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L'impact de l'auto emploi sur le chômage et la pauvreté au Cameroun

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par Aloys Mahwa
Université Catholique d'Afrique Centrale - Maîtrise 2007
  

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III. Formalisation de Maria Miniti et William Bygrave

La littérature anglo-saxonne qui n'hésite pas à utiliser les ressources des méthodes quantitatives et hypothético-déductives, s'est parfois risquée à introduire dans le domaine les raisonnements rigoureux de l'analyse micro-économique. Un des essais les plus remarqués est celui de Maria Minniti et William Bygrave dont le point de départ était la nécessité de répondre à l'interrogation suivante : comment se fait-il qu'entre pays ou régions d'un même pays les taux d'entrepreneuriat soient très différents, alors que les conditions d'environnement y sont en tous points semblables ? Les auteurs proposent une explication fondée sur une variable causale oubliée dans les raisonnements précédents : le simple fait d'observer autour de soi un comportement semblable à celui que l'on se propose, exerce une influence positive en faveur de ce comportement, et peut entraîner l'adhésion, malgré les réticences initiales, si le nombre des comportements observés dépasse un certain seuil. A partir de ce constat, tiré de la théorie des émeutes d'un sociologue américain Mark Gronovetter, la démonstration peut être poursuivie en prenant le cas de la décision de créer une entreprise.

En théorie micro-économique, celle-ci possède une utilité en termes de gains espérés, qu'il convient de maximiser (en égalisant son revenu marginal avec son coût marginal, ici les heures de travail passées à cette occupation). Mais elle doit aussi être comparée à l'utilité d'une autre décision, celle de choisir un emploi salarié, qui doit de la même manière être maximisée. L'utilité relative correspondant à la décision de devenir entrepreneur, et qui sera appelée rj dans le modèle, est donc égale à la différence entre les deux utilités, et doit donc être supérieur à 0 si la personne décide de créer une entreprise plutôt que de postuler un emploi salarié. Mais l'activité entrepreneuriale étant plus risquée que l'emploi salarié, on doit tenir compte de la prime de risque propre à chaque individu ou dépend de ses caractéristiques de départ et qui rend cet individu indifférent entre le revenu entrepreneurial escompté et le revenu plus sûr mais moindre provenant de l'activité salariée. On a donc :

rj = re - rh

et re - rh > pj

j : désigne l'individu concerné,

re : le revenu escompté de l'activité entrepreneuriale,

rh : celui de l'activité salariale, et

pj : la prime de risque.

C'est donc le montant de cette prime de risque qui va déterminer la suite, et il convient de voir de quoi elle dépend. Deux facteurs l'influencent, l'un dans le sens positif, l'autre en sens inverse. Le premier est l'aversion pour le risque, variable pour chaque individu, et qu'on appellera aj ; plus cette aversion est grande, plus la prime de risque augmente. Mais cette dernière, qui reflète le risque perçu par l'individu à l'égard de l'action d'entreprendre, est influencée négativement par le nombre d'entreprises créées récemment autour de lui, car cette observation le rassure quant à la faisabilité de l'opération et diminue par la même le risque perçu, On a donc :

pj = aj/1+e

e désigne le taux d'entrepreneuriat, c'est- à -dire, la densité d'entreprises nouvellement créées dans le rayon d'observation de l'individu.

On obtient alors :

rj = aj + (1+e) (re-rh)

A la suite d'une série de dérivations et de substitutions, on obtient l'équation finale du modèle

rj = ao+a1 e+a2 e²

dans laquelle le jeu des coefficients a correspond au profil particulier de chaque individu, le coefficient ao montrant sa position de départ dans le graphique ci-dessous :

Figure n°5: Formalisation de Miniti et Bygrave : L'entrepreneuriat naît de l'imitation

aj Seuil de

changement d'activité

Ne deviennent jamais entrepreneurs

Deviennent toujours

Entrepreneurs

a1

Source : M, Miniti et W, B, Bygrave, « The microfoundations of entrepreneurship », Entrepreneurship Theory and Pratice, summer 1999, p. 41-52, in Saporta, Création d'entreprise et entrepreneuriat, P. 136).

Dans ce graphique, on voit que l'utilité relative rj, ou revenu relatif, varie exponentiellement en fonction du taux d'entrepreneuriat et  les décisions de création d'entreprise sont spécifiques à chaque individu tout en dépendant de leur position de départ (ordonnée à l'origine). Certains individus, peu nombreux, ont une ordonnée à l'origine (et donc une utilité relative d'entreprendre) positive, et créeront quel que soit le niveau de l'entourage entrepreneurial tandis que d'autres partent de si bas sur l'axe des ordonnées qu'ils ne créeront jamais, même avec un très grand nombre d'exemples autour d'eux. Mais les plus intéressants, et ils sont nombreux, occupent une position intermédiaire, et, réticents jusqu'à un certain niveau de taux d'entrepreneuriat, basculeront dans la décision d'entreprendre si un certain seuil est franchi. Le processus étant cumulatif et exponentiel, l'évolution future du nombre d'entrepreneurs est difficile à estimer. L'explication des différences actuelles d'activités entrepreneuriales est à trouver dans le passé : si, au départ, le taux d'entrepreneuriat est bas, le processus cumulatif ne peut s'enclencher, l'effet d'imitation reste faible, et peu de nouveaux entrepreneurs apparaissent chaque année sur le territoire considéré.

De manière générale, en dehors de configuration entrepreneuriale, l'activité mise en place par un promoteur chercheur d'emploi, confère à son auteur le statut d'employé et/ou d'employeur. L'indépendance relève du fait d'une autonomie de gestion, sans nécessité de rendre compte à des associés ou actionnaires. Les avantages retirés d'un travail indépendant est à comparer avec ceux retirés d'un emploi rémunéré (tous coûts et tous avantages confondus).

Le chapitre suivant permet de saisir une des finalités des gains retiré de l'un auto emploi. Il s'agit, le plus souvent, d'acquisition d'un statut d'emploi lorsque le promoteur provient d'une situation de chômage et aussi d'un statut de salarié (rémunération) lorsque le promoteur provient d'une situation de faiblesse de revenu. Ce sont les deux volets de l'impact de la création d'activité résumé en termes de pauvreté (lorsque le revenu se situe au dessus de la ligne de pauvreté et que le taux de croissance de son revenu se traduit par une relation positive avec la pérennité de l'activité créée) et du chômage (lorsque cette création d'activité se traduit par création d'emplois pour le promoteur et aussi pour d'autres partenaires).

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon