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La circulation des armes légères et de petit calibre en Afrique de l'ouest: contribution à  une étude au programme de désarmemement.

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par Chabi Dramane Bouko
Université d'Abomey-Calavi - Diplôme du cycle I de l'Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature filière "Diplomatie et Relations Internationales" 2004
  

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A- Les facteurs politiques et le problème de l'insécurité

1 - Les facteurs politiques

Il faut remonter aux mouvements nationalistes qui se sont soulevés dès le départ du colonisateur pour remettre en cause la stabilité des Etats. Ainsi, on aboutit à une pluralité de conflits d'ordre ethnique, politique et religieux. Chaque clan, soucieux par la passion de se faire représenter dans les différentes institutions politiques, ne tarde pas à faire recours à des moyens illégaux.

Aussi, les frustrations créées par les élites politiques et gouvernementales ouest-africaines qui sont le plus souvent élues de façon contestable, incitent de ce fait les populations civiles à prendre les armes pour se rebeller contre le régime en place. Parfois, tout est fait pour écarter les leaders de l'opposition. C'est le cas de la Côte d'Ivoire avec son concept d'ivoirité qui a écarté de la course présidentielle de 2001, Alassane Dramane OUATTARA. « Les conflits eux-mêmes trouvent généralement leurs sources dans les différences et disparités politiques, économiques ethniques et religieuses».4(*)

2 - Le problème de l'insécurité

Le phénomène de l'insécurité dans les pays de l'Afrique de l'Ouest n'est plus à démontrer. La criminalité, le vol, le viol, les braquages sont enregistrés quotidiennement dans les villes et campagnes. Face à cette situation, le rôle premier de l'Etat est de tout mettre en oeuvre pour assurer la sécurité et l'ordre dans les pays.

Cependant, la mission sécuritaire de l'Etat quasiment insuffisante voire absente, conduit les citoyens à l'auto défense. Ils préfèrent assurer leur propre sécurité en s'achetant légalement ou illégalement, une ou plusieurs armes.

Une mission d'enquête des Nations Unies, envoyée à la demande du Mali dans plusieurs Etats ouest-africains, pour identifier la nature et la quantité d'armes légères en circulation a conclu que la demande d'armes était essentiellement liée au fort sentiment d'insécurité des populations interrogées.

B- Les facteurs socio-économiques

Ils se rapportent au problème de pauvreté de façon essentielle d'une part et d'autre part aux problèmes sociaux.

1- Le problème de pauvreté

Le Produit Intérieur Brut (PIB) et le Produit National Brut (PNB) des pays africains en général et ceux de l'Afrique de l'Ouest en particulier connaissent un niveau de développement déplorable. Les ressources aussi insuffisantes soient t'elles sont inégalement réparties entre les riches qui font la minorité et qui prennent paradoxalement la grande part et les pauvres qui sont majoritaires prennent la portion congrue. Il faut noter que la mauvaise gouvernance est souvent la discipline sportive la mieux pratiquée en Afrique en général et en Afrique de l'Ouest en particulier. Cette situation crée des frustrations et conduit souvent à la prise des armes.

A ce sujet, Adama DIARRA, président de la Croix Rouge malienne estime que « l'action humanitaire ne consistait pas seulement à nourrir les affamés, mais aussi à mettre fin à toutes les causes de la souffrance »1(*).

La pauvreté et la misère ambiante battent sans cesse pavillon ouest-africain depuis les indépendances jusqu'à ce jour. Il paraît évident que le manque de développement constitue la cause majeure ou principale de la prolifération des armes légères dans la sous-région.

2- Quelques facteurs non négligeables

Il s'agit entre autres de :

- l'absence de surveillance stricte et sérieuse des aéroports et des ports de nos villes qui échappent aux contrôles douaniers et policiers ;

- la corruption généralisée des forces de l'ordre (privées et publiques) qui n'exercent plus une surveillance rigoureuse et impartiale sur les marchandises importées et exportées en direction des pays de la sous-région ;

- le nombre considérable de jeunes chômeurs et de sans-emploi. Ces derniers restent dans l'oisiveté et finissent avec le temps par rejoindre les bandes de trafiquants à la recherche surtout de la survie et d'un mieux-être ;

- le prolongement des crises et des conflits dans les pays comme le Libéria et la Sierra Léone ;

- l'existence de certaines ressources minières qui attirent certains trafiquants, fabricants et producteurs du Nord et du Sud ;

- enfin, la non application des textes internationaux par les Etats. Ceci constitue un handicap majeur dans la lutte contre la prolifération des armes légères dans la sous-région ouest africaine.

La prolifération et circulation des ALPC étant une réalité en Afrique de l'Ouest, il convient à présent d'examiner les diverses conséquences résultant de ce fléau.

CHAPITRE II :

LES CONSEQUENCES DE LA CIRCULATION DES ARMES LEGERES ET DE PETIT CALIBRE EN AFRIQUE DE L'OUEST

Le stock mondial des ALPC est estimé à environ 639.000.000. 59% de cet arsenal est aux mains des civils, soit plus de 377.000.000 d'armes, le reste étant la propriété des forces armées gouvernementales (39%) de la police, des insurgés et autres forces non étatiques1(*).

Selon le rapport publié par l'Atelier du Mouvement contre les Armes Légères en Afrique de l'Ouest (MALAO), plus de 8.000.0002(*) d'ALPC circulent en Afrique de l'Ouest que ce soit légalement ou illégalement, de façon licite ou illicite. Au Nigeria on dénombre plus d'un million d'armes en circulation et plus de 40.000 au Ghana3(*).

Ce phénomène entraîne ipso facto des conséquences dramatiques sur tous les plans. D'abord cela incite ou aggrave l'insécurité : c'est le cas des braquages dans les villes et campagnes de la sous-région. Nous avons aussi les conflits et les crises dans lesquelles on dénombre des milliers de combattants qui ont moins de 15 ans ; le problème du mercenariat sans oublier les conséquences sur les plans diplomatiques et socio-économiques.

Au total, plus de 300 conflits ont éclaté depuis 1945 à nos jours et ont causé la mort de plus de 30.000.000 de personnes pour la plupart dans les pays du Sud4(*).

Ainsi, dans un premier temps, nous étudierons les ALPC comme étant une menace à la paix et à la sécurité de la sous région, et dans un second temps, nous examinerons les autres conséquences résultant de ce fléau.

SECTION 1 : LES ARMES LEGERES ET PETIT CALIBRE : UNE MENACE POUR LA PAIX ET LA SECURITE SOUS-REGIONALE

Selon la Ligue Internationale pour les Droits des Enfants (LIDE) dont le siège est à Lomé au Togo, « la circulation anarchique des armes légères et de petit calibre en Afrique constitue l'une des sources de nombreuses guerres et foyers de tension sur le continent surtout en Afrique de l'Ouest »1(*).

Cela veut dire que la circulation des ALPC favorise et prolonge les conflits fratricides depuis les années 1960 jusqu'à ce jour.

A ce sujet l'ex-Président malien Alpha OMAR KONARE déclare : «Des millions de victimes pour la plupart des civils, des populations déplacées avec leur cortège de larmes et de sueur. Le phénomène d'enfants soldats en passant par les phénomènes du terrorisme frontalier et du grand banditisme dans les centres urbains et les zones frontalières »2(*).

PARAGRAPHE 1 : BILAN DES PERTES EN VIES HUMAINES ET LE PROBLEME DE REFUGIES

Les ALPC causent des destructions massives en tuant environ 300.000 personnes par an en temps de guerre, conflit ou coup d'Etat et environ 200.000 par an en temps de paix. On estime à près de 9.000.000 le nombre d'enfants tués depuis 1990 et plus d'un million cinq cent mille blessés. Au total, les armes légères sont le plus souvent utilisées dans 94% des conflits récents causant environ 4 millions de morts dont 90% de civils.3(*)

Depuis 1996, l'Afrique subsaharienne a été le théâtre de cadre à plus d'une vingtaine de conflits armés allant de l'Est à l'Ouest et du Centre au Sud.

Selon Kofi ANNAN, Secrétaire Général de l'ONU, les différents conflits enregistrés en Afrique de l'Ouest ont pour causes principales « l'utilisation accrue et la prolifération des mercenaires, des enfants soldats et des armes légères ....».1(*)

La plupart des individus qui manipulent ces engins de mort ne sont pas des militaires de carrière, et ne reçoivent qu'une formation sommaire. Il s'agit des civils ayant reçu une formation sur le tas et qui ignorent ou se permettent de violer constamment les Droits de l'Homme et les principes du Droit International Humanitaire (DIH). C'est le cas de la Sierra Léone, du Libéria depuis 15 ans, de la Côte d'Ivoire depuis 4 ans.

Depuis 1990, trois millions de personnes ont été tuées en Afrique de l'Ouest par les armes légères. 90% de ces victimes étaient des civils dont 80% de femmes et d'enfants2(*). 3.000.000 de victimes décédées dans l'intervalle de 14 années équivalent à un "11 septembre 2001" tous les jours et ce pendant trois ans et demi3(*).

* 4 Herbert CALHOUN Spécialiste des Ae et DA. Bureau Affaire-Politico Militaire des Etats-Unis. Peut-on maîtriser la prolifération des armes légères et de petit calibre ?

* 1 La Prolifération des armes légères : Un défi humanitaire, exposé présenté par Adama DIARRA en 2003 lors de la Conférence Internationale du CICR au Mali.

* 1 La réalité des armes légères, Rapport du réseau d'action internationale sur les armes légères (iansa), communications@ iansa.org

* 2 Alain Just Coly : le soleil journal sénégalais du 14 novembre 2003

* 3 Op. Cit. : Agence FIDES

* 4 Op. Cit. : Afrique Relance

* 1 Op. Cit. : Afrique Relance

* 2 Cf. Commentaire spécial d'Alpha Oumar Konaré lors du forum de désarmement tenu en 2000

* 3 www.iansa.org. La réalité des armes légères

* 1 Conseil de sécurité : "Koffi Annan recommande de tirer profit de la « vibrante » société africaine" in Nouvelles de l'ONU

* 2 Noël Tadégnon : "Afrique de l'Ouest : la prolifération des armes légères préoccupe les dirigeants politiques

* 3 Les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats Unis ont causé la mort de près de 3.500 personnes.

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