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Gouvernance et performance dans les établissements de soins en Tunisie


par Wadji Ben Rejeb
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Tunis - DEA Management 2003
  

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II.2.2 Les théories cognitives de la gouvernance

Le développement d'une approche cognitive de la gouvernance, expliquant le lien entre les ressources et la création de la valeur, répond aux insuffisances de la vision contractuelle qui

41 Margaret BLAIR, « Ownership and Control : rethinking corporate governance for the twenty-first century », The Brookings institution, Washington, 1995.

42 Bertrand COMMELIN, « Le gouvernement d'entreprise, La Bourse et les entreprises », Cahiers Français

N°277, 2001, p.82.

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ignore pour l'essentiel la dynamique productive et montre des lacunes dans l'explication de

certains phénomènes organisationnels et notamment dans la modélisation de la gouvernance.

En effet, afin d'appréhender ce processus, il est nécessaire de faire appel aux théories cognitives de la firme. Cette approche se distingue de l'approche contractuelle et en est complémentaire pour l'explication d'un nombre important de phénomènes organisationnels. Tout d'abord, la connaissance, représentée comme l'aboutissement d'un processus d'apprentissage est distinguée de l'information alors que ces deux notions sont confondues dans la vision contractuelle. D'après Madhok43 : « l'information et la connaissance sont au coeur du design organisationnel parce qu'elles résultent de problèmes contractuels d'incitation

(...).Il est surprenant que les théories économiques (...) ne portent aucune attention au rôle de

la connaissance organisationnelle ».

La vision cognitive s'attachera davantage à expliquer le processus d'apprentissage et d'accumulation de connaissances et de compétences. La firme n'est plus seulement analysée

sur sa capacité à « économiser la connaissance 44» , mais également sur sa capacité à créer de

la connaissance et des compétences.

Un autre point d'évolution important est celui de la conception même de la rationalité limitée et calculatoire des agents, l'hypothèse de rationalité calculatrice sous contraintes cognitives est rejetée au profit de la rationalité procédurale : la rationalité ne s'apprécie plus sur la base des conséquences des décisions, mais des processus décisionnels45.

Cette évolution permet de fournir une explication relativement nouvelle du processus de création de valeur. D'une part la connaissance de changements organisationnels endogènes, c'est à dire la capacité des firmes à créer leurs propres opportunités. D'autre part la reconnaissance des capacités des firmes à innover et à créer du différentiel. Contrairement aux théories contractuelles où la création de valeur est essentiellement appréhendée en termes d'économie de coûts et où l'analyse est concentrée sur les problèmes de répartition de la valeur créée et la résolution des conflits d'intérêt, les théories cognitives se concentrent sur l'analyse du processus de création de valeur. La firme peut notamment créer de la valeur en

43 A. MADHOK, « The Organization of Economic Activity : Transaction Costs, Firm Capabilities, and the

Nature of Governance », Organization Science, Vol.7,5, 1996, p.577-590.

44 H. DEMSETZ, « The Theory of the Firm Revisited », Journal of Law, Economics and Organization, Vol4,1988 , p.141-163.

45 Gérard CHARREAUX "Quelle théorie pour la gouvernance : de la gouvernance actionnariale à la gouvernance cognitive", Encyclopédie des ressources humaines, Economica, 2002, p.7-9.

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agissant sur son environnement, en créant des opportunités, en apprenant, en innovant et en

créant du différentiel. Lazonick et O'Sullivan46 considèrent que la clé de la performance dans ces approches se situe dans la capacité du management à imaginer, percevoir, construire de nouvelles opportunités que dans la restructuration des portefeuilles d'activités des firmes en

réponse aux évolutions de l'environnement.

Cette nouvelle vision aboutit à une interprétation différente des mécanismes de gouvernance qui ne jouent plus prioritairement un rôle de résolution des conflits mais un rôle proactif. Désormais le système de gouvernance regroupe des mécanismes permettant d'avoir

le meilleur potentiel de création de valeur par l'apprentissage et l'innovation47.

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