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Prise en charge de l'état confusionnel aigu (delirium) à l'hôpital général: recommandations pour la pratique clinique

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par Laurent Michaud
Université de Lausanne (Suisse) - Thèse de doctorat 2005
  

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5 TRAITEMENT MEDICAMENTEUX SYMPTOMATIQUE

5.1 INDICATIONS

Pour les RPC de l'APA (18), le choix de l'intervention somatique dépend des caractéristiques cliniques spécifiques du patient, de la cause sous-jacente de l'ECA et des co-morbidités (I). Le traitement de base des symptômes d'ECA est largement pharmacologique. Ces RPC ne mentionnent pas d'indications précises au traitement pharmacologique. Pour mémoire, nous reproduisons à nouveau ici les catégories de recommandations (I à III) définies par l'APA pour les différentes interventions

· I Recommandé sur la base de preuves cliniques substantielle

· II Recommandé sur la base de preuves cliniques modérées

· III Peut être recommandé dans certaines situations

Il faut donc noter que ces catégories ne reflètent pas directement le niveau de preuve des études sur lesquelles elles sont basées, mais plutôt un niveau de confiance clinique. En ce sens, elles ne peuvent

pas être comparées à nos catégories de recommandations telles que définies au paragraphe 3.4 de la première partie. Dans ces recommandations, les classes médicamenteuses sont détaillées comme suit :

1. Antipsychotiques : ils sont souvent le traitement pharmacologique de choix (I). L'ECG des patients traités par antipsychotiques devrait être documenté (I)

2. Benzodiazépines : les benzodiazépines en monothérapie devraient être réservées aux ECA sur sevrage alcoolique ou sevrage des sédatifs-hypnotiques (I). Les patients qui ne peuvent tolérer que des petites doses d'antipsychotiques pourraient bénéficier d'une combinaison entre benzodiazépines et antipsychotiques (III).

3. Cholinergiques : ces médicaments, par exemple la physostigmine, peuvent être utiles dans les ECA causés spécifiquement par des médicaments anti-cholinergiques (II).

4. Vitamines : une substitution vitaminique devrait être instaurée chez les patients pour qui il existe la possibilité de déficit en vitamine B (alcooliques et/ou dénutris (II)

5. Morphine et paralysie : des traitements palliatifs avec opioïdes peuvent être nécessaires chez les patients pour qui la douleur est un facteur aggravant (II). Tine sédation peut être requise pour les patients agités ou souffrant d'une affection hypercatabolique.(III)

6. Electro-convulsivo-thérapie

Dans leur introduction au traitement pharmacologique de l'ECA, les RPC de la British geriatrics society (20) mentionnent que tous les sédatifs, en particulier ceux avec activité anticholinergique (thioridazine, chlorpromazine etc. (285)) peuvent induire un ECA et qu'à ce titre, l'usage de sédatifs et de tranquillisants devrait être limité au maximum (grade III). Par ailleurs, beaucoup de patients atteints d'ECA présentent une forme hypoactive et ne nécessitent pas de sédation (119). Finalement, l'identification précoce de l'ECA et le traitement rapide des causes sous-jacentes peut réduire sa sévérité et sa durée. (172-174). Selon ces recommandations, la sédation médicamenteuse peut être nécessaire pour avoir la possibilité d'effectuer des investigations essentielles ou de prodiguer un traitement, pour empêcher les patients de se mettre en danger eux-mêmes ou de mettre en danger autrui ou pour diminuer l'anxiété chez un patient très agité ou souffrant d'hallucinations (Grade III). Il est par ailleurs préférable d'utiliser un seul médicament en commençant à faible posologie et en augmentant par palier si cela s'avère nécessaire après un intervalle de 30 minutes (Grade III). Le haloperidol peut être utilisé, en doses de 0.5mg à 3mg, oralement en comprimés ou liquide jusqu'à quatre fois par jour ou 2.5 - 5 mg par injection intramusculaire (grade III) (NB les doses orales et IM de haloperidol ne sont pas équivalentes) ; le droperidol en doses de 5 à 10mg oralement ou 5mg par injection intramusculaire jusqu'à quatre fois par jour. Si des sédatifs sont prescrits, la prescription devrait être revue régulièrement et interrompue aussi vite que possible. Pour l'ECA sur sevrage alcoolique (delirium tremens), une benzodiazépine comme le diazepam ou le chlordiazepoxide est préférable.

D'autres auteurs estiment que le choix d'utiliser un médicament peut se faire en fonction du type d'ECA. Les types hyperactifs devraient être traités d'emblée par médicament tandis que la prise en charge des types hypoactifs devrait être essentiellement environnementale (286;287).

5.2 CHOIX DU MEDICAMENT

Pour les RPC de l'APA (18), les antipsychotiques sont souvent le traitement pharmacologique de choix (I). Parmi les antipsychotiques, le halopéridol est le médicament de premier choix. Bien qu'il ait été le médicament le mieux étudié, peu d'études ont utilisé une définition standard de l'ECA (par ex. basée sur le DSM-IV). De même, peu de travaux ont utilisé des instruments fiables et valides pour évaluer la sévérité des symptômes avant et après traitement. Les références sur lesquelles s'appuient ces RPC sont plusieurs essais cliniques dont certains randomisés, datant tous des années 1970 et ne portant pas spécifiquement sur les patients atteints d'ECA ainsi que l'essai clinique contrôlé randomisé en double aveugle sur des patients HIV positifs souffrant d'ECA (288) (cf paragraphe sur le halopéridol). Le dropéridol peut également être considéré comme un médicament de premier choix pour les patients chez qui une réponse rapide est désirée. Ce médicament a lui aussi été étudié surtout chez des patients ne souffrant pas spécifiquement d'ECA mais plutôt dans le cadre de la prise en charge de l'agitation aiguë. Deux essais contrôlés randomisés et une étude de cohorte prospective sont mentionnés par les RPC de l'APA comme références.

Pour les RPC de la British geriatrics society (20), les médicaments de choix sont le halopéridol et le dropéridol.

Les RPC de l' << Expert consensus guidelines >> (26) indiquent le traitement à instaurer chez un patient avec ECA sur insuffisance cardiaque congestive, infection, BPCO ou pneumonie, diabète, déshydratation ou troubles électrolytiques. Dans tous les cas ce sont les antipsychotiques conventionnels << high potency >> qui sont préférés. Les viennent ensuite qui sont tous plutôt côtés deuxième choix, sont dans l'ordre la rispéridone, l'olanzapine, la trazodone ou les benzodiazépines (sauf pour BPCO ou les benzodiazépines viennent en avant-dernier)

Tin article (289) rend compte des résultats d'une enquête par questionnaire sur les pratiques liées à l'ECA, 12 questions envoyées à 100 centres avec 28 réponses. Le halopéridol est prescrit dans 67% des cas au Japon en 2001. Nonante-sept pour-cent des centres considèrent qu'il s'agit du médicament de choix pour l'ECA. Tin travail de la même équipe (290) comprend l'envoi de 1436 questionnaires (retour 696) à des cliniciens en oncologie et soins palliatifs pour étudier la sédation terminale.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery