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La coopération non gouvernementale à l'épreuve de la réduction de la pauvreté au Cameroun:une analyse sociologique des relations Bailleurs de fonds-ONG nationales


par Sosthène Hervé MOUAFO NGATOM
Université de Yaoundé 1
Traductions: Original: fr Source:

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E - LA LUTTE POUR LA RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ AU CAMEROUN : LA CONTRIBUTION DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE

La communauté internationale a depuis toujours assisté les pays en développement dans leurs programmes de développement. Le Cameroun fait partie des pays dont la contribution de la communauté internationale au développement est une réalité permanente. Cette contribution peut s'observer sous l'angle à la fois de la coopération « centralisée/classique » et « décentralisée ».

1 - Le cadre centralisé / classique de la contribution de la communauté internationale à la lutte pour la réduction de la pauvreté au Cameroun.

Dans ce cadre dit « centralisé » ou « classique », l'État ou le gouvernement est le partenaire unique de la communauté internationale. La contribution de la communauté internationale dans ce cadre prend la forme de l'aide publique au développement (APD). Cette aide, pendant la période de marasme économique qu'a connu le Cameroun, s'est considérablement réduite.. Son volume a connu une relative augmentation à la suite des reformes entreprises par le gouvernement en 1997, comme le constate le PNUD .

« L'aide publique au développement, après avoir chuté de 753 millions de dollars en 1992 à 366 millions de dollars en 1996, a rebondi à 566 millions de dollars en 1997 » (1998 b : préface).

Cette aide se fait dans le cadre des relations bilatérales et/ou multilatérales. Mais elle a tendance à être versée de plus en plus dans le cadre des relations bilatérales, aux dépens des relations multilatérales. (I. TAMBA., 2001 : 93)

L'autre facette de la contribution de la communauté internationale qui constitue, de nos jours, une question d'actualité brûlante est, sans conteste, l'Initiative en faveur des pays pauvres et très endettés (IPPTE).

Fondée sur la théorie de la soutenabilité de la dette, théorie selon laquelle la dette peut, à certains égards, devenir un obstacle irrémédiable au développement d'un pays débiteur, l'initiative PPTE est la manifestation de la prise de conscience de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et des gros créanciers bilatéraux réunis au sein du groupe des sept pays les plus industrialisés du monde (G7), de ce que les mécanismes traditionnels de traitement de la dette des pays pauvres n'ont pas permis à ceux-ci de sortir du cercle vicieux de l'endettement et de l'appauvrissement. (I. TAMBA, 2001 : : 12)

La finalisation du programme FASR (Facilité d'ajustement structurel renforcé) dans des conditions jugées satisfaisantes et l'élaboration par les autorités camerounaises d'un Document intérimaire de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRPI) ont permis au Cameroun d'accéder au point de décision le 11 octobre 2001. (C. PINCART, 2001 : 27). Les ressources additionnelles ainsi issues de l'allégement de la dette créditent un compte spécial PPTE destiné à financer des programmes de réduction de la pauvreté.

2 - Le cadre décentralisé de la contribution de la communauté internationale à la lutte pour la réduction de la pauvreté au Cameroun

Ce cadre constitue le lieu de déploiement de la coopération avec les collectivités locales décentralisées ou coopération décentralisée, et la coopération avec les organisations non gouvernementales (ONG) ou coopération non gouvernementale.

Le thème de la décentralisation est un des thèmes importants de la réflexion sur le développement en Afrique. Perçu comme une réponse à la nécessité tout à la fois de redéfinir le rôle de l'État, d'asseoir la démocratie en l'ancrant dans le concret et d'accroître la participation des citoyens au processus de développement, des programmes dits de « décentralisation » ont vu le jour.

La coopération avec les collectivités locales décentralisées ou jumelage constitue un volet de la contribution de la Communauté internationale au développement de nombreux pays en développement. Plusieurs collectivités locales décentralisées camerounaises bénéficient ou ont bénéficié de cette coopération dans leurs actions pour l'amélioration des conditions de vie des populations dans leurs localités respectives. Les ONG s'avèrent de plus en plus des partenaires importants de la coopération. Par leurs actions sur le terrains, elles contribuent à enraciner la solidarité internationale chez les concitoyens. Par leur capacité à effectuer un travail de proximité avec les populations, les associations de solidarité internationale sont des opérateurs « privilégiés » en faveur de la naissance d'une démocratie « participative », où chacun contribue directement au fonctionnement des Institutions et devient l'acteur de son propre développement. (Ministère français de la coopération, 1995 : 4).

Les ONG constituent au Cameroun des acteurs incontournables du développement. Pour plusieurs raisons parmi lesquelles celles sus-évoquées, elles sont devenues le point privilégié de la canalisation de l'aide au développement. De ce fait, la coopération non gouvernementale au Cameroun constitue un chapitre important de la contribution de la communauté internationale à la lutte pour la réduction de la pauvreté. Cette forme de coopération, d'origine privée, pour la plupart, semble être d'un apport nettement supérieur à celle d'origine publique. Selon l'OCDE, « l'aide publique multilatérale et bilatérale a atteint 54 milliards de dollars contre 108,5 milliards pour les flux privés en 1999. » (I. TAMBA, 2001 : 94)

En définitive, la contribution de la communauté internationale à la lutte pour la réduction de la pauvreté au Cameroun s'observe sous l'angle à la fois de la coopération classique, décentralisée et non gouvernementale. Mais une ambiguïté recouvre la contribution de cette communauté au développement des pays en développement. Car l'aide et/ou la coopération, au delà du discours idéologique « humaniste » n'est pas, tant s'en faut, politiquement neutre. Elle a souvent pour conséquence de maintenir ou de créer des rapports de dépendance (A. BOURGI., 1979 : 2).

Cette étape de l'étude a été principalement consacrée à l'état de la pauvreté et des stratégies de réduction de cette pauvreté au Cameroun, non sans avoir fait accessoirement une approche conceptuelle de la pauvreté. Ainsi, après avoir observé l'évolution, le profil et les déterminants de la pauvreté au Cameroun, les multiples acteurs de la lutte pour la réduction de la pauvreté au Cameroun ont été présentés, ainsi que leurs réponses respectives à la pauvreté au Cameroun. Parmi ces acteurs figurent le gouvernement, les pauvres eux-mêmes, la société civile et la communauté internationale dont l'option pour la décentralisation de l'aide au développement et la promotion du processus participatif détermine davantage la contribution. Et parlant de cette communauté internationale, la contribution la plus en vue est l'initiative en faveur des pays pauvres et très endettés. Au terme de cette étude, le constat qui se dégage est celui de la paupérisation croissante des populations camerounaises (MINEFI - CTS, 2002 : 16), malgré les actions menées par les acteurs sus-cités pour la réduction de la pauvreté et les recommandations de stratégies participatives qui, ont conduit à l'institution de la coopération non gouvernementale au Cameroun.

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