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La coopération non gouvernementale à l'épreuve de la réduction de la pauvreté au Cameroun:une analyse sociologique des relations Bailleurs de fonds-ONG nationales


par Sosthène Hervé MOUAFO NGATOM
Université de Yaoundé 1
Traductions: Original: fr Source:

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II - LA COOPÉRATION NON GOUVERNEMENTALE : UNE INSTITUTION AU COEUR DE LA PROBLÉMATIQUE DE L'AIDE AU DÉVELOPPEMENT

La coopération non gouvernementale constitue un centre d'intérêt et de débats sur l'aide au développement. Cet intérêt s'explique par la crise de la coopération classique, la crise économique et les atouts reconnus à cette forme de coopération dans les initiatives de développement.

A - LES CIRCONSTANCES DE LA COOPÉRATION NON GOUVERNEMENTALE

L'aide au développement est, depuis toujours au coeur de la problématique du développement des pays du tiers monde. Traditionnellement effectuée exclusivement dans le cadre de la coopération « classique » ou « centralisée », cette aide a connu une diversification de cadre par la mise sur pied de nouvelles institutions y relatives. C'est le cas de la coopération non gouvernementale qui occupe une place croissante dans l'actualité consacrée au tiers-monde. Pourquoi cet intérêt pour la coopération non gouvernementale ?

L'intérêt que suscite la coopération non gouvernementale s'explique par la crise de la coopération « classique » ou « centralisée » et la crise économique.

Dans le cadre de la coopération « classique » ou « centralisée », l'aide au développement emprunte le canal exclusif de l'État, à qui revient la responsabilité d'assurer la gestion pour le bien-être des populations-cibles. Mais, la faillite des Administrations nationales consécutives aux lourdeurs bureaucratiques, à la corruption des gouvernants et aux détournements des fonds ont été à l'origine des échecs de plusieurs projets de développement sous l'égide de l'État. Cette situation a conduit à la dépréciation du canal étatique ou gouvernemental de l'aide au développement, créditant ainsi les circuits non gouvernementaux et particulièrement les ONG. Et à propos, S.C. ABEGA justifie la préférence pour les ONG en ces termes :

« Les ONG; par leurs structures légères et leurs méthodes de gestion, par la facilité qu'elles offrent aux contrôles exercés par les organismes donateurs, par leur spécialisation dans certains domaines, apparaissent comme un relais efficace pour toucher les populations » (1999 : 180-181).

Parallèlement, la crise économique qui a également affecté la coopération internationale s'est traduite par la contraction des budgets de cette coopération. Il s'est imposé la nécessité de réduire les coûts de la coopération et de modifier les types d'intervention au bénéfice des modèles moins capitalistiques. L'aide publique au développement (APD) n'atteignant pas toujours les domaines les plus nécessiteux et directement bénéficiaires à la grande masse des populations, du fait de ses insuffisances, il s'est avéré nécessaire d'observer un changement de perspective sur l'aide au développement. Il s'est fait jour la décentralisation de l'aide au développement avec pour point d'orgue la promotion du secteur privé de l'aide au développement. Pour Michel AURILLAC, « la coopération entre États est une chose trop importante pour être confiée aux seuls États » (1987 : 164). Bien longtemps avant AURILLAC, Henri ROUILLE D'ORFEUIL affirmait déjà pour montrer le caractère approprié de l'aide privée au développement que la rente externe privée constitue « un petit gisement, mais un minerais de haute teneur » (1984 : 2 ).

La coopération non gouvernementale se trouve ainsi propulsée par la crise de la coopération classique et la crise économique. Et c'est dans ce contexte des relations internationales que l'ouverture démocratique qu'a connu le Cameroun en 1990, laquelle ouverture a favorisé l'expression des libertés individuelles et collectives que les ONG et/ou associations nationales de développement vont s'ériger en acteurs incontournables de développement, augurant de ce fait, l'institution de la coopération non gouvernementale au Cameroun. Mais une question se pose quant à la course effrénée vers cette forme de coopération. Qu'est-ce qui justifie le recours accru à la coopération non gouvernementale ?

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