II. PROBLEMATIQUE
Au début des années 1990, le Burkina Faso venait
de négocier avec le Fonds Monétaire International (FMI) et la
Banque mondiale l'adoption de son premier programme d'ajustement structurel
(PAS) dont une des conditionnalités était justement la
formulation et la mise en oeuvre d'une politique de décentralisation des
décisions de politique publique (Sawadogo RA., 2001). Mais au cours des
deux dernières décennies de mise en oeuvre, la
décentralisation a connu deux cycles marqués par le cycle I
(1993-2003) avec comme faits majeurs l'adoption des cinq (05) premières
lois de la décentralisation de 1993, l'adoption des Textes d'orientation
de la décentralisation (TOD) de 1998, la mise en place d'organes de
gestion élus dans trente-trois (33) puis quarante-neuf (49) communes
urbaines ; et le cycle II (2004-2015) marqué par l'adoption du code
général des collectivités territoriales, la
communalisation intégrale avec la couverture de l'ensemble du territoire
par trois cent cinquante et une (351) communes dont trois cent deux (302)
communes rurales et deux(02) communes à statut particulier (Ouagadougou
et Bobo-Dioulasso) subdivisées elles-mêmes en arrondissements
communaux, ainsi que la création de treize (13) régions
collectivités territoriales.
Le développement local étant une question
importante et si préoccupante aujourd'hui qu'elle mobilise les acteurs
au niveau institutionnel, administratif, associatif, la mise en oeuvre de la
décentralisation devrait contribuer à l'atteinte d'un niveau de
développement des communes assez acceptables. C'est en ce sens qu'au
terme des deux cycles, l'état des lieux de la décentralisation
réalisé en 2014-2015 (MATDS/SP CONAD, Décembre 2015) a
relevé le caractère irréversible du processus, mais aussi
des limites liées à une somme de facteurs plus ou moins
interconnectés qui sont la qualité de la gouvernance locale ; la
capacité d'exercice de la maîtrise d'ouvrage publique locale ; les
ressources financières des collectivités territoriales ; la place
du développement économique local dans les documents prospectifs.
C'est pourquoi l'état a engagé le cycle III de la
décentralisation pour mieux construire le développement du pays
à partir de collectivités territoriales capables de produire des
services publics locaux accessibles et de qualité et d'impulser le
développement économique local. Dans le contexte par exemple du
Burkina Faso, l'Etat a défini des priorités de
développement à travers le Plan National de Développement
Economique et Social (PNDES) 2016-2020.
Par ailleurs, malgré les efforts fournis par l'Etat,
à Toma, commune située dans la Boucle du Mouhoun, il ressort que
des problèmes persistent dans l'application des textes, dans le
transfert effectif des ressources et des compétences et dans
l'appropriation desréformes par les acteurs locaux. Sous cet angle, il
apparait clairement qu'il existe un impact réel du processus de la
décentralisation sur le développement local dans la commune de
Toma qu'il faut cerner afin de mieux comprendre son importance, son ampleur
dans le contexte et les réalités que vivent la
collectivité.
C'est fort de ce constat que nous avons formulé le
thème « Décentralisation et développement
local dans la commune urbaine de Toma dans la région de la Boucle du
Mouhoun au Burkina Faso» dont l'aboutissement est fonction d'une question
principale.
III.1. Question principale
Quelest l'impactde la décentralisation sur le
développement local de la commune urbaine de Toma ?
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