économico-sociales de la population du secteur de Lukamba. Partant de là, nous nous sommes posé trois (3) questions, une fondamentale et deux autres supplémentaires :

1. Est-ce que la présence du projet d'agroforesterie Gungu II a-t-elle contribué au développement économico-socio-culturel et écologique de la population du Secteur de Lukamba ?

2. Existe-t-il le problème de la savanisation des écosystèmes du secteur de Lukamba ?

3. Quels en sont les méfaits observés après pression de la population sur les écosystèmes forestiers déjà fragile du secteur de Lukamba ?

* 1 SENA Kwaku ADESSOU, l'Agroforesterie, une pratique viable dans l'adaptation aux changements climatiques en Afrique de l'Ouest, mémoireonline, 2007.

* 2 ROCHELEAU D., et al. Agroforesterie en Afrique tropicale, Englishpress, C.I.R.A. Nairobi, Kenya, 1994.

* 3 Rapport de SAPE (Sylvoarable Agroforestery For Europe), PDF, 2006-2011.

* 4 PINDO G., Dictionnaire de la géographie, P.U.F, Paris, 1996.

* 5 NGAMBA O., Impact socio-économique et environnemental du projet agroforesterie de Gungu : cas de la zone d'action du comité paroissial de développement d'Aten, secteur Lukamba, mémoire, L2 Géographie et gestion de l'environnement, ISP-Kikwit, 2014.

* 6 SEKOU Tiemoko DIAKITE, Contribution de l'agroforesterie dans l'adaptation de l'agriculture au changement climatique dans les communes nord du cercle de Kayes : cas de Djélébou, Karakoro et sahel, Mémoire en master, Fondation 2ie Burkina-Faso, 2011.

* 7 SEKOU Tiemoko Diabate, Op.cit, p.3.

* 8 SEKOU Tiemoko Diabate, Op.cit, p.3.

* 9 IBOLOBOLO K., Approche pratique de la gestion durable de la faune et flore du groupement Matende, secteur Lukamba, 2014, ISAGE/ATEN, P 7.

* 10 IBOLOBOLO K., Op.cit, p.4.

* 11 IBOLOBOLO K., Op.cit, p.4.

* 12 IBOLOBOLO K., Op.cit, p.4.

* 13 IBOLOBOLO K., Op.cit, p.4.

* 14 IBOLOBOLO K., Op.cit, p.4.

* 15 www.FHS.cd/projet-d-agroforesterie-gungu, consulté 20 novembre 2017, 13h38'.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille