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L'impact de l'auto emploi sur le chômage et la pauvreté au Cameroun

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par Aloys Mahwa
Université Catholique d'Afrique Centrale - Maîtrise 2007
  

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Section 3 : Processus de modélisation et de rationalisation du choix de l'auto emploi.

Le processus de modélisation du choix de travail indépendant s'inscrit dans une perspective de motivation. La question est de savoir, qu'est-ce qui pousserait des individus à se lancer à leur propre compte ? Peut-on formaliser ce processus de choix ? La configuration du marché du travail se présente comme un jeu entre d'une part, le demandeur d'emploi (offreur de travail) et d'autre part, l'offreur d'emploi (demandeur de travail représenté par les entreprises ou le patron). Cette opération marchande se présente sous la forme d'une recherche de maximisation d'intérêts par le chercheur d'emploi (plus précisément de sa courbe d'utilité sous contraintes) et la maximisation d'intérêt par l'employeur (qui doit tenir compte de contraintes relatives à la productivité et au coût, ces deux rapport étant parfois inversement proportionnels).

I. La notion de rationalité et de rationalité limitée

La notion de rationalité oppose l'économie libérale et la nouvelle microéconomie. Chez Adam Smith, la poursuite d'intérêts égoïstes devrait conduire à la réalisation de l'intérêt général. Il soutenait que l'égoïsme n'est pas nécessairement néfaste, car l'individu égoïste est « conduit par une main invisible pour faire avancer une fin qui ne fait point partie de son intention. Et ce n'est pas toujours le pire pour la société qu'elle n'en fît point partie. En poursuivant son propre intérêt, il fait souvent avancer celui de la société plus efficacement que s'il y visait vraiment23(*)

En économie, le principe de rationalité signifie que les individus agissent en utilisant au mieux les ressources dont ils disposent, compte tenu des contraintes qu'ils subissent. Cette définition appelle trois commentaires. Tout d'abord, l'individu rationnel, ou encore l'homo oeconomicus, est égoïste : il tient compte uniquement de son propre intérêt. Il constitue en outre une unité de décision autonome : son comportement n'est pas déterminé par des habitudes sociales consciemment ou inconsciemment assimilées. Son comportement est défini indépendamment de toute contrainte macro sociale. Enfin, l'individu rationnel est maximisateur, il effectue des choix qui maximisent sa satisfaction (Cahuc, 1998).

De la rationalité absolue des économistes classiques et néo-classiques basée sur les concepts de maximisation, des anticipations parfaites et de l'unicité de l'équilibre, on considère de plus en plus, depuis les travaux de Simon H. A., la rationalité limitée dont les maîtres mots sont la satisfaction, la pluralité des équilibres rationalisables ...dans un contexte d'imperfection où priment l'opportunisme des agents, l'incomplétude des contrats, la prise en compte des limites physiques et matérielles de l'individu. Une certaine littérature distingue ces deux types de rationalités en parlant de la théorie standard pour la première et de la théorie non standard pour la seconde (Chiappori 199424(*)). Iribarne25(*) et Amadieur opposent l'homo oeconomicus rationnel et calculateur à l'homo culturalis irrationnel et passionné.

Simon va s'opposer au postulat de rationalité parfaite développé par les chercheurs de Harvard et propose le concept de rationalité limitée ou rationalité procédurale pour analyser le comportement organisationnel et la prise de décision. A l'opposé de la démarche rationnelle, cette approche envisage l'organisation comme un système composé par de multiples acteurs qui évoluent en situation de rationalité limitée. Plus réaliste que le précédent, ce modèle part de l'observation des comportements humains et correspond à une analyse cognitive du décideur. Suivant la pensée de Simon, le décideur présente trois grandes caractéristiques :

a) le décideur n'a pas une vision globale de l'environnement de l'entreprise et ne peut pas traiter la totalité de l'information disponible ;

b) l'homme n'a pas de préférences claires, hiérarchisées mais plutôt des aspirations variables selon les moments ;

c) le décideur ne cherche pas à maximiser les conséquences de ses choix mais est plutôt en quête d'un certain niveau de satisfaction. Pour Simon, l'optimum dans la prise de décision est une utopie.

La prise de décision se définit plutôt comme une situation de rationalité limitée par une recherche d'un niveau minimum de satisfaction dans un cadre organisationnel contraignant. A travers des recherches empiriques, Herbert A. Simon montre que ce qui déclenche fréquemment la décision, ce sont des problèmes organisationnels. Dans ce sens, si un problème connu se pose, le décideur va appliquer à celui-ci le processus qu'il connaît pour tenter de le résoudre. Si le problème n'est pas connu, l'acteur va alors chercher à voir s'il ne peut pas le rapprocher d'un autre problème de manière à lui appliquer une solution routinière par proximité.26(*)

Le choix de se lancer comme indépendant, comme alternatif au choix d'un travail rémunéré obéit aussi au mécanisme d'opportunité et de rationalité que nous cherchons à opérationnaliser dans une configuration de la théorie des jeux et de la théorie de William et Maria Miniti.

* 23 Pierre Cahuc, La nouvelle micro économie, P. 3.

* 24 CHIAPPORI, P.-A., Anticipations rationnelles et conventions, Analyse économique des conventions, Paris, PUF, 1994.

* 25 IRIBARNE (d'), P., AMADIEU, J.-F., « Homo economicus ou homo culturalis ? », Revue Gérer et Comprendre, n°18, pp. 57- 60, 1990.

* 26 Carine FOTSO YUMGUE, mémoire, P.145 (voir bibliographie)

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand