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Problématique d'approvisionnement en eau potable dans la ville de Garoua (nord-Cameroun).


par Romain ALEX TEJIOBOU
Université de Yaoundé I ( Cameroun) - Master II en géographie 2019
  

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III.5.1 : L'impact global du climat sur les ressources en eau

On observe aujourd'hui, une grande différence entre le cycle saisonnier d'hier et celui de nos jours. L'Afrique est le continent qui contribue le moins aux émissions globales de gaz à effet de serre. Pourtant, elle est particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique. Les effets du changement climatique (réduction de la production agricole, détérioration de la sécurité alimentaire, incidence accrue des inondations et de la sécheresse, propagation des maladies et augmentation du risque de conflits en raison de la raréfaction des terres et de l'eau) sont d'ores et déjà évidents.

D'après le Ministère Délégué chargé de l'Eau du Royaume du Maroc (2016), les conséquences sur le cycle de l'eau concernent essentiellement la modification de la moyenne et de la répartition géographique des précipitations, l'accroissement de l'évapotranspiration, la recrudescence des périodes de sécheresse et de fortes précipitations. En effet, les impacts du changement climatique dans le domaine de l'eau sont déjà visibles un peu partout à travers le monde, en Californie, au Brésil, dans les pays du Sahel où des réductions des précipitations sont enregistrées avec une accentuation des phénomènes climatiques extrêmes. De même, le réchauffement climatique a un impact négatif sur la régularité des débits des rivières. D'un autre côté, les changements climatiques réduisent le pouvoir auto-épurateur des cours d'eau, ce qui accentue les problèmes de pollution de l'eau. Toutes ces conséquences entraînent des pressions supplémentaires sur les ressources en eau qui subissent déjà des pressions en termes de surexploitation dans beaucoup de régions du monde. Selon le dernier rapport du GIEC, les tendances de changement du cycle de l'eau se manifestent par :

? l'augmentation des températures, et ce depuis le milieu du 19e siècle

Les températures plus élevées vont affecter la nature des précipitations (pluies ou neige) ce qui aura un impact sur le régime de ruissellement. Le réchauffement de la planète est aujourd'hui une certitude entraînant un dérèglement du climat affectant le cycle de l'eau et les ressources en eau. Le Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat (GIEC) a clairement mentionné dans le 5e Rapport d'évaluation que les changements climatiques impacte quatre secteurs particuliers : l'eau ; les écosystèmes, aussi bien en eau douce qu'en milieu marin ; les rendements des cultures ; la santé par l'accroissement des risques de maladies hydriques.

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? la modification de la moyenne et de la répartition géographique des précipitations avec des disparités importantes au niveau régional :

Les changements climatiques ont tendance à modifier la distribution spatiale et temporelle des précipitations. Ainsi, certaines régions devraient devenir plus humides, et d'autres plus sèches. C'est au Sahel et en Afrique de l'Ouest que la tendance à la baisse des précipitations est la plus forte.

? la recrudescence des périodes de sécheresse et de fortes précipitations

Les changements climatiques entraînent des changements dans la fréquence, l'intensité, l'étendue spatiale, la durée et le timing des événements climatiques extrêmes. Les événements climatiques extrêmes représentent un sérieux risque pour la population, les infrastructures et les écosystèmes ; et ont un impact sur la quantité et la qualité de l'eau. Les projections montrent qu'il est très probable que la fréquence des pluies intenses augmente avec le temps, spécialement dans les hautes altitudes et les régions tropicales, ainsi que dans l'hémisphère nord. Des augmentations généralisées des épisodes de fortes précipitations sont observées même dans les zones où les précipitations annuelles moyennes diminuent. Les observations montrent que certaines régions, en particulier l'Afrique, connaissent des tendances vers des périodes de sécheresses plus intenses et plus longues depuis 1950.

? La modification du ruissellement, du débit fluvial et de l'écoulement souterrain

Les changements dans les volumes des précipitations annuelles et les évènements extrêmes vont impacter le ruissellement et le taux de recharge des nappes d'eau souterraine. L'écoulement peut également être affecté par l'augmentation de l'évapotranspiration. La baisse de la disponibilité de la ressource en eau dans les régions qui connaîtront une baisse du ruissellement aura pour conséquence l'accroissement des conflits entre les différents usages de l'eau. Ces régions, qui connaissent déjà des pénuries, seront le plus fortement impactées, avec l'augmentation de la fréquence et de l'intensité des sécheresses dans les zones arides, et des épisodes de fortes précipitations destructrices. Dans ces régions, les populations se rabattront sur les ressources en eau facilement accessibles, telles les puits privés, présents en grand nombre dans la ville de Garoua.

? L'augmentation des niveaux des mers

L'augmentation continue des températures atmosphériques s'est traduite par la fonte progressive des glaciers, la dilatation thermique de l'eau et par conséquent l'augmentation du niveau des mers, ce qui menace les villes côtières et les petites îles qui sont juste au-dessus ou au niveau de la mer. La moyenne globale du niveau de la mer a augmenté entre le 19e et le 20e siècle et continue encore. La distribution spatiale du changement n'est pas homogène.

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L'autre impact du changement climatique est l'augmentation des catastrophes naturelles liées à l'eau. Au niveau mondial, le nombre de catastrophes par décennie provoquées par les crues continentales au cours de la période 1996-2005 a doublé par rapport à la période 1950-1980 et les pertes économiques ont été multipliées par 5. Ce qui a été le cas en 2008 dans les régions du Nord et de l'Extrême-Nord Cameroun. Il est prévu que les risques d'inondations augmentent notamment en Afrique tropicale. Si l'augmentation de la fréquence et de l'intensité des catastrophes naturelles liées à l'eau peut être en grande partie attribuée au changement climatique, l'augmentation des pertes liées à ces catastrophes s'explique essentiellement par des facteurs socio-économiques qui contribuent à accroître la vulnérabilité des populations : croissance démographique, pauvreté, précarité, absence ou manque de planification et d'aménagement urbain, habitat informel, constructions en zones inondables, absence de systèmes de surveillance et d'alerte et de gestion des crises, exemple typique de la ville de Garoua. Avec les changements climatiques, les écosystèmes d'eau douce sont particulièrement menacés. Enfin, le réchauffement climatique entraînerait une augmentation de la demande en eau domestique, industrielle, touristique et pour l'irrigation.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams