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Echec scolaire et devenir comportemental des adolescentes vivant dans les quartiers precaires a Abidjan: Le cas de Yahosei dans la commune de Yopougon

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par Naye Dominique IRITIE
Université de Cocody - UFR Criminologie - Maitrise Criminologie 2005
  

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DEUXIEME PARTIE 

DYNAMIQUE ENTRE LA DESCOLARISATION DES ADOLESCENTES ET LEUR DEVENIR COMPORTEMENTAL

CHAPITRE 1 : PRESENTATION DES RESULTATS

Notre méthode d'analyse étant tout aussi qualitative que quantitative, c'est le lieu de présenter les résultats obtenus à partir de nos investigations.

Notre enquête a porté sur un échantillon de trente (30) adolescentes déscolarisées dont quinze prostituées et quinze (15) non prostituées.

Toutes ces filles ont entre 14 et 19 ans et ont pour lieu de résidence Yao Sehi.

Nous avons interrogé quinze (15) adolescentes scolarisées pour servir d'élément de comparaison toutes les fois que cela s'avèrera nécessaire. Toutes ces filles résident également à Yahoséi et ont un âge situé entre 14 et 19 ans.

PARAGRAPHE 1 : RELACHEMENT DE LEUR PRISE EN CHARGE

PAR LES PARENTS

Le relâchement de la prise en charge des adolescentes déscolarisées par leurs parents se traduit d'abord par le fait que les filles résident aujourd'hui moins chez leurs parents que du temps de leur scolarisation.

Ensuite ce relâchement consiste aussi pour les parents à prendre de moins en moins financièrement leurs enfants en charge lorsque celles-ci deviennent des déscolarisées.

Enfin le fait que la déscolarisation soit elle-même due au manque de moyens financiers des parents montre déjà l'affaiblissement de la prise en charge.

Nous avons obtenu les résultats suivants :

- Les adolescentes déscolarisées vivent en grande majorité en dehors du cadre familial.

En effet, presque toutes les adolescentes prostituées vivent avec des camarades. L'une de nos enquêtées, 16 ans et prostituée, explique  « Avant de venir ici, je vivais avec ma soeur. Mais nous avons eu des histoires et je suis partie de chez elle pour vivre ici avec mes camarades car mon père ne vit plus et ma mère n'a pas les moyens de s'occuper de moi. »

Les autres adolescentes non prostituées vivent soit chez leurs deux parents ou au moins un de leur parent (le père ou la mère), soit chez leur concubin ou encore un parent autre que le père ou la mère, c'est -à- dire toujours sous une tutelle. Mlle X a 18 ans et est déscolarisée : « Je vis avec mon concubin et c'est lui qui s'occupe de moi. Moi-même je vends dans un restaurant pour une femme.»

Une autre de 16 ans affirme à son tour : « je vis avec mon concubin. Il s'occupe de moi et mes parents aussi quelques fois le font. Moi, je vends des oranges. »

L'une encore de 18 ans raconte : « Ma mère est séparée d'avec mon père et a épousé quelqu'un d'autre en ville. Je ne m'entends pas avec ce dernier. Je vis ici avec mes deux frères et ils s'occupent aussi de moi »

Tableau 1 : Les personnes avec qui vivent les adolescentes

Statut

Lieu de

résidence

Déscolarisées

Scolarisées

Effectif

Pourcentage (%)

Effectif

Pourcentage (%)

Avec mon père

2

6,66

5

33,33

Avec ma mère

3

10

4

26,66

Avec mes deux parents

1

3,33

3

20

Avec un autre parent

5

16,66

2

13,33

Avec des camarades

13

43,33

1

6,68

Avec mon concubin

4

13,33

0

0

Avec mon tuteur

1

3,33

0

0

Seule

1

3,33

0

0

Total

30

100

15

100

Les filles déscolarisées qui vivent avec leurs camarades représentent 43,33%. Celles qui vivent avec leurs deux parents représentent 3,33%. Quand aux scolarisées, seulement 6,68% vivent avec des camarades tandis que celles qui vivent avec leurs pères représentent 33,33%, celles qui vivent avec leurs mères, 26,66% et celles qui vivent avec les deux parents représentent 20%.

- Les adolescentes encore scolarisées vivent plus dans le cadre de vie familial que les déscolarisées car plus des deux tiers (2/3) vit chez au moins un de leur parent ou les deux à la fois.

Tableau 2 : Les personnes avec qui vivaient les adolescences du temps

de la scolarité

Statut

Lieu de

résidence

Déscolarisées

Scolarisées

Effectif

Pourcentage (%)

Effectif

Pourcentage (%)

Avec mon père

4

13,33

5

33,33

Avec ma mère

9

30

4

26,66

Avec mes deux parents

12

40

4

26,66

Avec un autre parent

5

16,67

2

13,35

Total

30

100

15

100

Ce sont 40% des filles déscolarisées qui vivaient chez leurs deux parents. Le minimum des filles, à savoir 13,33% vivait chez leurs pères.

On constate que du temps de la scolarité, plus des trois quarts (3 /4) des adolescentes vivaient chez leurs parents, à savoir chez les deux parents ou l'un au moins.

Plusieurs déscolarisées se sont aujourd'hui éloignées du cadre de vie familial.

Tableau 3 : Les personnes qui prennent en charge les adolescentes

Statut

Prise en charge

Déscolarisées

Scolarisées

Effectif

Pourcentage (%)

Effectif

Pourcentage (%)

Mon père

2

6,66

5

33,33

Ma mère

2

6,66

4

26,66

Mes deux parents

3

10

3

20

Autre parent

3

10

2

13,33

Moi-même

17

56,68

1

6,68

Mon concubin

3

10 ,02

0

0

Total

30

100

15

100

Les déscolarisées, qui, aujourd'hui se prennent en charge elles-mêmes représentent 56,68%. Celles prise en charge seulement par le père ou la mère représente chacun pour sa part6, 66%. Si on veut distinguer la prise en charge parentale (à savoir par les deux parents ou un au moins) des autres prises en charge, on remarque qu'elle représente 23,32%%.

Quant aux scolarisées, 33,33% bénéficient de la prise en charge de leurs pères et 6,68% sont à leur propre charge. Les filles scolarisées qui bénéficient d'une prise en charge parentale représentent 79,99%.

Au niveau de la prise en charge financière des adolescentes par leurs parents, on constate que celle des déscolarisées est faible. En effet, seulement un cinquième (1/5) des filles vit aux dépends de leurs parents à savoir l'un au moins des deux parents. Et moins de 1/5 est pris en charge par un parent de la famille élargie.

La responsabilité des déscolarisées dans leur prise en charge, surtout celle des prostituées repose en majorité sur elles-mêmes car plus de la moitié d'entre les déscolarisées sont à leur propre charge.

Mlle X, 18 ans et prostituée, affirme à la question de savoir qui la prend en charge : « c'est moi-même qui me prend en charge. Je paie ma nourriture moi-même, ma maison, mes habits, tout, mon père ne me donne rien. »

Quant à Mlle Y, 19 ans, déscolarisée mais non prostituée, elle affirme : « je vis à la maison paternelle avec mes oncles, mes frères et soeurs. Je suis serveuse dans un maquis où je gagne 20 000frs par mois et je me prends moi-même en charge. »

Par contre, les parents font plus face à la charge financière des filles scolarisées car plus des 3/4 dépend d'eux.

Par ailleurs au temps de la scolarité, le soutien financier est presque exclusivement familial.

On se rend alors compte que la prise en charge financière par les parents diminue considérablement du temps de la déscolarisation.

Tableau 4 : Causes de la déscolarisation

 

Effectif

Pourcentage (%)

Manque de moyens financiers

10

33,33

Décès du père

4

13,33

Arrêt volontaire

7

23,33

Exclusion

5

16,68

Maladie /invalidité

4

13,33

Total

30

100

Ce sont 33,33% des adolescentes déscolarisées qui le sont par manque de moyens financiers, voire même 46,66%, sachant que même le décès du père sous entend le manque de moyens.

La maladie et l'invalidité contribuent pour 13,33%.

Considérant les causes de la déscolarisation des adolescentes, on se rend compte que le manque de moyens financiers est à l'origine de presque la moitié de celles-ci ; toute chose qui indique un relâchement de la part des parents.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984