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Problématique d'approvisionnement en eau potable dans la ville de Garoua (nord-Cameroun).


par Romain ALEX TEJIOBOU
Université de Yaoundé I ( Cameroun) - Master II en géographie 2019
  

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III.5.2 : L'impact du climat sur l'approvisionnement en eau dans la ville de Garoua

La ville de Garoua est connue pour son climat chaud. Les températures oscillent entre 28°C et 40°C. Les relevés météorologiques des 20 dernières années montrent qu'elle enregistre 1166 millimètres de précipitation annuelle. Son climat soudanien franc, se caractérise par six mois secs et six mois de pluie. Cette longue période sèche a des conséquences néfastes sur le cycle hydrologique. Durant les six mois de saison sèche, les fortes chaleurs qu'enregistre la ville se ressentent sur les cours d'eau, les puits, et les forages. Face à la chaleur et au taux de prélèvements élevés, les petites hauteurs d'eau (niveau piézométrique) dans les ouvrages tarissent (figures 17, 18, 19, 20, 21) tarissent. Ceci dès le mois de Décembre comme l'affirme les ménages enquêtés. A partir delà, tous les besoins en eau sont satisfaits à partir des rares ouvrages (mal répartis) ayant résistés à la sécheresse. L'accès devient concurrent et cause des discordes entre les populations. Les quartiers les plus touchés étant Poumpouré et Liddiré où le niveau piézométrique des puits est compris entre 0 et 2 mètres en saison sèche. Même si à Yelwa et Laindé on rencontre des niveaux piézométriques de plus de 4 mètres, il faut noter que très peu supporte la longue période sèche.

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Figure 18: Diagramme ombrothermique de Garoua Source : climate-data.org

Source : enquête de terrain, Novembre 2016.

Figure 19: Profondeur du puits et niveau piézométrique à Yelwa en période sèche

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Yelwa est le quartier qui présente le plus grand niveau piézométrique (5,5 m) en saison sèche. Malheureusement, ses populations se plaignent comme tous les autres du tarissement des ouvrages. On y note aussi des puits de grandes profondeurs associées à de très petites quantités d'eau, une conséquence directe de l'assèchement prolongé.

Source : enquête de terrain, Novembre 2016.

Figure 20: Profondeur du puits et niveau piézométrique à Liddiré en période sèche

Source : Enquête de terrain, Novembre 2016

Figure 21: Profondeur du puits et niveau piézométrique à Laindé en saison sèche

79

Source : Enquête de terrain, Novembre 2016

Figure 22: Profondeur des puits et niveau piézométrique à Poumpouré en saison sèche

Source : Extrait des données sur les puits et forages du PNDP

Figure 23 : Profondeur des forages et niveau piézométrique de Garoua

On constate que très peu de forages ont assez d'eau pour satisfaire les ménages en saison sèche. A partir du mois de janvier, les habitants se tournent vers les réserves des mayos pour satisfaire la totalité de leur besoin en eau. En effet, le lit de ces derniers est recouvert

80

d'une gigantesque couche de sable au fond de laquelle se trouve une mince couche d'eau. Les riverains creusent ainsi le lit des mayos de part et d'autre pour y accéder tel qu'illustré par les photos 26 et 27 ci-dessous. La figure 22, illustre le poids des différentes contraintes faisant obstacles à l'approvisionnement en eau des ménages.

Figure 24 : Poids des différentes difficultés d'approvisionnement en eau Source : enquête de terrain, Novembre 2016

Tableau 19 : Diversité des difficultés d'approvisionnement en eau par quartier

Quartier Difficultés

Laindé

Liddiré

Poumpouré

Yelwa

Effec
tif

Pourcen tage

Effec
tif

Pourcen tage

Effec
tif

Pourcen
tage

Effec
tif

Pourcen
tage

Coût de l'eau

13

12,5 %

8

24,2 %

6

37,5 %

16

50 %

Pénurie :
coupures,
tarissement

11

27,5 %

8

24,2 %

1

6,2 %

6

18,7 %

Insuffisance
des points
d'eau

11

27,5 %

11

33,4 %

4

25 %

3

9,4 %

Distance au
point d'eau le
plus proche

5

32,5 %

6

18,2 %

5

31,3 %

7

21,9 %

Total

40

100 %

33

100 %

16

100 %

32

100 %

Source : enquête de terrain, Novembre 2016

81

Figure 25: Coût de l'eau potable en fonction des sources d'approvisionnement Source : Enquête de terrain, Novembre 2016

Du tableau ci-dessus, il ressort que les ménages se plaignent principalement du coût de l'eau potable (50% des ménages enquêtés), de l'insuffisance des points d'eau collectif (9,4%), de la distance élevée au point d'eau potable le plus proche (21,9%) et des pénuries (18,7%). Associé à la vétusté du matériel de production, à l'influence négative du climat sur la ressource et à l'accroissement démographique, l'hypothèse 2 de départ est vérifiée.

Source: Enquête de terrain, Janvier 2017 Photo 26: Activité dans le lit du mayo

82

Source: Enquête de terrain, Janvier 2017

Photo 27 : Riverain buvant l'eau du mayo

La photo 26 présente un mayo complètement sec. Dans les environs les puits le sont aussi. Les populations pour leur différents besoins en eau, creusent le lit des mayos (A), afin d'obtenir une petite couche d'eau (B) pour le linge (D). L'assiette (C) est utilisée pour collecter cette eau « précieuse ». La photo 27, présente un mayo dont le lit (A) est creusé ; la fine couche d'eau (B) obtenue, est directement consommée par les riverains (C) ou rempli dans un récipient (D) et ramenée dans les domiciles.

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