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Les déterminants de l'épargne des ménages au Cameroun

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par Pierre Alain YOUMBI
Université de Douala - DESS en Gestion Financière et Bancaire 2003
  

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CHAPITRE 2 : L'INFLUENCE DES instruments

de politique economique.

Deux types d' instruments de politique économique agissent sur l'épargne des ménages :

- Les variables monétaires, constituées du taux d'intérêt et de l'inflation.

- Les variables budgétaires, constituées de la fiscalité et du crédit octroyé aux ménages.

L'influence des taux ou des facilités au niveau international est à prendre en compte dans une stratégie de maintien de l'épargne dans le pays d'origine. Des taux d'intérêts élevés, une fiscalité avantageuse, une inflation maîtrisée dans les pays étrangers peut occasionner la fuite de l'épargne vers ces destinations plus attractives.

Un environnement politique stable encourage l'épargne productive. L'instabilité politique et monétaire nécessite l'inclusion d'une prime de risque dans la rémunération de l'épargne. Quel que soit le taux de rendement offert, les conditions de confiance des ménages résidents par rapport aux institutions locales, la sécurité économique et fiscale de leur placement ainsi que les anticipations concernant le taux de change de la monnaie doivent pouvoir être rassurants. La simple existence d'une stabilité politique et monétaire ne suffit pas. Il est nécessaire de créer une situation dans laquelle cette stabilité est anticipée, car les décisions d'épargne sont fondées sur des risques anticipés sur les variables monétaires ou budgétaires.

I - Les variables monétaires

L'action des taux d'intérêts est à l'origine d'une controverse entre les partisans des taux élevés (classiques et néoclassiques) et des taux faibles (Keynésiens), entre ceux qui lui accordent une importance capitale et ceux qui ne reconnaissent aucun rôle à une politique de l'épargne. La réaction de l'épargne au taux de l'intérêt est difficile à déterminer. L'effet de substitution montre qu'une hausse du taux peut stimuler l'épargne pendant que l'effet de revenu montre qu'une hausse des taux peut au contraire déprimer l'épargne.

L'inflation quant à elle est à l'origine d'abord, de l'effet de fuite devant la monnaie, ensuite du phénomène de reconstitution des encaisses réelles et enfin de l'illusion monétaire.

1- LE TAUX DE L'INTÉRÊT

D'après J.P.V. BENOÎT47(*) (1985), le taux de l'intérêt «est un prix, le prix payé par un emprunteur - un individu ou une institution, une institution financière ou une autre personne juridique - au possesseur du capital emprunté, en monnaie ou en nature, ou à l'épargnant qui a déposé son argent, en rémunération des services rendus par ce propriétaire de capital, ou cet épargnant qui a volontairement et temporairement mis son avoir à la disposition de l'emprunteur».

Le taux de l'intérêt nominal rémunérant les dépôts est celui qui est proposé aux épargnants lors du dépôt. Le taux de l'intérêt réel est le taux nominal adapté pour prendre en compte l'inflation ou plus précisément le taux d'inflation escompté du public.

Dans l'optique où l'épargne est perçue comme renoncement à consommer à court terme, le taux de l'intérêt dans ce contexte est la rémunération de cette privation. Pendant ce renoncement, les prix des biens peuvent augmenter. L'arbitrage entre la consommation et l'épargne va alors dépendre du taux de l'intérêt réel.

Les auteurs classiques et néoclassiques, d'Adam SMITH à Milton FRIEDMAN, pensent que l'épargne est fonctionnellement liée au taux de l'intérêt. Le taux de l'intérêt agit donc de manière directe sur l'épargne. Ainsi, une augmentation (resp. diminution) du taux de l'intérêt doit entraîner, à revenu donné, une augmentation (resp. diminution) de l'épargne et par conséquent, une diminution (resp. augmentation) de la consommation.

Pour I. FISHER48(*) (1926), le taux de l'intérêt réel doit ajuster l'épargne à l'investissement désiré. Il ne s'agit pas de l'équilibre du marché des biens d'investissement pour lequel le prix des biens de capital nouveaux joue le rôle de régulateur, mais d'un équilibre financier entre les fonds requis par l'investissement et ceux épargnés par les ménages. L'offre de fonds met en balance le taux réel (le rendement) et le taux d'escompte psychologique (le sacrifice). La demande résulte de la confrontation de la productivité marginale du capital et de l'intérêt réel (le coût du capital). A l'équilibre, toutes ces grandeurs sont égales et le taux de l'intérêt réel représente à la fois la préférence pour le présent, le coût d'opportunité des fonds et la productivité du capital.

Schéma classique

Demande d'investissement

Offre d'épargne

Taux de l'intérêt

Pour KEYNES49(*) (1936), l'intérêt n'a pas d'importance et il n'est pas pris en compte dans les décisions de ceux qui veulent se constituer un pécule au moyen de l'épargne. L'intérêt est une grandeur purement financière. Il conteste l'idée selon laquelle le taux de l'intérêt soit une variable qui ajuste l'offre d'épargne et la demande des capitaux par les investisseurs. Il relie la notion de taux de l'intérêt à celle de préférence pour la liquidité. Le taux de l'intérêt est le prix qui équilibre le désir de détenir la richesse sous forme de monnaie et la quantité de monnaie disponible. De ce fait, si le taux de l'intérêt est moins élevé, le montant global de la monnaie que le public désire conserver est supérieure à la quantité offerte. Si au contraire, le taux est majoré, il y a un excédent que personne ne voudra conserver. KEYNES pense alors que le taux de l'épargne n'est pas déterminé par le taux de l'intérêt mais par le revenu courant.

Schéma Keynésien

Offre de monnaie

Taux de l'intérêt

Demande de monnaie préférence pour la liquidité

Le taux d'intérêt agit indirectement sur l'épargne de plusieurs manières :

- Une élévation du taux de l'intérêt a pour effet d'augmenter le coût du crédit à la consommation et à l'investissement, de diminuer le volume du crédit à la consommation et à l'investissement et par conséquent, la consommation et le revenu.

- Une augmentation du taux de l'intérêt provoque une diminution de la valeur du patrimoine financier des ménages, qui entraîne elle même, toutes choses égales par ailleurs, une diminution de la consommation.

- L'action des taux d'intérêts peut se manifester par le biais d'une restructuration du patrimoine, et plus précisément, par un effet de substitution entre les actifs liquides et les biens de consommation durables.

En somme, la théorie classique met l'accent sur la nécessité d'épargner (taux de l'intérêt élevé) et la théorique Keynésienne, sur la nécessité de dépenser (taux d'intérêt bas).

Des tests empiriques menés par l'OCDE50(*) en Europe (1968), MIKESELL et ZINSER51(*) (1973), GOVANNINI52(*) (1983) dans les PVD, DAVID et SCADDING53(*) (1974) semblent rejeter l'hypothèse d'une élasticité positive de l'épargne aux taux de rendement réels. Pour eux, le taux de l'intérêt n'affecte pas de manière significative le comportement d'épargne. Une autre étude du Committee on the Working of monetary system en Grande Bretagne en 1999 citée par J.P.V. Benoît54(*) a montré que les taux d'intérêts relatifs ont eu une grande influence sur la répartition de l'épargne entre les différents instruments de placement. Ils n'ont pas servi à encourager les habitudes d'épargne.

Les partisans des taux d'intérêt réels élevés pensent que ces taux encourageant les ménages à déposer leur épargne auprès des institutions financières plutôt que d'investir dans les actifs réels ou de conserver en encaisses oisives. Cette incitation permet de dégager des montants d'épargne importants pour l'investissement productif. Un faible taux d'intérêt sur les crédits force les banques à offrir de faibles taux de l'intérêt sur l'épargne. Cette situation ne les encourage guère à se lancer dans la mobilisation de l'épargne.

Des études menées par J. Fry MAXWELL55(*) (1955) en Asie, MCKINNON et SHAW56(*) (1973) en Asie et en Amérique Latine, BOSKIN57(*) (1978) aux Etats Unis et D. W. ADAMS58(*) (1978) au Japon montrent que l'élasticité de l'épargne par rapport au taux de l'intérêt est significativement positive.

J.P.V. BENOÎT propose, pour rapprocher les différentes positions, quatre types de réactions par rapport au taux de l'intérêt.

- Les épargnants des faibles montants sont insensibles à de faibles variations des taux. Ils sont influencés par des variations plus importantes.

- Ceux qui épargnent pour réaliser des objectifs précis ont tendance à ne pas réagir aux variations de taux.

- Ceux qui épargnent de gros montants sont influencés par les variations de taux.

- Ceux qui connaissent bien le fonctionnement des cercles financiers ont tendance à être influencé par les variations des taux.

En somme, la réaction de l'épargne au taux de l'intérêt est difficile à déterminer. L'impact des taux de l'intérêt est responsable de deux effets : l'effet prix relatif (qui se décompose en effet de substitution et effet de revenu mais dont l'impact global est non défini) et l'effet richesse (qui accroît l'épargne).

L'effet de substitution montre qu'une hausse de taux peut stimuler l'épargne dans la mesure ou à chaque unité monétaire accumulée est associée une consommation future plus élevée. Tout acte d'épargne se traduit comme un déplacement ou transfert de consommation du présent vers le futur, une privation ou un sacrifice qui sera compensée par un accroissement de la demande future.

L'effet de revenu montre qu'une hausse des taux de l'intérêt peut également déprimer l'épargne en allégeant l'effort nécessaire à la constitution d'une réserve donnée du pouvoir d'achat (réduction de la valeur du stock des titres anciens ou du patrimoine financier).

Si la consommation présente et la consommation future sont fortement substituables, l'effet de substitution sera fort et l'emportera sur l'effet de revenu. En revanche, si la consommation future est ressentie comme complémentaire de la consommation présente, l'effet de revenu l'emportera sur l'effet de substitution.

L'effet richesse mesure l'impact de la valorisation des actifs sur la consommation des ménages.

Les répercussions sur la propension moyenne à épargner d'une variation des encours de patrimoine induite par les fluctuations de prix peuvent se faire par l'entremise des gains patrimoniaux.

2- L'INFLATION

L'inflation par les prix est définie comme une augmentation continue et soutenue du niveau d'ensemble des prix. Pour le ménage, l'inflation agit sur ses placements (remboursement de l'épargne en monnaie dépréciée, taux de rentabilité inférieur au taux d'inflation) et sur son pouvoir d'achat. Son effet est variable selon les pays. Un taux d'inflation acceptable dans un pays peut constituer dans un autre un traumatisme économique.

L'inflation est soit :

- chronique (augmentation des prix entre 25 et 50% pendant un minimum de trois ans);

- aiguë (augmentation de prix supérieure à 50% pendant un minimum de trois ans consécutifs);

- galopante (taux d'inflation annuels supérieurs à 200%).

Si les taux d'inflation ont tendance à être volatiles et imprévisibles, l'incertitude pesant sur le rendement des actifs financiers détenus sera élevée. L'incertitude des rendements nuit à l'acte d'épargne en dissuadant la formation du capital productif et en incitant à l'acquisition des valeurs refuges et des actifs étrangers présumés moins risqués.

L'analyse des effets de l'inflation sur les ménages se résume en trois propositions  :

- L'inflation pénalise les prêteurs;

- les ménages sont globalement des prêteurs;

- donc l'inflation nuit aux ménages.

L'inflation se traduit par un gaspillage de l'épargne dans la mesure où, faussant le mécanisme du prêt à long terme, elle empêche une sélection rationnelle des investissements.

Les conséquences de l'inflation sont très difficiles à apprécier et à prévoir. Une hausse des prix peut en effet donner lieu aussi bien à une baisse du taux de l'épargne (effet de fuite devant la monnaie) qu'à une hausse de ce taux (phénomène de reconstitution des encaisses réelles). L'inflation, réduisant la valeur réelle des encaisses monétaires détenues par les ménages, incite celles-ci à accroître leur valeur nominale pour maintenir leur valeur réelle.

L'action des actifs liquides sur la dépense des agents a été introduite dans la théorie économique par l'analyse monétaire néoclassique. C'est ainsi que successivement, FISHER59(*) (1911), PIGOU60(*) (1917), MARSHALL61(*) (1923) et WICKSELL62(*) (1936) ont exposé l'idée, reprise et développée par PATINKIN63(*) (1965) selon laquelle les agents désirent détenir un certain montant d'encaisses réelles.

Ainsi à côté de la demande des biens de consommation, les agents formulent concurremment une demande d'encaisses liquides réelles. Si le niveau des encaisses réelles effectif est supérieur (resp. inférieur) à son niveau désiré, les agents augmenteront (resp. diminueront) leur demande de bien de consommation. Ainsi, une diminution (resp. augmentation) du niveau général des prix, entraînera une augmentation (resp. diminution) de la valeur des encaisses monétaires, ce qui aura pour effet d'augmenter (resp. diminuer) la valeur réelle du patrimoine qui agit sur la consommation. Cette action de la valeur réelle des encaisses monétaires sur la consommation est ce qu'on appelle l'EFFET PIGOU.

L'EFFET KEYNES quant à lui stipule que l'augmentation des encaisses réelles - conséquence d'une baisse des prix et des taux d'intérêt - agira de manière indirecte sur l'épargne à travers l'augmentation du volume de l'activité économique soutenu par la consommation et l'investissement.

Ces deux mécanismes (effet PIGOU et effet KEYNES) ajoutés au phénomène de l'illusion monétaire dont peuvent être victime les ménages face à leurs anticipations, atténuent l'ampleur de l'effet d'encaisses réelles.

L'illusion monétaire consiste à confondre une variation du taux nominal (exprimé en quantité de monnaie courante) avec une variation du taux réel (exprimé à prix constants ou en pouvoir d'achat), à mal distinguer les évolutions de prix relatifs et de prix absolus en prenant l'une pour l'autre. C'est le cas des ménages qui, en présence d'une baisse des prix et des salaires, sont plus sensibles à la baisse de leurs salaires qu'à celles des prix. Ils vont ainsi majorer la baisse de leur revenu réel et diminuer conséquemment leur consommation réelle relativement à leurs ressources réelles. Inversement, un ménage est victime de l'illusion monétaire lorsqu'il se croit plus riche sous prétexte que son revenu nominal a augmenté alors que les prix ont augmenté dans les mêmes proportions.

Lorsqu'un individu cherche à acquérir une certaine quantité q d'un produit, il connaît son revenu nominal Y et le prix exact p. Il corrige ces deux éléments par son anticipation du niveau général des prix P.

q = f (p/P, Y/P)

Si l'inflation effective est plus élevée que l'inflation attendue, l'individu pensera que le produit q est devenu relativement plus cher, ce que, toutes choses égales par ailleurs, devrait l'inciter à l'acheter en moins grande quantité. Cette illusion monétaire sur les prix relatifs identifiée par DEATON 64(*) (1977) tend à accroître l'épargne.

Mais logiquement, l'individu devrait aussi penser que son revenu réel est plus élevé qu'il l'avait prévu, ce qui, toutes choses égales par ailleurs, devrait l'inciter à acheter plus. Cette illusion monétaire sur les revenus - effet identifié par BRANSON et KLEVORICK65(*) (1968) - tend à abaisser le taux de l'épargne.

Par ailleurs, si on suppose que les ménages sont capables d'anticiper les prix en fonction de ce qu'ils ont observé dans le passé (anticipations adaptatives), ils pourront en cas de baisse (resp hausse) des prix anticiper aisément la poursuite de ce mouvement de baisse (resp hausse) et par conséquent différer (resp accélérer) leurs achats de bien de consommation. Ce qui peut diminuer très fortement, voire surpasser, l'effet d'encaisses réelles.

* 47 BENOIT J.P.V. Taux d'intérêt administrés et taux d'intérêts du marché in Epargne et développement sous la dir de D. KESSLER, p. ULLMO, Paris Economica, 1985 p. 36.

* 48 FISHER Irving "Le pouvoir d'achat de la monnaie, Giard : Paris, 1926.

* 49 KEYNES op-cit

* 50 OCDE Capital markets study, Formation of saving, Paris p. 125. 1968.

* 51 MIKESELL RF, ZINSER J.E. The nature of the saving function in developing countries. A survey of the theoretical and empirical literature, Journal of Economic Literature,1973. vol 11 p. 1-26;.

* 52 GIOVANNINI A. Saving and the real interest rate in LDCS" Graduate school of business, Columbia University, mimeo1983.

* 53 DAVID P, SCADDING J.L. Private saving : Ultra rationality aggregation and Denson Law, Journal of Political Economy , 1974 vol. 82 Mars-Avril pp. 225-249

* 54 BENOIT J.P.V. op-cit.

* 55 MAXWEL J. FRY Money interest and banking in Economic development, 2e ed. Baltimore. John Hopking press, 1955 pp.116-169

* 56 MCKINNON R.I. Money and capital in economic development Washington DC, the brookling institutions, 1973.t

SHAW E.S. Financial deeping in Economic development, New-York Oxford University Press, 1973

* 57 BOSKIN M.J. Taxation saving and the rate of interest in Research in taxation. Supplement au Journal of political Economy vol. 86, Avril part 22 pp S3- S27. 1978

* 58 ADAMS D.W Mobilizing household saving through rural financial markets in Development Digest pp.12-23, 1979.

* 59 FISHER I. The purchasing power of money. Its indetermination and relation to credit, interest and crises, New-York : Macmillan 1911

* 60 PIGOU A.C. "The value of money in Quarterly Journal of Economics, nov 1917

* 61 MARSHALL A. "Money, Credit and Commerce 1er ed, 1923 réeditée par AM. KELLEY, New York, 1960.

* 62 WICKSELL K. Interest and prices. A study to the causes of regulating the value of money Trad R.F. Kahn Londres, Macmillan, 1936

* 63 PATINKIN D. Money, Interest and prices. Integration of monetary and value theory New-York, Harper and Row 2ème ed. 1965.

* 64 DEATON Angus Involuntary saving through unanticipated inflation in American economic review, 67, 1977, pp. 899-910

* 65 BRANSON W.A, KLEVORICK A.K Money illusion and the aggregate corruption function in American Economic Review 59 Dec 1968 pp. 832-850

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