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L'impact de l'auto emploi sur le chômage et la pauvreté au Cameroun

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par Aloys Mahwa
Université Catholique d'Afrique Centrale - Maîtrise 2007
  

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I. Les variables qui participent faiblement à l'explication de la pérennité

Après analyse de la matrice de corrélation issue de l'analyse en composante principale (ACP) et la statistique descriptive, il ressort que seules 37% des activités créées entre 1996 et 2005 existent encore sur le marché. Leur durée de vie moyenne est de 19 mois et 20 jours (1,64 ans) et le taux moyen de survie est de 27% des activités créées. Certaines variables participent faiblement à l'explication de cette pérennité.

C'est le cas de l'âge, qui contribue faiblement et négativement à la pérennité de l'activité (soit -0,02), ce qui signifie que l'activité d'auto emploi n'opère pas une discrimination en termes d'âge. La moyenne d'âge étant de 39,27 ans et une dispersion autour de cette moyenne équivalente à l'écart- type, l'auto -emploi concerne la population active (d'âge compris 15 et 65 ans), toute personne pouvant travailler en son propre compte.

C'est aussi le cas de la formation qui participe faiblement à la pérennité de l'activité. Cette variable a été repartie en trois sous variables qui sont, le nombre d'années de formation, la formation générale et la formation technique. La durée moyenne de formation est de 4, 32 ans (avec un écart type de 3,97). Sa contribution à la pérennité est faible, mais positive (soit +0,20). Cette variable formation est à relativiser puisque tous les promoteurs du FNE reçoivent une formation en gestion des petites unités, ce qui a pour objectif de leur inculquer un esprit d'entreprise et de gestion. Toutefois, la formation générale bien qu'elle influence faiblement la pérennité, le fait négativement (soit -0,16), ce qui confirme l'idée selon laquelle les individus issus de la formation générale ne sont pas suffisamment outillés pour commencer une activité d'auto emploi qui correspond davantage à un métier ou une professionnalisation. Par ailleurs, la corrélation positive (+0,08) entre la formation technique et la pérennité montre la prédisposition de cette catégorie de promoteurs à l'emploi indépendant. Cette faible corrélation est à relativiser puisque les promoteurs à formation technique ne représentent que 28% de l'échantillon contre 72% de leurs collèges qui relèvent formation générale.

Les variables « Ténacité » et « Patience ou attente de financement » sont aussi confirmées. Bien qu'elles participent faiblement à l'explication de la pérennité, elles justifient différemment celle des activités. La « Ténacité » qui mesure les délais de la conception du plan d'affaire (plan stratégique) atteste une corrélation positive (soit +0,06), ce qui montre combien le temps de cette élaboration est une phase d'apprentissage et d'appropriation de l'activité par son promoteur. Ce résultat est à atténuer avec le large éventail de promoteurs. La durée moyenne est de 4,96 mois. Par ailleurs la variable « Patience » contribue négativement à l'explication de la pérennité (-0,02). Ceci confirme l'hypothèse selon laquelle plus le temps d'attente de financement est long, plus les études économiques perdent leur signification et par conséquent agissent négativement sur la pérennité des activités. La moyenne de ce temps de patience étant de 14,53 mois (écart type de 9,25), ceci montre combien le comité du crédit, qui décide des projets à financer, ne se réunit pas régulièrement. Cela découle des contraintes budgétaires auxquelles est soumis le FNE (difficulté de recouvrement de la totalité de la contribution patronale78(*) et insuffisance des partenaires non étatiques).

Les variables financières sont assez significatives, sauf le ratio d'endettement (structure financière) qui explique faiblement et négativement la pérennité (-0,02). Ce résultat confirme aussi l'indifférence de la structure de financement sur la performance de l'entreprise (Modigliani et Miller). Le FNE finance les activités à hauteur de 80% du coût total d'investissement. La relation négative témoignant de la tendance générale des promoteurs à vouloir se financer par des fonds publics qui, grâce à son caractère social (des contraintes79(*) incomparables à celle des banques commerciales) n'incitent pas suffisamment au travail. Certains voient dans l'emprunt public un don et non un engagement à respecter. Cela est d'autant plus vrai que le taux moyen de remboursement est faible à 13, 31%.

Les variables de localisation de l'activité expliquent aussi faiblement la pérennité des activités. Il y a une relation positive entre la pérennité et les activités implantées dans ville de Yaoundé (+0,04) et négative pour les activités dehors de Yaoundé (-0,04). Ceci laisse croire que les activités hors de Yaoundé bénéficient d'un marché plus étroit. Cette analyse peut être nuancée par la forte représentativité des promoteurs de la ville de Yaoundé dans l'échantillon (soit 71%). Cette forte représentativité relève du fait que le siège de l'agence centrale est situé à Yaoundé, ce qui confère un avantage informationnel aux populations de cette ville, mais également un coût de transport relativement faible comparativement à ceux qui viennent d'ailleurs. Un autre problème est celui de suivi des promoteurs implantés hors de Yaoundé. Les conseillers impliqués dans le suivi attestent que le temps consacrés au suivi est insuffisant par rapport à celui consacré au montage des projets et qu'aussi les promoteurs hors Yaoundé sont soit moins suivis (8 sur 10) soit délaissés (2/10) et sont visités de façon irrégulière.

Tableau n°12° : Extrait de grille de questionnaire.

Comparativement au temps consacré au "suivi", le "montage" a

Total sur 10 conseillers

Plus de temps

9

Temps égaux

0

Moins de temps

1

Comment conciliez-vous dans la semaine, "Montage" et "suivi"

 

Il y a des jours consacrés uniquement au "montage"

6

Il y a des jours consacrés aux deux à la fois

2

Tous les jours sont réservés au "montage"

2

En ce qui concerne le suivi, les promoteurs "hors Yaoundé" sont-ils

 

Privilégiés

0

Moins suivis

8

Délaissés

2

Les promoteurs "hors Yaoundé" sont-ils visités

 

Régulièrement

0

Irrégulièrement

10

Source : Auteur, extrait de réponses des conseillers SEI (grille de questionnaire).

Toutes les variables stratégiques ont participé à la deuxième analyse et expliquent significativement la pérennité des activités.

Certaines variables relatives aux secteurs d'activités expliquent faiblement la pérennité. C'est le cas du Secteur Agro-alimentaire (+0,06), du Secteur Distribution (+0,02) et du Secteur de Service (+0,06). Cette faiblesse s'explique du fait du caractère flexible de ces secteurs et son investissement dans les capitaux circulants (achat des biens et matières en vue d'une revente). Un promoteur investissant dans ces secteurs peut facilement se convertir vers d'autres secteurs si le marché se sature.

* 78Thomas Guessogo Nkono l'avait déjà souligné en disant « Le Fonds aurait pu faire mieux si les ressources auxquelles il a droit (cf. loi n°90/050 du 19 décembre 1990), lui étaient régulièrement et intégralement reversées par le Trésor Public », in « le dialogue social au Cameroun », Programme du BIT pour la promotion du dialogue social en Afrique francophone, Dakar, Sénégal, édition national, 2003, P. 19.

* 79 Faible taux d'intérêt, longue échéance de remboursement et des différés importants (3 à 6 mois).

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