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Prise en charge de l'état confusionnel aigu (delirium) à l'hôpital général: recommandations pour la pratique clinique

( Télécharger le fichier original )
par Laurent Michaud
Université de Lausanne (Suisse) - Thèse de doctorat 2005
  

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Prise en charge de l'Etat

Confusionnel Aigu

(Delirium) à l'hôpital

général :

R ecommandations pour la

Pratique Clinique

Centre d'épidémiologie Clinique Service de Psychiatrie de Liaison CHUV, Lausanne

SOMMAIRE

SOMMAIRE 2

PREMIERE PARTIE: METHODE ET GENERALITES 6

1 Introduction 6

1.1 Structure du document 6

1.2 Terminologie 6

2 Généralités 7

2.1 Contexte 7

2.2 Investigateurs 7

2.3 Définition de l'Etat Confusionnel Aigu (ECA) 7

2.4 Recommandations pour la Pratique Clinique 8

2.5 Raisons du travail 8

3 Méthode 9

3.1 Introduction 9

3.2 Historique du projet 9

3.3 Niveaux de preuve 9

3.4 Catégories de recommandations 10

3.5 Recherche de littérature 11

3.6 Analyse de la littérature 14

3.7 Processus d'élaboration 17

3.8 Document final 19

4 Etat Confusionnel Aigu : notions théoriques 20

4.1 Epidémiologie 20

4.2 Aspects économiques 24

4.3 ECA et Démence 24

4.4 Phénoménologie 25

4.5 Physiopathologie 27

DEUXIEME PARTIE : FACTEURS DE RISQUE, PREVENTION, DEPIS TA GE ET DIAGNOSTIC 29

1 Facteurs de risque 29

1.1 Introduction 29

1.2 RPC 30

1.3 Revues systématiques 30

1.4 Etudes 31

1.5 Echelle de prédiction du risque d'Etat Confusionnel Aigu 34

1.6 Identification des facteurs de risque 34

1.7 Synthèse de la littérature 35

1.8 Recommandations 35

2 Interventions préventives durant l'hospitalisation 38

2.1 RPC 38

2.2 Revues systématiques 40

2.3 Etudes 41

2.4 Synthèse de la littérature 43

2.5 Recommandations 43

3 Instruments pour le dépistage, le diagnostic et la cotation de la sévérité 47

3.1 Introduction 47

3.2 RPC 47

3.3 Revues systématiques 47

3.4 Etudes 48

3.5 Synthèse de la littérature 49

3.6 Recommandations 49

4 Dépistage 51

4.1 RPC 51

4.2 Revues 51

4.3 Etudes 52

4.4 Synthèse de la littérature 52

4.5 Recommandations 52

5 Diagnostic 54

5.1 RPC 54

5.2 Revues systématiques 54

5.3 Etudes 54

5.4 Synthèse de la littérature 55

5.5 Recommandations 56

TROISIEME PARTIE : PRISE EN CHARGE 57

1 Généralités sur la prise en charge de l'ECA 57

1.1 Introduction 57

1.2 RPC 57

1.3 Revues systématiques 58

1.4 Etudes 59

1.5 Synthèse de la littérature 60

2 Causes sous-jacentes 62

2.1 RPC 62

2.2 Revues systématiques 62

2.3 Etudes 62

2.4 Les causes liées à la médication 65

2.5 Les autres causes 66

2.6 Tableau récapitulatif des études sur les causes de l'ECA 66

2.7 Synthèse de la littérature 67

2.8 Recommandations 68

3 Identification et traitement des causes sous-jacentes 69

3.1 Généralités 69

3.2 Anamnèse 69

3.3 Examen physique 70

3.4 Examens de laboratoire 70

3.5 EEG 71

3.6 Neuroimagerie 72

3.7 Ponction lombaire 73

3.8 Synthèse de la littérature 73

3.9 Recommandations 73

4 Traitement de soutien 77

4.1 RPC 77

4.2 Aspects physiologiques 77

4.3 Aspect environnemental, lié au fonctionnement de l'hôpital 78

4.4 Aspects éducationnels 78

4.5 Aspects de l'orientation 79

4.6 Aspects relationnels et communicationnels 79

4.7 Entourage (information, relation, implication) 79

4.8 Prise en charge du sommeil 79

4.9 Synthèse de la littérature 79

4.10 Recommandations 80

5 Traitement médicamenteux symptomatique 83

5.1 Indications 83

5.2 Choix du médicament 84

5.3 Antipsychotiques 84

5.4 Benzodiazépines 90

5.5 Cholinergiques 91

5.6 Miansérine 92

5.7 Ondansetron 92

5.8 Mélatonine 92

5.9 Morphine 93

5.10 Synthèse de la littérature 93

5.11 Recommandations 93

6 Consultations de psychiatrie et suivi post-ECA 96

6.1 Indications à une consultation psychiatrique 96

6.2 Indications à l'hospitalisation en psychiatrie 96

6.3 Sortie de l'hôpital 96

6.4 Suivi 96

6.5 Recommandations 96

7 Prise en charge de la dangerosité 97

7.1 Principe 97

7.2 Usage de la contention physique 97

7.3 Recommandations (protocole CHUV) 98

8 Consentement éclairé 99

8.1 RPC 99

8.2 Etudes 99

8.3 Synthèse de la littérature 100

8.4 Recommandations 100

9 Spécificités de la prise en charge lors de soins palliatifs 100

9.1 Rotation des opioïdes 100

9.2 Sédation terminale 101

9.3 Recommandations 101

REFERENCES 102

ANNEXES 121

1 Recherche de littérature 121

2 Consultation formalisée 124

2.1 Avertissement 124

2.2 Questions relatives à la deuxième partie 124

2.3 Questions relatives à la troisième partie 150

3 Evaluation par les experts externes 167

3.1 Commentaires généraux 167

3.2 Evaluation AGREE 167

3.3 Questions précises 167

4 Questionnaires 169

4.1 TELECOM 169

4.2 MDAS 171

4.3 CAM 174

PREMIERE PARTIE: METHODE ET

GENERA LITES

1 INTRODUCTION

1.1 STRUCTURE DU DOCUMENT

Ce document se divise en trois parties. Tine première partie est consacrée à la méthode et à quelques généralités sur l'Etat Confusionnel Aigu (ECA), une deuxième partie s'intéresse aux facteurs de risque, à la prévention, au dépistage et au diagnostic de l'ECA, et la dernière partie est dédiée à la prise en charge de l'ECA.

La première partie permet de remettre le projet dans son contexte. Après un aperçu de son historique, la méthodologie est présentée en détaillant en particulier la recherche et l'analyse de la littérature et le processus de développement des recommandations. Tin résumé de l'épidémiologie et de la physiopathologie de l'ECA clôt cette partie. Les deuxième et troisième parties constituent le corps même des RPC. Après un exposé détaillé des données existantes dans la littérature sur les différents thèmes, une synthèse de la littérature est proposée puis les recommandations sont réunies dans le dernier paragraphe de chaque chapitre.

La table des matières du début du document permet une vue générale de son contenu. Le sommaire détaillé se trouve, lui, à la fin.

1.2 TERMINOLOGIE

Le terme << Etat Confusionnel Aigu >> (ECA) a été utilisé dans ce document et renvoie au terme anglosaxon << Delirium >>, souvent également employé dans la littérature francophone. Les possibilités de confondre le terme << Delirium >>, tant avec celui de Delirium Tremens qu'avec le délire dans un sens plus général, nous ont fait opter pour << Etat Confusionnel Aigu >>.

De même, on a préféré le terme << Recommandations pour la Pratique Clinique >> (RPC) à celui de << Guidelines >> souvent employé en français.

Le terme << soignants >> désigne le corps infirmier ainsi que les représentants des autres professions soignantes non médicales.

2 GENERALITES

2.1 CONTEXTE

Depuis 1996, le Centre d'épidémiologie Clinique ( http://www.hospvd.ch/cepic) a notamment pour mission de contribuer à l'élaboration et à la mise en oeuvre de Recommandations pour la Pratique Clinique (RPC), en collaboration avec différents services cliniques du CHUV. Récemment, un travail mené conjointement avec le Service de Psychiatrie de Liaison a permis d'adapter des RPC sur la prise en charge de la dépression majeure aux besoins des patients souffrant de maladies somatiques et hospitalisés à l'hôpital général (1;2). Ces RPC sont maintenant disponibles sur l'Intranet du CHUV ( http://hcom.hospvd.ch/, « suivi du patient et prise en charge clinique ») et ont par ailleurs été implantées dans deux services du CHUV(3). L'Etat Confusionnel Aigu (ECA) comptant parmi les sujets d'importance clinique et de recherche au CHUV (4-11), les présentes RPC pour la prise en charge de l'ECA s'inscrivent dans la continuité de cette collaboration.

2.2 INVESTIGATEURS

2.2.1 Groupe de développement

L. Michaud, Médecin Assistant, CepiC, IUMSP, Drsse R. Voellinger, Médecin assistante, CepiC, IUMSP, Dr B.Burnand, Professeur Associé, Médecin Adjoint, Unité d'Evaluation des Soins et CepiC, IUMSP et Dr F.Stiefel, Professeur Associé, Médecin Chef, Service de Psychiatrie de Liaison.

2.2.2 Groupe d'experts internes

Dr A.Berney, Médecin Associé, Service de Psychiatrie de Liaison, Dr C.Bula, Médecin Chef, Division de Gériatrie et Réadaptation gériatrique CUTR Sylvana, Dr V.Camus, Médecin Associé, Service de Psychiatrie de l'Age Avancé, A.Gerber, ICUS, Soins Intensifs de Médecine, Dr T.Buclin, Médecin Associé, Unité de Pharmacologie Clinique, Dr F.Chevalley, Médecin Adjoint, Service d'orthopédie, Dr J.Cornuz, Professeur Associé, Médecin Adjoint, DMI, Dr. O.Lamy, Médecin ajoint, DMI, Y.Dorogi, Infirmier spécialiste clinique, Service de Psychiatrie de Liaison, Dr M.Oddo, Médecin Associé, Soins Intensifs de Médecine, Dr P.Schoettker, Chef de Clinique, Service d'anesthésie, Dr J.Ghika, Médecin Adjoint, Service de Neurologie, Dr A. von Gunten, Médecin Associé, Service de Psychiatrie de l'Age Avancé.

2.2.3 Experts externes

Prof. M. Cole, McGill University, Montreal, Canada et Prof. R. Gonthier, Université de Saint-Etienne, France.

2.3 DEFINITION DE L'ETAT CONFUSIONNEL AIGU (ECA)

L'état confusionnel aigu, ou delirium, se caractérise par une perturbation aiguë et réversible de l'état de vigilance, à début abrupt et d'évolution fluctuante, associée à un déficit de l'attention, des troubles cognitifs et, le plus souvent, des troubles du comportement.

Les critères diagnostiques retenus sont ceux du DSM IV-TR (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux), édité par l'American Psychiatric Association (Tableau 1).

Tableau 1 : Critères diagnostiques de l'Etat Confusionnel Aigu ou Delirum (D'après DSM IV-TR, Masson, 2000)

A. Perturbation de la conscience (c'est-à-dire baisse d'une prise de conscience claire de l'environnement) avec diminution de la capacité à mobiliser, focaliser, soutenir ou déplacer l'attention.

B. Modification du fonctionnement cognitif (tel qu'un déficit de la mémoire, une désorientation, une perturbation du langage) ou bien survenue d'une perturbation des perceptions qui n 'est pas mieux expliquée par une démence préexistante, stabilisée ou en évolution.

C. La perturbation s'installe en un temps court (habituellement quelques heures ou quelques jours) et tend à avoir une évolution fluctuante tout au long de la journée.

D. Mise en évidence, d'après l'histoire de la maladie, l'examen physique, ou les examens complémentaires d'une perturbation due aux conséquences physiologiques directes d'une affection médicale générale.

2.4 RECOMMANDATIONS POUR LA PRATIQUE CLINIQUE

Les Recommandations pour le Pratique Clinique (RPC) sont définies comme des « propositions développées méthodiquement pour aider le praticien et le patient à rechercher les soins les plus appropriés dans des circonstances cliniques données » (12). Le développement de RPC vise à améliorer la qualité des soins et à uniformiser les pratiques médicales, en offrant au praticien un accès facilité aux preuves scientifiques récentes sur la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies, ainsi que sur la prise en charge des patients.

2.5 RAISONS DU TRAVAIL

Le CHUV étant un lieu de formation, la fréquence des changements de collaborateurs (médecins, en particulier médecins assistants et chefs de clinique, soignants) est très élevée. Des RPC peuvent ainsi constituer une aide utile pour assurer une meilleure qualité des soins. Elles ne remplacent pas une formation et un encadrement de qualité, mais constituent un support additionnel. Il existe des preuves de l'efficacité des RPC à améliorer la pratique clinique. Cette efficacité est néanmoins variable et dépend notamment du type de mesures de mise en oeuvre des RPC (13-16).

En l'occurrence, la décision de réaliser des RPC sur l'ECA se base sur l'expérience clinique des intervenants de psychiatrie de liaison et sur celle des différents membres du groupe d'experts internes. Ces derniers relèvent des lacunes, tant au niveau de la prévention et du dépistage qu'à celui du diagnostic et de la prise en charge de l'ECA. Ils notent par ailleurs la grande hétérogénéité des prises en charge dans les différents services. Idéalement, une étude devrait être réalisée afin de fournir les preuves de variations de soins, de la prévention insuffisante et des soins améliorables chez les patients susceptibles de développer un ECA ou qui l'ont développé. L'insuffisance des données et des ressources actuellement disponibles ne permet pas la réalisation d'une telle étude.

3 METHODE

3.1 INTRODUCTION

La méthode suivante a été utilisée pour le développement de ces RPC (les parenthèses renvoient aux paragraphe décrivant le détail de la méthode).

1. Recherche de la littérature existante (paragraphe 3.5)

2. Evaluation de la qualité des RPC, revues systématiques et études recensées ; classification de cette littérature selon des niveaux de preuve, en fonction de la qualité méthodologique intrinsèque des différents travaux (paragraphe 3.6)

3. A partir de la connaissance existante identifiée, établissement de recommandations selon un processus défini, comportant une consultation formalisée des experts internes à l'hôpital et une revue du document par des experts externes (paragraphe 3.7)

Tin paragraphe sur l'historique du projet nous a paru utile pour expliquer et justifier la méthodologie employée. Nous avons ensuite choisi d'exposer d'abord les niveaux de preuve utilisés, puis de décrire notre recherche de littérature avant de détailler le processus d'élaboration des recommandations.

3.2 HISTORIQUE DU PROJET

Au moment de son initiation, la méthode proposée pour ce travail était sensiblement la même que celle adoptée pour le projet de RPC sur la dépression majeure mené précédemment par le Centre d'épidémiologie Clinique et le Service de Psychiatrie de Liaison (1;2), à savoir :

1. Recherche des RPC existantes sur le sujet

2. Evaluation de ces RPC au moyen d'un outil validé d'évaluation des RPC (AGREE :
http://www.agreecollaboration.org/)

3. A partir des RPC de bonne qualité, adaptation de nouvelles RPC pour l'hôpital général.

4. Durant ce processus, collaboration entre les concepteurs des nouvelles RPC et un groupe d'experts internes.

5. Tine fois achevée la première version du document, revue par un groupe d'experts externes.

6. Avant l'implantation, revue du document par les futurs utilisateurs.

Tine telle méthode ne peut cependant s'appliquer telle quelle pour l'ECA puisque le nombre de RPC existantes (17-20) est restreint et qu'elles sont de qualité inégale. Par ailleurs, ces RPC ne couvrent que très partiellement les domaines de la prévention, du dépistage et du diagnostic de l'ECA. La méthode a donc dû être modifiée dans le sens d'un développement de RPC plutôt que d'une adaptation à partir des RPC disponibles.

3.3 NIVEAUX DE PREUVE

Dans la pratique de la médecine factuelle (Evidence-Based Medicine), on établit une << hiérarchie >> des différents types d'études en fonction de leur qualité méthodologique intrinsèque ( http://www.cebm.net/levels of evidence.asp) . Il existe de nombreuses classifications des niveaux de preuve. Pour ce travail, nous avons choisi d'utiliser celle d'Oxford, disponible sur la toile ( http://www.cebm.net/levels of evidence.asp) détaille cinq niveaux de preuve (<< Levels of evidence >>)

par type d'études (traitement, pronostic, diagnostic, diagnostic différentiel, économique) et se résume grossièrement de la manière suivante :

Tableau 2 : Niveaux de preuve

Preuves de niveau I :

o essais cliniques randomisés contrôlés

o revues systématiques d'essais cliniques randomisés contrôlés (homogènes)

o revues systématiques

Preuves de niveau II : essais cliniques contrôlés mais non randomisés Preuves de niveau III : études de cohortes prospectives

Preuves de niveau IV : études rétrospectives de cohortes, études cas-témoins Preuves de niveau V : études de cas, opinions d'experts publiées

Dans notre travail, les preuves existantes de meilleur niveau ont été recherchées dans la littérature pour chaque sujet étudié. Nous avons considéré dans l'ordre :

1. Les preuves mentionnées dans les RPC existantes de bonne qualité

2. Les preuves existantes dans les Revues Systématiques de bonne qualité. 3. Les preuves existantes dans les études de différents types.

Pour illustrer cette démarche, on peut donner l'exemple des facteurs de risque de l'ECA : ce sujet n'est pas abordé dans les RPC disponibles de bonne qualité. Tine revue systématique dont la recherche de littérature s'arrête en décembre 1995 est parue en 1998. Nous avons donc examiné cette revue ainsi que les études parues depuis 1996 et traitant des facteurs de risque pour l'ECA. Il faut noter que les preuves existantes dans les RPC peuvent être d'un niveau variable, suivant la qualité de la recherche de littérature, la méthode de développement, etc. Le choix de considérer les RPC en premier lieu dans la recherche de littérature est donc discutable. Dans ce travail, chaque RPC a toutefois été évaluée au moyen de l'outil AGREE et les recommandations issues de RPC de moins bonne qualité n'ont ainsi été prises en compte qu'après vérification des sources et du niveau de preuve.

Dans notre travail, les niveaux de preuve apparaissent dans l'annexe 2, en référence à chacune des propositions de recommandations soumises aux experts durant la consultation formalisée (voir paragraphe 3.7.2).

3.4 CATEGORIES DE RECOMMANDATIONS

Il est d'usage, dans les RPC, de fournir pour chaque recommandation un niveau correspondant au niveau de preuve sur laquelle elle se base et/ou au degré de consensus obtenu dans un groupe d'experts.

Dans ce travail les catégories de recommandations se basent d'une part sur les preuves identifiées dans la littérature et d'autre part sur la consultation formalisée d'experts détaillée plus bas. Le tableau ci-dessous résume la méthode employée pour déterminer la catégorie de la recommandation. Ces catégories sont donc directement dérivées de l'annexe 2 où sont indiqués les niveaux de preuve.

Tableau 3 : catégories de recommandations

A: Il existe des preuves solides à l'appui de la recommandation ou des preuves acceptables avec un haut niveau de consensus entre les experts

Existence de preuves de niveau I (essais cliniques randomisés contrôlés ou revues systématiques ou revues systématiques d'essais cliniques randomisés contrôlés)

ou

Existence de preuves de niveau II (essais cliniques contrôlés mais non randomisés) ou III (études de cohortes prospectives) avec haut niveau de consensus entre les experts

B: Il existe des preuves acceptables à l'appui de la recommandation ou des preuves suffisantes avec un haut niveau de consensus entre les experts

Existence de preuves de niveau II (essais cliniques contrôlés mais non randomisés) ou III (études de cohortes prospectives)

ou

Existence de preuves de niveau IV (études rétrospectives de cohortes, études cas-témoins) ou V (études de cas, opinions d'experts publiées) avec haut niveau de consensus entre les experts

C: Il existe des preuves suffisantes à l'appui de la recommandation

Existence de preuves de niveau IV (études rétrospectives de cohortes, études cas-témoins) ou V (études de cas, opinions d'experts publiées)

et

Il existe un consensus dans le groupe d'experts pour formuler les recommandations

I (i): Il n'existe pas de preuves suffisantes à l'appui de la recommandation ou les experts considèrent globalement ces preuves comme incertaines

Lorsqu'il n'existe pas de preuves suffisantes pour formuler une recommandation, par exemple en présence d'études contradictoires ou d'opinions d'experts contradictoires, aucune recommandation n'est formulée et la décision se fait en fonction des circonstances particulières de la situation, essentiellement selon le jugement du clinicien

3.5 RECHERCHE DE LITTERATURE

Des recherches séparées ont été effectuées pour identifier d'une part les RPC existantes et d'autre part les revues systématiques.

3.5.1 Recherche de Recommandations pour la Pratique Clinique.

La stratégie de recherche des RPC existantes s'est basée sur celle proposée par le CepiC ( http://www.hospvd.ch/cepic). Il s'agit d'une combinaison entre d'une part une recherche de grande sensibilité utilisant des termes liés aux RPC et d'autre part une recherche au moyen de termes liés à l'ECA. La recherche s'est faite telle quelle sur les moteurs de recherche OVID ; elle a été sensiblement modifiée sur les moteurs de fonctionnement différent. Le détail de la recherche est fourni dans l'annexe 1.

Les outils suivants ont été utilisés :

· Différentes bases de données Ovid (Medline, Psychinfo, Sociofile) pour la période janvier 1997- août 2004

· Embase, Web of Sciences, Pubmed, même période

· Cochrane Library, même période

· Différents sites Internet d'organisations productrices de guidelines, recommandés par le CepiC,

notamment la base de données élaborée par le NGC (National Guideline Clearinghouse: http:

// www.guideline.gov) qui est un répertoire standardisé de RPC nord-américaines et

internationales.

· Ouvrages de référence en psychiatrie, textbooks généraux accessibles en ligne

Par ailleurs, différents moyens ont été mis en oeuvre pour explorer la littérature moins facilement accessible :

· Consultation systématique des liens de sites consacrés à la médecine fondée sur les preuves (« Evidence Based Medecine », entre autres les sites proposés par le CepiC ( http://www.hospvd.ch/cepic) et ceux suggérés par la bibliothèque de l'université de Liège ( http://www.ebm.lib.ulg.ac.be/prostate/ebm.htm - étude)

· Recherche sur la toile par des moteurs de recherche généraux (Altavista, Google)

· Consultation de différents sites d'organisations psychiatriques.

· Contact avec des experts dans le domaine de l'ECA.

· Consultation systématique des références des RPC existantes

· Consultation des références des revues systématiques et des études

Le tableau 4 résume les résultats de cette recherche de littérature et donne les références des RPC identifiées. Ces dernières sont détaillées dans le paragraphe 3.7. A noter que la majorité d'entre elles ont été identifiées par plusieurs moteurs de recherche différents. Elles figurent dans ce cas sous Medline dans ce tableau.

Tableau 4 : Résultats de la recherche de littérature pour identifier les RPC existantes

Bases de données et autres Nombre de RPC retenues
Nombre d'articles mis en évidence

sources

Medline

404 519 67

724 240

3 (19;21-25)
0
0
0
0
1(20)
1(26)

PubMed

 
 
 
 
 
 

1714

5

 

3.5.2 Recherche de revues systématiques.

Cette recherche a été menée en combinant une stratégie utilisant les mots-clé liés à l'ECA et une recherche identifiant toute revue systématique. Cette dernière recherche a été menée avec une double approche ; on a d'une part utilisé les mots-clé liés au terme « Revue Systématique » et d'autres part les instruments de recherche de revues systématiques fournis par le système Ovid ; cette double approche a permis d'augmenter la sensibilité de la recherche.

Les outils suivants ont été utilisés :

· Différentes bases de donnée Ovid (Medline, Psychinfo,) pour la période janvier 1 997-août 2004

· Web of sciences, Embase, même période

· Cochrane Library, sans limitation à 1997.

Les moyens complémentaires cités dans le paragraphe sur la recherche des RPC existantes ont par ailleurs également été utilisés pour identifier certaines revues systématiques.

Le tableau 5 résume les résultats de cette recherche de littérature et donne les références des revues systématiques identifiées. A noter que la plupart des revues systématiques ont été identifiées par plusieurs moteurs de recherche différents. Elles figurent dans ce cas sous Medline dans ce tableau.

Tableau 5 : Résultats de la recherche de littérature pour identifier les revues
systématiques existantes

Bases de données et autres Nombre de revues systématiques ou méta-
Nombre d'articles mis en évidence

sources analyses retenues

Medline

2099
334
724
Non connu exactement
201

16 (27-42)
0
1 (43)
1 (44)
1(45)

Psycinfo

Web of sciences

EMBASE

Cochrane Library

Total

3358

19

3.5.3 Recherche des études.

Il n'y a pas eu de recherches spécifiques pour identifier toutes les études s'étant intéressées à l'ECA; la faible spécificité des recherches liées aux RPC et aux RS a cependant permis d'identifier un très grand nombre de travaux. Beaucoup d'articles ont également été trouvés par l'examen des références des diverses revues, systématiques ou non, sur l'ECA.

3.5.4 Recherches plus spécifiques sur certains sujets

Des recherches plus spécifiques ont été menées dans certains domaines (entre autres, les facteurs de risque, les instruments d'évaluation, le dépistage, la prise en charge médicamenteuse) principalement sur Medline mais également sur le Web of sciences et sur Psychinfo. La stratégie a toujours consisté à privilégier une grande sensibilité, en combinant plusieurs mots-clés relatifs à l'ECA avec plusieurs motsclés liés au sujet recherché. La période sur laquelle portait la recherche s'étendait jusqu'à la date d'existence de preuves d'un bon niveau (par exemple, si une revue systématique de bonne qualité était parue sur le sujet avec une recherche de littérature s'arrêtant en 1999, la recherche s'étendait de 1999 à 2003).

3.5.5 Actualisation de la recherche de littérature

Les stratégies de recherche sur les moteurs OVID ont été enregistrées et menées régulièrement afin d'identifier les nouvelles publications intéressantes sur l'ECA. Des recherches moins sensibles que celle

décrite plus haut ont également été faites à intervalles réguliers durant le travail de rédaction. La dernière actualisation de la recherche de littérature a eu lieu en juillet 2004.

3.6 ANALYSE DE LA LITTERATURE

3.6.1 RPC

Les RPC existantes ont été évaluées par deux investigateurs indépendants à l'aide de la grille AGREE (Appraisal of Guidelines for Research & Evaluation, http://www.agreecollaboration.org/). Cet instrument, développé par un panel d'experts internationaux, permet l'examen systématique des critères de qualité d'une RPC.

Les RPC suivantes ont été principalement utilisées en raison de leur bonne qualité (tableau 6).

Tableau 6 : RPC utilisées

Patients cibles

Titilisateur s cibles

Catégories

de recommanda tions

Remarques Référe

nces

Scores AGREE en %, par domaines

Nom, pays et année de publication

Psychiatre s

Corps infirmier

I-III

Tin seul évaluateur AGREE

Tin seul évaluateur

AGREE. Spécifiques des patients atteints de démence et agités, basées sur une consultation d'experts

RPC développées par

l'université de

l'Iowa, USA
1998

RPC de l'APA, USA 1999

RPC de Expert Consensus Guideline Serie USA 1998

RPC de la British Geriatric Society, UK 1999

Médecins A-C 94 42 88 88 11 42 Portant sur la

sédation et l'analgésie aux SI

RPC de la SCCM, USA 2002

Patients de soins intensifs

(23-25)

APA : American Psychiatric Association ; SCCM: Society of Critical Care Medecine

Patients âgés

Patients âgés

Patients déments

1

2

3

4

5

6

94

50

81

96

11

100

94

42

36

79

33

25

78

58

57

83

33

67

100

25

38

42

11

50

Médecins I-III

Médecins Première à

troisième ligne de traitement

(21)

(19;22)

(20)

(26)

Description du tableau par colonnes:

Pays et année de publication: les RPC sont présentées premièrement selon le pays dont elles sont issues et deuxièmement selon l'ordre chronologique croissant de leur année de publication. Le nom fourni permet de les identifier plus facilement dans la liste détaillée plus bas.

Patients cibles et utilisateurs cibles il est précisé à quelle catégorie d'âge s'adressent les RPC (patients adultes ou âgés) et à quels utilisateurs cibles elles s'adressent (médecin de premier recours, spécialiste en psychiatrie, etc...) lorsque cela était spécifié dans le texte.

Catégories de recommandation: dans un certain nombre de RPC, des catégories de recommandations sont mentionnés selon une nomenclature décidée par les auteurs et précisée dans le texte. Ainsi, certaines RPC mentionnent par exemple des niveaux A-B-C et d'autres des niveaux A-B-C-D. Ces catégories de recommandations représentent des niveaux de preuves décroissants.

Scores AGREE en %: les RPC ont été évaluées sur le plan de leur qualité au moyen de la version anglaise de l'instrument AGREE, destiné à l'évaluation de la qualité des recommandations pour la pratique médicale. (voir § 3.2 et le site http://www.agreecollaboration.org/). Cet instrument comprend 23 items organisés en 6 domaines, correspondant aux colonnes AGREE 1 à 6 du tableau. Les domaines sont les suivants :

1. Portée et objectifs des RPC (3 items)

2. Participation des utilisateurs potentiels au développement des RPC (4 items)

3. Rigueur du développement des RPC (7 items)

4. Clarté et présentation (4 items)

5. Applicabilité (3 items)

6. Indépendance éditoriale (2 items)

Les items sont cotés sur une échelle allant de 3 points: "Strongly Agree" (tout à fait d'accord), à 0 point: "Strongly disagree" (pas du tout d'accord). Pour chaque domaine, on calcule ensuite la somme des points obtenus et l'on rapporte ce total au score maximum possible pour le domaine en question ; le résultat, qui rend compte de la qualité des RPC dans les différents domaines, est finalement exprimé en pourcentage.

3.6.1 .1 RPC de l'American Psychiatric Association

Les RPC développées par l'American Psychiatric Association présentent les plus hauts scores AGREE en moyenne. Ils se basent sur une recherche de littérature exhaustive et un très large groupe d'experts. Sur le plan de la forme, ils proposent des outils utiles pour l'utilisation des RPC et ont le mérite d'une présentation claire et de nombreux résumés. Pour notre travail, les points suivants constituent leurs désavantages :

· Les RPC traitent principalement de la prise en charge de l'ECA et peu des facteurs de risque, de la prévention, des causes, du dépistage et du diagnostic.

· Il existe un système de catégories de recommandations mais ces catégories ne sont mentionnées que dans le résumé des recommandations. Nous avons choisi de les reproduire dans le paragraphe 1.2 de la troisième partie.

Les références de ces RPC sont systématiquement cotées selon un système de niveau de preuve entre A et G, qui n'est pas un système classique par niveau décroissant :

A Essai contrôlé randomisé

B Essai clinique

C Etude de cohorte ou longitudinale

D Etude cas-témoin

E Revue comprenant une analyse secondaire de la littérature (p.ex. méta-analyse) F Revue de littérature

G Autres (ouvrages de référence, opinions d'experts, études de cas...)

3.6.1.2 RPC développées par l'université de l'Iowa

Les RPC élaborées par la section soins infirmiers de l'université de l'Iowa pour le corps infirmier (1 9;22) sont généralement bien évaluées par AGREE. La recherche de littérature est sommairement décrite dans le document de la National Guidelines Clearinghouse fourni avec les recommandations. Tin article du

même groupe (46) explique par ailleurs la manière dont les instruments d'évaluation ont été choisis (conférence de consensus multidisciplinaire).

Ces RPC détaillent les interventions à mettre en place chez les patients atteints d'ECA et fournissent une stratégie de dépistage et diagnostic de l'ECA. Elles précisent pour chaque intervention si des évidences de recherche motivent leur utilisation ou si elles se basent sur l'expérience clinique. Malheureusement, les références précises ne sont pas fournies et le degré de preuve ou la catégorie de recommandation ne sont pas précisées.

3.6.1.3 RPC de la British Geriatric Society

Le développement de ces RPC a été décrit dans un article récent (47). La recherche de littérature est explicitée de manière partielle. Le processus de développement a impliqué un panel d'experts multidisciplinaire (neurologie, psychiatrie et gériatrie avec des représentants des corps médical et infirmier, représentants des patients) et un processus formalisé de recherche de consensus à travers une technique Delphi en deux stades. Globalement, l'évaluation de ces RPC par l'outil AGREE suggère une qualité moyenne.

Des catégories, reproduites ci-dessous, accompagnent certaines recommandations. Ces catégories de recommandation sont directement dérivées des niveaux de preuve détaillés au paragraphe 3.3.

Grade 1 Recommandations basées sur des essais contrôlés randomisés

Grade IIa Recommandations basées sur des essais contrôlés non-randomisés avec design de qualité

Grade IIb Recommandations basées sur des études de cohorte ou des études cas-contrôle de bonne qualité

Grade IIc Recommandations basées sur des études avant-après ou comparant différents lieux, avec
ou sans interventions

Recommandations basées sur des résultats très significatifs (« dramatic ») dans des études non contrôlées

Grade IIl Recommandations basées sur une opinion d'expert, l'expérience clinique, des études
descriptives ou un comité d'experts.

A noter que sur le plan des facteurs de risque, la bibliographie est lacunaire et de nombreuses publications récentes ne sont pas mentionnées.

3.6.1.4 RPC de Expert Consensus Guideline Serie

Ces RPC (26) sont élaborées par un consensus d'experts et traitent de l'agitation chez les patients atteints de démence. Le processus d'élaboration est le suivant :

1. Des algorithmes sont élaborés par le comité éditorial des RPC sur la base de la littérature. Les points où la littérature est mal définie sont mis en avant.

2. Tin questionnaire écrit est développé sur ces points. Il utilise une cotation de 1 à 9 et invite les experts à ne pas tenir compte des coûts potentiels.

3. Trente-trois questions sur des situations cliniques sont posées aux experts. Des 100 experts contactés, 84 ont répondu.

4. Les réponses sont ensuite évaluées et des statistiques descriptives élaborées avec une moyenne, un écart-type et un intervalle de confiance à 95% qui indique 95% de chance que la réponse soit la même si le même test est répété auprès d'un groupe différent de 84 experts.

5. Les questions portent toutes sur des options de traitement, une large majorité sur des médicaments mais quelques unes sur des aspects environnementaux ou autres. L'échelle de 1 à 9 est convertie en premier, second et troisième choix dans la présentation des résultats, dans l'énoncé des questions les experts sont également invités à coter de cette manière.

6. La distribution des réponses des experts est également étudiée et les réponses qui tendent à avoir une distribution aléatoire entre 1 et 9 sont signalées comme ne montrant pas de consensus au sein des experts.

Les auteurs avancent plusieurs arguments pour justifier l'utilisation d'une telle méthode. En premier lieu, les études concernent des cas standardisés qui sont difficiles à généraliser à des patients représentant des cas uniques, en particulier avec leurs co-morbidités diverses. Par ailleurs, les études contrôlées ne peuvent pas couvrir toutes les variations et la complexité des situations cliniques. La clinique est en perpétuel mouvement et génère énormément de questions cliniques nouvelles qui nécessitent des réponses pratiques que ne peuvent aborder les études. Finalement, les changements dans la pratique clinique interviennent beaucoup plus vite que ceux de la recherche. Quand des nouveaux traitements apparaissent, ils sont appliqués beaucoup plus vite que la recherche ne teste de manière valide leur efficacité. Dans l'introduction de ces RPC, il est également précisé que la validité des réponses d'un consensus d'experts est impossible à connaître, et que l'histoire nous montre que des avis d'experts ont pu être erronés.

3.6.1.5 RPC de la Society of Critical Care Medicine et du American College of
Critical Care Medicine

Ces RPC portent sur la sédation, l'analgésie et le blocage neuromusculaire chez l'adulte hospitalisé dans un service de soins intensifs (23-25). Elles comprennent un chapitre sur l'ECA. Il s'agit globalement de RPC de très bonne qualité, comme en témoigne leur évaluation AGREE. Le groupe de développement comprend un large panel d'experts, la littérature est recherchée puis évaluée de manière systématique et sur des bases standardisées, les recommandations sont formulée par catégorie (A à C) en se basant sur les niveaux de preuve des études. Les catégories sont les suivantes :

A Méthode de qualité, résultats clairs (< consistent >>), essais contrôlés randomisés, pas
d'hétérogénéité

B Méthode de qualité, résultats peu clairs (< inconsistent >>), essais contrôlés randomisés,
hétérogénéité possible

C Méthode de qualité faible, études observationelles

3.6.2 Revues systématiques

La pertinence méthodologique et la qualité des résultats des revues systématiques ont été évaluées, en fonction des critères fournis par la Cochrane Library (48) et des références de la littérature (49;50). Les critères suivants ont été pris en compte :

1. Clarté des objectifs et de la question clinique traitée par la revue

2. Qualité et étendue de la recherche de littérature

3. Critères d'inclusions des études

4. Evaluation méthodologique des articles retenus et pondération selon cette évaluation

5. Adéquation de la méthode utilisée

6. Eventuelle analyse quantitative (méta-analyse)

3.6.3 Etudes

Il n'y a pas eu de cotation systématique des études utilisées. Elles ont toutefois été évaluées et leurs caractéristiques méthodologiques sont mentionnées dans le texte.

3.7 PROCESSUS D'ELABORATION

Le travail d'élaboration a été effectué par L.Michaud, sous la supervision du Prof. B.Burnand (Epidémiologiste) et du Prof F.Stiefel (Psychiatre). Dans la mesure du possible, les RPC sur l`ECA ont été développées par adaptation de RPC déjà existantes, en tenant compte des critères d'évaluation de l'instrument AGREE. Pour les sujets non couverts par les RPC existantes et pour ceux où la qualité des RPC n'est pas suffisante, les recommandations se basent sur les revues systématiques existantes et sur les études de bonne qualité.

3.7.1 Collaboration avec les experts internes

Tin groupe multidisciplinaire d'experts internes a accompagné le processus d'élaboration. Il était composé, outre les membres du groupe de développement, de deux internistes, d'un pharmacologue, de deux psychiatres de l'âge avancé, d'un psychiatre de l'adulte, d'une infirmière en soins intensifs, d'un infirmier en psychiatrie spécialiste clinique, d'un orthopédiste, d'un neurologue, d'un anesthésiste, d'un intensiviste, et d'un gériatre, il s'est réuni périodiquement pour discuter le travail effectué et les orientations à donner à la suite de la démarche.

3.7.2 Consultation formalisée du groupe d'experts internes

Tout au long du processus de développement, l'avis des experts a été recueilli d'une manière formelle. La procédure employée s'inspire de la méthode RAND/TiCLA (51), utilisée pour déterminer l'opinion d'un panel d'experts sur l'appropriation de procédures médicales dans des circonstances cliniques données. Tin résumé de cette méthode est disponible sur la toile http://www.epage.ch/start1.html. Pour notre travail, elle a été adaptée de la manière suivante :

1. Synthèse de la littérature existante (document en possession des experts internes)

2. A partir de cette synthèse, élaboration de propositions relatives aux futures recommandations sur lesquelles l'avis des experts est nécessaire.

3. En fonction des données de la littérature (en particulier des niveaux de preuve) et de leur

expérience clinique, les experts cotent le degré d'adéquation des propositions sur une échelle de

Likert graduée de 1 (extrêmement approprié) à 9 (extrêmement inapproprié). Il s'agit du premier

round.

4. Analyse et synthèse des réponses des experts.

5. Résumé de cette synthèse envoyé aux experts. Le résumé comprend la répartition des votes de tous les experts et indique spécifiquement ce qu'il a voté à chaque expert.

6. Réunion au cours de laquelle les points sur lesquels les avis des experts divergent sont discutés pour tenter de trouver un consensus, ou sinon d'établir un constat d'incertitude, compte tenu des preuves existantes ou non dans la littérature. Les experts sont ensuite invités à voter une nouvelle fois. Il s'agit du deuxième round.

7. Rédaction des recommandations selon la méthode détaillée au paragraphe suivant.

L'annexe 2 rend compte dans le détail des résultats de cette consultation formalisée. Elle donne pour chaque proposition le niveau de preuve ainsi que la répartition des votes des experts.

3.7.3 Détermination des catégories de recommandations

Les règles suivantes sont appliquées pour déterminer, à partir des preuves existantes et des avis d'experts, la catégorie de recommandation

1. Si la proposition est considérée comme appropriée et la médiane différente de 1, la catégorie de recommandation est directement fonction du niveau de preuve :


·

I

A


·

II-III

B


·

IV-V

C

2. Si la médiane est égale à 1, ce qui montre un fort consensus entre les experts sur ce point, la catégorie de recommandation tirée du niveau de preuve est augmentée comme suit :

· I-II-III A

· IV-V B

3. Si la proposition est considérée comme incertaine, ce qui signifie que ni les preuves disponibles ni les avis d'experts ne permettent de formuler une recommandation, la catégorie de recommandation est I (i).

Les recommandations ainsi élaborées sont ensuite revues par le groupe d'experts internes, dont les membres ont la possibilité de proposer des modifications.

3.7.4 Experts externes

A l'issue de la démarche d'élaboration, deux experts externes internationaux dans le domaine de l'ECA, le Prof. M. Cole, McGill University, Montreal, Canada et le Prof. R. Gonthier, Université de Saint-Etienne, France ont revu le travail. Deux documents leur ont été soumis: le présent document ainsi qu'un résumé en français d'une quinzaine de pages, comprenant les points essentiels de la méthodologie et une synthèse des recommandations sous forme de tableaux. Les experts externes ont été invités à se prononcer sur le travail de trois manières différentes : en formulant librement des commentaires de forme ou de fond, en évaluant le travail effectué au moyen de la grille AGREE ( http://www.agreecollaboration.org/) et en répondant à deux questions précises, quant à la pertinence du travail et à l'utilité de son implantation dans le service auquel les experts appartenaient. Leurs commentaires ont été pris en compte dans la dernière version du document. L'annexe 3 rend compte des résultats de leur évaluation AGREE et de leurs commentaires.

3.8 DOCUMENT FINAL

Le présent document est celui de référence. Un algorithme et un résumé sous forme de texte, destinés à la diffusion et l'implantation au CHUV ont également été développés. Ce travail vise tous les corps soignants et pas seulement les médecins. Un manuscrit destiné à publication dans une revue à audience internationale est en cours de soumission.

4 ETAT CONFUSIONNEL AIGU : NOTIONS THEORIQUES

4.1 EPIDEMIOLOGIE

L'épidémiologie de l'ECA est un sujet complexe dont les enjeux ont bien été mis en perspective par plusieurs revues, qu'il nous a paru utile de résumer ici même si elles n'ont pas employé de recherche systématique de littérature et n'ont pas évalué la qualité des études de manière formelle (52-54).

Premièrement, les changements des critères diagnostiques au cours du temps, en particulier des versions successives du DSM et de la CIM, de même que la variation dans les instruments utilisés pour dépister, diagnostiquer et coter la sévérité de l'ECA diminuent la valeur des comparaisons entre les différentes études. L'usage alternatif d'entretiens psychiatriques libres, semi standardisés ou standardisés contribue également à cette limitation. Par ailleurs, les populations étudiées proviennent de différents services hospitaliers ou ambulatoires et diffèrent fortement en termes d'âge et de morbidité. Ces différences sont souvent mal documentées. Finalement, pour étudier la prévalence et l'incidence de l'ECA, des études longitudinales avec des mesures répétées sont indispensables en raison de la fluctuation des symptômes. Cela présuppose une infrastructure lourde qui n'est souvent pas disponible.

Les conclusions de ces revues sont les suivantes. L'ECA est un syndrome fréquent chez les patients âgés hospitalisés. Des différences importantes sont cependant notées entre les différentes études, en raison des limitations évoquées plus haut. A l'avenir, l'utilisation plus fréquente de critères diagnostiques fixes et de méthodes standardisées pour détecter et diagnostiquer l'ECA devrait permettre d'obtenir une meilleure homogénéité dans les chiffres de prévalence et d'incidence. Le cours et la phénoménologie de l'ECA sont moins bien connus, en particulier en raison de l'absence jusqu'à récemment d'instrument valide et fiable pour les documenter de manière systématique et sur une base quotidienne. Les conséquences de l'ECA ont finalement été largement étudiées et un faisceau d'études convergentes montre des taux de mortalité plus importants, une durée de séjour allongée et un taux d'institutionnalisation plus élevé chez les patients atteints d'ECA. Dans ces différents travaux cependant, les facteurs confondants n'ont généralement pas été contrôlés de manière adéquate. L'ECA peut donc être considéré avec certitude comme un marqueur de mauvais pronostic mais pas forcément comme un facteur prédictif indépendant de mauvais pronostic.

4.1.1 Prévalence de l'ECA à l'hôpital général

L'ECA est une pathologie fréquente en milieu hospitalier aigu. Dans des études récentes, la prévalence à l'admission varie de 11 à 33%, et l'incidence durant le séjour de 3 à 42% (55-60). Les résultats d'une revue de 1999 (52) suggèrent que l'ECA touche 10 à 15% des patients des services de médecine ou de chirurgie générale à un moment ou un autre de leur hospitalisation, ce pourcentage s'élevant en fonction de l'âge des patients étudiés. De leur côté, les RPC de l'American Psychiatric Association (18) mentionnent une prévalence de 10 à 30 % chez le patient hospitalisé et de 10 à 40% chez la personne âgée hospitalisée. L'évolution des chiffres de prévalence et d'incidence dans le temps est difficilement évaluable en raison des différences méthodologiques mentionnées plus haut. Cependant, le vieillissement démographique et la poly-morbidité croissante des patients hospitalisés en milieu somatique qui en découle permettent de supposer que les praticiens seront confrontés de plus en plus souvent à l'ECA.

Diverses études se sont intéressées spécifiquement à la prévalence de l'ECA dans certains services. Aux soins intensifs, une revue de 2001 (61) mentionne des prévalences allant de 7 à 72% selon les études. Il faut relever cependant qu'il existe pour les soins intensifs un manque de données valables en raison du grand nombre d'études ne prenant pas en compte les patients intubés et donc incapables de communiquer. A l'hôpital psychiatrique, une étude récente (62) a montré une faible incidence de l'ECA à l'admission et par la suite lors du séjour. Dans les EMS par contre, on note 15% de prévalence chez les nouvellement admis (63) et entre 40 et 60% pendant le séjour (64;65). Chez les patients oncologiques ou HIV positifs, la prévalence de l'ECA varie entre 8% et 85% en fonction de l'âge et de la co-morbidité (66;67). Dans les services de soins palliatifs, la probabilité de développer un ECA varie selon les études

entre 34% et 88% (66;68-71), des évaluations fréquentes étant clairement associées à une prévalence plus haute (72).

4.1.2 Pronostic de l'ECA

Globalement, l'ECA est un facteur de stress important pour le patient, son entourage et les soignants. Dans une étude récente (73), 80% des patients, 76% des proches et 73% des infirmières déclaraient a posteriori avoir été extrêmement touchés par l'ECA des patients. Tine étude et un témoignage rétrospectifs récents ont par ailleurs mis en lumière les expériences subjectives douloureuses associées à l'ECA (74;75).

Deux revues systématiques issues d'un seul groupe de recherche se sont intéressées au pronostic de l'ECA chez les patients de plus de 50 ans, en 1993 (30) et en 1998 (27). Ces deux revues se basent sur une recherche de littérature dans Medline (1980-1998), des critères d'inclusion assez larges (en particulier pas de nécessité d'instrument standardisé pour le diagnostic d'ECA), et une évaluation des études selon des critères reconnus (ceux de la Mc Master Tiniversity) relatifs aux études portant sur le pronostic des maladies. Les conclusions des deux revues sont similaires et rejoignent celles des revues non systématiques mentionnée plus haut (52-54): l'ECA est en tout cas un marqueur de mauvais pronostic en terme de longueur de séjour, de survie et d'institutionnalisation, mais la basse qualité, en moyenne, des études, avec manque d'ajustement aux facteurs confondants, ne permet pas de conclure que l'ECA est un facteur prédictif indépendant de mauvais pronostic. Tine revue systématique plus récente (parue en 2002) mais dont la recherche de littérature s'arrête également en 1998 s'est intéressée aux facteurs prédictifs du déclin fonctionnel de la personne âgée (plus de 60 ans) hospitalisée (32). Dans leurs conclusions, les auteurs mentionnent que l'hétérogénéité méthodologique des études limite l'analyse quantitative des résultats. Ils notent cependant que l'ECA a été identifié comme marqueur indépendant d'institutionnalisation et de déclin fonctionnel dans la majorité des études s'y intéressant. Là aussi, il s'agit d'un travail bien conduit, comportant une large recherche de la littérature (Medline 1976-1998), n'incluant que les études prospectives et s'intéressant de près à la qualité méthodologique des travaux retenus.

Nous ne reviendrons pas sur toutes les études anciennes examinant le pronostic de l'ECA puisqu'elles ont été revues de manière systématique. Plusieurs études ont toutefois été publiées après ces revues et nous les résumons ici, dans la mesure où elles sont prospectives et de bonne qualité.

4.1.2.1 Chez le patient âgé (plus de 65 ans)

Chez la personne âgée (plus de 65 ans), une large étude prospective du groupe canadien de McCusker, Cole et Primeau, conduite conjointement avec un essai randomisé discuté plus bas (76), a donné lieu à cinq publications d'importance (77-81). Dans cette étude, l'ECA est dépisté au moyen du SPMSQ (Short Portable Mental Status Questionnaire, un instrument de dépistage des troubles cognitifs) chez les patients admis via les urgences dans un hôpital général. Par la suite, les patients inclus et ne souffrant pas d'ECA sont à nouveau dépistés durant leur première semaine de séjour (seulement une fois), à la recherche d'ECA incident. Les cas d'ECA prévalent et incident sont ensuite examinés séparément. Parmi les 1552 patients dépistés, 243 souffrant d'ECA et 118 contrôles sont enrôlés dans l'étude. Chez les patients souffrant d'ECA, la démence, la sévérité et le type d'ECA, les activités de la vie quotidienne et la morbidité sont évalués au moyen d'instruments standardisés et validés. La cohorte est ensuite revue à deux, six et douze mois par un assistant indépendant du groupe de recherche qui mesure les différents outcomes. Tine analyse de régression incluant les facteurs confondants identifiés par comparaison des deux groupes (âge, sexe, statut marital, co-morbidité, score physiologique, situation de vie, éducation, démence) est effectuée. Les résultats principaux de cette étude de cohorte sont les suivants :


· Après ajustement aux facteurs confondants, les patients atteints d'ECA, qu'ils souffrent ou pas

d'une démence concomitante, présentent (à 2, 6 et 12 mois) des troubles cognitifs (mesurés par le

MMSE) plus importants et un statut fonctionnel (mesuré par le Barthel Index, l'index de

Charlson, un score physiologique, un score d'activités de la vie quotidienne et l'index de sévérité

clinique) plus mauvais que les patients ne souffrant pas d'ECA. Cette différence est plus marquée

chez les patients avec ECA surajouté à une démence et chez les patients souffrant d'un ECA plus

sévère (78).

· L'ECA est un facteur indépendant de la survie à 12 mois (HR 2.11 IC 95% 1.18-3.77), l'effet est plus marqué chez les patients avec ECA surajouté à une démence (77)

· L'ECA présent à l'admission n'a pas d'influence sur la longueur du séjour, mais l'ECA apparaissant pendant le séjour augmente cette durée de manière indépendante (7.78 jours de plus, IC 95% 3.07-12.48) (81).

· Les type hypoactif et mixte (symptômes hypo et hyperactifs) d'ECA sont associés à une plus longue durée de séjour que le type hyperactif (81).

Tine autre étude prospective a examiné la survie et la présence de troubles cognitifs trois ans après un épisode d'ECA chez 38 patients avec ECA seulement ou ECA et démence et 165 contrôles (82). Le risque relatif de mort est augmenté (RR de 1.8 IC 95% 1.11-1.92) et le temps moyen de survie diminué (510 +/- 67 vs 1122 +/- 200) chez les patients avec ECA. Le risque relatif de développer une démence après un épisode d'ECA est également plus grand (3.23 IC 95% 1.86-5.63). Dans un autre travaul, O'Keeffe a montré une augmentation substantielle de la mortalité durant l'hospitalisation (de 5 à 16%) et à six mois (de 15 à 31%) chez les patients âgés atteints d'ECA, ainsi qu'un doublement de la durée moyenne de séjour (83). D'autres études récentes ont démontré qu'un ECA survenant durant une hospitalisation était associé à un risque accru d'institutionnalisation subséquente (qui passe de 6 à 24%) et de la mortalité à trois mois chez la personne âgée (84) indépendamment de l'état de santé et du statut fonctionnel et social.

Chez le patient institutionnalisé et âgé (plus de 65 ans), souffrant de déficit cognitif préalable, un travail prospectif a finalement examiné la survie à long terme (trois ans) d'un groupe de 102 patients dont 53 ont été hospitalisés pendant la période et 49 n'ont pas eu d'hospitalisation (85). Chez les patients hospitalisés, la présence d'un ECA à un moment ou un autre ne prédit pas la survie de manière indépendante après ajustement aux facteurs confondants. Ces résultats sont toutefois à prendre avec prudence puisque le diagnostic d'ECA dépend des cliniciens des différents hôpitaux dans lesquels se passe l'étude, impliquant donc très probablement un sous diagnostic important.

4.1.2.2 Chez le patient en services de chirurgie

Chez le patient avec fracture de hanche, un groupe a publié deux articles sur le pronostic de l'ECA (86;87) qui se basent également sur les données recueillies dans le cadre d'un essai randomisé discuté plus bas (88). Les caractéristiques méthodologiques de cette étude sont comparables à celle de Cole et Primeau sur le patient âgé : étude prospective, utilisation d'instrument standardisés pour évaluer la sévérité et le type d'ECA et le diagnostiquer ainsi que pour la prise en compte des facteurs confondants, groupe de 126 patients dont 52 atteints d'ECA et les autres comme contrôles. Tine différence notable est le fait que les patients sont évalués une fois par jour pendant leur séjour à la recherche d'un ECA incident, alors qu'ils ne l'étaient qu'une fois par semaine dans l'autre étude. A noter également que les cas incidents ou prévalents ne sont pas examinés de manière séparée. Dans ces deux articles, il n'y a pas de différence significative dans la survie à 1 et 6 mois chez les patients avec ou sans ECA. Tine différence significative du point de vue des activités de la vie quotidienne et du paramètre « mort ou institutionnalisation » existe à 1 mois mais pas à six mois (86). Il existe cependant une association entre la sévérité de l'ECA et l'institutionnalisation à six mois (89). Finalement, les patients avec ECA hypoactif pur présentent un meilleur pronostic que ceux avec symptômes hyperactifs en terme de mort ou d'institutionnalisation à 1 mois, également après ajustement à la sévérité qui est significativement moins importante dans le type hypoactif.

Chez des patients admis pour une chirurgie élective non cardiaque, une étude prospective au design de qualité a suivi 500 patients (90). Outre les aspects économiques discutés plus bas, elle montre que la longueur du séjour est augmentée chez les patients souffrant d'ECA. Il faut souligner cependant que les différences importantes sont notées dans une analyse univariée et que le modèle de régression logistique qui tient compte de la co-morbidité ne montre pas de différence significative, ce que les auteurs expliquent par un probable manque de puissance de l'étude plutôt qu'une absence de causalité.

4.1 .2.3 Dans les services d'urgence

Tine étude publiée en 2003 (91) examine le pronostic des patients reçus dans des services d'urgence et renvoyés directement à domicile. Les patients déments ainsi que tous ceux qui ne présentent pas une

pathologie aiguë sont exclus de l'étude. Chaque patient inclus est vu moins de six heures après son arrivée dans le service d'urgence par des non professionnels à l'aide de la Confusion Assessment Method (CAM), un instrument d'aide au diagnostic de l'ECA (cf. chapitre trois de la deuxième partie), qui utilisent cet outil ainsi que l'anamnèse recueillie auprès des proches pour diagnostiquer l'ECA. Les patients sont ensuite suivis pendant 18 mois et leur survie examinée. Après ajustement à l'âge, au sexe, au niveau de fonctionnement, au statut cognitif, à la co-morbidité et au nombre de médicaments, les patients atteints d'ECA ont, dans cette étude, une plus haute mortalité à 6 mois (HR 7.24, IC 1.62-32.35). Cette différence est non significative à 18 mois. Si on sépare le groupe de patients dont l'ECA a été diagnostiqué par l'équipe du service d'urgence de celui où il ne l'a pas été, le groupe « non-dépistés » montre une plus haute mortalité que les patients ne souffrant pas d'ECA, ce qui implique que la détection a un impact probable sur le pronostic. Les auteurs plaident d'ailleurs dans leur conclusion pour que soient instaurés des dépistages systématiques dans les services d'urgence.

4.1 .2.4 Dans les services de soins palliatifs

Tin travail publié en 2000 (92) a étudié le pronostic chez des patients en phase terminale d'un cancer et admis dans une unité de soins palliatifs, 20% des patients ont un diagnostic d'ECA à leur admission. Par la suite, 38% des patients développeront un ECA durant le séjour. Les auteurs de cette étude notent qu'une amélioration significative est observée chez 50% des patients souffrant d'ECA.

4.1 .2.5 Aux soins intensifs

Tin travail général sur l'ECA aux SI (93) a étudié 238 patients admis consécutivement à partir d'un service d'urgence, dont 38 (16%) développent un ECA durant leur séjour. En terme de pronostic, ce travail montre une durée de séjour plus longue sans augmentation toutefois de la mortalité. Les faits qu'aucun instrument standardisé n'est utilisé pour le diagnostic de l'ECA et que la sévérité de la maladie sous-jacente n'est pas prise en compte comme facteur confondant limitent cependant les résultats de cette étude. Dans un autre travail, portant sur un moins grand nombre de patients mais prenant en compte les facteurs confondant, l'ECA se montre également fortement prédictif de la durée de séjour (94). La question de savoir si l'ECA est un marqueur simple de mauvais pronostic ou s'il fait partie des facteurs causaux à l'origine de l'ECA est, là aussi, débattue (61) .

4.1.3 Dépistage et diagnostic

Il n'existe pas de revue systématique récente sur le dépistage et le diagnostic de l'ECA. Nous avons donc choisi ici de présenter de manière non exhaustive les éléments importants de la littérature. Le dépistage et le diagnostic de l'ECA ne sont pas optimaux. Dans deux études s'intéressant au diagnostic de l'ECA en salle d'urgence, Elie (56) et Hustey (95) évaluent respectivement à 65 et 88% la proportion de patients dont le diagnostic d'ECA était omis ou incorrect, le taux d'ECA diagnostiqué étant de 57% dans un autre travail récent (91). Tine étude locale retrouve des chiffres similaires (11). Chez la personne âgée hospitalisée, ce pourcentage s'élève à 95% selon une étude rétrospective (96). La fréquence de faux diagnostics est également importante, comme le montre un autre travail (97) qui évalue à 42% la proportion de malades diagnostiqués comme dépressifs et souffrant en fait d'ECA. Ce sous-dépistage est source d'un sous-traitement, constaté entre autres par Hustey (95). Pour ce dernier, seuls 20% des patients souffrant d'ECA bénéficient d'une prise en charge spécifique.

Tine étude récente s'est intéressée aux facteurs de risque de non dépistage de l'ECA par le corps infirmier (98). Il s'agit d'une étude de cohorte prospective sur 797 patients. Il en ressort que la forme hypoactive de l'ECA, l'âge de plus de 80 ans, les troubles de la vision et la démence sont des facteurs de risque pour le sous dépistage de l'ECA. Tine fois diagnostiqué, l'ECA n'est en outre pas signalé dans les lettres de sortie dans 45% des cas s'il s'agit d'un résumé structuré et dans 84% des cas si le résumé n'est pas structuré (99).

4.2 ASPECTS ECONOMIQUES

Chez des patients admis pour une chirurgie élective non cardiaque, une étude prospective au design de qualité a suivi 500 patients (90). Dans cette étude, les coûts directs (dépendant directement du patient et de sa pathologie) et indirects (qui ne dépendent pas du patient, les infrastructures par exemple) sont augmentés. Les coûts infirmiers, médicamenteux et techniques sont aussi augmentés tout comme les coûts de consultation (par consultants spécialisés) sont augmentés. Il faut noter cependant que les différences importantes sont notées dans une analyse univariée et que le modèle de régression logistique qui tient compte de la co-morbidité ne montre pas de différence significative, ce que les auteurs expliquent par un probable manque de puissance de l'étude plutôt qu'une absence de causalité.

Tin autre article, du groupe de Inouye (100), a montré que les intervention préventives, largement discutées dans le chapitre « Prévention » de la deuxième partie du document, présentent un rapport coûtefficacité favorable pour les patients présentant un degré de risque intermédiaire mais pas pour ceux à haut risque d'ECA (60).

4.3 ECA ET DEMENCE

Historiquement, l'ECA et la démence ont été considérés comme deux entités différentes dans la littérature. La question de savoir si ces deux pathologies ne représentent pas des étapes différentes du spectre des troubles cognitifs est toutefois toujours débattue sur le plan clinique (101;102) et physiopathologique (103;104). La notion de démence réversible qui recouvre partiellement celle d'ECA est un des témoins de ce débat (102).

Il existe de fait un lien intime entre ECA et démence. La prévalence d'un ECA chez les patients atteints de démence varie de 22 à 89% selon une revue systématique récente (31). Dans cette revue, neuf études sur dix constatent une prévalence supérieure à 50% d'ECA surajouté à la démence. Chez les personnes âgées, la présence de troubles cognitifs préexistants multiplie ainsi par un facteur 3 à 9 le risque de développer un ECA lors d'une hospitalisation. Inversement, d'autres travaux montrent qu'un quart à une moitié des patients ayant souffert d'un ECA souffrent dans les 12 à 24 mois qui suivent l'épisode initial d'un syndrome démentiel (82;105-108). Chez la personne très âgée (plus de 85 ans), une étude prospective récente (109) a suivi 200 patients non déments pendant trois ans. La présence d'épisodes d'ECA au cours de cette période était clairement associée à un nouveau diagnostic de démence.

Chez la personne de plus de 65 ans, une étude (107) a suivi pendant deux ans à raison d'un entretien annuel par une infirmière en gériatrie, un des investigateurs (gériatre) et un neuropsychologue, des patients (n=51) admis en urgence pour un ECA et ne présentant pas, au moment de l'admission, de diagnostic connu de démence ni de pathologie sous-jacente importante. Au moment de l'admission, 27% des patients sont diagnostiqués comme déments, ce qui fait conclure aux auteurs que l'ECA est souvent la première manifestation d'une démence sous-jacente ou à venir. Tin épisode d'ECA pourrait donc signer l'apparition prochaine d'une démence.

Au niveau du pronostic, la majorité des études ont reconnu un facteur aggravant de l'ECA surajouté à la démence, même si certaines études récentes n'allaient pas dans ce sens (77). La démence constitue par ailleurs un facteur de risque de sous dépistage de l'ECA (98). Tine étude récente (110) s'est finalement également intéressée aux patterns de symptômes chez les patients atteints d'ECA avec ou sans démence. Les patients ECA et déments souffrent plus d'agitation psychomotrice au moment du diagnostic et de pensée désorganisée et de désorientation par la suite.

4.4 PHENOMENOLOGIE


4.4.1 Cours de l'ECA

Tin certain nombre d'études se sont intéressées au cours de l'ECA (72;87;111-113). Ne présentant que peu d'intérêt dans la prise en charge de l'ECA et la formulation de recommandations, on a renoncé à les détailler ici. Il nous a paru utile cependant de fournir un résumé d'un article riche paru en 2000 dans Arch int med (72) et traitant de l'ECA en fin de vie. Ce travail étudie la réversibilité de l'ECA en fonction des facteurs précipitants ou causaux de l'ECA. Cent-quatre des 113 patients éligibles sont inclus dans l'étude à leur entrée dans un service de soins palliatifs et suivis prospectivement jusqu'à leur mort ou leur sortie. Les patients atteints d'ECA (diagnostiqué par des entretiens semi-structurés avec critères DSM-IV) sont suivis avec des évaluations régulières par le MDAS (Memorial Delirium Assessment Scale, un outil de cotation de la sévérité de l'ECA mentionné au chapitre trois de la deuxième partie). Pour identifier les causes, les dossiers des patients sont revus indépendamment par deux des auteurs et les trois critères de causalité de Francis (58) (détaillés dans le chapitre 2 de la troisième partie) sont pris en compte. Le but est également d'identifier quels facteurs sont en relation avec la réversibilité ou la non réversibilité de l'ECA.

Dans cette étude, 42% des patients présentent un ECA à l'admission. Pour cinquante pour-cent d'entre eux, l'ECA se résoud pendant le séjour. Parmi les patients sans ECA à l'admission, 45% en développeront un durant le séjour, dont ils guériront dans 67% des cas. Globalement, les patients ayant présenté un ECA à l'admission et/ou au cours du séjour présentent un taux de survie plus bas et sortiront du service avant leur décès dans seulement 32% des cas, contre 88% chez les patients n'ayant pas souffert d'ECA. Parmi les patients décédant dans le service, 88% présentent un ECA terminal.

La patients avec un ECA réversible ont une durée médiane de séjour plus courte (3.5 jours) que ceux chez qui l'ECA ne se résoud pas (6 jours). Par ailleurs, la réversibilité diminue significativement avec le nombre d'épisodes d'ECA. Tine fois les facteurs confondants pris en compte, seule la médication psychoactive est identifiée comme associée à la réversibilité d'un épisode (HR 6.65 CI 1.49-29.62). A noter cependant que les troubles cognitifs, évalués par le MMSE, ne sont pas pris en compte dans les facteurs confondants. Les infections respiratoires apparaissent elles comme associées à la non réversibilité 0.23 (CI 0.08-0.64) tout comme l'hypoxie encéphalopathique (0.32 CI 0.15-0.70) (moins de 90% d'oxymétrie à l'air ambiant).

4.4.2 Symptômes

Tin récent travail (114) étudie de manière rétrospective les symptômes hallucinatoires et délirants chez 227 patients atteints d'ECA (diagnostic par DSM IV) et référés à un service de psychiatrie de liaison. La prévalence des symptômes psychotiques est de 42.7% avec 27% d'hallucinations visuelles, 12.4 auditives, 2.7% tactiles et 25.6% de délire. La présence d'hallucinations visuelles est associée à un plus grand nombre de diagnostics somatiques et à des étiologies multiples de l'ECA

4.4.3 Sous-types d'ECA

Historiquement, des types d'ECA hypoactif et hyperactif ont été décrits dès la fin du 1 9ème siècle par Chaslin en France. Ils ont été mieux documentés dans les années 1980, entre autres par Lipowsky puis Liptzin et Levkoff (115-119), et sont reconnus dans les RPC de l'APA (22). Ce n'est que plus récemment toutefois qu'une étude comprenant une analyse statistique de leur phénoménologie est venue offrir une évidence quantitative de leur existence (5).

Le type hyperactif, souvent associé à de l'agitation, voire de l'agressivité, et des hallucinations est plus souvent diagnostiqué. Outre que les patients agités ne passent généralement pas inaperçus, cela s'explique par le fait qu'il existe une croyance attribuant une hyperactivité à tous les ECA (120). De fait, les patients souffrant du type hypoactif se montrent hypoalertes, léthargiques, ralentis sur le plan psychomoteur et répondent peu aux questions.

Comme le montre le tableau 6, la fréquence des différents types varie de manière notable entre les études.

Ces variations s'expliquent par les différences entre les populations étudiées mais aussi et surtout les

Tableau 6 : Fréquence des différents sous-types d'ECA

Auteurs et dates

Meagher, 1998 (125)6)

Marcantonio, 2002

(89)0)

Kelly, 2001 (123)4)

Liptzin 1992 (119)0)

Camus, 2000 (6)

O'Keeffe1999 (122)3)

Olofsson1996 (121)2)

Types de patients Age moyen

Patients

référés à un

service de

psychiatrie de
liaison

60 +/- 20

Plus de 65 ans Médecine interne

Services de
gériatrie

84 +/- 6

Patients opérés pour fracture de hanche

79 +/- 8

Réhabilitation 89 (77-106)

Patients cancéreux

Gériatrie 83

Nombre de

Patients

46

48

61

94

?

183

125

Pourcentage d'ECA de type

hypoactifs

Pourcentage Pourcentage

d'ECA d'ECA de type

mixte hyperactif

Pourcentage d'ECA sans troubles psychomoteurs

24%

46%

30%

 

46%

27%

27%

 

71%

 

29%

 

55.7%

41%

3.3%

 

29%

43%

21%

7%

19%

52%

15%

14%

?

?

71%

?

 

différences de critères utilisés pour définir les sous-types. La majorité des études qui se sont intéressées au pronostic des différents sous-types d'ECA tendent à montrer que le type hypoactif a un meilleur pronostic que les types mixte et hyperactif. Ainsi, Olofsson, Liptzin et O'Keeffe ont tous trois montré des durées de séjour augmentées dans le type hypoactif et un pronostic globalement plus sombre (1 19;121;122) tandis que Kelly a constaté une plus longue durée des ECA de type hypoactif (123). Les résultats sur cette question ne sont toutefois pas homogènes puisque Camus (6) n'a lui trouvé aucune différence entre les sous-types en terme d'évolution clinique globale de l'ECA et que, chez des patients opérés de la hanche, Marcantonio constate une tendance à une durée de séjour plus courte chez les patients hypoactifs et une différence significative dans la mortalité ou l'institutionnalisation à 1 mois, en faveur des hypoactifs (89). Du point de vue thérapeutique, il faut noter que l'ECA de type hypoactif a été identifié comme facteur prédictif d'une mauvaise réponse à l'olanzapine (124).

4.4.4 ECA sub-syndromique

L'ECA sub-syndromique (Subsyndromal Delirium, SSD) est une affection définie par la présence d'un ou plus de symptômes d'ECA sans que le diagnostic DSM ne puisse être posé. Chez la personne âgée (plus de 65 ans), une large étude prospective détaillée plus haut (§ 4.1.3.3) a montré récemment qu'il prédisait de

manière indépendante la longueur du séjour, la mortalité, la présence de troubles cognitifs et le niveau de fonctionnement (79). A noter que, dans cette étude, la différence avec la population ne souffrant pas de SSD est significative pour le SSD prévalent (présent à l'admission) mais pas pour le SSD incident.

Le concept de SSD a été repris par différents auteurs, dont Marcantonio qui a montré que cet état était associé à un mauvais pronostic chez des patients avec fracture de hanche (89). En l'absence de preuve que la prise en compte de cette entité dans le traitement de l'ECA ait une quelconque influence sur le pronostic, nous avons toutefois choisi de ne pas détailler ces travaux ici.

4.4.5 Rythme circadien et mélatonine

La mélatonine est une hormone impliquée dans la régulation du rythme veille sommeil. Chez les patients atteints d'ECA, une étude a montré que son niveau pouvait être notablement augmenté ou diminué par rapport à des patients sans ECA (126;127). Chez le patient hospitalisé ou en post-opératoire, particulièrement si l'état mental est altéré, diverses études montrent par ailleurs un abaissement du taux de mélatonine (128-130). Tine étude s'est en outre intéressée à la distribution de l'analgésie opioïde en réserve chez les personnes atteintes d'ECA (131). Elle a montré que les patients atteints d'ECA avaient tendance à utiliser les doses de réserve plutôt le soir et la nuit alors que les patients sans ECA les utilisaient en majorité le matin. Les auteurs concluent que ce changement chez les patients souffrant d'ECA est peutêtre dû à une inversion du rythme circadien normal.

4.5 PHYSIOPATHOLOGIE

Tine littérature abondante s'est intéressée à la physiopathologie de l'ECA depuis des décennies (132;133). La détailler n'est pas notre propos et nous nous contenterons de résumer l'état des connaissances en nous inspirant largement du chapitre d'un livre paru récemment et bien documenté (132).

4.5.1 Aires cérébrales

De nombreuses études de cas ont rapporté une association entre des lésions de certaines aires cérébrales sous-tendant la vigilance et l'attention et l'apparition d'un ECA (132). Les régions impliquées sont multiples et comprennent entre autres le cortex préfrontal, le thalamus antérieur ainsi que le cortex pariétal non-dominant (134). Plusieurs études montrent par ailleurs que les régions droites du cortex seraient plus touchées dans l'ECA.

4.5.2 Réponse de stress

L'ECA est le plus souvent associé à des maladies somatiques graves ou à des opérations, qui constituent des stress importants pour l'organisme. La réponse physiologique au stress et les changements métaboliques qui l'accompagnent sont des éléments importants dans la physiopathologie de l'ECA.

La réponse au stress se caractérise par une activation du système adrénergique et de l'axe hypothalamohypophyso-adrénocortical, une hypersécrétion de prolactine et d'hormone de croissance et une réduction de l'activité de l'axe thyroïdien (135). Les niveaux de catécholamines et de cortisol sont ainsi augmentés. Dans les situations de stress aiguës, cette réaction est considérée comme bénéfique. Elle permet de concentrer la consommation d'énergie sur les systèmes importants (principalement SNC et coeur), de retarder l'anabolisme et d'activer la réponse immunitaire. Dans les situations chroniques par contre, la fonction neuro-endocrine est perturbée, la sécrétion des hormones de l'hypophyse antérieure se réduisant alors que le cortisol reste à des niveaux élevés. Le stress est également associé à une production

importante de cytokines (136) (entre autres IL-1, IL-2, IL-6, et TNF-á), elles-mêmes causes d'une stimulation de l'axe surrénalien et augmentant les taux de cortisol. Via l'activation adrénergique et hypohyso-surrénalienne et la production de cytokines, cette réponse de stress exerce une influence sur l'activité des systèmes de neurotransmission impliqués dans l'ECA et pourrait expliquer partiellement son origine.

4.5.3 Voie finale commune dans l'ECA

Tin état de déficience cholinergique et d'excès dopaminergique absolus ou relatifs l'un à l'autre constitue la théorie dominante dans le domaine de la neurotransmission pathologique de l'ECA (134;137;138). Ce déséquilibre représenterait une composante commune à tous les états confusionnels, les mécanismes pouvant y aboutir étant variables.

Plusieurs constatations vont ainsi dans le sens d'une implication de la diminution de l'Ach dans la physiopathologie de l'ECA (132). D'abord, un certain nombre d'études ont montré une diminution dans la neurotransmission corticale cholinergique avec l'âge, qui est un facteur prédisposant clairement identifié de l'ECA (139). Les individus âgés en bonne santé sont plus sensibles que les jeunes aux effets sur la cognition des médicaments anti-cholinergiques et développent plus de complications cérébrales sur ces médicaments (140). Par ailleurs, les médicaments anti-cholinergiques semblent favoriser l'ECA et aggraver sa sévérité (141-146) et de nombreuses études de cas ainsi qu'une étude rétrospective ont rapporté une amélioration importante d'ECA induit par un médicament anti-cholinergique et traité par un inhibiteur de l'acétylcholinestérase (147). Finalement, l'activité anticholinergique sérique est corrélée à la sévérité de l'ECA (142;143) et l'administration expérimentale de substance anticholinergique à des animaux de laboratoire et à des humains induit un ECA avec perturbation du tracé EEG.

La dopamine, qui jouerait d'ailleurs un rôle dans la régulation de l'acétylcholine, a également été passablement étudiée et semble être impliquée dans la physiopathologie de l'ECA (132). Des études de cas rapportent des ECA induits par des agonistes dopaminergiques. Inversement, des antagonistes ont été utilisés pour le traitement de l'ECA. Tine étude rétrospective constate en outre que la prescription de dopamine est un facteur de risque pour la prescription d'antipsychotiques, ce qui suggère la possibilité que la dopamine soit un facteur de risque pour l'ECA (148). L'électroconvulsivothérapie (ECT) provoque elle une augmentation de la dopamine, ce qui pourrait expliquer certains ECA post-ECT. Finalement, le processus de vieillissement comprend une diminution des récepteurs dopaminergiques dans différentes zones cérébrales.

La balance entre l'acétylcholine (Ach) et la dopamine est également modulée par divers éléments (132) ; d'autres neurotransmetteurs comme la sérotonine, le GABA, les opioïdes endogènes et le glutamate ont une influence en agissant par action directe ou rétroaction sur la dopamine et l'Ach; la quantité d'acides aminés disponibles, diminuée par exemple en cas de maladie sévère, affecte la neurotransmission ; le processus de vieillissement est également caractérisé par une moins bonne régulation de cette balance. Tous ces éléments peuvent être mis en lien avec le fait que l'âge avancé est reconnu comme un facteur de risque pour l'ECA.

Tin faisceau d'études concordantes permet donc de supposer raisonnablement que le déséquilibre entre les taux d'acétylcholine et de dopamine est au centre du processus physiopathologique induisant les ECA.

4.5.4 Relation entre données physiopathologiques et traitement

De nombreuses études de cas rapportent certains succès thérapeutiques allant dans le sens des hypothèses physiopathologiques évoquées. Malgré l'absence d'essais contrôlés randomisés, elles suggèrent une utilité des antagonistes dopaminergiques ainsi que des agonistes cholinergiques pour le traitement de l'ECA. En raison de leur très faible qualité méthodologique, elles ne sont pour la plupart pas détaillées dans notre travail.

DEUXIEME PARTIE : FACTEURS DE

RISQUE, PREVENTION, DEPISTAGE ET

DIAGNOSTIC

1 FACTEURS DE RISQUE

1.1 INTRODUCTION

Tine connaissance des facteurs de risque de l'Etat Confusionnel Aigu est importante pour notre travail : en effet, tant les aspects préventifs que de dépistage et de diagnostic sont sous-tendus par la notion de risque individuel pour l'ECA. Par risque individuel, on entend la conjonction des différents facteurs de risque présents ou absents qui résultent en une probabilité plus ou moins élevée de développer un ECA.

La littérature récente sur les facteurs de risque pour l'ECA les sépare généralement en facteurs prédisposants (qui existent au moment de l'admission à l'hôpital) et précipitants (qui surviennent au cours de l'hospitalisation) (105;149;150). De nombreuses études s'intéressent également aux facteurs intraopératoires qui pourraient influencer la survenue de l'ECA (151-163), comme le type et la durée de l'intervention ou l'anesthésie, les chutes de pression, la quantité de sang transfusée, etc, facteurs qui ne sont autres qu'une sous-classe des facteurs précipitants.

Nous avons choisi par ailleurs d'intégrer à ce chapitre les recommandations issues de la littérature sur les causes de l'ECA, quand bien même cette littérature est, elle, traîtée dans la troisième partie du document. Bien que des différences méthodologiques existent entre les études qui ont cherché à identifier les facteurs de risque pour l'ECA (où l'on a tenté de mettre en évidence une association statistique indépendante entre la présence d'un facteur et l'apparition d'un ECA) et celles qui ont cherché à identifier les causes de l'ECA (où des critères de causalité pré-déterminés, comme l'association temporelle, la relation dose-effet et d'autres devaient être respectés pour qu'il soit admis que le facteur étudié était une cause de l'ECA), de nombreux facteurs se trouvent en effet identifiés par les deux méthodes. Pour la clarté du document, nous avons donc choisi de contourner cette différence sémantique et de réunir les recommandations relatives aux facteurs précipitants et celles relatives aux causes de l'ECA.

Il faut noter par ailleurs que les définitions des différents facteurs de risque que nous donnons sont relativement floues en raison de la diversité des critères employés dans les études prises en compte. Selon les articles, la notion de dépression recouvre ainsi des définitions aussi diverses que celle d'un résultat positif au questionnaire Hamilton, du diagnostic DSM IV ou de l'antécédent de dépression mentionné par le patient. Il est clair que cela limite la validité de la comparaison faite entre les diverses études.

La plupart des études portent sur les services de chirurgie et de médecine. Aux soins intensifs, plusieurs études récentes (164-168) se sont intéres sées aux facteurs de risque pour l'ECA. Elles n'ont pas été inclues dans la revue systématique en raison, entre autres, de l'âge des patients qui ne correspondait pas aux critères d'inclusion (âge de plus de 65 ans) mais sont mentionnées dans le paragraphe « Autres études importantes».

1.2 RPC

Les RPC développées par la British Society of Geriatrics (20) mentionnent les facteurs de risque suivants pour l'ECA.

· L'âge (169)

· La sévérité de la maladie (105)

· La démence (105)

· La fragilité physique (170)

· La présence d'une infection ou de déshydratation au moment de l'admission (105;1 69)

· Les troubles visuels (105)

· La polymédication (58;108;1 70)

· L'abus d'alcool (171)

Ces facteurs de risque ne sont pas associés individuellement à un niveau de preuve mais les auteurs recommandent que les patients ainsi identifiés comme à risque soient inclus dans des programme de prévention (60;172-174) (grade I).

1 .3 REVUES SYSTÉMATIQUES

Il existe une seule revue systématique étudiant spécifiquement les facteurs de risque pour l'ECA (28). Elle prend en compte toutes les études sur les facteurs de risque de design cohorte prospective, identifiant au moins un facteur de risque, portant sur des patients de plus de 50 ans et utilisant une définition appropriée de l'ECA (Diagnostic selon les critères DSM ou par la Confusion Assessment Method (175)). Il s'agit d'un travail bien conduit, comportant une partie qualitative et une autre quantitative (méta-analyse). La recherche de littérature est complète, bien décrite et s'intéresse aussi à la littérature grise. Elle s'arrête en décembre 1995. Tine des limites de l'étude est celle de l'hétérogénéité de la définition opérationnelle de certains facteurs de risque.

Ce travail identifie la démence, l'âge avancé et la maladie sévère (définition venant de plusieurs études, dont on ne donne pas les critères opérationnels) comme facteurs de risque convaincants. La déshydratation, les troubles électrolytiques (Na et K), la dépendance à l'alcool (définition là aussi variable selon les études), les troubles sensoriels (auditifs et visuels) et la médication sont considérés comme des facteurs de risque probables. Les facteurs prédisposants, intra-opératoires et précipitants ne sont pas différenciés. Il existe peu de différences entre les services médicaux et chirurgicaux mais certaines variables (maladie sévère, électrolytes, troubles sensoriels) ont été peu étudiées en chirurgie.

Tine revue sur le rôle du médecin consultant dans le soin au patient avec fracture de hanche (39) apar ailleurs étudié les facteurs de risque de l'ECA. Elle comporte une recherche de littérature bien décrite, une revue indépendante de chaque article par deux auteurs et l'établissement de recommandations baséee sur des preuves cotées selon leur niveau. Les recommandations sont les suivantes :

· Les valeurs électrolytiques devraient être contrôlées régulièrement et maintenues dans les limites de la norme (niveau de preuve 3.2= preuve obtenue à partir d'études cas-témoin ou de cohorte d'un bon design, préférentiellement provenant de groupes de recherche différents)

· L'utilisation de sédatifs-hypnotiques et de médicaments aux propriétés anti-cholinergiques devrait être minimisée (niveau 3.2)

· La réafférentation et les interventions environnementales devraient être utilisées (niveau 3.1 =preuve obtenue à partir d'essais contrôlés mais non randomisés avec bon design.)

1.4 ETUDES

Depuis la publication de la revue de Elie et al (28), 27 travaux portant sur les facteurs de risque de l'ECA ont été publiés et identifiés par notre recherche de littérature. Ils se répartissent entre la chirurgie et la médecine. Tine synthèse qualitative entre la revue de Elie et al (28) et ces diverses études a été effectuée. Elle a pris en compte uniquement les travaux répondant aux critères d'inclusion de la revue systématique (91;150-155;158;160;163;176-181). Tin critère d'inclusion a par ailleurs été ajouté : les études prises en compte devaient comporter une analyse des facteurs de risque avec ajustement pour les facteurs confondants (analyse multivariable). Parmi les 27 travaux identifiés, 17 remplissaient ces différents critères.

Dans les travaux récents, les différentes variables étudiées sont séparées en facteurs prédisposants et précipitants. Malheureusement, cette distinction n'est pas faite dans la revue systématique mentionnée plus haut ; comme plusieurs facteurs de risque (en particulier la médication, la déshydratation, les troubles électrolytiques et la fièvre) ont été étudiés, selon les études, comme facteurs prédisposants mais aussi comme facteurs précipitants, les conclusions tirées sur ces facteurs doivent être considérées comme moins solides. Nous avons choisi de les regrouper dans un paragraphe séparé : < Facteurs prédisposants ou précipitants >>.

Le résumé de cette synthèse est présenté ci-dessous. Les résultats cités prennent donc en compte les 27 études incluses dans la revue systématique et les 17 travaux parus ultérieurement et identifiés par notre recherche de littérature. En tenant compte des limitations mentionnées plus haut, les facteurs de risque ont été séparés en prédisposants, prédisposants ou précipitants, intra-opératoire et aggravants.

1.4.1 Facteurs prédisposants

1.4.1.1 L'âge avancé

L'âge avancé a été identifié dans 14 des 21 études s'y intéressant comme facteur prédisposant. Certaines études ont étudié cette variable de manière discrète, en considérant alternativement l'âge avancé comme supérieur à 70 ans ou 80 ans et en comparant les populations de patients < âgés >> (par exemple plus de 70 ans) et < jeunes >> (par exemple moins de 70 ans). Aucune des deux limites (70 ou 80 ans) n'aboutit à une identification plus fréquente de la variable âge comme facteur prédisposant. D'autres études comparent l'âge des populations ayant développé un ECA avec celui de la population n'en ayant pas développé; l'âge est ainsi étudié comme variable continue.

1 .4.1 .2 Les troubles cognitifs et la démence

Les troubles cognitifs et la démence sont identifiés dans 20 études sur 23 comme facteur prédisposant. Le plus souvent, le critère utilisé est le MMSE au moment de l'admission, avec généralement une limite à 24. Tine méta-analyse de 12 études a été effectuée, où les troubles cognitifs étaient identifiés comme facteurs de risque avec un Odd Ratio (OR) combiné de 5.2. Dans les études plus récentes (91;152;153;155;158;176;178;181), les OR vont de 1.3 à 6.25.

1.4.1.3 La sévérité de la maladie

Cette variable est identifiée dans 12 études sur 20. Dans la revue systématique, la méta-analyse de quatre études (28) donne un OR combiné de 3.8. Dans les études récentes qui ont étudié cette variable (91;151;154;163;176;178-180), les critères utilisés sont très hétérogènes : index de co-morbidité (Charlson), score ASA (utilisé en anesthésie pour coter la gravité de l'état d'un patient), échelle APACHE (Acute Physiology, Age, And Chronic Health Evaluation), nombre de maladie, critères non indiqués par les auteurs.

Trois travaux (1 76;1 78;1 79;1 79) identifient cette variable comme un facteur prédisposant à l'ECA. Les trois utilisent un index de < morbidité globale >> du patient, qui prend en compte la maladie principale. Par contre, les quatre études ayant utilisé l'index de co-morbidité Charlson (151 ;1 54;1 76;1 78;1 80), qui, dans sa version classique, ne tient pas compte de la maladie principale, ne l'identifient pas comme un facteur prédisposant. Il paraît dès lors cohérent de considérer la morbidité globale du patient comme facteur de risque plutôt que les co-morbidités uniquement.

1.4.1.4 La Dépression

Elle a été étudiée dans 12 études, parmi lesquelles cinq l'identifient comme facteur de risque pour l'ECA. Dans la revue systématique (28), l'OR combiné est statistiquement significatif (1.9, IC 1.3-2.6). Dans les études récentes, si on supprime une étude (151) se basant sur des antécédents anamnestiques de dépression et que l'on garde les cinq études s'intéressant à un résultat pathologique sur un score de dépression (le plus souvent l'échelle de Hamilton) (1 52;1 53;1 60;1 78;1 81), la dépression est identifiée dans 60% des cas comme facteur de risque.

1.4.1.5 La consommation d'alcool à risque ou la dépendance

Elle est identifiée comme facteur de risque dans trois études sur cinq étudiées par la revue systématique. Tin OR combiné de 3.3 (1.9-5.5) est calculé. Dans les études récentes étudiées (151;154;176;180;181), par contre, une seule (176) sur cinq l'identifie. A noter que les critères sont très divers : CAGE (quatre questions permettant d'identifier les patients à risque de dépendance à l'alcool), plus de une unité d'alcool par jour, plus de deux unités par jour, sentiment du patient que l'alcool affecte sa santé.

1.4.1.6 Le sexe masculin

Le sexe masculin est identifié comme facteur de risque par la revue systématique, avec seulement une étude sur 9 l'identifiant mais un OR combiné significatif (1.9, IC 1.4-2.6). Dans les études récentes, il n'est identifié qu'une fois (153) dans les six études qui s'y intéressent (91;153;154;163;176;180).

1 .4.1 .7 Les troubles sensoriels visuels ou auditifs

Les troubles sensoriels sont identifiés comme facteur de risque dans la revue systématique (28), avec des OR significatifs entre 1 et 2 et portant sur trois études. Dans les travaux récents (153;154;158;163;178;181), seules deux études identifient les troubles visuels (163;178) comme facteur prédisposant et une seule (178) identifie les troubles auditifs.

1 .4.1.8 Autres facteurs

Beaucoup d'autres facteurs sont de possibles facteurs prédisposants: fièvre, antécédent d'AVC, et anomalies structurales à l'imagerie cérébrale. Ils ont été étudiés dans relativement peu d'études qui ont montré des résultats divergents. D'une manière générale, il faut noter cependant que la plupart des ouvrages de référence et bon nombre d'articles et de revues mentionnent ces variables comme des facteurs de risque. L'ElectroConvulsivoThérapie (ECT) a été incriminée également dans un certain nombre d'études (182-185), tout comme les traitements antidépresseurs (186), avec des résultats divergents. Selon une revue systématique de 1997 (187), il n'y a pas de preuve que l'ECT ou les traitements antidépresseurs causent des lésions cérébrales, mais ces facteurs peuvent augmenter le risque d'ECA comme complication du traitement de la dépression.

1.4.2 Facteurs prédisposants ou précipitants

Comme mentionné plus haut, certains facteurs ont été étudiés comme facteur prédisposant et comme facteurs précipitants avec des définitions variables selon les études. Dans la revue systématique, la définition de la variable étudiée n'est pas donnée pour chaque étude, ce qui rend impossible la distinction entre facteurs prédisposants et précipitants. Dans ce paragraphe, nous exposons donc dans un premiers temps les résultats de la revue systématique puis ceux des études récentes où le caractère précipitant ou prédisposants de la variable étudiée est précisé.

1 .4.2.1 Médication

Dans la revue systématique (28), six études sur treize ont identifié la médication comme facteur de risque. L'hétérogénéité des variables considérées n'a permis de faire une méta-analyse que sur deux études s'intéressant à la prescription de narcotiques. Dans cette analyse, l'Odd Ratio combiné est de 1.5 avec un intervalle de confiance entre 0.9 et 2.3, ne montrant ainsi pas de résultat significatif.

Dans les études plus récentes, trois traitent de la médication avant l'admission (donc comme facteur prédisposant) (1 53;1 54;1 76). Là aussi, la grande hétérogénéité des variables étudiées empêche une comparaison valable. Trois études s'intéressent à la consommation de psychotropes avant l'admission mais

une seule l'identifie comme facteur de risque (176). Cette dernière considère spécifiquement l'utilisation de narcotiques analgésiques juste avant l'admission et obtient un OR de 2.7. La médication en tant que facteur précipitant, donc en considérant les médicament ajoutés lors de l'hospitalisation, a été étudiée dans cinq études récentes (91;150;151;158;178). Là aussi, les variables sont très hétérogènes. Si les classes de médicaments prises individuellement (benzodiazépines, antiépileptiques, antiémétiques,...) ne sont jamais associées à une augmentation du risque, le nombre de médicaments ou le nombre de médicaments psychotropes, sous une forme discrète ou continue, est identifié trois fois (1 50;1 58;1 78), avec des OR allant de 1.2 à 6.5.

1 .4.2.2 Les troubles électrolytiques (Na et K)

Dans la revue systématique (28), les troubles électrolytiques ont été étudiés dans cinq études. Quatre des cinq études identifient ce facteur comme à risque. Tin OR combiné de 2.2 (1.3-4.0) est calculé pour les anormalités du sodium. Dans les études plus récentes (154;155;176;178;180;181), deux (154;180) identifient le Na comme facteur prédisposant et aucune n'identifie le potassium. A noter que ces études récentes concernent uniquement des services de chirurgie et que les examens de laboratoire sont faits après l'admission mais avant l'opération. Il ne s'agit donc pas strictement d'un facteur prédisposant mais plutôt d'une variable pré-opératoire.

1.4.2.3 La déshydratation

La déshydratation est une variable difficile à évaluer. Elle est souvent estimée à l'aide de l'index urée/créatinine. Dans la revue systématique (28), elle est prise en compte dans la même catégorie que l'hypotension artérielle ; quatre travaux sur six identifient l'index urée/créatinine comme un facteur de risque d'ECA. La diversité des définitions selon les études ne permet pas d'analyse quantitative sur ce point. Comme pour les troubles électrolytiques, on ne sait pas à quel moment de l'hospitalisation ce facteur est mesuré. Dans les études plus récentes, trois papiers (1 55;1 58;1 80) s'intéressent à cette variable en pré-opératoire et un autre (178) pendant l'hospitalisation dans un service de médecine. Aucune de ces quatre études n'identifie cet index comme un facteur de risque pour l'ECA. Même si elle est souvent citée comme facteur précipitant dans les ouvrages de référence et les articles de revue, la déshydratation a donc été peu étudiée en tant que tel.

1.4.3 Facteurs précipitants

1.4.3.1 Les événements iatrogènes et les procédures médicales

Ils ont été étudiés dans deux études prises en compte par la revue systématique (28). Tine des études (178) considère par ces événements tous types d'examens administrés au patient ou de procédure de soin (prise de sang, pose de voie, sonde urinaire,...). L'autre (150) ne considère que les « événements iatrogènes » (surcharge en volume, saignement prolongé, infections nosocomiales, réactions transfusionnelles,...). Les deux trouvent une relation significative entre le nombre d'événements (variable continue dans un cas, présence ou absence d'événement iatrogène dans l'autre), avec des OR significatifs de 3 et 1.9 respectivement.

1 .4.3.2 Autres facteurs

Tin certain nombre d'autres facteurs précipitants ont été étudiés (contention physique, sonde urinaire, malnutrition, divers événements iatrogènes examinés individuellement, douleurs post-opératoires, paramètres de laboratoire post-opératoires). Plusieurs de ces facteurs ont été identifiés par une seule étude ; il s'agit de la quantité de perfusions et transfusions post-opératoire (152), des douleurs postopératoire (RR 1.2) (177), de l'utilisation d'une sonde urinaire (150), de la malnutrition (150) et de la contention physique (RR 4.5 (2.7-7.9)) (150). Cette dernière variable a été étudiée dans une étude de bonne qualité, parue dans JAMA, où l'ECA était évalué quotidiennement dans la cohorte de patients. Pour être identifiée comme facteur précipitant, l'une ou l'autre variable devait avoir été présente au moins 24 heures avant le diagnostic d'ECA. Dans leurs commentaires, les auteurs expliquent que la contention physique a été le plus souvent employée pour empêcher les patients de tomber du lit (barrières au lit) et pas dans un but coercitif. Leur hypothèse est que ces barrières favorisaient l'immobilisation et précipitaient ainsi l'ECA. Les valeurs basses d'hémoglobine et d'hématocrite post-opératoire ont finalement été étudiées dans deux études (1 54;1 60), une seule (160) les a identifiées comme facteur précipitant.

1.4.4 Facteurs intra-opératoires

Les facteurs intra-opératoires ont surtout été étudiés dans des travaux récents, ce qui limite le nombre d'études à disposition pour faire des comparaisons. Différents facteurs ont été analysés (type d'anesthésie, quantité de sang transfusée, pertes de sang intra-opératoire, hypotension intra-opératoire, tachycardie ou bradycardie intra-opératoire). Aucune de ces variables n'a été identifiée plus d'une fois comme facteur de risque intra-opératoire indépendant pour l'ECA. Les différentes variables identifiées par une étude ont été < infirmées >> par une ou plusieurs autres études. Tin essai clinique randomisé a par ailleurs été mené pour comparer l'anesthésie avec ou sans hypotension provoquée (188). Il n'existe pas de différence significative dans l'incidence de l'ECA entre les groupes contrôle et intervention.

1.4.5 Facteurs aggravants

En 2001, McCusker a étudié les facteurs environnementaux pouvant être responsables d'une aggravation de la sévérité de l'ECA chez la personne âgée hospitalisée (189). Il s'agit d'une étude de cohorte prospective qui suit 326 patients avec ECA et 118 patients sans ECA et qui cherche à identifier des variables responsables d'une aggravation de l'ECA. La cotation de la sévérité se fait au moyen du Delirium Index (190), instrument développé par la même équipe que celle qui présente le travail. Cet instrument n'a pas été testé dans sa validité par une autre équipe et est moins bien étudié que le MDAS ou le DRS (cf. paragraphe sur les instruments de mesure de la sévérité de l'ECA).

Le séjour aux soins intensifs plutôt qu'à l'étage, le nombre de changements de chambres, l'absence d'horloge ou de montre, l'absence de lunettes de lecture et la présence de la famille sont identifiés comme ayant un impact sur la sévérité de l'ECA dans cette étude. Selon les auteurs, la variable < Séjour en soins intensifs >> n'est probablement pas un facteur propre d'aggravation de l'ECA, le séjour aux SI étant associé à de multiples facteurs confondants (sévérité de la maladie, médication, absence de lumière, changements d'équipe, etc.) qui n'ont pas tous été pris en compte dans l'analyse multivariable. Par ailleurs, l'identification de la présence de la famille comme facteur aggravant, qui va à l'encontre des hypothèses des auteurs, est expliquée par le fait que les soignants sollicitent plus la famille au moment où le patient va moins bien.

1.5 ECHELLE DE PREDICTION DU RISQUE D'ETAT CONFUSIONNEL AIGU

Plusieurs échelles de prédiction du risque d'ECA ont été développées à partir de ces facteurs de risque. Tine étude (191) en examine quatre (105;108;171;192) basées sur des études prospectives identifiant des facteurs prédisposants, ceci dans un échantillon de 10 cas et 10 contrôles. L'échantillon est restreint mais le travail met quand même en évidence une capacité prédictive de trois des modèles étudiés (105;108;171). Dans la discussion, les auteurs proposent d'utiliser ces scores de prédiction pour cibler des interventions préventives sur les patients à risque.

1 .6 IDENTIFICATION DES FACTEURS DE RISQUE

Aucune étude s'intéressant directement à l'identification des facteurs de risque n'a pu être identifiée. En conclusion des articles sur les facteurs de risque, nombreux sont cependant les auteurs à plaider pour une identification systématique des facteurs de risque dans certaines populations à risque (par exemple identifier les troubles cognitifs chez les patients âgés).

1 .7 SYNTHESE DE LA LITTERATURE

Tin revue de bonne qualité, parue en 1998 (28) a étudié les facteurs de risque de l'ECA. Dix-sept études de cohorte prospectives de bonne qualité ont été publiées depuis lors. Sur la base de ces données, il est justifié de séparer les facteurs de risque en facteur prédisposants et précipitants. Les premiers rendent compte de la vulnérabilité intrinsèque du patient et les seconds agissent durant l'hospitalisation en facilitant le déclenchement de l'ECA. Les facteurs eux-mêmes sont détaillés dans les recommandations ciaprès. Il paraît adéquat d'identifier ces facteurs dans certains services et chez certains patients. Les résultats des différentes études sont souvent en contradiction les uns avec les autres, raison pour laquelle, excepté pour quelques facteurs de risque, les catégories de recommandations sont B ou C.

1.8 RECOMMANDATIONS

1.8.1 Quels sont les facteurs prédisposant à l'ECA ?

Les facteurs suivants doivent être considérés comme prédisposant à l'ECA.

Catégorie de recommandation=A

· L'âge avancé, dès 70 ans

· Les troubles cognitifs

· La sévérité de la pathologie sous-jacente mesurée par un index (Index de co-morbidité Charlson par exemple)

· L'abus d'alcool

Catégorie de recommandation=B

· La dépression chez la personne âgée de plus de 65 ans

· La médication

· Les troubles électrolytiques avant une opération (Potassium et Sodium en particulier)

· La déshydratation avant une opération, (Ratio Tirée/Créatinine),

· Les troubles sensoriels (visuels et auditifs)

· Les antécédents d'Accident Vasculaire Cérébral

Catégorie de recommandation=I

Les facteurs suivants pourraient être des facteurs prédisposant à l'ECA mais les experts considèrent cela comme incertain

· La fièvre avant une opération

· Le sexe masculin

1.8.2 Quels sont les facteurs précipitant l'ECA ?

Comme cela a été expliqué dans l'introduction à cette partie, les recommandations issues de la recherche sur les causes de l'ECA ont été intégrées à ce paragraphe. La parenthèse qui suit les différents items cidessous indique de quelle littérature est issue la recommandations : facteurs précipitant (FP) ou causes (C).

Les facteurs suivants doivent être considérés comme pouvant précipiter l'ECA.

Catégorie de recommandation=A

· Le sevrage de médicaments et/ou toxiques (FP et C)

· Les psychotropes durant l'hospitalisation (FP)

· Infections (C)

· Médicaments ou intoxication (C)

· Accident vasculaire cérébral (C)

· Troubles métaboliques et endocriniens (y compris troubles électrolytiques) (C)

Catégorie de recommandation=B

· La médication pendant l'hospitalisation (nombre de médicaments, nombre de psychotropes) (FP)

· La douleur (FP)

· L'utilisation de la contention physique (FP)

· Les médicaments à propriétés anti-cholinergiques durant l'hospitalisation (FP)

· Pathologie cardio-vasculaire ou respiratoire, hypoperfusion, hypoxie (C)

· Processus intra-crânien, pathologie SNC, affections neurologiques (y compris la température) (C)

· Causes environnementales et sensorielles (C)

Catégorie de recommandation=C

· La fièvre durant l'hospitalisation (FP)

· La déshydratation durant l'hospitalisation (FP)

· Les médicaments opioïdes durant l'hospitalisation (FP)

· Dysfonction d'organes (insuffisance rénale ou hépatique) (C)

· Affections gastro-intestinales et troubles de la balance liquidienne (C)

· Causes traumatiques (C)

Les grandes quantités de perfusion et transfusion post-opératoires sont susceptibles d'être un facteur précipitant pour l'ECA mais il existe à ce sujet un désaccord entre les experts.

Catégorie de recommandation=C

Des mesures thérapeutiques adéquates doivent être prises pour limiter le nombre de facteurs précipitants

· Les changements et les ajouts de médicaments doivent être effectués avec circonspection, en particulier en ce qui concerne les psychotropes, les médicaments à propriétés anti-cholinergiques et les opioïdes.

· Les perfusions et transfusions post-opératoires doivent être limitées au maximum.

· Le traitement de la douleur doit être optimisé.

· La contention physique ne devrait pas être utilisée (voir aussi paragraphe 7.2 de la troisième partie).

1.8.3 Quels sont les facteurs aggravant l'ECA ?

Les facteurs suivants doivent être considérés comme pouvant aggraver l'ECA. Catégorie de recommandation=B

· L'environnement et le contexte associés aux soins intensifs

· La contention physique

· Le grand nombre de changements de chambre

· L'absence d'horloge ou de montre

· L'absence de lunettes de lecture

1.8.4 Quels facteurs faut-il identifier pendant le séjour

Les facteurs suivants devraient être identifiés durant le séj our

Catégorie de recommandation=B

· Les troubles cognitifs (Démence)

· La fièvre

· La déshydratation

· Les douleurs

· Les troubles électrolytiques

1.8.5 Dans quels services devrait-on identifier ces facteurs ?

Dans les services suivants, il est recommandé d'identifier les facteurs de risque prédisposants et précipitants pour l'ECA.

Catégorie de recommandation=B

· Médecine interne

· Chirurgie générale

· Soins intensifs, centre des brûlés

· Soins palliatifs, oncologie

· Neurologie

Catégorie de recommandation=C

· Urgences de chirurgie

· Urgences de médecine

· Service ou établissement de réhabilitation

1.8.6 Chez quels patients devrait-on identifier ces facteurs ?

Dans ces services, l'identification des facteurs de risque devrait porter sur les patients présentant les caractéristiques suivantes.

Catégorie de recommandation=B:

· Les patients âgés de plus de 75 ans

· Les patients atteints de démence (avec troubles cognitifs)

· Les patients sévèrement malades selon un index (par exemple Charlson)

Catégorie de recommandation=C:

· Les patients âgés de plus de 70 ans

2 INTERVENTIONS PREVENTIVES DURANT L'HOSPITALISATION

2.1 RPC

Les seules RPC identifiées traitant de la prévention sont celles de la British Geriatrics Society (20). Ces recommandations sont les suivantes :

1. Chez les patients à risque élevé d'ECA, une attention précoce portée aux facteurs précipitants de l'ECA et l'adoption des mesures ci-dessous pourraient prévenir l'apparition d'ECA et, chez les patients qui le développent, améliorer son pronostic (60;1 72-174) (Grade, l, le détail des niveaux de preuves de ces RPC est donné au paragraphe 3.8.1.3 de la première partie). Les mesures proposées sont les suivantes :

· Luminosité correcte

· Réafférentation régulière et répétée, oralement et visuellement (horloges et calendriers visibles)

· Réassurance et explication au patient des procédures et traitements appliqués. Utilisation de phrases courtes

· Disponibilité des appareils auditifs et des lunettes

· Limitation des changements de chambre et de service. (grade III)

· Continuité des soins de la part de l'équipe soignante

· Evitement de la contention physique (193-195) (grade IIc)

· Soutien ou restauration d'un rythme veille-sommeil normal

· Approche et soins en évitant toute brusquerie

· Limitation des bruits inattendus et irritants (alarmes de perfusion par exemple)

· Attention portée aux problèmes de continence

· Soutien et explication à la famille, encouragement des visites au malade

2. Des tests cognitifs devraient être administrés à tous les patients âges admis à l'hôpital (niveau de recommandation llc). L'utilisation d'outils de dépistage comme le Abbreviated Mental Test score (196) ou le Mini Mental State Examination (197) devrait augmenter la reconnaissance de l'ECA présent à l'admission. (196;197).

Inouye a proposé des << recommandations << evidence-based >> pour la prévention de l'ECA>> (198). Cependant, elle note que chacune des recommandations n'a pas été vérifiée par des essais cliniques et qu'elles se basent donc en partie sur des avis d'experts. Le niveau de preuve des différentes recommandations n'est pas précisé. Les recommandations sont les suivantes :

1. Revoir régulièrement la liste des médicaments, en particulier les psychotropes

2. Réorienter le patient, également sur son programme et les buts du traitement et du séjour

3. Instruire les proches pour qu'ils réorientent également le patient

4. Impliquer le patient dans ses soins et les prises de décisions y relatives

5. S'assurer que le patient a, à sa disposition, ses lunettes et appareils auditifs

6. Encourager la mobilité, le << self-care >> et l'indépendance, éviter les cathéters urinaires et autres facteurs favorisant l'immobilité du patient

7. Ne pas utiliser les mesures de contention physique

8. Veiller à ce que les chambres soient équipées d'horloges et calendriers

9. Reproduire un environnement qui soit le plus familier possible au patient

10. Réduire au maximum le nombre de personnes différentes s'occupant du patient

11. Veiller à une nutrition et une hydratation adéquates

12. Fournir un environnement calme, permettant le sommeil. Utiliser éventuellement des massages, de la musique ou toute autre stratégie favorisant l'endormissement.

A noter que plusieurs de ces recommandations (2,3,5,8,11) rejoignent celles des RPC de l'APA (18) relatives aux aspects environnementaux du traitement de l'ECA.

Dans un livre paru en 2002 (199), O' Keeffe fait une liste des interventions potentielles pour limiter l'ECA. Il propose pour chaque intervention un niveau de recommandation, qui correspond aux niveaux employés dans notre travail.

A= Données substantielles, recommandation basée sur des essais randomisés contrôlés de bonne qualité.

B= Preuves d'un niveau moyen, recommandation basée sur des essais contrôlés non randomisés, des études de cohorte ou des études cas-témoin.

C= Opinions d'experts, expérience clinique, études descriptives, preuves indirectes. ? = Pas de preuve ou données non convergentes

Le chapitre ne détaille ni la méthodologie ni la recherche de littérature utilisées pour le développement de ces recommandations. Le texte du chapitre commente toutefois une partie de ces interventions en fournissant de nombreuses références. Le tableau listant ces recommandations a été traduit et reproduit cidessous:

Troubles cognitifs

Evaluation de routine de la fonction cognitive (B) Formation sur l'ECA, au niveau local (A) et national (C)

Mesures d'orientation : communications verbales fréquentes, horloges et calendriers à jour, objets familiers, réassurance et explications sur les actes médicaux, éviter les changements de service et de chambre, continuité des soins (A)

Activités cognitives stimulantes

Déshydratation et troubles électrolytiques

Reconnaissance précoce, dépistages biochimiques, Bilans liquidiens (C)

 

Soins : liquide accessible, encouragement de
l'hydratation (A)

 

Dotation adéquate en personnel, utilisation de
volontaires et de la famille (A)

 

Hypodermoclyse si la prise orale n'est pas adéquate

 

(B)

Surcharge sensorielle, manque de sommeil

Facilitation du sommeil : réduction du bruit, éviter les lumières constantes (A)

 

Promotion de l'hygiène du sommeil au moyen d'interventions non-pharmacologiques (A)

Polymédication

Formation du personnel (C)

Usage de psychotropes

Liaison avec la pharmacie : visites de la pharmacie, alerte pour médicaments inappropriés, utilisation de programmes informatiques (C)

 

« Start low and go slow » (C)

 

Utiliser si possible des médicaments avec faible action anticholinergique (B)

Malnutrition et déficits en vitamines

Contrôle quotidien du poids (C)

 

Evaluation diététique(C)

 

Evaluation de la déglutition (par ex si AVC) (C)

 

Assistance aux repas, dotation en personnel
adéquate, utilisation de la famille (C)

 

Support nutritionnel dans certains groupes
spécifiques (B)

 

Suppléments en vitamines dans certains groupes (C)

Abus d'alcool

Dépistage de l'abus d'alcool(C)

Benzodiazépines pour prévenir le sevrage (A) Suppléments en Thiamine (B)

Immobilisation

Eviter l'immobilisation, réduire les programmes de contention, protocole d'utilisation des cathéters,

formation concernant les dangers de
l'immobilisation au lit (A)

Protocole de mobilisation précoce (A)

Evaluation par physiothérapeute, ergothérapeute (C)

Troubles visuels et cognitifs

Dépistage (A)

Fourniture de lunettes et d'appareils auditifs (A) Lumière adéquate, utilisation de veilleuses (B)

Infections nosocomiales

Mesures pour le contrôle des infections, lavage des mains, protocoles pour l'administration des antibiotiques (C)

Eviter les cathéters et voies veineuses si possible(C)

Mesures péri-opératoires

Optimiser la santé somatique avant l'opération (B) Visites pré-opératoire de l'anesthésiste et du
praticien (B)

Analgésie adéquate(C)

Si possible, analgésie contrôlée par le patient (A) Prévention de l'hypotension et de l'hypoxémie
opératoires (B)

Suivi de l'hypoxémie post-opératoire ( ?)

Garder l'hématocrite au-dessus de 30% ( ?)

Reconnaissance inadéquate de l'ECA.

Eduquer les patients sur les risques (B)

Eduquer la famille (B)

Former le personnel (B)

Evaluation de routine de la fonction cognitive (B) Titilisation de tests de dépistage de l'ECA.

Soins hospitaliers inadéquats Problèmes liés au système

Formation sur l'ECA et les autres syndromes
gériatriques, au niveau local (B) et national (C)

Développement de stratégies et de RPC pour

changer les pratiques nuisibles : contention, polymédication, cathéters non nécessaires, stations au lit prolongée (C)

Promouvoir l'ECA comme indicateur de qualité dans l'hôpital.

2.2 REVUES SYSTEMATIQUES

2.2.1 Efficacité des interventions préventives

Il existe plusieurs revues systématiques de l'efficacité des interventions préventives de l'ECA en cours d'hospitalisation. Le groupe canadien de Cole et Primeau en a publié deux (27;29), qui sont spécifiques de la prévention de l'ECA. La plus récente reprend en grande majorité les mêmes études que la première et leurs conclusions sont similaires:

1. Les interventions préventives paraissent avoir une efficacité modérée dans les services de
chirurgie. Tine recherche complémentaire doit être menée à ce sujet

2. Pour les prochaines études, les interventions en chirurgie devraient être ciblées sur les personnes à risque élevé d'ECA au moment de l'admission (âge, démence, sévérité de la maladie, chirurgie et autres facteurs de risque majeurs.)

3. Il n'y a pas d'efficacité démontrée des interventions préventives dans les services de médecine

mais le nombre d'études étudiées est très faible (deux) et il s'agit uniquement du patient âgé.

4. En médecine, il paraît adéquat de cibler les patients avec au moins un facteur prédisposant

selon Inouye (105;149;150) pour minimiser l'occurrence de facteurs précipitants.

Tine revue systématique Cochrane sur les interventions multidisciplinaires en vue de diminuer l'ECA chez les patients avec déficits cognitifs préalables a par ailleurs été publiée (200). La librairie Cochrane recense les revues systématiques de haute qualité et fournit une critique systématique de la méthodologie des revues. Il faut mentionner cependant que cette revue définit des critères d'inclusion très restrictifs, qui ne permettent finalement d'inclure aucune étude. Les conclusions reproduites ci-dessous se basent donc sur les articles remplissant une partie seulement des critères d'inclusion et aucune méta-analyse n'a pu être effectuée. Tine mise à jour substantielle de cette revue a été effectuée en 2000 et une autre, partielle, en 2002. Elle est spécifique à un type de patient avec ECA et ne porte pas uniquement sur l'aspect préventif mais aussi sur les aspects de diagnostic et de traitement. D'après ce travail, les preuves scientifiques ne permettent pas, pour le moment, d'établir des RPC sur la prise en charge multidisciplinaire de l'ECA. Pour la prévention, les preuves existantes incitent à traiter le mieux possible les facteurs de risque. En l'absence de meilleures preuves, l'étude d'Inouye de 1999 (60) devrait inciter à utiliser des stratégies de prévention spécifiques pour les patients à risque significatif d'ECA.

2.2.2 Efficacité des services de psychiatrie de l'âge avancé

Tine revue systématique de 2000 porte sur l'efficacité des services de psychiatrie de l'âge avancé (38). Il s'agit d'un travail de bonne qualité, avec description de la recherche de littérature, évaluation de la qualité des études et hiérarchisation des conclusions par niveaux de preuve. Concernant l'ECA, l'auteur conclut avec un niveau de preuve II (Preuve obtenue à partir d'au moins un essai contrôlé randomisé bien conduit) que les services de psychiatrie de l'âge avancé permettent de réduire l'incidence et la durée de l'ECA dans les services de médecine.

2.3 ETUDES

Les études d'intervention portant sur la prévention parues après la dernière revue systématique de Cole et Primeau (60;88;201-203) ont été résumées. Elles portent sur des services de chirurgie, de médecine et de soins palliatifs.

2.3.1 Chirurgie.

Quatre études s'intéressent aux services de chirurgie. Parmi elles, trois (88;202;203) incluent une réorganisation importante du service (consultations spécialisées, protocoles de traitement de la douleur, formation du personnel soignant... ) et montrent un effet significatif sur l'incidence et/ou la sévérité de l'ECA.

L'étude de Milisen en 2001 étudie les patients avec fracture de hanche d'un service d'orthopédie (202). L'intervention consiste en un dépistage systématique des troubles cognitifs, un protocole de traitement de la douleur, une formation du corps infirmier et l'offre d'une consultation spécialisée pour l'ECA. Il n'y a pas de résultats significatifs sur l'incidence de l'ECA mais sa durée est diminuée (durée médiane un jour versus quatre jours dans le groupe contrôle) tout comme la sévérité. A noter que la sévérité est évaluée au moyen de la CAM (175) qui n'est pas, à l'origine, un instrument d'évaluation de la sévérité. L'étude de Gustafson en 1999 étudie le même genre de patients (203). L'intervention est axée sur la formation (deux semaines de formation pour tout le personnel), la rapidité de la prise en charge opératoire, des aspects environnementaux (limitation des déplacements, qualité de l'hydratation et de la nourriture, présence de toilettes dans la chambre, présence de la famille facilitée, disponibilité d'un téléphone, etc....) et la disponibilité des soignants. Il s'agit donc d'une intervention très lourde. Les résultats sont comparés à ceux

d'études antérieures dans le même hôpital. Ils montrent une baisse significative de l'incidence de l'ECA (de 30 à 20% environ), des ECA de longue durée (ECA de plus de sept jours passant de 35 à 15% environ) et de la proportion des patients pouvant revenir à une vie indépendante (de 60 à 90% environ). L'étude de Marcantonio de 2001 s'intéresse également aux patients souffranrt de fractures de la hanche. Le protocole comprend une visite quotidienne de chaque patient par un gériatre qui fait des recommandations sur la base d'un protocole de prévention (88). Elle montre une diminution de l'incidence de l'ECA dans le groupe intervention, mais dont la validité statistique disparaît après ajustement à la démence et aux AVQ (Activités de la Vie Quotidienne). La quatrième étude (201) porte sur des patients d'un service de chirurgie gastro-intestinale et intervient spécifiquement sur le sommeil avec un protocole médicamenteux pour l'améliorer. Elle constate une baisse significative de l'incidence de l'ECA (de 35 à 5%) mais sur un collectif de seulement 20 patients dans chaque groupe.

2.3.2 Médecine

Tin seul travail porte sur des services de médecine. Il s'agit de l'étude d'Inouye de 1999 (60), un essai clinique non randomisé avec appariement des 426 patients du groupe intervention aux 426 patients du groupe contrôle. Les patients < cible >> ont plus de 70 ans et ont un risque modéré à sévère de d'ECA selon une échelle de prédiction développée également par Inouye (105;149;150). Dans le groupe intervention, des protocoles de prise en charge de six facteurs de risque sont appliqués aux patients < porteurs >> de ces facteurs de risque. Ces derniers se répartissent en quatre facteurs prédisposants (le déficit cognitif, les troubles visuels, les troubles de l'ouie et la déshydratation) et deux facteurs précipitants (les troubles du sommeil et l'immobilité). Mentionnons que la classification des troubles sensoriels et de la déshydratation dans les facteurs prédisposants est sujette à discussion puisqu'ils interviennent également comme facteurs précipitants. Cette étude montre une réduction dans l'incidence (9.9 % versus 15% dans le groupe contrôle) et la durée des ECA (nombre totaux de jours d'ECA 105 versus 161 dans le groupe contrôle), sans effet significatif sur la sévérité. Par ailleurs, le nombre des facteurs de risque diminue dans le groupe d'intervention par rapport au groupe contrôle, ce qui fait conclure aux auteurs que la diminution du nombre de facteurs de risque fait baisser l'incidence de l'ECA.

Concernant cette étude, Inouye a publié un autre article (204) qui s'intéresse à l'importance de l'adhérence, la compliance ou l'observance thérapeutique, définie comme le degré avec lequel la prise en charge suggérée est suivie par le patient mais aussi par l'équipe ou de manière plus générale le cadre de soin. L'observance est mesurée tous les jours par un membre du team Elder Life Specialists, des personnes spécialement formées de l'équipe de l'hôpital, qui examinent les formulaires remplis par les différents intervenants pour chaque patient et chacun des six protocoles d'interventions préventives mentionnés plus haut. Le degré de suivi du protocole est également mesuré. Si un protocole n'est pas ou est seulement partiellement suivi, la cause en est recherchée auprès de l'équipe (refus du patient, indisponibilité du patient ou de l'équipe, soins prioritaires). Tin taux d'adhérence est ensuite calculé pour chaque jour-patient et pour chaque protocole. La moyenne d'observance est calculée arithmétiquement pour chaque protocole en prenant en compte tous les patients. Tin score composé est finalement déduit des trois protocoles appliqués à tous les patients (orientation, mobilité, activités thérapeutiques), qui concourent au score final de 0 si le protocole n'est pas appliqué, de 1 s'il est partiellement appliqué et de 2 s'il est complètement appliqué. Le score total varie donc entre 0 et 6. Dans l'ordre, les protocoles les plus suivis sont orientation, vision, activités thérapeutiques, mobilité et sommeil Pour les protocoles orientation, mobilité et activités thérapeutiques, les taux d'ECA sont plus faibles quand l'adhérence est plus élevée. Pour les autres protocoles, il existe une même tendance mais non significative. L'incidence de l'ECA est par ailleurs corrélée de manière linéaire avec le score composite d'adhérence. Dans les sous-groupes de ce score composite, on constate 89% de moins d'ECA dans le groupe à 6 par rapport au groupe à 0 d'adhérence. Les causes de non-suivi des différents protocoles sont également examinées :

· Indisponibilité du personnel 52%

· Refus du patient 27%

· Indisponibilité du patient 10%

· Symptômes somatiques rendant l'application du protocole impossible 7%

En conclusion, l'observance joue un grand rôle dans l'efficacité des interventions à composantes multiples et des études doivent être menées pour voir comment elle pourrait être augmentée.

2.3.3 Soins palliatifs

Tine étude porte sur les soins palliatifs .Il s'agit d'un travail japonais de 2003 (205), rétrospectif, qui compare les incidence d'ECA avec et sans agitation avant et après implantation de la substitution opioïde par du fentanyl et d'une hydratation active. Contrairement à une étude plus ancienne de Bruera (206), elle ne montre pas de différence significative entre avant et après l'implantation de l'hydratation et de la substitution opioïde. Les deux études sont de qualité similaire et le nombre de patients est sensiblement le même.

2.4 SYNTHESE DE LA LITTERATURE

Le domaine de la prévention est traditionnellement séparé en prévention primaire qui vise l'ensemble d'une population et prévention secondaire qui vise un groupe considéré comme plus susceptible de développer une pathologie. Dans le cas de l'ECA, des interventions des deux types peuvent être envisagées. Tin certain nombre de travaux se sont intéressés à la prévention de l'ECA, certains sous forme d'essais contrôlés (le plus souvent non randomisés), d'autres avec des plans d'étude pré versus post interventions (en changeant le fonctionnement du service par exemple). Plusieurs revues systématiques ont également étudié cette question (27;29;200). Généralement, les interventions consistent en un ensemble de mesures ce qui ne permet pas de connaître l'efficacité de chacune d'entre elles.

Diverses mesures permettent de prévenir l'apparition d'un ECA chez les personnes à risque, tant dans la population des services de chirurgie, que dans celle des services de médecine interne. Ces interventions préventives comprennent une action sur les facteurs prédisposants et/ou une consultation spécialisée (gériatrie ou psychogériatrie) avec formation des soignants. Les détails des possibilités d'intervention sont fournis dans les recommandations ci-dessous.

2.5 RECOMMANDATIONS

2.5.1 Dans quels services faut-il faire de la prévention contre l'ECA ?

Dans la mesure du possible, des actions préventives doivent être entreprises dans les services suivants Catégorie de recommandation=A.

· Médecine

· Chirurgie.

Catégorie de recommandation=B

· Soins intensifs, centre des brûlés

· Soins palliatifs, oncologie

· Neurologie

Catégorie de recommandation=C

· Tirgences de médecine

· Tirgences de chirurgie

· Service ou établissement de réhabilitation

2.5.2 Sur quels patients les interventions préventives doivent-elles être
dirigées?

Les interventions préventives ne doivent pas concerner tous les patients (Catégorie de recommandation=C).

Elles doivent cibler les patients suivants (Catégorie de recommandation=A).

· Les patients âgés de plus de 75 ans

· Les patients atteints de démence (avec troubles cognitifs)

· Les patients sévèrement malades selon un index (par exemple Charlson)

· Les patients à haut risque d'ECA (par exemple ceux ayant un score élevé sur une échelle de prédiction du risque d'ECA)

Catégorie de recommandation=B

· Les patients âgés de plus de 70 ans

2.5.3 Quelles sont les interventions préventives prioritaires?

Les interventions préventives suivantes doivent avoir la priorité

2.5.3.1 Dépister et traiter les troubles cognitifs

Catégorie de recommandation=A

· La fonction cognitive des patients devrait être évaluée de routine au moyen d'un instrument standardisé, par exemple le MMSE au moment de l'admission puis le CAM ou le BOMC régulièrement pendant le séj our.

Catégorie de recommandation=C

· Des activités cognitives stimulantes adaptées au patient devraient être proposées

2.5.3.2 Améliorer la qualité du sommeil

Catégorie de recommandation=A

· L'hygiène du sommeil devrait être promue au moyen d'interventions non-pharmacologiques, comme par exemple la possibilité d'écouter de la musique adéquate pendant l'endormissement ou celle de profiter de massages de dos.

· Le sommeil devrait être facilité en réduisant le bruit ambiant et en évitant des lumières constantes.

· Le rythme nycthéméral devrait être conservé autant que possible.

2.5.3.3 Diminuer les effets délétaires des médicaments

Catégorie de recommandation=C

· Le nombre total de médicaments doit être limité au maximum.

· Les psychotropes, en particulier les benzodiazépines, les médicaments à propriété anticholinergique et les médicaments opioïdes doivent être utilisés avec prudence et leur utilisation limitée au maximum.

2.5.3.4 Limiter l'impact des troubles électrolytiques et de la déshydratation

Catégorie de recommandation=A

· L'hydratation des patients devrait être facilitée, par exemple en mettant du liquide à disposition facilement et en tout temps, en stimulant les patients à boire régulièrement et en effectuant régulièrement des bilans liquidiens.

Catégorie de recommandation=B

· Les troubles électrolytiques devraient être recherchés activement et traités précocement. Catégorie de recommandation=C

· Si l'hydratation orale n'est pas adéquate, une hypodermoclyse (hydratation par perfusion souscutanée) devrait être envisagée.

2.5.3.5 Améliorer la communication avec le patient

Catégorie de recommandation=B

Les mesures suivantes devraient être appliquées pour améliorer la communication avec le patient et son information

· Communication verbale fréquente avec le patient.

· Orientation régulière du patient sur son emplacement, le pourquoi de sa présence à l'hôpital, le programme de la journée et les buts de l'hospitalisation.

· Explication et réassurance à propos des actes médicaux.

· Dans la mesure du possible, implication du patient dans ses soins et les prises de décisions y relatives.

· Titilisation de phrases courtes.

· Approche et soins en évitant toute brusquerie

2.5.3.6 Permettre au patient d'être mieux orienté dans le temps, l'espace et quant
aux personnes

Catégorie de recommandation=B

Les mesures suivantes devraient être appliquées pour améliorer l'orientation du patient :

· Horloges et calendriers disponibles et à jour.

· Dans la mesure du possible, reproduction de l'environnement familier.

· Eviter les changements de service et de chambre.

· Lumière adéquate, utilisation de veilleuses.

· Réduire au maximum le nombre de personnes différentes s'occupant du patient.

2.5.4 Quelles sont les autres interventions préventives ?

2.5.4.1 Limiter la surcharge sensorielle et éviter la désafférentation

Catégorie de recommandation=A

· Les troubles visuels et auditifs devraient être dépistés et des lunettes ainsi que des appareils auditifs fournis le cas échéant.

Catégorie de recommandation=B

· Les bruits inattendus et irritants (alarmes de perfusion par exemple) devraient être limités

2.5.4.2 Impliquer les proches dans la prise en charge et les informer
Catégorie de recommandation=C

Les proches devraient être impliqués et informés par les moyens suivants :

· Education sur l'ECA en général et l'importance de la réorientation fréquente du patient.

· Implication dans les soins au malade et les repas.

· Soutien à l'entourage.

· Encouragement des visites au malade

· Assistance aux patients au moment des repas

2.5.4.3 Eviter la malnutrition et le déficit en vitamines

Catégorie de recommandation=B

· Tin support nutritionnel et/ou des suppléments en vitamines devraient être introduits dans les groupes à risque de carence.

2.5.4.4 Limiter les conséquences de l'abus d'alcool

Catégorie de recommandation=A

· S'il existe des risques importants de sevrage alcoolique, des benzodiazépines doivent être introduites pour prévenir le sevrage.

Catégorie de recommandation=B

· Chez la personne âgée, des benzodiazépines seront introduites avec une grande prudence. Le clométhiazole pourra par ailleurs être utilisé comme alternative pour prévenir le sevrage.

· Le dépistage de l'abus d'alcool devrait se faire de routine

· Des suppléments en thiamine devraient être administrés chez les personnes à risque

2.5.4.5 Eviter la contention physique

Catégorie de recommandation=A

· L'usage de la contention physique devrait être réduit au maximum

2.5.4.6 Favoriser la mobilisation

Les interventions suivantes devraient être envisagées pour favoriser la mobilisation des patients : Catégorie de recommandation=A

· Eviter l'immobilisation au lit et former le personnel concernant les risques associés. Catégorie de recommandation=B

· Eviter les cathéters urinaires et autres facteurs favorisant l'immobilité du patient..

· Introduire des protocoles de mobilisation précoce. Tine évaluation par un physiothérapeute devrait être envisagée chez tous les patients atteints d'ECA pour maintenir ou améliorer les capacités fonctionnelles.

· Encourager la mobilité, le « self-care » et l'indépendance.

2.5.4.7 Optimiser les conditions opératoires

Les interventions suivantes devraient être envisagées pour diminuer les risques liés aux opérations chirurgicales.

Catégorie de recommandation=B

· Visite pré-opératoire par l'anesthésiste pour évaluer le risque

· Veiller à ce que l'analgésie soit adéquate. Si possible introduire une analgésie contrôlée par le patient

Catégorie de recommandation=C

· Prévention de l'hypotension péri-opératoire

· Prévention de l'hypoxémie péri-opératoire

· Contrôle de l'hématocrite pour le garder au dessus de 30%

2.5.4.8 Intervenir au niveau du système

Les mesures suivantes devraient être envisagées au niveau du système

Catégorie de recommandation=A

· Formation sur l'ECA et les autres syndromes gériatriques (au niveau local et national)

Catégorie de recommandation=B

· Développement de stratégies et de RPC pour changer les pratiques nuisibles (contention, polymédication, cathéters non nécessaires, station au lit prolongée)

· Dotation adéquate en personnel Catégorie de recommandation=C

· Titilisation de volontaires et/ou des proches

3 INSTRUMENTS POUR LE DEPISTAGE, LE DIAGNOSTIC ET LA
COTATION DE LA SEVERITE

3.1 INTRODUCTION

Il existe une multitude d'instruments de dépistage et de diagnostic de l'ECA. Initialement construits pour un usage spécifique (dépistage, diagnostic ou cotation de la sévérité), ils sont par la suite fréquemment utilisés dans d'autres contextes. Par exemple, des instruments de diagnostic ont été utilisés pour le dépistage ou la cotation de la sévérité. C'est la raison pour laquelle nous avons choisi de consacrer un chapitre séparé à ces instruments. Certains instruments sont conçus pour les soignants, d'autres pour les médecins. Là aussi, ils sont fréquemment utilisés par d'autres usagers dans des études ultérieures. Il existe des outils originaux en français (4) et des adaptations à partir de tests anglais validés en français (207). Quelques adaptations sont mentionnées dans la littérature (208;209) sans que des articles aient pu être identifiés à leur propos.

3.2 RPC

Les RPC de l'APA (18) signalent que << bien que l'anamnèse psychiatrique, médicale et neurologique ainsi que le status soient suffisants généralement pour diagnostiquer et évaluer la sévérité de l'ECA, des instruments formels d'évaluation peuvent être utilisés >>. Elles séparent ces outils en instrument de dépistage, diagnostiques et de cotation de la sévérité sur la base d'une revue systématique (36). Les auteurs renvoient à cette référence et à d'autres revues pour une évaluation détaillée et les commentaires sont les suivants :

· Les instruments de dépistage << sont souvent destinés à être utilisés par le corps infirmier>>. Ils << peuvent aider à la reconnaissance de l'ECA, surtout en EMS où les visites médicales sont moins fréquentes >> (pas de niveau de preuve)

· Instruments diagnostiques : pas de commentaires, revue non exhaustive et non détaillée de quelques outils.

· Instruments pour grader la sévérité : << La cotation de la sévérité peut être utile pour évaluer l'effet d'une intervention ou voir l'évolution de l'ECA dans le temps >> (pas de niveau de preuve)

3.3 REVUES SYSTEMATIQUES

Diverses revues (36;210-212) constatent que les qualités de sensibilité, spécificités, Valeur Prédictive Positive (VPP), Valeur Prédictive Négative (VPN), validité et fiabilité sont très variables d'un test à l'autre. La revue mentionnée plus haut (Smith, 1995 (36)), est la plus complète et constitue la principale référence des RPC de l'APA. Elle propose la classification évoquée plus haut des outils d'études de l'ECA. Chaque instrument est par ailleurs noté sur différents plans : la facilité d'utilisation, la rapidité d'application, la qualité des données (<< normative data >>), la fiabilité et la validité en termes de dépistage, de diagnostic et de cotation de la sévérité. Les conclusions de cette revue sont résumées dans les trois paragraphues qui suivent.

3.3.1 Dépistage

Les outils d'évaluation des troubles cognitifs sont les plus utiles. Parmi eux, le Mini-Mental-State Exam (MMSE (213)), le BOMC (Blessed Orientation-Memory-Concentration (214;21 5) appelé aussi short Orientation Memory Concentration Test (OMCT)) et le AMST (Abbreviated Mental-Test (216) sont ceux qui sont le mieux évalués sur le plan du dépistage. Moyennant un entraînement minimal, ils peuvent tous

être administrés par des non-professionnels. Pour le dépistage dans une grande population variée, situation qui correspondrait à celle qui nous intéresse, un instrument à haute sensibilité et conservant une spécificité raisonnable devrait être utilisé, par exemple le BOMC (214).

3.3.2 Diagnostic

Le CAM (Confusion-Assessment-Method (175)) et le DSI (Delirium Symptom Interview (217) sont les deux outils les mieux notés. Le CAM < semble avoir les caractéristiques essentielles d'un outil diagnostique valide et fiable mais requiert des utilisateurs qui soient suffisamment entraînés >>. Le DSI < est extrêmement utile pour faire poser un diagnostic fiable par des non cliniciens mais sa durée d'administration est relativement longue. >>

3.3.3 Cotation de la sévérité

Les deux instruments les mieux notés sont le DRS (Delirium Rating Scale (88;218)) et le MDAS (Memorial Delirium Assessment Scale (219)). Le DRS < est préférable à beaucoup d'autres outils numériques d'évaluation mais ses propriétés psychométriques doivent encore être établies, surtout par rapport à la sévérité. >> Le MDAS (qui a été développé par la même équipe que celle qui fait la revue !) < une fois complètement développé, est prometteur pour la cotation de la sévérité et paraît être le seul instrument spécialement conçu et testé pour cet usage >>.

3.4 ETUDES

Depuis la parution de cette revue, de nombreux articles ont paru sur ces différentes échelles.

3.4.1 Dépistage

La DOS Scale (Delirium Observation Screening Scale (220)) a été développée à l'usage des soignants et testée quant à sa validité et sa fiabilité. L'Intensive Care Delirium Checklist (221) est spécifique du dépistage aux Soins Intensifs, sa sensibilité et sa spécificité ont été établies. La fiabilité intra-observateur du BOMC (214) a été évaluée (222). A noter que ce test a également été adapté en français sous le nom de Telecom (207) et que cette version a été comparée récemment au MMSE chez des patients cancéreux (223). Elle permettait un dépistage plus performant et dénotait une plus grande rapidité d'utilisation. Tine autre étude a comparé les caractéristiques en terme de spécificité, sensibilité, valeurs prédictives positives et négatives de quatre tests employés pour détecter l'ECA : test de vigilance A (lecture de 60 lettres au cours de laquelle le patient doit identifier les A), test de répétition de nombres (Digit Span Test, répétition d'une série croissante de nombres), évaluation clinique de la confusion (CAC Clinical Assessment of Confusion), et le CAM (224). Hormis le CAM, ces instruments n'ont pas été évalués de manière adéquate avant cette étude. Dans leurs conclusions, les auteurs estiment que tous ces tests peuvent aider à la détection de l'ECA, la CAC montrant les meilleures caractéristiques.

3.4.2 Diagnostic

Peu de nouveaux instruments ont été développés. Le CAM (175) est largement utilisé comme outil diagnostique, en particulier dans un grand nombre d'études s'intéressant aux facteurs de risque. Dans une revue non systématique de 1994 (102), son auteur le considère comme un instrument diagnostique. Il est accepté par grand nombre d'auteurs et défini comme un critère de diagnostic valide dans la revue systématique de 1998 sur les facteurs de risque (28). Toutefois, certains auteurs ont remis en cause sa spécificité et sa sensibilité (225) ou considèrent qu'il ne devrait être utilisé que comme instrument de dépistage (226-228). Tine étude intéressante a contribué au débat en comparant le diagnostic par un psychiatre (DSM IV) ou par une infirmière clinicienne utilisant le CAM avec un gold standard diagnostique déterminé par un consensus entre tous les intervenants sur la présence ou l'absence des critères DSM IV (229). Le diagnostic par CAM montre une meilleure sensibilité et spécificité et une meilleure correspondance (< agreement >>) avec le consensus. Le CAM a été également adapté puis évalué

pour le diagnostic d'ECA aux Soins intensifs (230;231), sous le nom de CAM-ICTi. A noter que cet outil est actuellement encore peu employé dans les unités de soins intensifs.

Le CTD (Cognitive Test for Delirium (232)) est un autre nouveau test diagnostique de l'ECA aux SI. Tine version plus courte de ce questionnaire a également été développée par la même équipe (233) et testée dans sa fiabilité. Elle est destinée à un usage régulier aux soins intensifs. Ni la version originale ni la version courte n'ont été validées par une autre équipe.

3.4.3 Cotation de la sévérité

Plusieurs nouveaux outils ont été développés (1 90;21 1;234;235), parmi lesquelles un en français (4). Le MDAS et le DRS restent toutefois les plus utilisées et les mieux étudiées : le MDAS a été validé chez les patients atteints d'un cancer avancé (236) et adapté en japonais (237), en italien (238) et en français (239). Le DRS a fait l'objet d'une mise à jour (DRS-R-98(240))et d'une revue (208)et a été évalué chez les enfants et les adolescents (241) ; il a également été adapté en italien (238).

3.5 SYNTHESE DE LA LITTERATURE

Tine multitude d'instruments de dépistage et de diagnostic de l'ECA ont été développés. Initialement construits pour un usage spécifique (dépistage, diagnostic ou cotation de la sévérité), ils sont par la suite fréquemment utilisés dans d'autres contextes. Certains instruments sont conçus pour les soignants, d'autres pour les médecins. Là aussi, ils sont fréquemment utilisés dans des études ultérieures par d'autres usagers.

Il existe des instruments valides et fiables tant pour le dépistage que le diagnostic et la cotation de la sévérité de l'ECA. Ces tests varient dans leur sensibilité, spécificité, VPN, VPP, le gold-standard utilisé pour la détermination de ces paramètres étant généralement le diagnostic selon la classification DSM. Dans ce domaine, le design des études existantes ne permet pas de formuler des recommandations basées sur des preuves de meilleur niveau que IV ou V. Les recommandations ci-dessous se basent donc sur le consensus formalisé d'experts.

3.6 RECOMMANDATIONS

3.6.1 Quels outils utiliser pour l'évaluation des troubles cognitifs dans le
cadre du dépistage de l'ECA ?

Catégorie de recommandation=C

· L'évaluation initiale au moment de l'admission ou plus tard dans le séjour devrait être faite au moyen du MMSE

· L'évaluation répétitive ou de suivi dans le cadre d'un diagnostic précoce d'ECA devrait être faite au moyen du TELECOM (BOMC) ou du CAM

3.6.2 Quel outil utiliser pour le diagnostic de l'ECA?

Catégorie de recommandation=C

· Le diagnostic d'ECA peut être posé en s'aidant du CAM.

3.6.3 Quels outils utiliser pour le coter la sévérité de l'ECA?

Catégorie de recommandation=C

· La sévérité de l'ECA peut être cotée au moyen du DRS ou du MDAS

3.6.4 Par qui ces tests peuvent-ils être administrés ?

Catégorie de recommandation=C


· Ces différents tests peuvent être administrés par des soignants ou des médecins

4 DEPISTAGE

4.1 RPC

Les RPC de l'APA (18) évoquent dans leur partie théorique les instruments de dépistage de l'ECA qui < peuvent aider à la reconnaissance de l'ECA, surtout en EMS où les visites médicales sont moins fréquentes >> (pas de niveau de preuve).

Les RPC de la British geriatrics society (20) font les recommandations et constatations suivantes :

· Des tests cognitifs devraient être administrés à tous les patients âgés admis à l'hôpital (grade llc)

· L'utilisation de tests cognitifs comme le Abbreviated Mental Test score (196) ou le Mini Mental State Examination (197) devrait augmenter la reconnaissance de l'ECA présent à l'admission (196;197).

· Des dépistages réguliers augmentent la détection des cas incidents d'ECA ou leur résolution (242) (grade llc).

· Ces outils ne peuvent cependant distinguer l'ECA des autres causes de troubles cognitifs. (196;197).

Tine RPC portant sur la sédation et les analgésiques chez les patients hospitalisés aux Soins Intensifs (23) propose avec un niveau de recommandation B une évaluation de routine chez tous les patients des SI, le CAM-ICTi (230) étant un outil prometteur pour cette évaluation. Cette recommandation est à but de dépistage mais il faut noter que le CAM-ICTi est plutôt utilisé comme outil diagnostique.

Tine autre RPC, élaborée pour les soignants (19) et dont la plupart des recommandations ne nécessitent pas d'ordre médical, fournit une stratégie de dépistage et de diagnostic de l'ECA. Il n'y a pas de niveaux de recommandation. Tin article du même groupe (46) explique la manière dont les instruments d'évaluation ont été choisis (conférence de consensus multidisciplinaire). Tin algorithme résume la démarche du dépistage au diagnostic.

1. Dépistage : questionnaire de dépistage des facteurs de risque, à remplir pour tous les patients, avec tous les facteurs de risque identifiés (certains mentionnés comme < pas de signification statistique >>, d'autre comme facteurs de risque importants sans qu'on connaisse les critères)

2. Si le risque est < haut >> (mal défini également), le patient doit être réévalué au jour 3, de même s'il y a des événements traumatiques.

3. Si des facteurs de risque sont alors identifiés et qu'il y a un comportement suggérant un ECA, les auteurs proposent d'évaluer le patient à l'aide du MMSE et de trois questions qu'ils fournissent, ce qui permet de compléter le CAM, le MMSE et le NEECHAM (46).

4. Tin seul des tests diagnostiques rapportant un résultat positif signe pour les auteurs la présence d'un ECA. L'accent est donc mis sur une très grande sensibilité.

4.2 REVUES

Tine revue non systématique (243), comportant une recherche de littérature sommairement décrite mais qui semble assez exhaustive traite des aspects infirmiers de la reconnaissance précoce de l'ECA. Elle note que la plupart des auteurs recommandent la combinaison d'une éducation des soignants sur la définition de l'ECA avec l'implantation d'outils standardisés. Elle insiste également sur la fluctuation des symptômes et la nécessité de procéder à des évaluations à différents moments de la journée.

4.3 ETUDES

Deux études d'intervention sur le dépistage ont été identifiées par notre recherche de littérature. La première (244) a un design pré versus post intervention, cette dernière consistant en séminaires destinés aux médecins et soignants sur des aspects théoriques et pratiques de la reconnaissance de l'ECA dispensés mensuellement. A l'issue de l'intervention, le groupe constate une augmentation des diagnostics sur dossier d'ECA, ainsi qu'une tendance non significative vers la diminution des durées de séjour. Aucun autre outcome n'est traité.

Le second travail (245) est un essai contrôlé non randomisé. Le groupe contrôle (n= 11) suit le fonctionnement habituel du service. Dans le groupe intervention (n=32), les soignants bénéficient d'une formation à l'utilisation d'un protocole standardisé pour la détection de l'ECA, qui est utilisé ensuite de manière quotidienne chez tous les patients inclus dans l'étude. Le protocole comprend l'administration quotidienne du BOMC (Blessed Orientation Memory Concentration (214)) aux patients à risque (pas de définition fournie des patients à risque) ; l'administration du CAM (Confusion-Assessment-Method (175)) aux patients ayant un score dépassant un certain cut-off au BOMC ; le diagnostic d'ECA si le CAM est positif. La présence ou l'absence d'ECA est vérifiée quotidiennement dans les deux groupes chez tous les patients par des infirmières cliniciennes en gériatrie, utilisant également le BOMC et le CAM. Le dépistage est de 100% dans le groupe intervention (6 cas d'ECA) et de 0% dans le groupe contrôle (2 cas d'ECA), sans toutefois que la validité statistique soit examinée. Par ailleurs, aucun intervenant n'a effectué son travail à l'insu de l'appartenance des patients au groupe contrôle ou d'intervention et les examinateurs étaient pour la plupart impliqués dans l'étude.

A noter également que de nombreux auteurs suggèrent sans preuve empirique d'utiliser un dépistage systématique en tout cas dans les populations à risque (191;226;227)

4.4 SYNTHESE DE LA LITTERATURE

Les RPC disponibles mentionnent que le dépistage de l'ECA peut augmenter sa reconnaissance. Les travaux qui se sont intéressés à cette question ne sont pas de bonne qualité mais présentent des résultats allant dans ce sens également. La plupart des auteurs recommandent un dépistage au moins dans certaines catégories de patients (en particulier les personnes âgées et les personnes porteuses de facteurs prédisposants). Il n'existe donc pas ou peu de preuve pour effectuer un dépistage systématique chez tous ou certains des patients. Cependant, le dépistage systématique de l'ECA au moyen d'outils standardisés et d'une formation spécifique semble augmenter sa reconnaissance. Pour ce dépistage, les outils d'identification des troubles cognitifs ont clairement montré les meilleurs résultats. Le dépistage est par ailleurs généralement pratiqué sur des populations à risque.

4.5 RECOMMANDATIONS

Catégorie de recommandation=C


· Il est recommandé de différencier un dépistage qui peut se faire au moment de l'admission, en s'aidant du MMSE, d'un dépistage durant le séjour qui peut être fait au moyen du TELECOM ou du CAM, outils d'administration plus rapide.

4.5.1 Dans quels services un dépistage de l'ECA devrait-il être envisagé?

Dans la mesure du possible, un dépistage de l'ECA au moment de l'admission (par exemple en s'aidant du
MEMS) et durant le séjour (par exemple en s'aidant du TELECOM ou du CAM) devrait être envisagé dans les services suivants

Catégorie de recommandation=B

· Médecine

· Chirurgie.

· Soins palliatifs, oncologie

· Neurologie

Catégorie de recommandation=C

· Soins intensifs, centre des brûlés

· Tirgences de médecine

· Tirgences de chirurgie

· Service ou établissement de réhabilitation

4.5.2 Sur quels patients le dépistage au moment de l'admission ou durant le
séjour devraient-il être dirigés?

Le dépistage au moment de l'admission ne devrait pas concerner tous les patients (Catégorie de recommandation=B). Il devrait cibler les patients suivants

Catégorie de recommandation=B.

· Les patients âgés de plus de 75 ans

· Les patients atteints de démence (avec troubles cognitifs)

· Les patients sévèrement malades selon un index (par exemple Charlson)

· Les patients à haut risque d'ECA (par exemple ceux ayant un score élevé sur une échelle de prédiction du risque d'ECA)

Catégorie de recommandation=C

· Les patients âgés de plus de 70 ans

4.5.3 A quel rythme devrait se faire un dépistage durant le séjour?

Catégorie de recommandation=C

· Il n'existe pas de données de bonne qualité sur la fréquence idéale d'un diagnostic précoce et les experts montrent des avis divergents. Tin consensus existe sur le fait que cette fréquence doit-être adaptée en fonction de la situation mais pourrait être d'environ deux fois par semaine.

5 DIAGNOSTIC

5.1 RPC

Toutes les RPC disponibles faisant mention du diagnostic (1 8;1 9;23) font référence aux critères du DSM IV (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux), édité par l'American Psychiatric Association (cf Tableau 1, p.5). Ces critères constituent par ailleurs le << gold standard >> diagnostique pour la plupart des auteurs qui publient sur l'ECA. Selon le DSM IV, le principal diagnostic différentiel de l'ECA est la démence, l'enjeu du diagnostic étant de différencier une démence seule, un ECA seul et un ECA surajouté à une démence. C'est ce diagnostic différentiel que reprennent principalement les RPC de l'APA (18). Elles insistent sur les troubles de la vigilance qui sont au premier plan chez le patient avec ECA et pas chez le dément, le patient atteint d'ECA étant également plus alerte et présentant des symptômes fluctuant au cours de la journée. Pour différencier ces deux diagnostics, l'anamnèse recueillie auprès des proches est d'une grande importance.

Pour les RPC de la BGS (20), les diagnostics différentiels sont la démence, la dépression, l'hystérie (sa définition n'est pas donnée), la manie et la schizophrénie. Elles notent qu'une anamnèse recueillie auprès d'un proche sur le développement et le cours de l'état confusionnel est essentielle à la distinction entre ECA et démence (grade III). Elles ajoutent que les tests classiques de la fonction cognitive ne permettent pas de différencier l'ECA de la démence. Le facteur le plus important pour cette différence est une enquête sur l'état du patient avant l'admission, recueillie auprès de l'entourage. Des tests répétés de la fonction cognitive peuvent également aider à cette différenciation (242) (grade IIc).

Comme on l'a vu plus haut, les RPC portant sur la sédation et les analgésiques chez les patients hospitalisés aux Soins Intensifs (23) proposent avec un niveau de recommandation B (<< bonne méthode, résultats inconsistants, étude contrôlée prospective et randomisée, hétérogénéité possible >>) une évaluation de routine chez tous les patients des soins intensifs, le CAM-ICU (230) étant un outil prometteur pour cette évaluation. Cette recommandation est à but de dépistage mais le CAM-ICU est plutôt utilisé comme outil diagnostique.

5.2 REVUES SYSTEMATIQUES

Une revue systématique récente s'est intéressée au diagnostic et à la prise en charge de l'ECA chez les personnes âgées (120). La recherche de littérature est décrite de manière sommaire et les articles identifiés ne sont pas évalués de manière systématique. Pour les auteurs de cette revue, le diagnostic différentiel le plus important est également la démence, qui se caractérise par un lent déclin cognitif (à explorer avec l'entourage), des patients alertes. Dans les deux syndromes par contre, les patients sont désorientés et ont une mauvaise mémoire. Les autres diagnostics différentiels considérés dans cette revue sont la dépression, la schizophrénie et les troubles apparentés, et la manie. Dans ces maladies, les symptômes sont permanents, le sensorium est habituellement moins perturbé et, s'il y a délire, il est mieux systématisé. L'orientation et la mémoire sont par ailleurs moins touchées.

5.3 ETUDES

Le diagnostic de l'ECA a été étudié sur le plan historique en examinant l'évolution des critères DSM (246). La pertinence et la validité scientifique de ces critères ont également été questionnée récemment (247). Les auteurs notent que depuis leur publication, l'utilité des critères DSM IV n'a pas été évaluée, non plus que leurs sensibilité et spécificité. Plus récemment, la spécificité et le sensibilité des DSM III, III-R et IV et de l'ICD 10 (248;249) ont été étudiées. Le DSM IV montre une plus grande sensibilité et une moins grande

spécificité que les versions précédentes. L'ICD 10 est l'outil le plus spécifique mais il est problématique chez les patients avec maladie aiguë (puisque la fluctuation des symptômes ne fait pas partie des critères obligatoires) et comporte plus de critères ambigus. Tine autre étude plus ancienne (111) a montré une plus grande sensibilité du DRM III-R par rapport au DSM III.

Dans une étude déjà mentionnée (229), on a comparé le diagnostic par un psychiatre (DSM IV) ou par une infirmière clinicienne utilisant le CAM avec un gold standard diagnostique déterminé par un consensus entre tous les intervenants sur la présence ou l'absence des critères DSM IV. Le diagnostic par CAM montrait une meilleure sensibilité et spécificité et une meilleure concordance (« agreement ») avec le consensus.

Concernant le diagnostic différentiel, une étude s'est intéressée aux patients de plus de 60 ans référés au service de psychiatrie de liaison pour évaluation et traitement d'un état dépressif (250). Les auteurs ont recherché un éventuel diagnostic d'ECA en employant le CAM, le MMSE et un test pour la dépression et ont comparé ce diagnostic à celui posé par les consultants en psychiatrie de liaison. Quarante-deux pour-cent des patients référés pour état dépressif ont un diagnostic d'ECA. Ils ont souvent des symptômes dépressifs (60% d'humeur abaissée, 68% de sentiment d'inutilité, 52% de pensées morbides), ce qui confirme que dépression et état confusionnel partagent une partie de leur symptomatologie.

5.4 SYNTHESE DE LA LITTERATURE

La référence reconnue dans la littérature pour le diagnostic de l'ECA est l'application des critères DSM IV et CIM 10. Leur validité externe n'est toutefois pas excellente. La CIM 10 est par ailleurs un outil plus spécifique et moins sensible que le DSM IV. Certains outils sont utiles à l'aide au diagnostic, ils sont généralement doués d'une grande sensibilité et d'une moins bonne spécificité. Le CAM (175) est l'outil le plus utilisé et le mieux étudié pour le diagnostic de l'ECA.

Les diagnostics différentiels les plus importants de l'ECA sont la démence, la psychose non organique et la dépression. La table suivante liste les différences importantes entre ces syndromes

Critères

Etat Confusionnel Aigu

De'mence

Psychose non organique (par ex. schizophre'nie

De'pression

Développement

Rapide

Insidieux

Variable

Variable, souvent en lien avec des événements de vie

Cours

Fluctuant

Lente détérioration (mois, années)

Variable

Assez stable, possible péjoration matinale

Conscience et orientation

Perturbées

Non affectées

avant les derniers stades de la

maladie

Généralement non affectées mais perplexité possible en phase aiguë

Généralement non affectées

Attention

Attention profondément affectée

Pas de trouble majeur de l'attention

Troubles de l'attention

Troubles de l'attention

Mémoire

Mauvaise

mémoire à court terme

Mauvaise mémoire à court terme

Mémoire intacte

Mémoire intacte

Symptômes psychotiques

Fréquents

Moins fréquents

Fréquents, souvent de type paranoïde

Peu fréquents, congruents à l'humeur si

 

 
 
 
 

présents

Psychomotricité

Peut être augmentée, diminuée, ou variable

Généralement normale

Variable

Variable mais le plus fréquemment ralentissement

Durée

Heures à semaines

Mois à années

Variable

Variable

 

5.5 RECOMMANDATIONS

Catégorie de recommandation=B

· Le diagnostic d'ECA devrait se baser sur l'application des critères DSM ou CIM.

Catégorie de recommandation=C

· Pour différencier un ECA d'une démence et pour documenter l'état cognitif du patient avant l'hospitalisation, l'anamnèse recueillie auprès des proches est d'une grande importance.

· Le diagnostic peut être posé par un clinicien évaluant la présence des critères DSM/CIM, par un instrument diagnostique ou par la combinaison des deux.

Catégorie de recommandation=I

· Le choix entre ces options doit se faire en fonction des préférences personnelles. Il n'y a pas de recommandation à ce sujet.

TROISIEME PARTIE : PRISE EN CHARGE

1 GENERALITES SUR LA PRISE EN CHARGE DE L'ECA

1.1 INTRODUCTION

Les RPC et revues systématiques disponibles s'intéressent généralement à la prise en charge dans son ensemble et couvrent de ce fait plusieurs aspects avec une seule recommandation. De même, les études interventionnelles agissent sur plusieurs volets. C'est la raison pour laquelle nous avons choisi de traiter d'abord des principes de prise en charge dans cette partie générale, puis de détailler les recommandations dans les paragraphes suivants.

1.2 RPC

Pour les RPC de l'APA (18), le but est de découvrir les causes réversibles d'ECA et de prévenir des complications via un traitement rapide de ces troubles spécifiques. Rappelons que ces RPC sont destinées à être utilisées par des psychiatres et non par des somaticiens, ce qui constitue une différence importante par rapport à celles que nous développons. Nous reproduisons également ici les catégories de recommandations (I à III) définies par l'APA pour les différentes interventions

· I Recommandé sur la base de preuves cliniques substantielle

· II Recommandé sur la base de preuves cliniques modérées

· III Peut être recommandé dans certaines situations

Il faut donc noter que ces catégories ne reflètent pas directement le niveau de preuve des études sur lesquelles elles sont basées, mais plutôt un niveau de confiance clinique. En ce sens, elles ne peuvent pas être comparées à nos catégories de recommandations telles que définies au paragraphe 3.4 de la première partie. Les recommandations de ces RPC sont les suivantes :

1. Prise en charge psychiatrique : il s'agit d'un point essentiel du traitement de l'ECA et elle devrait
être considérée chez tous les patients souffrant d'ECA (I)

· Coordination des soins avec les autres praticiens

· Identification de l'étiologie

· Intervention sur les pathologies aiguës

· Autres traitements spécifiques à d'autres pathologies

· Assurer la sécurité du patient et d'autrui

· Evaluer et suivre le status psychiatrique

· Evaluer les caractéristiques psychologiques et sociales du patient et de la famille

· Etablir et maintenir une alliance thérapeutique

· Eduquer le patient et la famille sur la maladie

· Fournir une prise en charge post-ECA

2. Interventions environnementales et de soutien : ces interventions sont généralement
recommandées pour tous les patients atteints d'ECA (I)

· Interventions environnementales

· Soutien au patient et structuration

· Soutien et éducation à la famille

3. Interventions somatiques : le choix de l'intervention somatique dépend des caractéristiques cliniques spécifiques du patient, de la cause sous-jacente de l'ECA et des conditions co-morbides (I). Les recommandations de ces RPC sur ce sujet sont détaillées dans le chapitre 5 « Traitement médicamenteux »

Pour les RPC de la British geriatrics society (20), l'approche la plus importante dans la prise en charge de l'ECA est l'identification et le traitement de la cause sous-jacente (grade III). En complément à cette approche, la prise en charge devrait chercher à soulager les symptômes d'ECA chez le patient. Pour cela, l'environnement sensoriel devrait être adéquat, l'approche du patient devrait être centrée sur la réalité et impliquer une équipe multidisciplinaire (29;1 72;251;252) (grade I). La communication entre les équipes des différentes disciplines est par ailleurs indispensable pour éviter la répétition du recueil d'informations.

1 .3 REVUES SYSTEMATIQUES

Tine revue systématique Cochrane sur les interventions multidisciplinaires en vue de diminuer l'ECA chez les patients avec déficits cognitifs préalables a été publiée (200). La librairie Cochrane recense les revues systématiques de haute qualité et fournit une critique systématique de la méthodologie des revues. Il faut mentionner cependant que cette revue définit des critères d'inclusion très restrictifs, qui ne permettent finalement d'inclure aucune étude. Les conclusions se basent donc sur les articles remplissant une partie seulement des critères d'inclusion et aucune méta-analyse n'a pu être effectuée. Selon cette revue, les preuves scientifiques ne permettent pas, pour le moment, d'établir des RPC sur la prise en charge multidisciplinaire de l'ECA. Il n'y a donc pas de raison de changer les pratiques empiriques qui ont cours actuellement dans la prise en charge de l'ECA.

Le groupe canadien de Cole a publié deux revues systématiques s'intéressant, entre autres, à la prise en charge de l'ECA (27;43). Le premier article, paru en 1998 (27), examine les études sur la prévention, le traitement et le pronostic de l'ECA. Dans le second article, paru en 1999 (43), seules les interventions systématiques non pharmacologiques pour la prévention, la détection et le traitement de l'ECA sont prises en compte. Les deux travaux se basent sur la même méthodologie : une recherche de littérature qui s'étend de 1987 à 1997 et est effectuée sur Medline et dans les références de chapitres de livres ou articles de revues ; des critères d'inclusion précisément définis : seulement études de cohortes et essais contrôlés (randomisés ou non), articles en anglais, recherche originale, critères diagnostiques acceptables pour l'ECA ; une évaluation des travaux selon les critères de l'EBM working group; une pondération des résultats des travaux en fonction de cette évaluation.

Ces deux revues étant issues du même groupe, d'une qualité similaire, et menées avec la même méthodologie, nous avons choisi d'en faire un seul résumé. Les interventions étudiées cherchaient à évaluer l'efficacité de l'identification précoce de l'ECA et de la prise en charge des causes potentielles (par des consultations spécialisées en gériatrie ou psychogériatrie, l'éducation des équipes, et le suivi des patients en post-opératoire) et/ou des soins médicaux ou infirmiers spécifiques pour augmenter la stimulation, améliorer l'orientation et promouvoir l'activité fonctionnelle. Le contenu des interventions n'est pas détaillé. Selon ces travaux, la prise en charge de l'ECA est pour le moment principalement basée sur des constatations empiriques, l'expérience clinique, des études de cas et des articles de revue non systématiques. La base du traitement est toujours la recherche et le traitement de l'étiologie. La détection systématique et les programmes d'interventions, tout comme les soins infirmiers spécifiques, paraissent avoir un large effet bénéfique dans la population chirurgicale jeune et âgée alors que, chez les patients de médecine interne, les mêmes interventions ont des bénéfices limités. Des preuves de bas niveau suggèrent que les programmes d'intervention obtiennent les meilleurs résultats lorsqu'ils sont ciblés sur des patients à risque pour des pathologies réversibles (p.ex. hypoxie) et facilement traitables. Le halopéridol, la chlorpromazine et peut-être la miansérine paraissent être efficaces pour le contrôle des symptômes de l'ECA.

1.4 ETUDES

Depuis la parution de ces revues systématiques, plusieurs études ont paru, qui méritent d'être mentionnées ici. Comme les revues et les RPC, elles s'intéressent à un mode de prise en charge globale de l'ECA, raison pour laquelle nous les incluons dans ce chapitre introductif.

1.4.1 Médecine

L'étude de Inouye de 1999 (60) est prise en compte dans la revue systématique Cochrane. Rappelons qu'il s'agit d'un essai clinique non randomisé avec appariement des 426 patients du groupe intervention aux 426 patients du groupe contrôle. Les patients cible ont plus de 70 ans et ont un risque modéré à sévère d'ECA selon une échelle de prédiction développée également par Inouye (105;149;150). Dans le groupe intervention, des protocoles de prise en charge de six facteurs de risque sont appliqués aux patients < porteurs >> de ces facteurs. Ces derniers se répartissent en quatre facteurs prédisposants (le déficit cognitif, les troubles visuels, les troubles de l'ouie et la déshydratation) et deux facteurs précipitants (les troubles du sommeil et l'immobilité), même si cette classification est discutable. L'étude montre une réduction dans l'incidence (9.9 % vs 15% dans le groupe contrôle) et la durée des ECA (nombre totaux de jours d'ECA 105 vs 161 dans le groupe contrôle.) Dans la mesure où le protocole d'intervention continue à être appliqué après le développement de l'ECA, cette étude teste aussi son efficacité thérapeutique. Du point de vue de la sévérité (mesurée par un score cotant de 0 à 2 les symptômes cardinaux de l'ECA selon le DSM) cependant, le travail ne montre pas de différence significative entre le groupe intervention et le groupe contrôle, ce qui amène les auteurs à conclure que la stratégie de prise en charge la plus efficace est probablement la prévention primaire.

Le même groupe s'est intéressé au pronostic à six mois des patients intégrés dans cette étude (253), sans pouvoir montrer de différence en termes de status cognitif (MMSE), activités de tous les jours (ADL Activities of Daily Living), dépression (GDS Geriatric Depression Scale), ECA, visites à domicile, réhospitalisation, institutionnalisation. La seule différence est observée pour la proportion de patients atteints d'incontinence. Les auteurs concluent que l'intervention n'a pas permis d'améliorer le pronostic à six mois.

En 2002, le groupe canadien de Cole a reconduit une étude déjà menée en 1994 (76;251). Il s'agit d'un essai clinique randomisé portant sur 114 et 113 patients (contrôles/intervention) dans un service de médecine interne. L'intervention se caractérise par un suivi des patients par un gériatre ou un psychiatre de l'âgé et par la présence d'une infirmière de liaison chargée de mettre en oeuvre un protocole de prise en charge de l'ECA regroupant des interventions environnementales et communicationnelles (basées sur les RPC de l'APA.) A noter que les patients des deux groupes sont soignés dans le même service ce qui implique un risque de contamination. Les différents outcomes sont évalués de manière indépendante par un chercheur ignorant l'appartenance du patient à tel ou tel groupe : sévérité de l'ECA (Delirium Index), status fonctionnel (Barthel Index), longueur du séjour, taux de retour à domicile, survie. Cet essai clinique ne montre aucune différence significative dans ses résultats. Tine tendance non significative est observée pour une diminution du temps de séjour dans le groupe intervention. Parmi les explications avancées par les auteurs pour expliquer ce manque d'effet, on peut mentionner l'effet de la contamination évoquée plus haut (dont témoignent les hauts taux d'ECA dans le groupe contrôle par rapport aux données de la littérature), le fait que le protocole de traitement géré par l'infirmière de liaison a été peu suivi et celui de standards de soins déjà très hauts dans l'hôpital où a été mené l'essai. Dans leur conclusion, les auteurs rejoignent Inouye en insistant sur l'importance de la prévention dans la prise en charge de l'ECA.

Tin travail paru avant la dernière revue systématique mais n'ayant pas été considéré nous paraît important également (250). Il s'agit d'une étude d'intervention prospective. Après le développement de RPC (< practice guidelines >>) sur l'ECA par un panel multidisciplinaire, deux essais cliniques non randomisés sont conduits avec un service de médecine interne constituant le groupe contrôle et deux autres services comparables mais séparés géographiquement constituant deux groupes intervention différents. Dans le premier groupe, les RPC et des articles sur l'ECA sont distribués aux équipes soignantes et une séance d'information est organisée dans le groupe d'intervention tandis que la prise en charge habituelle a cours dans le groupe contrôle. Dans le second, le groupe intervention bénéficie de l'implantation d'une équipe

médico-infirmière spécialisée dans l'ECA, conseillant les médecins et le corps infirmiers sur l'utilisation des RPC et la prise en charge des patients atteints d'ECA et d'une << Delirium hot-line >> disponible 24h/24 pour répondre aux questions des équipes. Dans le groupe contrôle, c'est la prise en charge habituelle qui a cours. Les outcomes suivants sont examinés de manière rétrospective : documentation de l'ECA dans les dossiers, utilisation de neuroleptiques, utilisation de la contention physique, mise à contribution des consultants en neurologie ou psychiatrie, situation de vie au moment de la sortie (domicile vs institution), survie, longueur du séjour pondérée par le diagnostic principal.

Dans le premeir groupe, aucune différence significative n'est observée. Dans le second groupe, l'implantation active des RPC et l'implication d'une équipe spécialisée permet une amélioration significative de la documentation de l'ECA, un moins grand nombre de consultations spécialisées et une durée de séjour plus courte (de 9.1 à 7.4 jours par patient en moyenne). Tine analyse des coûts est également effectuée pour le second groupe, qui montre une économie de 57 $ par patient (en considérant uniquement la différence entre le coût salarial de l'intervention et le coût du nombre de jours d'hospitalisation << économisés >>).

Tine étude similaire (47) a été menée plus récemment pour tester l'implantation des RPC de la British geriatrics society (20). Il s'agit d'une étude pré versus post intervention qui compare les soins usuels avec trois niveaux d'implantation différents des RPC :

1. Information sur les RPC (Feedback of baseline data), portant sur 110 patients avant et 37 patients après intervention.

2. Information sur les RPC et diffusion aux corps médicaux et infirmiers, portant sur 110 patients avant et 37 patients après intervention.

3. Information sur les RPC, diffusion aux corps médicaux et infirmiers et séances de formations pour les médecins et les infirmier(e)s, portant sur 101 patients avant et 88 patients après intervention.

Les outcomes examinés sont comparables à ceux de l'étude précédente, la documentation dans le dossier médical étant étudiée plus en détail (documentation des troubles sensoriels en particulier). Les analyses se font sur dossier de manière rétrospective. Aucune différence n'est observée entre avant et après l'intervention pour les deux premiers groupes. Dans le troisième groupe, la documentation des troubles auditifs est améliorée de manière significative et une tendance vers une meilleure documentation du status cognitif et une diminution du temps de séjour est observée (P value de 0.07 dans les deux cas.)

1.4.2 Chirurgie.

Tine autre étude parue en 2001 et déjà mentionnée dans le chapitre sur la prévention étudie les patients avec fracture de hanche d'un service d'orthopédie (202). L'intervention consiste en un dépistage systématique des troubles cognitifs, un protocole de traitement de la douleur, une formation du corps infirmier et l'offre d'une consultation spécialisée pour l'ECA. Là aussi, tant la prévention que la prise en charge sont donc touchées. Il n'y a pas de résultats sur l'incidence de l'ECA mais la durée de l'ECA est diminuée de manière significative (durée médiane 1 jour vs 4 jours dans le groupe contrôle), tout comme la sévérité. A noter que la sévérité est évaluée au moyen de la CAM (175) qui n'est pas, à l'origine, un instrument de cotation de la sévérité.

1 .5 SYNTHESE DE LA LITTERATURE

La prise en charge de l'ECA s'articule autour de trois axes : l'dentification et traitement des causes sousjacentes, la prise en charge non pharmacologique et les traitements pharmacologiques. Selon les auteurs, les patients atteints d'ECA doivent être pris en charge par le médecin somaticien ou par un psychiatre consultant. Il n'y a pas de preuve que l'une ou l'autre alternative soit d'une efficacité supérieure.

La détection systématique et les programmes d'interventions, tout comme les soins infirmiers spécifiques, paraissent avoir un large effet bénéfique dans la population chirurgicale jeune et âgée. Chez les patients de médecine interne, les mêmes interventions ont aussi des bénéfices. Tin traitement médicamenteux peut finalement être envisagé chez les patients atteints d'ECA. L'indication à son utilisation varie selon les auteurs.

2 CAUSES SOUS-JACENTES

Avertissement : comme cela a été expliqué dans la deuxième partie, les recommandations relatives aux causes de l'ECA ont été intégrées au chapitre sur les facteurs de risque. Bien que des différences méthodologiques existent entre les études qui ont cherché à identifier les facteurs de risque pour l'ECA (où l'on a tenté de mettre en évidence une association statistique indépendante entre la présence d'un facteur et l'apparition d'un ECA) et celles qui ont cherché à identifier les causes de l'ECA (où des critères de causalité pré-déterminés, comme l'association temporelle, la relation dose-effet et d'autres devaient être respectés pour qu 'il soit admis que le facteur étudié était une cause de l'ECA), de nombreux facteurs se trouvent identifiés par les deux méthodes. Pour la clarté du document, les recommandations relatives aux facteurs précipitants et celles relatives aux causes de l'ECA ont donc été réunies (voir paragraphe 1.8 de la deuxième partie).

2.1 RPC

Les RPC de la British geriatrics society (20) citent les causes communes d'ECA :

· Infectiologiques (p.ex. pneumonie)

· Neurologiques (AVC, hématome sous-dural, épilepsie)

· Cardiaques (Infarctus, insuffisance cardiaque)

· Respiratoires (embolie pulmonaire, hypoxie)

· Electrolytiques (déshydratation, insuffisance rénale)

· Endocriniennes et métaboliques (cachexie, déficit en thiamine, dysfonction thyroïdienne)

· Médicaments (particulièrement ceux avec effet anti-cholinergique, c'est à dire anti-dépresseurs, anti-parkinsoniens, sédatifs)

2.2 REVUES SYSTEMATIQUES

Aucune revue systématique traitant des causes de l'ECA n'a été identifiée par notre recherche de littérature. Il faut mentionner que la distinction entre causes, facteurs de risque, facteurs précipitants et facteurs facilitant n'est pas toujours claire chez les différents auteurs.

2.3 ETUDES

Tin certain nombre d'études ont été menées pour identifier les causes fréquentes de l'ECA. Nous n'avons retenu ici que les études prospectives qui comprenaient une définition claire des critères nécessaires pour établir le lien de causalité. Etant donné l'absence de revue systématique dans ce domaine et le fait que notre recherche de littérature pour ce qui concerne les études s'est arrêtée en 1997, il faut noter que toutes les études sur les causes n'apparaissent probablement pas ici. Nous traitons ces études par type de population.

2.3.1 Chez la personne âgée

En 1990 Francis, dans ce qui constitue l'étude princeps sur les causes de l'ECA (58), inclut de manière consécutive 229 patients de plus de 70 ans admis à l'hôpital général depuis le domicile. Les patients sont évalués dans les 48 heures avec le MMSE et l'entourage est également interrogé pour identifier un éventuel ECA, lequel est diagnostiqué avec le DSM III-R. Les causes potentielles suivantes sont examinées (les % renvoient aux résultats évoqués plus bas):

1. Infection 22%

2. Trouble électrolytique 22%

3. ECA induit par un médicament (Drug Induced Delirium, DID) 17%

4. Troubles métaboliques 14%

5. Causes environnementales et sensorielles 13%

6. Processus intracrânien 2%

7. Etat d'hypoperfusion 8%

8. Sevrage 1%

Des critères pour l'identification des causes sont établis. Ils diffèrent selon les étiologies potentielles mais comprennent une association temporelle, des connaissances existantes pour supposer que le facteur peut être à l'origine d'un ECA et une amélioration de l'ECA concomitante à la suppression du facteur. Les facteurs causaux potentiels sont ensuite séparés : un facteur est une cause certaine si tous les critères cliniques sont remplis et qu'il n'y a pas d'autres étiologies potentielles ; il est une cause probable si deux critères sont présents et qu'il n'y a pas d'autres étiologies potentielles ; il est une cause possible si tous les critères sont remplis et qu'il y a d'autres étiologies potentielles ; il s'agit d'une condition co-morbide si un ou deux critères sont remplis et qu'il y a d'autres étiologies potentielles.

Cinquante cas d'ECA sont diagnostiqués, dont 36 au moment de l'évaluation initiale et 14 par la suite. Dix-huit (36%) des patients ont une étiologie certaine, 10 une probable et pour les 22 restants, 62 étiologies sont considérées comme possibles. Des conditions co-morbides sont identifiées dans 46 cas. Le rapport entre le nombre de causes identifiées et le nombre de facteurs qui sont considérés comme des conditions co-morbides est donc de 90/46. Les causes définitives, probables et possibles les plus fréquentes sont les troubles électrolytiques, le DID et les infections. Le pourcentage de la somme des causes certaines, probables et possibles est donné dans la liste plus haut.

2.3.2 Chez les patients chirurgicaux

Tine étude récente (254) a étudié l'ECA post-fracture de hanche. Six cent cinquante patients sont inclus dans l'étude au maximum 48 heures après leur admission et évalués quotidiennement avec le CAM. Les dossiers et les examens complémentaires sont ensuite revus systématiquement par deux examinateurs indépendants qui doivent déterminer une cause sûre, probable ou possible selon un, deux ou trois critères adaptés de l'article princeps mentionné plus haut (58). Tant les cas incidents que prévalents d'ECA sont considérés. Bien qu'il y ait eu une évaluation quotidienne par le CAM, les causes sont déterminées sur dossier de manière rétrospective. Dans ce travail, on identifie chez 7% des patients une cause sûre, chez 20% une cause probable, chez 11% une cause possible et chez les 61% restant les facteurs sont considérés comme des conditions co-morbides, sans rapport de causalité avec le développement de l'ECA. Si on considère le total des facteurs identifiés comme causes certaine, probable ou possible comparé au total des facteurs considérés comme des conditions co-morbides, le rapport est de 21/74, donc très différent de celui de l'étude de Francis. Les proportions de causes certaines, probables ou possibles sont indiqués cidessous. Dans la mesure où la majorité des facteurs sont identifiés comme des co-morbidités, le nombre de facteurs utilisés pour le calcul des pourcentages est petit (21). Les pourcentages fournis sont donc peu stables et ne sont qu'indicatifs. La deuxième colonne représente le pourcentage en tenant compte des comorbidités (le nombre de co-morbidité est de 74).

 

1. Infection

38%

34%

 

2. Etat d'hypoperfusion (Cardio-pulmonaire)

24%

11%

 

3. ECA induit par un médicament (Delirium Induced Delirium, DID)

14%

26%

4.

Causes environnementales et sensorielles

9%

35%

5.

Trouble électrolytique

5%

16%

6.

Processus intracrânien

5%

1%

7.

Sevrage

5%

4%

8.

Troubles métaboliques

0%

1%

 

En conclusion, les auteurs suggèrent que puisqu'une cause unique ne peut être identifiée que dans une petite minorité des cas dans cette population, l'accent devrait être mis sur le traitement symptomatique et environnemental plus que sur la recherche d'une étiologie.

2.3.3 Chez des patients hospitalisés sans limite d'âge

Tine étude cas-témoin prospective de 1997 (255) a cherché à identifier les causes d'ECA chez les patients d'un hôpital général de district. Le groupe des cas est constitué de tous les patients avec critères DSM III d'ECA posés par un clinicien spécialiste de l'ECA. Les contrôles sont des patients de mêmes services mais sans ECA ; ils sont appariés en fonction de l'âge et du sexe. Les cas et les témoins, au nombre de 42, sont suivis pendant l'hospitalisation pour déterminer les causes d'ECA, puis à six et 12 mois pour voir le pronostic. La causalité est déterminée selon les critères de Francis (58). Les patients en phase terminale sont exclus de l'étude. Les causes d'ECA sont les suivantes (n=217):

1. Infections 34%

2. Causes multiples 25%

3. AVC 11%

4. Médicaments 11%

5. Infarctus 5%

6. Fracture 5%

7. Carcinome 5%

8. Troubles de la balance liquidienne et troubles électrolytiques 4% 9. Insuffisance cardiaque 4%

2.3.4 Chez des patients de soins palliatifs

Tin travail paru en 2001 (256) a étudié les causes d'ECA chez des patients oncologiques en phase terminale. Le clinicien doit identifier la cause à l'aide des résultats de laboratoire et d'autres examens complémentaires. Les critères habituels proposés par Francis (58) sont appliqués (identification d'une pathologie connue pour causer un ECA, association temporelle claire entre l'occurrence de cette maladie et le cours de l'ECA). Les auteurs ne cherchent pas à identifier une cause unique, ce qui contribue probablement à un plus grand pourcentage d'ECA multifactoriel (52%). Les opioïdes sont souvent responsables. Deux-cent quarante cinq épisodes d'ECA sont étudiés chez 213 patients. Les causes identifiées sont les suivantes :

1. Dysfonction hépato-rénale 29%

2. Médication 25%

3. Tr Balance liquidienne (hyperosmolalité et azotémie pré-rénale) 21%

4. Hypoxie 16%

5. Troubles électrolytiques 15%

6. Troubles organiques du SNC : 12%

7. Coagulation Intravasculaire Disséminée 12%

8. Infection 11%

9. Douleur physique non traitable 6.5%

10. Anémie 6%

11. Hyper ou hypoglycémie 4%

12. Choc hypovolémique 4.6%

2.3.5 A l'admission à l'hôpital

Tine étude de 1999 (257) a étudié les causes d'ECA chez les sujets admis à l'hôpital général pour ECA. Cinquante et un sujets sont admis consécutivement avec un diagnostic DSM III-R d'ECA comme raison de l'hospitalisation. Seuls sont inclus les individus de plus de 65 ans, sans pathologie sous-jacente importante et venant du domicile. Le pronostic est également étudié avec suivi pendant une année. La

causalité est déterminée selon les critères de Francis 1990 (58) ; le jugement clinique de deux auteurs détermine la cause la plus importante puisque c'est souvent multifactoriel. Les causes identifiées sont les suivantes :

· Infections 43%

· AVC 25%

· Médicaments 12%

· Pathologie cardio-vasculaire 18%

En conclusion, les auteurs estiment que les causes sont similaires pour des ECA à l'admission que pour des ECA développés pendant le séjour.

2.3.6 Autres études

Deux autres études de moins bonne qualité méthodologique ont été identifiées par notre recherche de littérature. Tine étude rétrospective de 169 patients hospitalisés dans un service spécifique (258) avec un diagnostic CIM d'ECA, pour lesquels les diagnostics somatiques sont relevés. Il n'y a pas d'explication sur la causalité. Tin tableau résume les causes retrouvées avec les infections, les problèmes cardiaques, les chutes et autres et les AVC qui viennent en tête.

Tine autre étude de 1992 (57) inclut 184 patients consécutifs admis en gériatrie avec 40 patients souffrant d'ECA selon le DSM III, dont 12 avec démence. Comme plus haut, ce sont les diagnostics d'ECA au moment de l'admission qui sont considérés. Les diagnostics sont simplement étudiés sans étude de la causalité et les résultats sont les suivants (n=40)

· Infections dans 32.5%

· AVC dans 15%

· Effet indésirable des médicaments dans 7.5%

· Pathologie cardio-vasculaire dans 7.5%

· Epilepsie dans 7.5%

2.4 LES CAUSES LIEES A LA MEDICATION

Tine littérature abondante s'est intéressée à l'ECA induit par la médication et évidemment plus généralement aux effets secondaires des médicaments, apportant une contribution utile à la compréhension de cette problématique. Plusieurs revues non systématiques mais complètes ont étudié l'ECA induit par des médicaments (Drug Induced Delirium DID) (144;146;259). Selon ces revues, ratiquement tous les médicaments ont été signalés par des études de cas comme pouvant induire un ECA. Les autres points marquants sont les suivants :

1. Il existe un manque d'études prospectives de bonne qualité étudiant certains médicaments comme facteurs de risque ou causes.

2. Les meilleures preuves d'une action sur la cognition (non spécifique de l'ECA) existent pour les benzodiazépines, les opioïdes, les agents anticholinergiques et les antidépresseurs mais les résultats sont divergents.

3. Pour les agents agissant au niveau du SNC, les études montrent effectivement une grande hétérogénéité dans leurs résultats, y compris au sein des deux études de bonne qualité méthodologique (1 50;260).

4. La plupart des études épidémiologiques ne trouvent pas de relation entre la prescription d'anticholinergiques et l'ECA

5. Pour les benzodiazépines, seulement une partie des études les ont identifiées comme facteur de risque d'ECA.

6. Pour ce qui est de la prise en charge du DID, il est essentiel d'examiner attentivement l'histoire médicamenteuse du patient en relevant en particulier les changements, arrêts et introduction de médicaments.

2.5 LES AUTRES CAUSES

Nous reproduisons ici l'ensemble des causes fréquemment mentionnées dans les ouvrages de référence et les revues de littérature :

· Les causes métaboliques et endocriniennes

· Les troubles électrolytiques et la balance liquidienne

· Les causes infectieuses

· Les affections gastro-intestinales

· Les affections cardiaques ou respiratoires

· Les causes vasculaires

· Les causes traumatiques

· Les problèmes neurologiques (y compris la température)

· La douleur

· Les troubles sensoriels

· Les problèmes d'élimination

· Les intoxications (par exemple les métaux lourds)

· Les sevrages

2.6 TABLEAU RECAPITULATIF DES ETUDES SUR LES CAUSES DE L'ECA

Nous avons reproduit ci-dessous les résultats des différentes études. Rappelons qu'il s'agit d'une comparaison assez artificielle, étant donné les différences entre les populations étudiées et les méthodologies employées. Pour mémoire, seules les études prospectives, comprenant une définition claire et valable de ce qui définit la causalité pour les auteurs, sont prises en compte.

Etudes

Francis, 1990
(58)

50 patients Personnes

âgées

George,

1997 (255), 171 patients Personnes âgées

Brauer, 2000
(254)

74 patients Patients chirurgicaux

Morita, 2001
(256)

213 patients

Soins palliatifs Plusieurs causes
possibles

Rahkonen, 1999 (257) 51 patients Patients admis
pour ECA

Causes

 
 
 
 
 

Causes multiples

 

25%

 

52%

 

Infections

22%

34%

38%

11%

43%

AVC

 

11%

 
 

25%

Médicaments

17%

11%

14%

25%

12%

Pathologie cardio- vasculaire, hypoperfusion, hypoxie

8%

9%

24%

16%

18%

Troubles métaboliques

14%

2%

0%

21%

 

Troubles électrolytiques

22%

2%

5%

15%

 

Processus intra-
crânien,

pathologie SNC

2%

12%

5%

 
 

Sevrage

1%

 

5%

 
 

Causes environnementales et sensorielles

13%

 

9%

 
 

Dysfonction d'organes

 
 
 

29%

 

Le nombre de patients indiqués représente la base chiffrée pour le calcul des pourcentages dans les études (le nombre de patients atteints d'ECA).

 

2.7 SYNTHESE DE LA LITTERATURE

Chez les patients médicaux et chirurgicaux, les infections constituent la première cause d'ECA (entre 20 et 40%), suivies par les médicaments (entre 10 et 20%). Les pathologies cardio-vasculaires, les troubles métaboliques et électrolytiques sont également des causes importantes mais les études montrent des résultats hétérogènes quant aux pourcentages dans lesquels elles sont à l'origine de l'ECA. D'autres causes sont relevées dans certaines études prospectives: les causes environnementales et sensorielles, les processus intra-crânien, les pathologies du système nerveux central et le sevrage.

L'expérience clinique et des études de cas montrent finalement que, outre les facteurs déjà mentionnés, les facteurs suivants peuvent être cause d'un ECA.

· Les affections gastro-intestinales

· Les traumatismes

· La douleur

· Les intoxications (par exemple les métaux lourds)

2.8 RECOMMANDATIONS

Comme il a été expliqué dans l'introduction de la deuxième partie, les causes de l'ECA et ses facteurs précipitants ont été étudiés dans des corpus de littérature différents, créant ainsi une différence sémantique qui n 'existe que partiellement dans la réalité. Un certain nombre de paramètres ont en effet été identifiés tant comme cause que comme facteur précipitant. C'est la raison pour laquelle les recommandations touchant les causes de l'ECA ont été intégrées à celles sur les facteurs précipitants. Nous les rep roduisons toutefois ici de manière isolée.

2.8.1 Quels sont les causes de l'ECA ?

Les facteurs suivants doivent être considérés comme pouvant être à l'origine d'un ECA. Bien qu'il ne s'agisse pas à proprement parler de recommandations, la même catégorisation a été apportée : Catégorie de facteurs=A

· Infections

· Médicaments ou intoxication

· Sevrage

· Accident vasculaire cérébral

· Troubles métaboliques et endocriniens (y compris troubles électrolytiques)

Catégorie de facteurs =B

· Pathologie cardio-vasculaire ou respiratoire, hypoperfusion, hypoxie

· Processus intra-crânien, pathologie SNC, affections neurologiques (y compris la température)

· Causes environnementales et sensorielles

Catégorie de facteurs =C

· Dysfonction d'organes (insuffisance rénale ou hépatique)

· Affections gastro-intestinales et troubles de la balance liquidienne

· Causes traumatiques

· Douleur

3 IDENTIFICATION ET TRAITEMENT DES CAUSES SOUS-
JACENTES

3.1 GENERALITES

Lorsque le diagnostic d'ECA est posé, différentes investigations doivent être entreprises afin d'identifier la ou les causes sous-jacentes potentiellement traitables. Les auteurs se rejoignent pour dire qu'il n'est pas possible d'établir une liste fixe des examens à entreprendre, tant dans les RPC identifiées (1 8;1 9;23) que dans les revues systématiques (27;120;261). Le choix des tests à entreprendre dépend de l'examen physique, de l'anamnèse et de la situation clinique générale (18). Hormis quelques études détaillées plus bas quant à l'utilité du CT et de l'EEG dans la prise en charge de l'ECA, peu de recherche a été effectuée dans le but de déterminer quels examens étaient nécessaires au moment du diagnostic d'ECA. Les pratiques dépendent donc largement de l'expérience clinique et varient selon les auteurs et les cadres.

3.1.1 RPC

Pour les RPC de la British geriatrics society (20), l'approche la plus importante dans la prise en charge de l'ECA est l'identification et le traitement de la cause sous-jacente (grade III). Les médicaments incriminés devraient être stoppés chaque fois que cela est possible (grade III). Les troubles biochimiques devraient être corrigés rapidement (262) (grade IIb). Les infections sont une des causes les plus fréquentes d'ECA. S'il y a une haute probabilité d'infection (i.e. anormalités de l'urine, radiographie de thorax anormale, etc.), des cultures appropriées devraient être mises en place et un traitement antibiotique instauré rapidement avec un médicament auquel l'organisme suspecté sera sensible. (grade III)

Pour les RPC de l'APA (18), le but est de découvrir les causes réversibles d'ECA et de prévenir des complications via un traitement rapide de ces troubles spécifiques. Les troubles suivants doivent être traités en priorité :

· Hypoxie, anoxie

· Hypoglycémie

· Hyperthermie

· Hypertension

· Déficit en thiamine

· Etat de manque, sevrage

3.2 ANAMNESE

3.2.1 RPC

Les RPC de la British geriatrics society (20) proposent d'explorer, en plus des questions standards, les points suivants dans l'anamnèse d'un patient atteint d'ECA (grade III)

· Anamnèse médicamenteuse complète, y compris les médicaments non prescrits par un médecin.

· Consommation d'alcool

· Capacité actuelle et passée (gestion du ménage, paiement des factures, etc....)

· Statut fonctionnel (Activités de la vie courante)

· Développement et cours de l'état confusionnel

· Antécédents de confusion aiguë ou chronique

· Symptômes suggestifs d'une cause sous-jacente (p.ex infection)

· Déficits sensoriels et appareillage éventuel (appareil auditif, lunettes)

· Co-morbidité

Dans la mesure du possible, cette anamnèse doit être complétée par le recueil de renseignements auprès des proches puisque les troubles cognitifs du patient l'empêchent souvent de fournir une anamnèse complète (grade III). De même, l'information devrait être récoltée également auprès des autres professionnels de santé ayant été en contact avec le patient de manière à ne pas répéter les investigations.

Les RPC de l'APA (18), quant à elles, ne détaillent pas l'anamnèse qui doit être recueillie. Elles mentionnent qu'un examen du dossier médical est indispensable, tout comme une revue attentive des changements de médication et de leur corrélation avec d'éventuels changements de comportement.

3.3 EXAMEN PHYSIQUE

3.3.1 RPC

Selon les RPC de la British geriatrics society (20), les domaines suivants devraient être explorés lors de l'examen physique :

· Examen neurologique (y compris l'évaluation du langage)

· Niveau de conscience

· Symptômes de fièvre

· Etat nutritionnel

· Signes d'abus d'alcool ou de sevrage (p.ex. tremor)

· Fonction cognitive, en utilisant un instrument standardisé comme le MMSE ou le AMST (grade IIc)

· Niveau d'attention (par exemple dire les mois de l'année à l'envers)

Les RPC de l'APA (18) ne détaillent pas l'examen physique. Elles mentionnent qu'un examen neurologique est indispensable et que des tests cognitifs comme celui de l'horloge, le digit span ou le trail making test peuvent être utiles.

3.4 EXAMENS DE LABORATOIRE 3.4.1 Examens proposés de routine

3.4.1.1 RPC

Les RPC de l'APA (18) proposent les examens suivants comme tests de routine pour tous les patients atteints d'ECA :

· Tests de laboratoire de base : Formule sanguine complète, dosage des électrolytes, glucose, calcium, albumine, blood urea nitrogen (BUN), créatinine, ASAT, ALAT, bilirubine, phosphatase alcaline, magnésium, PO 4

· Mesure de la saturation en oxygène ou gazométrie

· Analyse d'urine

Les RPC de la British geriatrics society (20) proposent, quant à elles, les examens suivants (grade III):

· Tests de laboratoire de base : Formule sanguine complète, électrolytes et urée, glucose, calcium, ASAT, ALAT, bilirubine, tests thyroïdiens

· Hémoculture

· Analyse d'urine

3.4.2 Examens à effectuer selon les données cliniques

3.4.2.1 RPC

Les RPC de l'APA (18) proposent les examens suivants comme tests supplémentaires en fonction des résultats de l'examen clinique:

· Tests de laboratoire supplémentaires : culture d'urine et antibiogramme, dépistage des toxiques dans les urines

· Tests sanguins : VDRL, recherche de métaux lourds, B12 et folates, LED, ANA (anticorps antinucléaire), porphyrines urinaires, ammoniaque, VIH

· Hémoculture

· Mesure des taux sanguins de médicaments (par.ex. digoxine, théophylline, phénobarbital, cyclosporine)

Les RPC de la British geriatrics society (20) proposent d'examiner l'opportunité d'effectuer les examens suivants en fonction de l'examen clinique

· B12 et folates

· Gazométrie

· Cultures spécifiques (uricult, sputum)

· Ponction lombaire

3.5 EEG

3.5.1 RPC

Selon les RPC de l'APA (18), depuis plusieurs décennies, les chercheurs ont observé des changements à l'EEG chez les personnes atteintes d'ECA. Les changements consistent le plus souvent en ralentissement général, quoique des activités rapides à bas voltage soient rencontrées dans certains types d'ECA comme le Delirium Tremens. La sensibilité de l'EEG pour détecter un ECA est cependant peu élevée, 75% selon ces RPC.

Les RPC de la British geriatrics society (20) mentionnent que bien que l'EEG soit fréquemment anormal chez les patients atteints d'ECA, (263-265), montrant un ralentissement diffus, son utilisation de routine comme instrument diagnostique n'a pas été complètement évaluée. L'EEG peut ainsi être utile quand il y a des difficultés dans les situations suivantes (grade III):

· Distinguer un ECA d'une démence

· Différencier un ECA d'un status epilepticus non convulsif ou d'une épilepsie du lobe temporal

· Identifier les patients chez qui l'ECA est dû à une lésion focale intracrânienne plutôt qu'à une anormalité globale.

3.5.2 Revues systématiques

Selon une revue systématique récente sur la prise en charge de l'ECA (120), « Bien que l'EEG ne soit généralement pas nécessaire pour le diagnostic, il montre quasiment toujours des anormalités chez les personnes atteintes d'ECA et peut aider à différencier l'ECA de la démence. » Tine revue de 1999, sur l'EEG en psychiatrie (266), conclut que l'EEG quantitatif peut être utile pour évaluer la démence si l'EEG normal n'est pas conclusif ou si les données de la neuro-imagerie ne sont pas conclusives ou indisponibles. Cette revue note aussi que la caractéristique de l'ECA est de montrer un ralentissement global de l'EEG proportionnel à la sévérité de la symptomatologie, sauf dans le delirium tremens où l'EEG est normal avec des rythmes rapides.

3.5.3 Etudes

Selon Jacobson, en 2000 (267), l'EEG est particulièrement utile pour évaluer les patients déments et déterminer s'il existe un ECA surajouté. Il cite Jacobson (268) qui étudie des patients avec ECA, démence ou les deux et regarde quels critères d'un EEG quantitatif peuvent différencier entre ces diagnostics. Il existe des variables plus fréquentes dans l'ECA que dans la démence.

3.6 NEUROIMAGERIE

3.6.1 RPC

Les RPC de la British geriatrics society (20) notent que, bien qu'un certain nombre de patients avec ECA souffrent d'une démence ou d'une autre affection cérébrale structurelle sous-jacente (par ex un antécédent d'AVC), il a été montré que le CT n'est pas utile en routine pour identifier la cause de l'ECA (269) et devrait être réservé aux patients chez qui une lésion intracrânienne est suspectée (Grade IIb). Cela inclut les patients présentant (Grade III) des signes neurologiques focaux, un état confusionnel suite à un TCC ou à une chute, ou encore des symptômes d'hypertension intracrânienne.

Selon les RPC de l'APA (18), un CT ou une IRM doivent être effectuées seulement si les données cliniques l'indiquent. D'après les RPC de l'ANAES sur les soins palliatifs finalement, « en fonction des données de l'examen clinique, (par exemple en présence de signes neurologiques focalisés), un scanner ou une IRM peuvent être discutés (270).

3.6.2 Revues systématiques

Selon une revue systématique récente sur la prise en charge de l'ECA (120), la neuroimagerie est indiquée en présence de signes neurologiques nouveaux ou s'il y a eu TCC récent.

3.6.3 Etudes

Tine revue datant de 2000 (267) détaille les travaux existant sur l'imagerie de l'ECA. Elle ne rend pas compte de la recherche de littérature mais ses références correspondent à celles identifiées par notre recherche de littérature. Les auteurs mentionnent une étude (271) portant sur 69 patients et montrant une différence significative à l'imagerie entre un groupe de patients avec ECA et un groupe contrôle. Ces anomalies ne sont toutefois pas la cause primaire de l'ECA mais indiquent plutôt la présence d'une maladie structurelle sous-jacente (102). La même équipe a montré d'autres différences structurelles entre des patients avec ECA et un groupe contrôle (269).

Tine autre étude (272) s'est intéressée à la variabilité dans la décision de faire un CT. Elle montre que des CT sont pratiqués plus couramment dans l'ECA que dans les troubles cognitifs ou de la conscience. Sur les 42/279 CT pathologiques, 40 concernaient des patients avec troubles de la conscience ou déficit neurologique nouveau. Tine des conclusions de l'article est qu'il faut d'autres études avant de pouvoir formuler des RPC pour la décision de faire ou pas un CT.

Berk (273) s'est par ailleurs intéressé à l'association entre différents diagnostics psychiatriques et la pose d'indication à un CT par les praticiens, pour constater que les diagnostics associés de manière significative à la décision de faire un CT étaient la démence et l'ECA. Il montre que la démence comme la présence de troubles neurologiques ou d'anomalies au status mental organique étaient prédictives de l'anormalité du CT. En conclusion, il propose que ces variables ainsi que le diagnostic ECA soient pris en considération pour poser l'indication à un CT.

3.7 PONCTION LOMBAIRE


3.7.1 RPC

Selon les RPC de la British Geriatrics Society (20), bien que des anomalies aient été constatées dans le liquide céphalo-rachidien de patients avec ECA (274), une ponction lombaire de routine n'est pas utile pour identifier et traiter la cause sous-jacente de l'ECA (275) (Grade III). Cet examen devrait donc être réalisé seulement en présence d'indices de suspicion d'une méningite, c'est à dire lors de méningisme et/ou de maux de tête accompagnés de fièvre.

Selon les RPC de l'APA (18), la PL doit être effectuée seulement si les données cliniques l'indiquent.

3.7.2 Etudes

L'article de référence de ces RPC est une étude rétrospective sur 81 patients souffrant d'ECA et chez qui une ponction lombaire avait été réalisée (275). Le diagnostic d'ECA est supposé à partir du fait que la ponction lombaire a été demandée en raison d'un changement dans l'état mental du patient. Sur les 81 ponctions lombaires, une seule s'est révélée positive et a conduit à un diagnostic présumé de méningite aseptique. La patiente en question présentait de la fièvre, des maux de tête et une pression artérielle anormalement élevée (230/100 mm Hg).

Tine étude de design similaire s'est intéressée plus récemment aux résultats de 231 ponctions lombaires réalisées pour rechercher un éventuel diagnostic de méningite acquise dans la communauté ou nosocomiale (276). Le diagnostic d'ECA est déterminé sur dossier sans instrument standardisé. Sur les 114 patients présentant une altération de l'état mental au moment de la ponction lombaire, 13 présentent des anormalités dans les résultats de l'analyse du liquide céphalo-rachidien (infection, méningite aseptique, diagnostic d'une affection non infectieuse). L'absence de maux de tête et de signes méningés est cependant fortement prédictive d'une négativité de la ponction lombaire (98% de valeur prédictive négative). En conclusion, les auteurs recommandent qu'une ponction lombaire ne soit pas effectuée de routine chez les patients présentant une altération de l'état mental et de la fièvre, mais que la situation soit examinée soigneusement en considérant les risques existant de méningite et les possibles causes alternatives de fièvre. Par contre, la présence de signes méningés associés à des maux de tête ou de la fièvre devrait conduire à la réalisation rapide d'une ponction lombaire.

3.8 SYNTHESE DE LA LITTERATURE

Le choix des tests à entreprendre dépend de l'examen physique, de l'anamnèse et de la situation clinique générale. Tine anamnèse ciblée et un examen physique dirigé doivent donc être effectués chez tous les patients atteints d'ECA. Certaines attitudes et certains examens complémentaires devraient être envisagés chez tous les patients souffrant d'ECA, la littérature n'étant cependant pas homogène quant au choix de ces examens.

Les sources diffèrent sur le contenu de l'anamnèse, du status et des examens complémentaires. Il a été montré que l'EEG permet d'aider à la différenciation entre un ECA et certaines formes d'épilepsie. Par ailleurs, il n'est pas utile d'effectuer un CT scan de routine non plus qu'une ponction lombaire pour l'évaluation d'un ECA.

3.9 RECOMMANDATIONS
3.9.1 Généralités

Catégorie de recommandation=B

· La recherche et le traitement des causes sous-jacentes est le point le plus important dans la prise en charge de l'ECA.

· En particulier, les médicaments potentiellement incriminés doivent être stoppés chaque fois que cela est possible, les troubles biochimiques corrigés et un traitement antibiotique instauré rapidement en cas d'infection.

3.9.2 Quels sont les points importants à l'anamnèse ?

Catégorie de recommandation=B

· L'anamnèse d'un patient atteint d'ECA devrait couvrir la prise médicamenteuse (y compris les médicaments auto-prescrits), la consommation d'alcool ou d'autres substances, les antécédents de confusion aiguë ou chronique et les éventuels déficits sensoriels ou appareillages.

· L'anamnèse devrait être complétée auprès de l'entourage.

3.9.3 Quels sont les points importants au status ?

Catégorie de recommandation=B

· Le status devrait comprendre un examen neurologique et la recherche de signes d'abus d'alcool ou de sevrage.

Catégorie de recommandation=C

· L'état nutritionnel devrait également être évalué.

3.9.4 Quels examens de laboratoire demander en première intention ?

Les examens suivants devraient être demandés d'emblée :

Catégorie de recommandation=B

· Formule sanguine complète

· Sodium, potassium et calcium

· Glycémie

· Fonction rénale (urée et créatinine)

· Analyse d'urine

Catégorie de recommandation=C

· Saturation en oxygène ou gazométrie

· Fonction hépatique (ASAT, ALAT, Bilirubine)

3.9.5 Quels examens de laboratoire demander seulement si un indice
clinique les indique?

Les examens suivants devraient être envisagés uniquement en présence de données cliniques orientant vers cet examen.

Catégorie de recommandation=B

· Sérologie HIV

· Taux sanguins de médicaments: le prélèvement de sang pour un éventuel dosage sanguin est à envisager s'il y a un doute quant à l'implication possible d'un surdosage médicamenteux dans la genèse de l'ECA; il peut être judicieux de prélever un échantillon, de congeler le plasma et de décider ultérieurement de réaliser ou non le dosage selon l'importance du résultat pour la suite de la prise en charge.

· Hémoculture

· Culture d'urine

· Dépistage de toxiques dans les urines

· B12 et Folates

· Anticorps anti-nucléaires

Catégorie de recommandation=C

· Recherche de métaux lourds

· LED

· Porphyrines urinaires

· Ammoniaque

Catégorie de recommandation=I

Les examens suivants peuvent être faits d'emblée ou seulement si la clinique l'indique, cela en fonction des préférences du clinicien.

· Magnésium, phosphates

· Albumine

· Phosphatase alcaline

3.9.6 Quand utiliser l'EEG ?

Catégorie de recommandation=B

· Tin EEG ne doit pas être effectué chez tous les patients souffrant d'ECA

L'EEG standard est indiqué dans les situations suivantes :

Catégorie de recommandation=C

· Pour différencier un ECA d'un status epilepticus non convulsif ou d'une épilepsie du lobe temporal

· Si aucune cause évidente n'est retrouvée pour un ECA persistant et réfractaire

Catégorie de recommandation=I

· L'utilité de l'EEG pour différencier un ECA d'une démence est incertaine

3.9.7 Quand faut-il demander une imagerie ?

Catégorie de recommandation=B

· Tin CT scan ne doit pas être effectué chez tous les patients souffrant d'ECA

Les indications au CT scan sont les suivantes

Catégorie de recommandation=C

· En cas de signes neurologiques focaux

· En cas d'ECA après traumatisme cranio-cérébral

· En cas d'ECA suite à une chute

· En cas de maladie connue pour être associée à des pathologies intra-crâniennes

· Si aucune cause évidente n'est retrouvée pour un ECA persistant et réfractaire

Les indications à l'IRM sont les suivantes Catégorie de recommandation=C

· En cas de maladie connue pour être associée à des pathologies intra-crâniennes

Catégorie de recommandation=I

· L'utilisation de l'IRM pour d'autres indications est incertaine. A ce titre, son usage est laissé à l'appréciation des cliniciens et l'indication devrait être évaluée par un spécialiste.

3.9.8 Quand procéder à une ponction lombaire ?

Catégorie de recommandation=B

· Tine PL ne doit pas être effectuée chez tous les patients souffrant d'ECA

Les indications à la ponction lombaire sont les suivantes

Catégorie de recommandation=A

· En présence de signes méningés et de fièvre ou maux de tête (B)

Catégorie de recommandation=B

· En présence de signes méningés uniquement (C)

Catégorie de recommandation=I


· En présence de maux de tête et de fièvre, ou si aucune cause évidente n'est retrouvée pour un ECA persistant et réfractaire, l'opportunité d'une PL est incertaine et l'indication est laissée à l'appréciation du clinicien et à l'avis du spécialiste.

4 TRAITEMENT DE SOUTIEN

Avertissement : dans cette partie, nous avons choisi de séparer préalablement les différentes interventions non pharmacologiques par chapitres et sous-chapitres en renonçant à diviser systématiquement la littérature en RPC, revues systématiques et études.

4.1 RPC

Les RPC de la British Geriatrics Society (20) notent qu'une attention précoce portée aux facteurs précipitants de l'ECA et le fait d'adopter l'approche détaillée dans le chapitre < prise en charge de l'ECA>> chez les patients à risque élevé d'ECA pourraient prévenir l'apparition d'ECA et, chez les patients qui le développent, améliorer son pronostic (60;172-174) (Grade I). Dans le paragraphe de ces RPC traitant de la < Prise en charge de l'ECA >>, on trouve les recommandations suivantes :

· Approche et soins en évitant toute brusquerie

· Limitation des bruits inattendus et irritants (alarmes de perfusion par exemple)

· Attention portée aux problèmes de continence

· Soutien et explication à la famille, encouragement des visites au malade

Selon les RPC de l'APA (18), les interventions environnementales et de soutien sont généralement recommandées pour tous les patients atteints d'ECA (I). Elles comprennent trois axes : les interventions environnementales, le soutien au patient et la structuration et le soutien et l'éducation à la famille.

4.2 ASPECTS PHYSIOLOGIQUES

Les RPC développées pour le corps infirmier par l'université de l'Iowa (19) détaillent les interventions à mettre en place chez les patients atteints d'ECA. Elles précisent pour chaque intervention si des preuves scientifiques motivent leur utilisation (R) ou si elles se basent sur l'expérience clinique (C).

1. Etablir et maintenir la balance liquidienne R

2. Etablir et maintenir une nutrition adéquate C

3. Etablir et maintenir une température corporelle normale C

4. Etablir et maintenir un rythme veille sommeil normal (deux heures d'éclairage intense le soir) C

5. Etablir et maintenir une bonne élimination R

6. Etablir et maintenir une bonne oxygénation R

7. Etablir et maintenir des glycémies normales C

8. Etablir et maintenir une pression artérielle normale R

9. Diminuer la fatigue en prévoyant des périodes bien séparées pour le repos et les activités C

10. Encourager la mobilisation R

11. Proposer des exercices pour combattre les effets de l'immobilité et dépenser l'énergie en excès R

12. Diminuer l'apport de caféine pour réduire l'agitation et le manque de repos C

13. Prendre en charge l'inconfort et la douleur R

14. Identifier et traiter rapidement les infections C

En ce qui concerne la balance liquidienne, une étude portant sur 60 patients atteints de troubles cognitifs a montré que l'utilisation de l'hypodermoclyse était associée à moins d'agitation que les perfusions (37% vs 80%), qu'elle était plus économique et qu'aucune différence n'était notée dans les taux d'urée et de créatinine 48 heures après l'hydratation (277).

4.3 ASPECT ENVIRONNEMENTAL, LIE AU FONCTIONNEMENT DE L' HO PITA L

Selon les RPC de l'APA (18), la prise en charge de l'ECA comprend une palette d'interventions infirmières, psychologiques, psychiatriques et par l'équipe médicale qui peut être regroupée sous le nom d'interventions environnementales. Le but général est de réduire les facteurs environnementaux qui exacerbent l'ECA, la confusion et les mauvaises perceptions tout en instaurant un climat de familiarité et un niveau optimal de stimulation. Il y a une balance à trouver entre la sous-stimulation qui renvoie le patient à ses pensées et perceptions internes désorganisées (fonction structurante) et la surstimulation qui désorganise également le patient. Il faut donc fournir une quantité régulière de stimuli modestes (vocaux, visuels et tactiles) au patient avec ECA. Pour l'APA, les troubles visuels et auditifs sont aussi de possibles facteurs aggravants (105;278). A ce titre, il est important de fournir aux patients des lunettes et un appareil auditif le cas échéant. Il faut aussi s'assurer qu'il existe horloges et calendriers à jour. Le fait de reproduire un environnement familier avec photos et animaux en peluche peut également être utile, tout comme celui de permettre aux membres de la famille d'être le plus présents possible. Spécialement si la chambre est sombre la nuit, des veilleuses peuvent être utiles pour réduire l'anxiété. Il y a quelques preuves empiriques que ces interventions peuvent réduire la sévérité de l'ECA et améliorer le pronostic (251;279-281). Bien qu'il n'y ait pas de larges essais contrôlés randomisés bien conduits, ces interventions sont largement recommandées au vu de l'expérience clinique et de l'absence d'effets indésirables. Il faut noter par ailleurs que ces interventions sont largement reconnues mais restent sous-utilisées (282).

Selon les RPC de la BGS (20), les mesures environnementales peuvent être facilitées, suivant les cas, par l'octroi d'une chambre individuelle. Par exemple, dans un service agité, un patient sera mieux soigné dans une chambre individuelle tandis que dans un service avec des petites fenêtres, la présence d'autres patients peut être rassurante (grade III). Tine luminosité correcte, une limitation des changements de chambres et de services (grade III), une continuité des soins de la part de l'équipe soignante et une limitation des bruits inattendus et irritants (alarmes de perfusion par exemple) sont les autres aspects importants de la prise en charge environnementale.

4.4 ASPECTS EDUCATIONNELS

Tine revue non systématique sur les interventions éducationnelles dans l'ECA (283) est parue en 1999. La plupart des études trouvées par cette revue ont des déficits méthodologiques et les interventions (qui touchent les médecins, les équipes infirmières, les patients et/ou leur famille) n'ont pas été développées en tenant compte des principes d'apprentissage chez l'adulte. Les auteurs concluent qu'il y a des preuves limitées de l'efficacité d'intervention éducationnelle sur la présence de symptômes et les conséquences de l'ECA (en terme de survie et de temps de séjour hospitalier).

Selon les RPC de l'APA (18), les réactions émotionnelles du patient par rapport à ses symptômes d'ECA sont elles-mêmes un facteur aggravant. Il devrait être dit et répété au patient que ces symptômes sont temporaires et réversibles et ne reflètent pas une pathologie psychiatrique permanente. De même les troubles perceptifs du patient peuvent lui faire croire qu'il a subi des dommages cérébraux, ce qui doit être infirmé à moins que l'ECA ne soit consécutif à un AVC ou d'autres dommages cérébraux irréversibles, en disant au patient qu'il s'agit de symptômes communs et réversibles dans sa situation. Il n'y a pas de preuves empiriques de l'efficacité du soutien émotionnel et cognitif au patient mais son utilisation est encouragée sur la base de l'expérience clinique, du bon sens et de l'absence d'effets indésirables.

Les RPC de la British Geriatrics Society (20) mentionnent l'importance du soutien et des explications à la famille, de l'encouragement des visites au malade.

4.5 ASPECTS DE L'ORIENTATION

Selon les RPC de l'APA (18), tous ceux qui sont en contact avec le patient devraient fournir une réorientation, ce qui implique de rappeler au patient de manière adéquate où il est, la date et l'heure et la raison de son hospitalisation. Les RPC de la British Geriatrics Society (20) notent, elle, l'importance d'une réafférentation régulière et répétée, oralement et visuellement (horloges et calendriers visibles) et le fait que des appareils auditifs et des lunettes doivent être mis à disposition des patients si besoin est.

4.6 ASPECTS RELATIONNELS ET COMMUNICATIONNELS

Les RPC de la British geriatrics society (20) notent que les patients doivent être rassurés quant aux procédures et traitements appliqués et que ces derniers doivent être expliqués. Des phrases courtes doivent être utilisées en général et l'approche et les soins au patient doivent être menés sans brusquerie. Par rapport au patient qui a un discours délirant et/ou confus et qui est éventuellement agité, il faut essayer de le distraire en s'aidant si possible de la famille, vérifier qu'il n'y a pas une cause précise à son agitation (soif, douleur, envie d'aller aux toilettes), ne pas adhérer à son délire éventuel mais, selon les circonstances (grade III), manifester son désaccord de manière respectueuse sur les sujets sensibles, changer de sujet ou légitimer les sentiments éprouvés en ignorant le contenu du délire.

4.7 ENTOURAGE (INFORMATION, RELATION, IMPLICATION)

Selon les RPC de l'APA (18), l'éducation des parents et des amis sur l'ECA est extrêmement utile puisque l'entourage peut avoir les mêmes soucis que les patients, en particulier sur une pathologie psychiatrique présente ou des dommages cérébraux irréversibles, et être effrayés et démoralisés au lieu d'être optimiste et d'encourager le patient. Il est également important de conseiller aux membres des familles d'être le plus présent possible et d'aider à rendre l'environnement de l'hôpital plus familier au patient. Les RPC de la British Geriatrics Society (20) mentionnent l'importance du soutien et des explications à la famille, de l'encouragement des visites au malade.

4.8 PRISE EN CHARGE DU SOMMEIL

Le soutien ou la restauration d'un rythme veille-sommeil normal fait partie des recommandations de la BGS (20). Tine étude de cohorte prospective parue en 1998 (284) a montré qu'il était possible de réduire de manière notable la prescription de sédatifs hypnotiques en utilisant un protocole non pharmacologique de promotion du sommeil comprenant des massages du dos, l'administration d'une boisson chaude et de la musique relaxante. De 54% (51/94) avant l'introduction du protocole, la proportion de patients à qui il est prescrit un sédatif hypnotique passe à 31% (34/111) après l'intervention.

4.9 SYNTHESE DE LA LITTERATURE

Les interventions possibles dans le cadre du traitement de soutien de l'ECA recoupent largement les interventions discutées dans le chapitre sur la prévention de l'ECA. Il s'agit d'une part de mesures qui visent à instaurer un cadre soutenant pour le patient, qui le stimule ni trop ni trop peu et qui l'oriente de meilleure manière quant au temps, à l'espace et aux personnes, d'autre part de mesures visant à restaurer des conditions physiologique propres à la diminution de l'état confusionnel. Il existe des preuves de bas niveau que l'éducation des patients, de leur famille, des médecins et des équipes infirmières permettent de diminuer les symptômes et les conséquences de l'ECA.

4.10 RECOMMANDATIONS

Ces recommandations se basent largement sur celles édictées pour la prévention de l'ECA.

4.10.1 A quels aspects du traitement de soutien faut-il donner la priorité?

Les aspects suivants devraient avoir la priorité

4.10.1 .1 Traiter les troubles cognitifs

Catégorie de recommandation=C

· Des activités cognitives stimulantes adaptées devraient être proposées au patient souffrant d'ECA

4.10.1.2 Améliorer la qualité du sommeil

Catégorie de recommandation=B

· L'hygiène du sommeil devrait être promue au moyen d'interventions non-pharmacologiques, comme par exemple la possibilité d'écouter de la musique adéquate pendant l'endormissement ou celle de profiter de massages du dos.

· Le sommeil devrait être facilité en réduisant le bruit ambiant et en évitant des lumières constantes.

· Le rythme nycthéméral devrait être conservé autant que possible.

4.10.1.3 Diminuer les effets délétères des médicaments

Catégorie de recommandation=C

· La liste des médicaments devrait être revue soigneusement pour supprimer tous les médicaments potentiellement à l'origine de la confusion ou les remplacer.

· Les psychotropes, en particulier les benzodiazépines, les médicaments à propriété anticholinergique et les médicaments opioïdes médicaments devraient en particulier être utilisés avec prudence et leur utilisation limitée au maximum.

4.10.1.4 Limiter l'impact des troubles électrolytiques et de la déshydratation

Catégorie de recommandation=A

· L'hydratation des patients devrait être facilitée, par exemple en mettant du liquide à disposition facilement et en tout temps, en stimulant les patients à boire régulièrement et en effectuant régulièrement des bilans liquidiens.

Catégorie de recommandation=B

· Les troubles électrolytiques devraient être recherchés activement et traités précocement. Catégorie de recommandation=C

· Si l'hydratation orale n'est pas adéquate, une hypodermoclyse (hydratation par perfusion souscutanée) devrait être envisagée.

4.10.1.5 Améliorer la communication avec le patient

Catégorie de recommandation=B

Les mesures suivantes devraient être appliquées pour améliorer la communication avec le patient et son information

· Communication verbale fréquente avec le patient.

· Orientation régulière du patient sur son emplacement, le pourquoi de sa présence à l'hôpital, le programme de la journée et ses buts.

· Explication et réassurance à propos des actes médicaux.

· Implication du patient dans ses soins et les prises de décisions y relatives.

· Utilisation de phrases courtes.

· Approche et soins en évitant toute brusquerie

4.10.1.6 Permettre au patient d'être mieux orienté dans le temps, l'espace et quant
aux personnes

Catégorie de recommandation=B

Les mesures suivantes devraient être appliquées pour améliorer l'orientation du patient :

· Horloges et calendriers disponibles et à jour.

· Dans la mesure du possible, reproduction de l'environnement familier.

· Eviter les changements de service et de chambre.

· Lumière adéquate, utilisation de veilleuses.

· Réduire au maximum le nombre de personnes différentes s'occupant du patient.

4.10.2 Quels sont les autres aspects du traitement de soutien ?

4.10.2.1 Limiter la surcharge sensorielle et éviter la désafférentation

Catégorie de recommandation=A

· Les troubles visuels et auditifs devraient être dépistés et des lunettes ainsi que des appareils auditifs fournis le cas échéant. Catégorie de recommandation=B

· Les bruits inattendus et irritants (alarmes de perfusion par exemple) devraient être limités.

4.10.2.2 Impliquer les proches dans la prise en charge et les informer

Catégorie de recommandation=C

Les proches devraient être impliqués et informés par les moyens suivants :

· Education sur l'ECA en général et l'importance de la réorientation fréquente du patient

· Implication dans les soins au malade et les repas

· Soutien à l'entourage

· Encouragement des visites au malade

· Assistance aux patients au moment des repas

4.10.2.3 Eviter la malnutrition et le déficit en vitamines

Catégorie de recommandation=B

· Tin support nutritionnel et/ou des suppléments en vitamines devraient être introduits dans les groupes à risque de carence.

4.10.2.4 Limiter les conséquences de l'abus d'alcool

Catégorie de recommandation=A

· S'il existe des risques importants de sevrage alcoolique, des benzodiazépines doivent être introduites pour prévenir le sevrage.

Catégorie de recommandation=B

· Chez la personne âgée, des benzodiazépines seront introduites avec une grande prudence. Le clométhiazole pourra par ailleurs être utilisé comme alternative pour prévenir le sevrage.

· Le dépistage de l'abus d'alcool devrait se faire de routine

· Des suppléments en thiamine devraient être administrés chez les personnes à risque

4.10.2.5 Eviter la contention physique

Catégorie de recommandation=A

· L'usage de la contention physique devrait être réduit au maximum

4.10.2.6 Favoriser la mobilisation

Les interventions suivantes devraient être envisagées pour favoriser la mobilisation des patients : Catégorie de recommandation=A

· Eviter l'immobilisation au lit et former le personnel concernant les risques associés.

Catégorie de recommandation=B

· Eviter les cathéters urinaires et autres facteurs favorisant l'immobilité du patient..

· Introduire des protocoles de mobilisation précoce.

· Encourager la mobilité, le « self-care » et l'indépendance.

4.10.2.7 Optimiser les conditions opératoires

Les interventions suivantes devraient être envisagées pour diminuer les risques liés aux opérations chirurgicales.

Catégorie de recommandation=B

· Veiller à ce que l'analgésie soit adéquate. Si possible introduire une analgésie contrôlée par le patient

Catégorie de recommandation=C

· Prévention de l'hypotension péri-opératoire

· Prévention de l'hypoxémie péri-opératoire

· Contrôle de l'hématocrite pour le garder au dessus de 30%

5 TRAITEMENT MEDICAMENTEUX SYMPTOMATIQUE

5.1 INDICATIONS

Pour les RPC de l'APA (18), le choix de l'intervention somatique dépend des caractéristiques cliniques spécifiques du patient, de la cause sous-jacente de l'ECA et des co-morbidités (I). Le traitement de base des symptômes d'ECA est largement pharmacologique. Ces RPC ne mentionnent pas d'indications précises au traitement pharmacologique. Pour mémoire, nous reproduisons à nouveau ici les catégories de recommandations (I à III) définies par l'APA pour les différentes interventions

· I Recommandé sur la base de preuves cliniques substantielle

· II Recommandé sur la base de preuves cliniques modérées

· III Peut être recommandé dans certaines situations

Il faut donc noter que ces catégories ne reflètent pas directement le niveau de preuve des études sur lesquelles elles sont basées, mais plutôt un niveau de confiance clinique. En ce sens, elles ne peuvent

pas être comparées à nos catégories de recommandations telles que définies au paragraphe 3.4 de la première partie. Dans ces recommandations, les classes médicamenteuses sont détaillées comme suit :

1. Antipsychotiques : ils sont souvent le traitement pharmacologique de choix (I). L'ECG des patients traités par antipsychotiques devrait être documenté (I)

2. Benzodiazépines : les benzodiazépines en monothérapie devraient être réservées aux ECA sur sevrage alcoolique ou sevrage des sédatifs-hypnotiques (I). Les patients qui ne peuvent tolérer que des petites doses d'antipsychotiques pourraient bénéficier d'une combinaison entre benzodiazépines et antipsychotiques (III).

3. Cholinergiques : ces médicaments, par exemple la physostigmine, peuvent être utiles dans les ECA causés spécifiquement par des médicaments anti-cholinergiques (II).

4. Vitamines : une substitution vitaminique devrait être instaurée chez les patients pour qui il existe la possibilité de déficit en vitamine B (alcooliques et/ou dénutris (II)

5. Morphine et paralysie : des traitements palliatifs avec opioïdes peuvent être nécessaires chez les patients pour qui la douleur est un facteur aggravant (II). Tine sédation peut être requise pour les patients agités ou souffrant d'une affection hypercatabolique.(III)

6. Electro-convulsivo-thérapie

Dans leur introduction au traitement pharmacologique de l'ECA, les RPC de la British geriatrics society (20) mentionnent que tous les sédatifs, en particulier ceux avec activité anticholinergique (thioridazine, chlorpromazine etc. (285)) peuvent induire un ECA et qu'à ce titre, l'usage de sédatifs et de tranquillisants devrait être limité au maximum (grade III). Par ailleurs, beaucoup de patients atteints d'ECA présentent une forme hypoactive et ne nécessitent pas de sédation (119). Finalement, l'identification précoce de l'ECA et le traitement rapide des causes sous-jacentes peut réduire sa sévérité et sa durée. (172-174). Selon ces recommandations, la sédation médicamenteuse peut être nécessaire pour avoir la possibilité d'effectuer des investigations essentielles ou de prodiguer un traitement, pour empêcher les patients de se mettre en danger eux-mêmes ou de mettre en danger autrui ou pour diminuer l'anxiété chez un patient très agité ou souffrant d'hallucinations (Grade III). Il est par ailleurs préférable d'utiliser un seul médicament en commençant à faible posologie et en augmentant par palier si cela s'avère nécessaire après un intervalle de 30 minutes (Grade III). Le haloperidol peut être utilisé, en doses de 0.5mg à 3mg, oralement en comprimés ou liquide jusqu'à quatre fois par jour ou 2.5 - 5 mg par injection intramusculaire (grade III) (NB les doses orales et IM de haloperidol ne sont pas équivalentes) ; le droperidol en doses de 5 à 10mg oralement ou 5mg par injection intramusculaire jusqu'à quatre fois par jour. Si des sédatifs sont prescrits, la prescription devrait être revue régulièrement et interrompue aussi vite que possible. Pour l'ECA sur sevrage alcoolique (delirium tremens), une benzodiazépine comme le diazepam ou le chlordiazepoxide est préférable.

D'autres auteurs estiment que le choix d'utiliser un médicament peut se faire en fonction du type d'ECA. Les types hyperactifs devraient être traités d'emblée par médicament tandis que la prise en charge des types hypoactifs devrait être essentiellement environnementale (286;287).

5.2 CHOIX DU MEDICAMENT

Pour les RPC de l'APA (18), les antipsychotiques sont souvent le traitement pharmacologique de choix (I). Parmi les antipsychotiques, le halopéridol est le médicament de premier choix. Bien qu'il ait été le médicament le mieux étudié, peu d'études ont utilisé une définition standard de l'ECA (par ex. basée sur le DSM-IV). De même, peu de travaux ont utilisé des instruments fiables et valides pour évaluer la sévérité des symptômes avant et après traitement. Les références sur lesquelles s'appuient ces RPC sont plusieurs essais cliniques dont certains randomisés, datant tous des années 1970 et ne portant pas spécifiquement sur les patients atteints d'ECA ainsi que l'essai clinique contrôlé randomisé en double aveugle sur des patients HIV positifs souffrant d'ECA (288) (cf paragraphe sur le halopéridol). Le dropéridol peut également être considéré comme un médicament de premier choix pour les patients chez qui une réponse rapide est désirée. Ce médicament a lui aussi été étudié surtout chez des patients ne souffrant pas spécifiquement d'ECA mais plutôt dans le cadre de la prise en charge de l'agitation aiguë. Deux essais contrôlés randomisés et une étude de cohorte prospective sont mentionnés par les RPC de l'APA comme références.

Pour les RPC de la British geriatrics society (20), les médicaments de choix sont le halopéridol et le dropéridol.

Les RPC de l' << Expert consensus guidelines >> (26) indiquent le traitement à instaurer chez un patient avec ECA sur insuffisance cardiaque congestive, infection, BPCO ou pneumonie, diabète, déshydratation ou troubles électrolytiques. Dans tous les cas ce sont les antipsychotiques conventionnels << high potency >> qui sont préférés. Les viennent ensuite qui sont tous plutôt côtés deuxième choix, sont dans l'ordre la rispéridone, l'olanzapine, la trazodone ou les benzodiazépines (sauf pour BPCO ou les benzodiazépines viennent en avant-dernier)

Tin article (289) rend compte des résultats d'une enquête par questionnaire sur les pratiques liées à l'ECA, 12 questions envoyées à 100 centres avec 28 réponses. Le halopéridol est prescrit dans 67% des cas au Japon en 2001. Nonante-sept pour-cent des centres considèrent qu'il s'agit du médicament de choix pour l'ECA. Tin travail de la même équipe (290) comprend l'envoi de 1436 questionnaires (retour 696) à des cliniciens en oncologie et soins palliatifs pour étudier la sédation terminale.

5.3 ANTIPSYCHOTIQUES

5.3.1 Généralités

Tine revue systématique éditée dans un supplément du Current opinion in Psychiatry a examiné l'efficacité et la sûreté des neuroleptiques de nouvelles générations (291). Elle a été menée par une task force de 10 personnes, appuyée par un grand nombre d'experts internationaux, parmi lesquels ont circulé plusieurs versions. La revue de littérature n'est pas exhaustive (medline 1980-2000) mais en partie compensée par le grand nombre d'experts inclus dans la circulation des différentes moutures. La plus grande partie de la revue traite de la schizophrénie mais il faut noter des références intéressantes sur les problèmes de comportements et d'agitation chez les patients atteins de démence. De manière générale, les preuves disponibles montrent de manière forte que les neuroleptiques de seconde génération produisent moins de symptômes extrapyramidaux, de dyskinésies tardives et dans la plupart des cas, d'élévation de la prolactine. Ils ont par contre un risque plus grand de faire prendre du poids et peut-être un risque d'élévation du sucre, des TG et du cholestérol, mais les effets en terme de mortalité et de morbidité de ces troubles ne sont pas connus.

5.3.2 Etudes chez le patient dément présentant des symptômes
comportementaux ou psychotiques.

Le traitement des symptômes comportementaux ou psychotiques chez le patient dément a été bien étudié par plusieurs études récentes, qui ont elles-mêmes été revues systématiquement. Même s'il s'agit d'une population différente, un certain nombre d'auteurs écrivant sur l'ECA mentionnent ces travaux et proposent d'en prendre en compte les conclusions dans la prise en charge de l'ECA, raison pour laquelle nous nous en faisons également l'écho ici.

5.3.2.1 Revues sytématiques

Plusieurs publications rendent compte de revues systématiques sur l'usage des nouveaux antipsychotiques dans le traitement des symptômes comportementaux de la démence (292-294). Différentes méta-analyse récentes s'intéressant aux risques de ces médicaments sont traitées plus bas (paragraphe 5.3.2.4) (295-297). La revue parue en 2004 dans le British Medical Journal (292) est de bonne qualité : elle comprend une large recherche de littérature, des critères d'inclusion stricts et l'évaluation des travaux retenus par deux auteurs indépendants. Dans leur conclusion, les auteurs notent qu'il existe des preuves de faible niveau que les antipsychotiques atypiques ont une efficacité légèrement supérieure et un profil d'effets secondaires plus favorable que les antipsychotiques typiques. La qualité des preuves ainsi que les graves effets indésirables reportés lors de l'utilisation des nouveaux antipsychotiques (en particulier les AVC) ne permettent cependant pas de conseiller leur utilisation systématique. Les deux autres revues récentes (293;294), de qualité moindre, vont dans le même sens, en concluant que les antipsychotiques atypiques semblent être efficaces dans le traitement des symptômes comportementaux de la démence et avoir un meilleur profil d'effets secondaires, mais que les preuves ne sont pas suffisantes pour recommander leur utilisation systématique. Tine revue non systématique s'est par ailleurs intéressée au même sujet en 1999 (298). Sur la base de la littérature existante, elle conclut que la rispéridone à des petites doses (0.5-2 mg par jour) semble être particulièrement utile dans le traitement de ces symptômes en raison de ses effets indésirables minimes. Tine autre revue non systématique récente aboutit aux mêmes conclusions, en mentionnant également que la rispéridone semble avoir peu d'effets extra-pyramidaux dans cette population (299).

5.3.2.2 Etude rétrospective

En 1997, une étude intéressante a extrait de 12000 patients de 60 EMS dans le New Jersey ceux qui ont été traités par halopéridol, rispéridone ou thioridazine pour des comportements dangereux pour euxmêmes ou pour autrui (300), soit 186 patients, respectivement 83, 60 et 43 pour les différents médicaments. Elle a montré que les symptômes cibles étaient diminués chez respectivement 94%, 65% et 67% des patients traités par ces trois médicaments (p<0.001), et que les interruptions de traitement étaient significativement plus fréquentes chez les patients sous halopéridol (34%) et thioridazine (35%) que sous rispéridone (5%). Les symptômes extra-pyramidaux étaient également significativement moins fréquents sous rispéridone (7%) que sous halopéridol (22%) et thioridazine (18%). Ces résultats sont bien sûr à considérer avec prudence puisque toutes les mesures sont effectuées à partir des dossiers et sans instruments standardisés. Il faut noter également que le halopéridol et la thioridazine étaient souvent sousdosés ce qui doit expliquer une partie des différences en tout cas.

5.3.2.3 Essais Contrôlés Randomisés (ECR) avec la rispéridone

Depuis la parution des revues mentionnées ci-dessus, deux essais contrôlés randomisés multicentriques ont été conduits. Le premier comparait la rispéridone au placebo pour le traitement des troubles psychotiques et comportementaux chez les patients atteints de démence (301).Il s'agit d'un large essai contrôlé randomisé en double aveugle qui compare des patients traités par placebo, 0.5, 1 et 2 mg par jour de rispéridone, avec 119, 117, 103 et 96 patients arrivant au bout de l'étude. Le second comparait dans une population similaire l'efficacité de la rispéridone (68 patients), d'un placebo (74 patients) et du halopéridol (81 patients) dans le traitement des mêmes symptômes (302). Tin article postérieur des deux premiers auteurs résume ces deux ECR et présente les résultats d'analyses secondaires (303). Les deux études sont de bonne qualité méthodologique : tant les diagnostics que le suivi des symptômes sont effectués avec des instruments standardisés et validés, la randomisation et le fait que l'étude se déroule dans plusieurs centres évitent bon nombre de biais. Globalement, ces deux études montrent une efficacité supérieure de la

rispéridone par rapport au placebo sur les symptômes comportementaux et d'agressivité, l'efficacité du halopéridol étant équivalente à celle de la rispéridone. Par rapport aux effets secondaires, la rispéridone présente un profil plus favorable que le halopéridol, en particulier sur les effets extra-pyramidaux. La dose de 1 mg de rispéridone est celle qui présente le meilleur rapport entre l'efficacité et les effets secondaires (qui ne sont pas significativement différents de ceux du placebo).

Chez des patients chinois atteints de démence, un essai contrôlé randomisé en double aveugle a comparé la risperidone et le halopéridol dans le traitement des symptômes comportementaux et psychologiques (304). Là aussi, des instruments standardisés (mais non validés en cantonais) sont utilisés pour évaluer les effets secondaires (en particulier extra-pyramidaux) et l'efficacité du traitement. Vingt-neuf patients sont inclus dans chacun des deux groupes. La risperidone et le halopéridol montrent une même efficacité thérapeutique mais les effets extra-pyramidaux sont moins importants dans le groupe rispéridone.

Risques

Tine analyse de quatre essais contrôlés portant sur plus de 1200 patients au total a été conduite et a montré une incidence plus élevée des Accidents Vasculaires Cérébraux (4% vs 2%) et des morts induites par des AVC (297). Cette information a conduit l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé à déclarer que la rispéridone « n'est pas indiqué[e] dans le traitement des troubles du comportement des patients âgés souffrant de démence. » ( http://agmed.sante.gouv.fr/htm/1 0/filltrpsc/indlp3.htm).

5.3.2.4 Essais Contrôlés Randomisés (ECR) avec l'olanzapine

Tin essai contrôlé randomisé en double aveugle a comparé récemment l'olanzapine au placebo pour le traitement des symptômes psychotiques et comportementaux (agitation et/ou agression) chez les patients souffrant de maladie d'Alzheimer. Deux-cent six patients ont été attribués de manière randomisée à l'un des quatre groupes, placebo et olanzapine à des doses de 5, 10 et 15 mg par jour. Les effets secondaires et les outcomes ont été évalués avec des instruments standardisés. Cette étude a montré une efficacité significativement supérieure de l'olanzapine sur le placebo quant aux symptômes psychotiques et comportementaux, sans différence significative au niveau des effets secondaires.

5.3.2.5 Risques de décès et d'accidents vasculaires cérébraux (AVC) avec les
anti psychotiques atypiques

Concernant la rispéridone, une analyse de quatre essais contrôlés portant sur plus de 1200 patients au total a été conduite et a montré une incidence plus élevée des Accidents Vasculaires Cérébraux (4% vs 2%) et des morts induites par des AVC (297). Tine analyse de cinq essais contrôlés portant sur plus de 1600 patients traités par olanzapine a également été conduite et a montré une incidence plus élevée des Accidents Vasculaires Cérébraux (1.3% vs 0.4%) et des morts induites par des AVC (296).

Plus récemment, une méta-analyse de quinze ECR, concernant l'aripiprazole [n = 3], l'olanzapine [n = 5], la quetiapine [n = 3] et la risperidone [n = 5], pour un total de 5106 patients a été publiée. Elle a mis en evidence un taux de mortalité plus élevé dans les groupes traités par substance active que par placebo (3.5% vs 2.3%, OR=1.54) (305).

Ces différents résultats ont conduit l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé à déconseiller tant l'utilisation d'olanzapine que celle de rispéridone ( http://agmed.sante.gouv.fr/htm/10/filcoprs/040301.htm) chez les patients âgés atteints de démence et souffrant de troubles psychotiques et/ou de troubles du comportement. Swissmedic a également pris en compte cette information pour aboutir aux mêmes recommandations. (http: / / www.swissmedic.ch/). La FDA est allée plus loin en déconseillant formellement tous les nouveaux antipsychotiques pour le

traitement des troubles psyschotiques chez les patients déments
( http://www.fda.gov/cder/drug/infopage/antipsychotics/default.htm).

5.3.3 Halopéridol

Le seul essai contrôlé randomisé disponible sur le traitement pharmacologique de l'ECA a été publié en 1996 (288). Il s'agit d'une comparaison entre la chlorpromazine, le halopéridol et le lorazépam pour le

traitement de l'ECA chez des patients atteints de SIDA. L'ECA a été diagnostiqué au moyen du Delirium Rating Scale, un outil diagnostique pour l'ECA, du MMSE et des critères du DSM-III-R. Les sujets ont été attribués de manière randomisée à l'un des trois groupes. Tine différence significative dans les scores du DRS a été constatée dans les groupes chlorpromazine et halopéridol mais pas dans le groupe lorazépam (diminution moyenne de respectivement 8.0, 8.5 et 1.0 points au DRS). Par ailleurs, les améliorations observées chez les patients traités par anti-psychotique sont intervenues rapidement, le plus souvent avant que la cause sous-jacente soit éliminée.

5.3.3.1 Voie d'administration

Les RPC de l'APA (18) évoquent les voies orale, intra-musculaire ou intra-veineuse. Selon elles, les antipsychotiques pourraient avoir moins d'effets extra-pyramidaux s'ils sont administrés par voie intraveineuse.

5.3.3.2 Modes d'administration et posologies

Les RPC de l'APA (18) relèvent qu'il y a eu peu d'études visant à déterminer la dose optimale d'antipsychotique dans l'ECA. Sur la base des doses employées dans les études sur l'ECA, elles proposent de débuter par une dose de 1-2 mg toutes les 2-4 heures, en adaptant à 0.25-0.50 mg toutes les quatre heures chez la personne âgée. La posologie peut cependant être augmentée de manière importante chez les patients sévèrement agités, des doses quotidiennes allant jusqu'à 500 mg ayant été reportées dans la littérature (306). Notre recherche de littérature n'a pas identifié d'études plus récentes s'intéressant spécifiquement à la dose optimale de halopéridol ou à des schémas de traitement ; les données qui suivent sont donc tirées d'opinions d'experts. La plupart des auteurs s'accordent pour recommander une dose de charge allant de 0.5 à 2.0 mg, préférentiellement par voie parentérale si le patient se montre agité (IM ou IV) (120;307;308). Cette dose doit ensuite être adaptée après 30-60 minutes en fonction de la réponse clinique pour contrôler éventuellement l'agitation. (120;307-309). Chez les personnes âgées, la dose de charge doit être égale à la moitié de celle de l'adulte, tout comme les doses suivantes (120;308). La dose efficace journalière peut varier entre 5 et 30 mg (307).

5.3.3.3 Contre-indications

Le compendium suisse des médicaments mentionne les contre-indications suivantes au traitement par halopéridol : états comateux, grave dépression toxique du système nerveux central par l'alcool ou par un inhibiteur central, syndrome parkinsonien, lésion des noyaux gris centraux ou hypersensibilité connue à l'un des composants du halopéridol.

5.3.3.4 Précautions

Les RPC de l'APA (18) notent que les médicaments antipsychotiques peuvent allonger l'intervalle QT et conduire éventuellement à des torsades de pointes, une fibrillation ventriculaire et un syndrome de mort subite. Tin ElectroCardioGramme (ECG) devrait donc être fait avant le traitement et une attention particulière portée à la longueur du QT. Tin intervalle dépassant 450 msec ou en augmentation de plus de 25% depuis le dernier ECG devrait conduire à une consultation cardiologique et à une réduction des doses ou une interruption de traitement. Les niveaux de magnésium et de potassium des personnes gravement malades (« critically ill ») devraient par ailleurs être suivis de près, particulièrement chez celles dont l'intervalle QT dépasse 440 msec, celles qui reçoivent d'autres médicaments susceptibles de l'allonger et celles qui présentent des troubles électrolytiques.

Tine littérature abondante s'est par ailleurs intéressée à la question des torsades de pointes provoquées par les médicaments antipsychotiques. De deux revues systématiques récentes (31 0;31 1), il ressort qu'il est adéquat de ne pas effectuer un ECG chez tous les patients chez qui on envisage d'introduire un traitement d'halopéridol, mais de se limiter au patient présentant un risque de base élevé, du point de vue cardiaque, métabolique ou autre (stress extrême, anorexie mentale).

Le halopéridol étant métabolisé par le foie, il convient finalement d'être prudent avec les patients atteints d'une insuffisance hépatique.

5.3.3.5 Effets indésirables

Selon les RPC de l'APA (18), les butyrophenones, en particulier le halopéridol et le dropéridol, sont les anti-psychotiques les plus sûrs pour l'ECA. Le halopéridol est un agent bloqueur de la dopamine de forte puissance avec peu ou pas d'effets anti-cholinergiques, des effets indésirables cardio-vasculaires minimes et pas de métabolites actifs. Par rapport aux phénothiazines, les antipsychotiques de forte puissance induisent moins de sédation et risquent donc moins d'exacerber un ECA. Par rapport au halopéridol, le dropéridol semble avoir une action plus rapide et une demi-vie plus courte, mais il est plus sédatif et a un effet hypotensif plus important. La torsade de pointes a été évoquée au paragraphe précédent. Des effets indésirables plus rares des anti-psychotiques sont l'abaissement du seuil épileptique, la galactorrhée, le syndrome malin des neuroleptiques et des troubles liés au sevrage (« withdrawal movement disorders »).

5.3.4 Nouveaux anti psychotiques

5.3.4.1 RPC

Les RPC de l'APA (18) notent qu'il y a eu quelques études de cas sur l'utilisation de rispéridone chez les patients atteints d'ECA mais qu'aucun essai clinique n'a été publié sur l'usage de nouveaux antipsychotiques chez les patients souffrant d'ECA. Il faut relever cependant que leur recherche de littérature s'arrête en avril 1996, avant la publication des divers articles mentionnés ici.

5.3.4.2 Articles de revues

Tin article récent a recensé de manière non systématique les études de cas ou études descriptives portant sur l'utilisation de nouveaux anti-psychotiques dans le traitement de l'ECA (312). En conclusion, les auteurs considèrent que l'utilisation d'anti-psychotiques atypiques en première intention pour le traitement de l'ECA est une approche raisonnable, le halopéridol étant alors gardé comme médicament de seconde intention. Parmi, les nouveaux anti-psychotiques, ils conseillent la rispéridone comme premier choix en fonction de leur expérience clinique.

5.3.4.3 Etudes portant sur plusieurs substances

Tine étude rétrospective non publiée comparant l'utilisation de risperidone, d'olanzapine et de quetiapine dans le traitement de l'ECA est mentionnée dans un article de revue récent (313). Quinze patients sont traités par risperidone, 5 par olanzapine, 7 par quetiapine, 9 par une combinaison de neuroleptiques typiques et atypiques, 9 par halopéridol et 7 par halopéridol en réserve, l'attribution à l'un ou l'autre traitement étant laissée à l'appréciation du clinicien. Il n'y a pas de différence significative sur l'amélioration des symptômes comportementaux (évalués par un instrument standardisé) entre les différentes médications. La fréquence de symptômes extra-pyramidaux est par contre nettement plus élevée pour le halopéridol (43 à 66%) que pour les neuroleptiques atypiques (0 à 22%).

De nombreuses études de cas décrivant le traitement de l'ECA par des nouveaux anti-psychotiques ont été publiées. Nous avons choisi de ne mentionner ici que les articles portant sur plusieurs patients. Globalement, les études de cas montrent une bonne efficacité des nouveaux anti-psychotiques dans le traitement de l'ECA, et des effets secondaires peu importants.

5.3.4.4 Olanzapine

Chez les patients de soins intensifs, un essai clinique randomisé paru en 2004 a comparé l'olanzapine et le halopéridol dans le traitement de l'ECA aux soins intensifs. Septante-trois patients ont été inclus dans l'étude, dont 45 avec halopéridol et 29 avec olanzapine. Les deux groupes étaient comparables en terme de sexe, de type d'admission, de poids, de type de chirurgie et de score APACHE II (score fonctionnel) ; l'âge était significativement plus élevé dans le groupe olanzapine (67.5 vs 62.3). L'efficacité du traitement était évaluée au moyen du Delirium Index, un instrument de cotation de la sévérité de l'ECA, les effets extra-pyramidaux au moyen d'instruments standardisés et validés. Cette évaluation était faite par des intervenants blindés par rapport à l'appartenance du patient à l'un ou l'autre groupe. L'olanzapine et le halopéridol ont montré une amélioration comparable de la symptomatologie de l'ECA dans les trois premiers jours de traitement. Les effets extra-pyramidaux étaient inexistants chez les patients traités par olanzapine et touchaient 6 patients sur 45 dans le groupe halopéridol, sans qu'une médication antiparkinsonienne ne doive cependant être introduite.

Tin essai clinique ,contrôlé mais non randomisé, a été mené. Il comparait 11 patients traités par olanzapine et 11 autres traités par haloperidol (314). Le choix du traitement s'est fait en fonction de la préférence du clinicien. L'évolution de l'ECA était évaluée à l'aide du Delirium Rating Scale (DRS), un instrument de cotation de la sévérité de l'ECA, de manière rétrospective sur la base du dossier. Le temps avant la réponse maximale était similaire entre les deux groupes (env 7 jours), tout comme la proportion des patients améliorés de manière marquée ou modérée. Trois des patients traités par haloperidol ont cependant montré des effets secondaires extra-pyramidaux et deux ont souffert d'une sédation active, alors qu'aucun des patients traités par olanzapine n'a présenté d'effets secondaires. Les auteurs formulaient également l'hypothèse que les patients avec un ECA plus sévère seraient traités préférentiellement par de l'haloperidol, ce qui n'est pas confirmé par les résultats.

Tine étude prospective descriptive a porté sur 20 patients (médicaux ou chirurgicaux, sans limite d'âge) souffrant d'ECA diagnostiqué selon le DSM IV et référés au service de psychiatrie (315). Seules les personnes qui n'ont pas été traitées par antipsychotiques précédemment ont été inclues dans l'étude. Les sujets ont été traités par olanzapine et l'évolution de l'ECA a été évaluée à l'aide du DRS. La durée moyenne d'administration d'olanzapine était de 6.6 +/- 1.6 jours avec une réponse maximale à 3.8 +/- 1.7 jours. Quatorze des 20 patients ont montré une amélioration marquée de l'ECA après traitement (évaluée par un cut-off sur le DRS). Les effets secondaires, extra-pyramidaux ou autres, n'ont pas été évalués de manière systématique mais aucun patient n'a interrompu sa participation en raison d'effets indésirables.

Chez les patients oncologiques, une étude prospective descriptive a étudié 79 patients atteints d'ECA et référés aux consultants en psychiatrie (124). Le traitement était évalué au moyen du Memorial Delirium Assessment Scale (MDAS), instrument de cotation de la sévérité de l'ECA, au moment du début du traitement (baseline), puis 2 à 3 jours après (T2) et enfin 4 à 7 jours après (T3). Les patients à qui il était impossible d'administrer de médicament per os ont été exclus. Le succès du traitement était défini par un cut-off sur le MDAS (219). Les effets secondaires ont été documentés de manière non systématique par les cliniciens en charge des patients. Septante-six pour-cent des patients participant à cette étude ont montré une amélioration significative sous traitement d'olanzapine, avec une diminution constante entre le baseline, le T2 et le T3. Les effets secondaires étaient peu fréquents (3,8% des patients) et rarement responsables d'un arrêt de traitement ou d'un changement de posologie. Tine analyse multivariée a également été effectuée pour identifier des facteurs prédictifs potentiels d'une bonne ou mauvaise réponse au traitement par olanzapine. L'âge de plus de 70 ans, la dissémination au SNC (CNS spread) comme cause de l'ECA et l'ECA de type hypoactif sont identifiés comme prédictifs d'une mauvaise réponse à l'olanzapine. A noter qu'on ne peut pas déterminer si ces variables sont de simples facteurs de mauvais pronostic de l'ECA où s'ils prédisent vraiment la réponse au traitement par olanzapine.

5.3.4.5 Quetiapine

Tine étude prospective descriptive a porté sur 11 patients (médicaux ou chirurgicaux, sans limite d'âge) souffrant d'ECA diagnostiqué selon le DSM IV (316). Les sujets ont été traités par quetiapine au moment où ils étaient référés à l'équipe de chercheurs et l'évolution de l'ECA a été mesurée à l'aide du DRS, version japonaise, ainsi que du MMSE. Les symptômes extra-pyramidaux ont également été évalués au moyen d'un instrument standardisé. Ce travail a montré une efficacité (évaluée par un cut-off du DRS) chez tous les patients, avec 4.8 +/- 3.5 jours entre le début du traitement et la rémission. Aucun patient n'a souffert d'effets secondaires importants. Le MMSE était également significativement amélioré sur l'ensemble des patients.

Tin abstract récent a reporté la comparaison rétrospective entre deux groupes de onze patients traités par quetiapine ou haloperidol, en utilisant le DRS rempli à partir du dossier pour évaluer la sévérité de l'ECA (Schwartz, 2001, j clin psy). Dix des onze patients dans chacun des groupes ont montré une amélioration de plus de 50% du score DRS. Il n'a pas été montré de différence dans la cinétique de l'amélioration, la durée du traitement et l'amélioration clinique globale. Par contre, la quetiapine eétait mieux tolérée dans l'ensemble, avec deux des patients du groupe halopéridol développant des symptômes extra-pyramidaux et aucun dans le groupe contrôle.

5.3.4.6 Risperidone

Tine étude prospective descriptive a porté sur 10 patients (médicaux ou chirurgicaux, sans limite d'âge) souffrant d'ECA diagnostiqué selon le DSM IV (317). Les sujets étaient traités par risperidone au moment où ils étaient référés aux consultants en psychiatrie (à noter qu'ils avaient tous été traités sans succès par haloperidol précédemment). L'évolution de l'ECA a été évaluée à l'aide du DRS, un cut-off désignant l'amélioration marquée, modérée ou son absence. Les symptômes extra-pyramidaux ont également été évalués au moyen d'un instrument standardisé. Sur les 10 patients inclus, 5 ont montré une amélioration marquée, 2 une amélioration modérée et 3 aucune amélioration. Aucun patient n'a souffert d'effets secondaires importants et, excepté chez un patient dont le traitement s'est compliqué d'un parkinsonisme modéré, il n'y a pas eu de changement significatif des symptômes extra-pyramidaux entre avant et après le traitement. Par ailleurs, trois des patients traités ont souffert d'une somnolence modérée. A noter cependant que cette étude a documenté de manière plus systématique que celle mentionnée sur la quetiapine les effets secondaires autres que les extra-pyramidaux, ce qui lui a permis d'identifier cette somnolence. Tin abstract récent reporte par ailleurs une étude descriptive portant sur neuf patients traités par rispéridone avec une amélioration significative (318).

5.3.4.7 Modes d'adm in istration et posologies des nouveaux anti psychotiq ues

Aucune étude n'étudiant spécifiquement les dosages des nouveaux antipsychotiques pour le traitement de l'ECA n'a pu être mise en évidence par notre recherche de littérature. Nous avons donc choisi d'indiquer ci-dessous et à titre indicatif les posologies proposées par les différents auteurs dans les études s'attachant à examiner l'efficacité de ces médicaments dans la prise en charge symptomatique de l'ECA (seuls les études prospectives descriptives et les deux essais contrôlés sont ici pris en compte). Il faut souligner que les différents auteurs s'accordent tous sur le fait que le dosage des nouveaux antipsychotiques, comme celui de l'halopéridol, doit être ajusté en fonction de la réponse clinique et peut être extrêmement variable d'un individu à l'autre. Par ailleurs, notons que les moyennes fournies à titre indicatif ci-dessous ne reflètent évidemment pas cette variabilité interindividuelle.

Dans les études prospectives portant sur l'olanzapine, les dosages en début de traitement varient entre 2.5 et 5 mg par jour, pour s'élever par la suite entre 5 et 10 mg durant le séjour (124;314;319). La dose proposée dans l'essai en double aveugle est de 5 mg chez l'adulte au début, 2.5 mg chez la personne âgée. Elle s'élève ensuite à 4.5 mg en moyenne quotidienne (320).

Quant à la rispéridone, les dosages varient plus en fonction des études, allant d'une dose de départ de 0.5 mg augmentée lentement par paliers de 0.5 mg jusqu'à une dose moyenne efficace de 1.7 mg (317), à une dose initiale de 2.5 mg en deux prises (1.25 pour la personne âgée) avec une dose moyenne de 2.6 mg dans les 24 premières heures sur l'ensemble de la population. (321). L'essai en double aveugle opte quant à lui pour une dose initiale de 0.5 mg deux fois par jour, augmentée en fonction du status, avec une moyenne au septième jour de 1.02 mg quotidien (322).

La quetiapine est, elle, prescrite initialement à des doses oscillant entre 25 et 50 mg, pour être ensuite augmentée selon l'état clinique avec une dose moyenne de 40 mg mais des maxima pouvant atteindre 180 mg (316;323).

5.4 BENZODIAZEPINES

Selon les RPC de l'APA (18), peu d'études contrôlées ont évalué l'efficacité des benzodiazépines en monothérapie pour le traitement de l'ECA. Les données existantes, entre autres l'ECR de Breitbart déjà mentionné (288), suggèrent qu'elles ne sont pas efficaces pour le traitement des cas d'ECA dus à une variété d'étiologies. L'utilisation d'une combinaison entre benzodiazépines et anti-psychotiques pourrait toutefois diminuer les effets indésirables et augmenter l'efficacité clinique dans certaines populations, par exemple les patients sévèrement malades ou souffrant du SIDA. Plusieurs études ouvertes (« Open studies ») ont montré une diminution de la durée de l'ECA et des symptômes extra-pyramidaux en combinant du halopéridol et du lorazépam administrés par voie intra-veineuse.

5.4.1 Effets indésirables

La question des benzodiazépines comme facteur prédisposant, précipitant ou étiologique de l'ECA a été discutée dans les paragraphes << Facteurs de risque >> et << Causes sous-jacentes >>. Rappelons que, même si les données empiriques allant dans ce sens sont d'un faible niveau de preuve, il existe un haut niveau de consensus pour attribuer aux benzodiazépines une place centrale dans la genèse de l'ECA et qu'à ce titre, elles doivent être utilisés avec la plus grande prudence dans le cadre de l'ECA.

Les RPC de l'APA (18) mentionnent par ailleurs une étude prospective sur l'association entre benzodiazépines et ECA (170), qui a été considérée dans notre revue de littérature. Elles notent que les benzodiazépines peuvent provoquer une sédation excessive, une désinhibition comportementale, une ataxie, une dépression respiratoire, une dépendance physique, des insomnies de rebond, des symptômes de sevrage et des ECA.

5.4.2 Modes d'administration et posologies

En se basant sur une étude de cas, les RPC de l'APA (18) proposent de commencer le traitement par 3 mg IV de halopéridol, suivis immédiatement par 0.5-1.0 mg de lorazépam IV. Des doses additionelles peuvent ensuite être introduites en fonction de l'état du patient, par exemple s'il n'y a pas d'amélioration 5 mg IV de halopéridol IV et 0.5-2.0 mg IV de lorazépam. Dans de rares cas d'agitation sévère, les doses peuvent aller jusqu'à 100 à 150 mg de halopéridol et 20 à 30 mg de lorazépam.

5.5 CHOLINERGIQUES

Comme nous l'avons vu dans le chapitre consacré à la physiopathologie, l'acétylcholine est impliquée de différentes manières dans les mécanismes de développement de l'ECA. L'ECA serait en fait dû en partie à une dsyrégulation de la balance acétylcholine-dopamine, avec un déficit d'Ach et un excès de dopamine.

Les RPC de l'APA (18) notent que les médicaments à propriété cholinergique ont été utilisés pour traiter des ECA sur médication anti-cholinergique. Elles précisent que la physostigmine, un inhibiteur de la cholinestérase agissant au niveau du SNC, a été le médicament le plus utilisé. Elles mentionnent par ailleurs plusieurs études de cas ayant utilisé la physostigmine pour traiter un ECA sur anti-cholinergique. En conséquence, ces médicaments, par exemple la physostigmine, peuvent être utiles dans les ECA causés spécifiquement par des médicaments anti-cholinergiques.

Tine étude rétrospective récente a comparé l'utilisation de physostigmine et de benzodiazépines pour le traitement de l'empoisonnement aux anti-cholinergiques provoquant de l'agitation ou un ECA (147). Cinquante-deux patients ont été inclus, 30 avec traitement initial de physostigmine, 22 avec traitement de benzodiazépines, 26 chez lesquels seule la physostigmine est utilisée, 7 chez lesquels seules les benzodiazépines sont utilisées. Il s'agit d'un travail de faible qualité : le diagnostic de l'ECA se fait sur dossier sans instrument standardisé, l'attribution à l'un des deux groupes dépend de l'habitude du clinicien, les benzodiazépines n'étant utilisées normalement qu'en seconde intention, même si les groupes sont comparables en terme d'âge et de co-morbidité, il n'y a pas d'ajustement pour d'éventuels facteurs confondants dans l'analyse statistique. Par ailleurs, il faut noter qu'il s'agit d'une population spécifique de patients souffrant d'empoisonnement, et que la physostigmine est comparée aux benzodiazépines, ellesmêmes considérées comme relativement contre-indiquées dans le traitement de l'ECA. L'utilisation de physostigmine permet, dans cette étude, de contrôler l'agitation et d'inverser le cours de l'ECA dans respectivement 96% et 87% des cas, ce taux étant de 24% et 0% pour les benzodiazépines. Par ailleurs les complications sont significativement moins fréquentes sous physostigmine.

5.6 MIANSERINE

La miansérine est un antidépresseur tricycique (TC) de seconde génération. Ses effets secondaires sont attribués au blocage du récepteur alpha2 pré-synaptique et à son activité antagoniste de la sérotonine. La miansérine a par ailleurs des propriétés histaminergiques et une activité anti-cholinergique basse par rapport aux autres TC, ce pourquoi il est conseillé chez les personnes âgées vulnérables par rapport à ces effets.

Tine étude prospective a inclu 62 patients souffrant d'ECA (critères DSM IV) dans le service de psychogériatrie d'un hôpital général, qui ont été traités par miansérine (324). Chez la moitié des patients, un traitement par un autre médicament (25 avec anti-psychotiques, 6 avec benzodiazépines) n'avait pas apporté d'amélioration. L'évolution de l'ECA a été mesurée avec le DRS. Les auteurs ont étudié l'amélioration sur chacun des sept items fournis par le DRS mais n'ont pas précisé ce qui était considéré comme une amélioration (ie le pourcentage de changement qui était considéré comme significatif). Globalement, les symptômes cotés par le DRS ont été améliorés dans 68% à 86% des cas, hormis les troubles cognitifs qui ne se sont améliorés que chez 48% des patients. Mis à part quatre patients présentant une somnolence diurne, il n'y a pas eu d'effets secondaires significatifs (mais ces derniers n'ont pas été documentés de manière systématique). Tine analyse univariée a également été effectuée pour identifier des facteurs prédictifs potentiels d'une bonne ou mauvaise réponse au traitement par miansérine. L'ECA de type hypoactif, l'absence de péjoration nocturne et les maladies métaboliques comme causes d'ECA ont été identifiés comme prédictifs d'une mauvaise réponse à la miansérine. A noter qu'on ne peut pas déterminer si ces variables sont de simples facteurs de mauvais pronostic de l'ECA où s'ils prédisent vraiment la réponse au traitement par miansérine. De même, les éventuelles associations entre ces variables ne sont pas prises en compte puisqu'il n'y a pas d'analyse multivariée.

A l'opposé de cette étude, un certain nombre de cas d'ECA développés après traitement par miansérine chez des patients traités souffrant de dépression majeure ont été reportés dans la littérature (325). Bien que les patients étudiés aient été sous traitement par d'autres médicaments au moment du développement de l'ECA, ces constatations ne vont pas dans le sens d'une utilisation de la miansérine pour traiter l'ECA.

5.7 ONDANSETRON

L'ondansetron est un antagoniste du récepteur 5HT3 pour la sérotonine. Tin article (326) propose le traitement de l'ECA post-cardiotomie par l'ondansetron en parlant du syndrome sérotoninergique qui serait présent « à petite dose » chez beaucoup de patients. C'est une étude qui porte sur 35 patients traités par Ondansetron et qui montre une amélioration significative d'un score construit par les auteurs.

5.8 MELATONINE

La mélatonine est une hormone impliquée dans la régulation du rythme veille sommeil. Chez les patients atteints d'ECA, une étude a montré que son niveau pouvait être notablement augmenté ou diminué par rapport à des patients sans ECA (126;127).

En chirurgie, une étude de cas s'est basée sur l'hypothèse que puisque les troubles du sommeil peuvent favoriser l'ECA et que les taux de mélatonine sont abaissés chez le patient hospitalisé, il est adéquat de traiter l'ECA par mélatonine (327). Deux cas sont reportés : le premier est traité sans succès par lorazepam puis par halopéridol et une dose de mélatonine résorbe son ECA. Chez le second qui a un antécédent d'ECA trois auparavant, on donne de la mélatonine en prévention et il ne développe pas d'ECA après son opération.

5.9 MORPHINE

Selon les RPC de l'APA (18), des traitements palliatifs avec opioïdes peuvent être nécessaires chez les patients pour qui la douleur est un facteur aggravant (II). Tine sédation peut être requise pour les patients agités ou souffrant d'une affection hypercatabolique (III).

5.10 SYNTHESE DE LA LITTERATURE

Le traitement pharmacologique de l'ECA est basé sur l'utilisation d'antipsychotiques. L'opportunité d'utiliser les nouveaux antipsychotiques a été largement étudiée et débattue dans la littérature, sans qu'il existe pour le moment de consensus clair sur la question. Des antipsychotiques typiques telles que l'halopéridol montrent une bonne efficacité dans le traitement des symptômes d'ECA. Dans d'autres contextes que celui de l'ECA, les nouveaux antipsychotiques ont cependant un profil d'effets secondaires plus favorable que les anciens, avec en particulier moins de symptômes extrapyramidaux, de dyskinésies tardives et dans la plupart des cas, d'élévation de la prolactine. De manière générale, l'ECG des patients traités par antipsychotique devrait être documenté.

Chez le patient atteint d'ECA, l'olanzapine permet une amélioration des symptômes. Elle cause moins d'effets secondaires que l'halopéridol avec une efficacité similaire. La quetiapine semble avoir les mêmes propriétés mais il s'agit de preuve de faible niveau. Des preuves de faible niveau montrent également que la rispéridone permettrait une amélioration des symptômes mais sans différence significative avec le halopéridol en ce qui concerne les effets secondaires. La littérature concernant le traitement par les antipsychotiques atypiques des symptômes comportementaux associés à la démence est plus importante et de meilleure qualité. Dans cette situation, la rispéridone et l'olanzapine montrent une efficacité similaire ou légèrement supérieure à celle de l'halopéridol et occasionnent moins d'effets extra-pyramidaux. Ces deux médicaments augmentent toutefois le risque de mort et d'accident vasculaire cérébral chez le patient âgé et dément.

Les benzodiazépines en monothérapie sont nettement moins efficaces que les antipsychotiques pour le traitement de l'ECA et peuvent augmenter les symptômes de confusion. Aucune preuve ne justifie leur usage en monothérapie dans l'ECA. Elles sont par contre le traitement de choix de l'ECA sur sevrage à l'alcool ou aux benzodiazépines. Les patients qui ne peuvent tolérer que des petites doses d'antipsychotiques pourraient bénéficier d'une combinaison entre benzodiazépines et antipsychotiques.

Des preuves de faible niveau permettent de penser que les médicaments anticholinergiques, la miansérine, l'ondansetron et la mélatonine pourraient être efficaces dans le traitement de certains types d'ECA.

5.11 RECOMMANDATIONS

5.1 1.1 Quelles sont les indications à un traitement médicamenteux de l'ECA ?

Catégorie de recommandation=B

Tin traitement médicamenteux n'est pas nécessaire chez tous les patients.

Le traitement médicamenteux devrait être réservé aux situations suivantes :

Catégorie de recommandation=B

· En cas d'agitation réfractaire aux mesures non-médicamenteuses usuelles

· En cas de mise en danger de soi-même ou d'autrui

· Pour diminuer l'anxiété chez un patient très agité ou souffrant d'hallucinations

Catégorie de recommandation=C

· Pour avoir la possibilité d'effectuer un examen complémentaire

· Pour avoir la possibilité d'effectuer des investigations essentielles ou de prodiguer un traitement

· En cas d'ECA de type mixte

· En cas d'ECA de type hyperactif Catégorie de recommandation=I Dans les situations suivantes, l'opportunité d'un traitement médicamenteux est incertaine

· D'emblée en cas d'agitation

· En cas d'ECA de type hypoactif

5.1 1.2 Quel médicament choisir ?

Catégorie de recommandation=B

· Le médicament de premier choix pour l'ECA est le halopéridol

Catégorie de recommandation=C

· La rispéridone, la quétiapine, le chlométhiazole et la clozapine peuvent également être choisis comme médicaments de première intention.

Catégorie de recommandation=I

· L'utilité de la chlorpromazine et de l'olanzapine dans le traitement de l'ECA est incertaine.

5.1 1.3 Dans quel cas opter pour un antipsychotique atypique ?

Catégorie de recommandation=C

Tin anti-psychotique de nouvelle génération est indiqué

· En cas de contre indication à un antipsychotique de type classique

· En cas d'effets indésirables dus à un antipsychotique de type classique

5.11 .4 Quels sont les risques liés aux antipsychotiques atypiques ?

Catégorie de recommandation=B

· Les antipsychotiques atypiques tels que la rispéridone, la quetiapine, l'olanzapine et la clozapine doivent être utilisés avec précaution chez les patients âgés en raison du risque de mort et d'accident vasculaire cérébral chez les patients âgés atteints de démence.

5.1 1.5 Dans quel cas ajouter une benzodiazépine au traitement
neuroleptique ?

L'adjonction d'une benzodiazépine au traitement anti-psychotique est indiquée

Catégorie de recommandation=C

· En cas d'agitation sous traitement antipsychotique

Dans les cas suivants, l'utilité de l'adjonction d'une benzodiazépine est incertaine et laissée à la libre appréciation du clinicien.

Catégorie de recommandation=I

· En cas de résistance à un antipsychotique de type classique

· Si un patient ne supporte que des petites doses d'antipsychotique de type classique

5.1 1.6 A quels dosages et par quelles voies les antipsychotiques et les
benzodiazépines doivent-ils être prescrits ?

Les dosages et indications fournies dans ce paragraphe sont indicatifs et ne doivent en aucun cas être appliqués à la lettre. En particulier, le dosage des médicaments dans l'ECA doit être fonction de la réponse clinique et peut être adapté au cas pas cas.

Catégorie de recommandation=C

· La dose initiale de halopéridol est de 1 mg. Si les symptômes cognitifs sont au premier plan sans troubles du comportement important, cette dose pourra être augmentée après 4-6 heures si aucune réponse clinique n'est enregistrée pour atteindre une dose quotidienne entre 5 et 10 mg.

· En cas d'agitation, le halopéridol sera administré dans la mesure du possible par voie parentérale (IV ou IM), à des doses similaires. La posologie sera ensuite adaptée après 30 minutes avec des doses croissantes jusqu'au contrôle de l'agitation (i.e. 30 min=2 mg, 60 min=4 mg, 90 min=6mg, etc.). Sauf cas exceptionnel, la dose totale journalière ne doit pas excéder 30 mg.

· Chez les personnes âgées (plus de 65 ans), les mêmes recommandations sont applicables en divisant les dosages par deux.

Catégorie de recommandation=C

· La dose initiale d'olanzapine sera de 5 mg par jour, en une ou deux prises. Elle pourra être augmentée jusqu'à 10 mg par jour en fonction de la réponse clinique.

· La dose initiale de rispéridone sera de 1 mg par jour. Elle pourra être augmentée jusqu'à 2 mg par jour en fonction de la réponse clinique.

· La dose initiale de quetiapine sera de 50 mg par jour. Elle pourra être augmentée jusqu'à 100 mg par jour en fonction de la réponse clinique.

· Chez les personnes âgées (plus de 65 ans), les mêmes recommandations sont applicables en divisant les dosages par deux.

Catégorie de recommandation=C

· Chez le patient adulte (18-65 ans) et uniquement en cas d'agitation non contrôlable par le traitement antipsychotique, du lorazépam à une dose initiale de 1 mg, préférentiellement par voie intra-veineuse, pourra être administré.

· En fonction de la réponse clinique, la dose initiale de lorazépam pourra être répétée toutes les 30 minutes, sans excéder une dose quotidienne de 10 mg par jour.

5.11.7 Quelles sont les autres recommandations pour le traitement de l'ECA ?

Catégorie de recommandation=B

· L'ECG des patients traités par antipsychotiques et à risque de dysrythmie (torsade de pointes) doit être documenté

· Les benzodiazépines en monothérapie doivent uniquement être utilisées en cas d'ECA sur sevrage alcoolique ou sevrage des sédatifs-hypnotiques.

· Vitamines : une substitution vitaminique devrait être instaurée chez les patients pour qui il existe la possibilité de déficit en vitamine B (alcooliques et/ou mal nutrits)

· Tine sédation peut être requise pour les patients extrêmement agités ou souffrant d'une maladie au stade terminal.

Catégorie de recommandation=I

· Cholinergiques : ces médicaments, par exemple la physostigmine, peuvent être utiles dans les ECA causés spécifiquement par des médicaments anti-cholinergiques.

6 CONSULTATIONS DE PSYCHIATRIE ET SUIVI POST-ECA

6.1 INDICATIONS A UNE CONSULTATION PSYCHIATRIQUE

Selon les RPC de la BGS (20), beaucoup de patients ont une démence sous-jacente à l'ECA ; ces atteintes combinées sont prises en charge de manière la plus adéquate par des services de psychiatrie de l'âgé. Les patients qui ne s'améliorent pas malgré un traitement adéquat et la résolution de la cause sous-jacente devraient bénéficier d'une consultation par un spécialiste dans ce domaine pour évaluation plus détaillée (20) (Grade III).

6.2 INDICATIONS A L'HOSPITALISATION EN PSYCHIATRIE

La littérature disponible ne détaille pas les indications à une hospitalisation en psychiatrie. Au CHUV, les hospitalisations en milieu psychiatriques sont décidées par le médecin traitant sur avis du consultant de la spécialité (psychiatrie ou psychiatrie de l'âge avancé), en accord avec le patient ou en admission d'office. L'ECA en soi n'est pas une indication à un transfert en milieu psychiatrique et, du fait de ses multiples étiologies somatiques, devrait être traité à l'hôpital général.

6.3 SORTIE DE L'HOPITAL

Comme pour tous les patients âgés, la sortie de l'hôpital devrait être planifiée avec tous les groupes professionnels concernés, tant dans l'institution que dans la communauté. Des dispositions pratiques devraient être prises avant la sortie pour assurer la toilette, l'habillage, l'administration des médicaments, etc... (20). La communication avec tous les professionnels concernés est vitale et il est utile d'évaluer les status cognitif et fonctionnel du patient avant la sortie (par exemple en utilisant l'AMT et le Barthel Index).

6.4 SUIVI

L'ECA est souvent le premier symptôme d'un processus démentiel sous-jacent. Il peut aussi représenter un marqueur de sévérité de la maladie et de co-morbidité. En ce sens, il est approprié de référer le patient à un psychiatre de l'âgé, un gériatre, un centre médico-social pour évaluation et suivi.

6.5 RECOMMANDATIONS

Catégorie de recommandation=C

Dans les situations suivantes, un avis psychiatrique devrait être demandé :

· ECA réfractaire au traitement

· Agitation importante posant la question d'une contention physique

· Doutes sur la prise en charge

· Demande d'hospitalisation en psychiatrie

7 PRISE EN CHARGE DE LA DANGEROSITE

7.1 PRINCIPE

Ls contention physique a été employée de longue date dans les milieux psychiatriques et somatiques pour protéger les patients et/ou les équipes soignantes des actes auto ou hétéroagressifs de certains patients. Dans le contexte de l'ECA, la contention physique correspond le plus souvent à l'utilisation de barrières au lit, visant à minimiser les risques de chutes chez la personne âgée, mais aussi à gérer des états d'agitation. Les données de la littérature sont homogènes pour considérer que la contention physique ne doit être utilisée qu'en dernière extrémité, sous quelque forme que ce soit. Comme cela a été montré dans le paragraphe sur les facteurs de risque, la contention physique est tant un facteur prédisposant que précipitant de l'état confusionnel. La prise en charge environnementale, voire le traitement médicamenteux symptomatique devraient donc être d'abord utilisés. Dans le cadre d'un ECA, la mise en place d'une contention ne devrait se faire qu'après consultation du psychiatre de liaison.

7.2 USAGE DE LA CONTENTION PHYSIQUE

7.2.1 RPC

Pour les RPC de la British geriatrics society (20), il a été montré que la contention ne permettait pas de prévenir les chutes et était susceptible d'augmenter le risque de blessure. Il peut être préférable de prendre en charge le patient sur un lit abaissé ou de placer le matelas à même le sol pour prévenir les chutes. L'adoption des bonnes pratiques cliniques décrites devrait permettre d'éviter l'usage de la contention chez les patients avec ECA (Grade III). D'après ces RPC, il faut de manière générale éviter la contention physique (193-195) (grade IIc).

7.2.2 Revues systématiques

Tine revue systématique récente s'est intéressée à l'usage de la contention physique (328). Elle investigue les blessures des patients en lien avec la contention physique. Elle est de bonne qualité : les objectifs sont clairement explicités, une large recherche de littérature est menée dans les moteurs de recherche classique, des critères d'inclusion sont définis à l'avance et une analyse quantitative des résultats est effectuée. Onze articles, reportant les résultats de douze études observationelles, sont identifiés. Selon les résultats de cette revue, la contention physique semble augmenter le risque de mort, de chutes et de blessures sérieuses. Il existe en outre un manque de recherche de qualité dans ce domaine. En particulier des recherches devraient être menées pour identifier des alternatives thérapeutiques à la contention physique. En fonction des résultats, il est recommandé de n'utiliser la contention physique qu'en dernier ressort, à un degré minimal et pour une durée aussi courte que possible, et de documenter soigneusement cette utilisation.

Selon une revue systématique récente sur la prise en charge de l'ECA (120), la contention ne devrait être utilisée qu'en cas d'agression extrême, ou d'agitation lorsque le patient a des chances de se faire sérieusement mal ou de nuire gravement à la santé physique d'autrui, ou quand cela interfère avec un traitement crucial. Dans ces cas là, l'usage de la contention doit être soigneusement documenté.

7.2.3 Etudes

Tin article (329) étudie les cas de mort soudaine chez des personnes avec un ECA et un état d'agitation en Ontario entre 1988 et 1995, et constate que, dans les 21 cas recensés, la mort est intervenue alors que le patient était en état de contention. Les auteurs concluent que la contention favorise la mort subite et que les policiers devraient y être attentifs. Tin autre papier (330) cherche à identifier et coter les facteurs associés à la mort subite chez des individus nécessitant une contention physique pour un ECA. Sur 220 patients atteints d'ECA agités et chez qui on a dû utiliser la contention physique, 18 ont fait une mort

subite donc pratiquement 10%. Les cas sont identifiés rétrospectivement sur dossier. Dans cette étude, la grande majorité des patients sont attachés par les quatre membres et au dos. Les auteurs fournissent uniquement des statistiques descriptives des variables associées au patient et concluent qu'on devrait explorer et considérer le plus possible des méthodes différentes de conditions physiques et chimiques ainsi que d'autres moyens de contrôler l'ECA associé à de l'agitation.

7.3 RECOMMANDATIONS (PROTOCOLE CHUV)

Tin protocole a été développé récemment pour l'usage de la contention au CHTiV. Nous en reproduisons les grandes lignes ici et invitons le lecteur à se référer au document de base et à l'algorithme décrivant les procédures de mise en place de la contention. L'entier du protocole est disponible sur l'intranet du CHTiV ( http://hcom.hospvd.ch:8003/intranet-docs/di/dim/dim proc mesures contrainte.pdf )

7.3.1 Principes

« La contention est une mesure provisoire, mise en place contre la volonté du patient et dans des situations d'exception, en fonction de circonstances précises, au sens de l'article 23d de la loi du 19 mars 2002 sur la santé publique :

· Art.23d : Par principe, toute mesure de contrainte à l'égard des patients est interdite. Le droit pénal et civil en matière de mesures de sûreté et de privation de liberté à des fins d'assistance est réservé.

A titre exceptionnel et, dans la mesure du possible, après en avoir discuté avec le patient, son représentant thérapeutique, respectivement son représentant légal ou ses proches, le médecin responsable de l'établissement sanitaire peut, après consultation de l'équipe soignante, imposer pour une durée limitée des mesures de contraintes strictement nécessaires pour la prise en charge du patient :

· si d'autres mesures moins restrictives de la liberté personnelle ont échoué ou n'existent pas et

· si le comportement du patient présente un danger grave pour sa sécurité ou sa santé ou pour celle d'autres personnes.

Le médecin responsable d'un établissement sanitaire peut déléguer cette prérogative à un autre professionnel de la santé compétent. Seul entre en considération le cas où une personne présente un risque important et immédiat pour sa propre sécurité ou santé ou pour celle d'autrui. L'article 23e précise les modalités de protection des patients lors de la mise en oeuvre d'une mesure de contrainte. Tine surveillance constante, une réévaluation de la mesure plusieurs fois par jour et la tenue d'un protocole doivent être effectuées par l'établissement. Le protocole doit fournir à l'ensemble du personnel les règles de conduite applicables aux patients nécessitant une contention, visant une démarche de soins optimum pour l'ensemble des patients.

· Art.23e : La surveillance du patient est renforcée pendant toute la durée de la mesure de contrainte dont le maintien fait l'ob jet d'évaluations. Tin protocole comprenant le but et le type de chaque mesure utilisée, ainsi que le nom de la personne responsable et le résultat des évaluations est inséré dans le dossier du patient.

La personne concernée, son représentant légal, ses proches ou un accompagnant peuvent s'adresser à la commission d'examen des plaintes compétentes pour demander l'interdiction ou la levée des mesures de contraintes conformément à l'article 15d. La commission décide si la plainte a un effet suspensif dès réception de celle-ci.

Compte tenu que la contention porte atteinte à la liberté et à l'intégrité de la personne, il est impératif de dégager les lignes directrices de leur mise en application conformément aux principes des soins aux patients :

· le principe de bienfaisance et non malfaisance ;

· le principe du respect de l'autonomie de la personne ;

· le principe de proportionnalité. »

8 CONSENTEMENT ECLAIRE

8.1 RPC

Selon les RPC de l'APA (18), les décisions à prendre dans la prise en charge du patient avec ECA sont souvent complexes en raison des risques associés aux traitements. Ces décisions doivent en outre généralement être prises rapidement en raison de la sévérité de la maladie somatique sous-jacente. Malheureusement, l'ECA affecte de manière intermittente la conscience, l'attention et la cognition ce qui atteint la capacité de décision du patient (c'est à dire la capacité de décision du point de vue du clinicien) et sa compétence décisionnelle (c'est à dire la capacité de décision du point de vue de la loi). La présence d'un ECA n'implique cependant pas forcément que le patient ne peut pas fournir de consentement éclairé. Mais l'évaluation de la capacité et de la compétence décisionnelles implique une évaluation formelle de la compréhension du patient sur les traitements proposés (risques, bénéfices, alternatives) et les conséquences des décisions thérapeutiques. Des recommandations existent pour la prise de décision chez les patients qui ne sont pas en état de fournir un consentement éclairé. Le degré d'urgence d'application d'un traitement, ses risques et ses bénéfices doivent être évalués par le clinicien pour choisir entre les alternatives thérapeutiques. Le consentement présumé peut être considéré dans les situations d'urgence médicale requérant un traitement rapide. Dans les situations non urgentes, le clinicien devrait obtenir un consentement des proches. La consultation des membres de la famille peut être particulièrement utile dans les situations où des interventions à risque faible ou modéré et de bénéfices potentiels équivalents sont envisagées. L'avis d'un autre clinicien est utile pour les décisions impliquant un risque plus grand ou à bénéfices incertains. La consultation d'un administrateur d'hôpital, d'une personne impliquée dans la gestion du risque ou d'un juriste peut aussi permettre de rassurer les membres de la famille et l'équipe sur le fait que des décisions raisonnables vont être prises. Pour les décisions impliquant un plus grand risque ou des désagréments importants pour l'entourage, un médiateur peut être mandaté si le temps à disposition le permet. Dans les cas plus urgents, une audition avec un juge peut être requise. Toutes les évaluations de la capacité/compétence décisionnelles du patient, ainsi que les procédures de décisions et les raisons de l'adoption d'une alternative ou une autre devraient être documentées.

8.2 ETUDES

Tine étude récente s'est intéressée à l'obtention du consentement éclairé pour des actes médicaux et chirurgicaux chez 84 patients hospitalisés à l'hôpital général (331). Cent septante-quatre procédures médicales et chirurgicales sont examinées (investigations, traitements). Dans 19% des cas, aucune documentation de consentement éclairé n'existe tandis que dans 20% des cas, les décisions se basent sur un consentement présumé et que dans 20% des cas, un proche est consulté. Quatre pour cent des consentements sont signés par des proches. Les patients sont par ailleurs systématiquement évalués pour identifier des troubles cognitifs. Quarante-sept pour cent des patients souffrant de déficits cognitifs ont signé des consentements éclairés. Même si cette signature peut avoir été discutée avec le praticien, il est problématique que cela ne figure pas dans le dossier. Par ailleurs, le consentement a été discuté avec des proches chez seulement 53% des patients avec déficits cognitifs. Dans une analyse multivariée, la présence d'un ECA (OR 2.7 IC 95% 1.3-5.3) et les gestes médicaux peu invasifs (OR 5.0 IC 2.0-12.8) sont identifiés comme des facteurs prédictifs indépendants de l'absence de consentement éclairé.

Tin article récent a fait le point à Lausanne sur l'appréciation de la capacité de discernement des patients (332). Il rappelle que tout acte médical est illicite sans le consentement libre et éclairé du patient, sauf s'il s'agit d'une urgence ou si le patient est incapable de discernement. Le discernement comprend l'aspect de la prise de conscience de l'information fournie et celui de la capacité de manifester sa volonté pour choisir l'une ou l'autre alternative de prise en charge. La procédure de bilan de l'incapacité de discernement nécessite quatre étapes : la documentation des éléments évocateurs de l'incapacité de discernement, l'exclusion d'une lésion cérébrale, l'exclusion d'un ECA et l'exclusion d'une autre affection psychiatrique. On renvoie le lecteur à cette référence pour le détail de la procédure.

8.3 SYNTHESE DE LA LITTERATURE

Tine grande partie des patients souffrant d'ECA présentent des troubles cognitifs qui ne leur permettent pas de fournir un consentement éclairé pour les différents actes médicaux entrepris. Il est très fréquent que ces patients soient cependant invités à signer un consentement éclairé, ce qui est contraire à l'éthique médicale.

8.4 RECOMMANDATIONS

Catégorie de recommandation=C

· Il est recommandé de ne pas faire signer de consentement éclairé aux patients souffrant d'ECA, dans la mesure où leur capacité de discernement n'est pas assurée.

· Si le patient n'est effectivement pas en état de fournir un consentement éclairé, celui-ci peut être obtenu auprès des proches.

· Seulement dans les cas d'urgence, lorsque le patient n'est pas en mesure de se prononcer, qu'aucun proche n'est disponible rapidement et que l'intervention thérapeutique s'impose pour éviter de compromettre gravement les chances de rétablissement de la santé, le consentement est présumé.

9 SPECIFICITES DE LA PRISE EN CHARGE LORS DE SOINS
PALL IATI FS

9.1 ROTATION DES OPIOÏDES

9.1.1 Revue systématique

La rotation des opioïdes implique de changer périodiquement d'opioïdes pour optimiser l'analgésie et minimiser les effets secondaires de ces médicaments. Les opioïdes disponibles actuellement sont similaires dans leur durée d'action et dans leur cinétique mais diffèrent par leur profil d'effets secondaires. Les métabolites produits par ces opioïdes semblent jouer un rôle dans ces effets indésirables et ont une cinétique d'élimination lente, qui varie selon la substance, la durée du traitement, et l'état somatique du patient, en particulier ses fonctions hépatique et rénale. La rotation des opioïdes vise à empêcher l'accumulation de ces métabolites nocifs.

Tine revue systématique parue en 2003 s'est intéressée à la prise en charge des effets indésirables des opioïdes chez les patients avec douleur chronique (41). Concernant l'ECA induit par les opioïdes, seules deux études de cas ont été identifiées et leurs conclusions ne permettent pas de préconiser un traitement plutôt qu'un autre. En ce qui concerne la rotation des opioïdes, les auteurs considèrent qu'il peut s'agir d'une option pour améliorer l'analgésie et minimiser les effets indésirables. En général, les études disponibles montrent que des rotations multiples sont nécessaires, que des effets indésirables variés ( dont les troubles cognitifs) peuvent être diminués et que la dose totale d'opioïdes requise est moins élevée que si la morphine seule est utilisée.

9.1 .2 Etudes

Tine étude prospective a porté sur 13 patients de soins palliatifs souffrant d'ECA sous traitement de morphine (333). Chez ces patients, l'administration d'oxycodone par voie intraveineuse (à la place de la morphine) a permis d'améliorer de manière significative les symptômes d'ECA, de nausées et de

vomissement tandis qu'une tendance non significative vers une amélioration de la douleur était observée. Pour les auteurs, l'oxycodone est donc un traitement contre la douleur aussi efficace que la morphine.

Tine étude déjà mentionnée dans le chapitre sur la prévention (205) a comparé les incidences d'ECA avec et sans agitation avant et après implantation de la substitution opioïde par du fentanyl et d'une hydratation active. Contrairement à une étude plus ancienne de Bruera (206), elle n'a pas montré de différence significative entre avant et après l'implantation de l'hydratation et de la substitution opioïde. Les deux études étaient de qualité similaire et le nombre de patients était sensiblement le même. Tine autre étude qui s'intéressait, chez les patients de soins palliatifs (n=284), à la capacité à communiquer durant la dernière semaine de la vie a identifié une association indépendante entre la dose totale de morphine et les difficultés de communication (334).

9.2 SEDATION TERMINALE

La sédation terminale a une définition variable selon les auteurs. Tine revue systématique récente a exploré ces définitions et identifié deux éléments essentiels présents chez la plupart des auteurs (40). D'une part, la présence chez le patient concerné d'une souffrance sévère et réfractaire aux traitements palliatifs standards. D'autre part, l'utilisation de médicaments à propriétés sédatives. Des études récentes ont montré que la sédation terminale ne diminuait pas le temps de survie chez les patients de soins palliatifs (335;336). Malheureusement, il n'existe pas de consensus sur les investigations à effectuer avant l'introduction d'une sédation terminale, les cliniciens exprimant des avis divergents sur le sujet (290;337;338) et utilisant la sédation terminale dans des contexte différents (339). Ainsi, la sédation terminale devrait être utilisée chez certains patients souffrant d'ECA en fin de vie mais des investigations adéquates devraient d'abord être menées pour identifier une éventuelle cause réversible à l'ECA et la traiter le cas échéant.

9.3 RECOMMANDATIONS

Catégorie de recommandation=C

· Le système de rotation des opioïdes est recommandé pour les patients en soins palliatifs afin de diminuer l'effet potentiellement confusogène des opioïdes.

· La sédation terminale peut être utilisée chez des patients en fin de vie et souffrant d'ECA, selon des modalités qui restent à la discrétion du praticien mais des investigations adéquates devraient d'abord être menées pour identifier une éventuelle cause réversible à l'ECA et la traiter le cas échéant.

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(316) Sasaki Y, Matsuyama T, Inoue S, Sunami T, Inoue T, Denda K, et al. A prospective, open-label, flexible-dose study of quetiapine in the treatment of delirium. J Clin Psychiatry 2003 Nov;64(1 1): 1316- 21.

(317) Horikawa N, Yamazaki T, Miyamoto K, Kurosawa A, Oiso H, Matsumoto F, et al. Treatment for delirium with risperidone: results of a prospective open trial with 10 patients. Gen Hosp Psychiatry 2003 Jul;25(4):289-92.

(318) Mittal D, Jimerson N, Peoples E, Johnson W, Kennedy R, Torres R, et al. Treatment of delirium with risperidone: Results from an open-label prospective trial. Psychosomatics 2003 Mar;44(2): 139-40.

(319) Kim KS, Pae CU, Chae JH, Bahk WM, Jun T. An open pilot trial of olanzapine for delirium in the Korean population. Psychiatry and Clinical Neurosciences 2001;55(5):515-9.

(320) Skrobik YK, Bergeron N, Dumont M, Gottfried SB. Olanzapine vs haloperidol: treating delirium in a critical care setting. Intensive Care Medicine 30(3):444-9, 2004 Mar.

(321) Parellada E, Baeza I, de Pablo J, MartA-nez G. Risperidone in the treatment of patients with delirium. Journal of Clinical Psychiatry 65(3):348-53, 2004 Mar.

(322) Han CS, Kim YK. A double-blind trial of risperidone and haloperidol for the treatment of delirium. Psychosomatics 45(4):297-301, 2004 Jul;-Aug.

(323) Pae CU, Lee SJ, Lee CU, Lee C, Paik IH. A pilot trial of quetiapine for the treatment of patients with delirium. Human Psychopharmacology 191 9;(2): 125-7.

(324) Uchiyama M, Tanaka K, Isse K, Toru M. Efficacy of mianserin on symptoms of delirium in the aged: an open trial study. Prog Neuropsychopharmacol Biol Psychiatry 1996 May;20(4):651-6.

(325) Bonne O, Shalev AY, Bloch M. Delirium associated with mianserin. Eur Neuropsychopharmacol 1995 Jun;5(2): 147-9.

(326) Bayindir O, Guden M, Akpinar B, Sanisoglu I, Sagbas E. Ondansetron hydrochloride for the treatment of delirium after coronary artery surgery. Journal of Thoracic and Cardiovascular Surgery 2001; 121(1): 176-7.

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(328) Evans D, Wood J, Lambert L. Patient injury and physical restraint devices: a systematic review. [Review] [33 refs]. Journal of Advanced Nursing 2003 Feb;41(3):274-82.

(329) Pollanen MS, Chiasson DA, Cairns JT, Young JG. Unexpected death related to restraint for excited delirium: a retrospective study of deaths in police custody and in the community. CMAJ 1998 Jun 16;158(12):1603-7.

(330) Stratton SJ, Rogers C, Brickett K, Gruzinski G. Factors associated with sudden death of individuals requiring restraint for excited delirium. American Journal of Emergency Medicine 2001; 19(3): 187-91.

(331) Auerswald KB, Charpentier PA, Inouye SK. The informed consent process in older patients who developed delirium: A clinical epidemiologic study. American Journal of Medicine 1997; 1 03(5):410-8.

(332) Wasserfallen J-B, Stiefel F, Clarke S, Crespo A. Appréciation de la capacité de discernement des patients: procédure d'aide à l'usage des médecins. Bulletin des médecins suisses 85[32-33], 1701-1704. 2004.

Ref Type: Generic

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(335) Sykes N, Thorns A. The use of opioids and sedatives at the end of life. Lancet Oncology Vol 4(5)()(pp 312-318), 2003 Date of Publication: 01 MAY 2003 2003;(5):312-8.

(336) Sykes N, Thorns A. Sedative use in the last week of life and the implications for end-of-life decision making. Archives of Internal Medicine 2003 Feb 10; 163 (3):341 -4.

(337) Lawlor PG, Bruera ED. Delirium in patients with advanced cancer. Hematol Oncol Clin North Am 2002 Jun;16(3):701-14.

(338) Cherny NI, Catane R, European Society of Medical Oncology Taskforce on Palliative and Supportive Care. Attitudes of medical oncologists toward palliative care for patients with advanced and incurable cancer: report on a survery by the European Society of Medical Oncology Taskforce on Palliative and Supportive Care. Cancer 98(11):2502-10, 2003 Dec 1.

(339) Fainsinger RL, Waller A, Bercovici M, Bengtson K, Landman W, Hosking M, et al. A multicentre international study of sedation for uncontrolled symptoms in terminally ill patients. Palliat Med 2000 Jul; 14(4):257-65.

ANNEXES

1 RECHERCHE DE LITTERATURE

Le tableau ci-dessous rend compte de la recherche de littérature menée sur la base de données Medline pour identifier les RPC existantes sur l'ECA. Comme indiqué dans le chapitre sur la méthode, une recherche similaire a été menée pour identifier les revues systématiques sur l'ECA. Les mots-clés concernant l'ECA étaient identiques, alors que des mots-clés différents ont été utilisés pour cibler les revues systématiques (i.e. << review$ >>, << overview$ >>, << systematic review$ >>, << metanalyse$ >>). Les outils permettant de limiter la recherche medlineaux revues systématiques ont également été utilisés.

Des recherches spécifiques ont été menées avec les mêmes mots-clés sur l'ECA pour identifier des publications sur :

· La neuro-imagerie dans l'ECA

· L'EEG pour le diagnostic de l'ECA

· Les aspects économiques de la prise en charge de l'ECA

· Les facteurs de risque (prédisposants ou précipitants)

· Les instruments d'évaluation

· Le dépistage

· Les nouveaux antipsychotiques dans le traitement de l'ECA

· La contention physique

L'ensemble de ces recherches n'a pas été reproduit ici.

Recherche pour identifier les RPC sur l'ECA dans Medline

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Search History

Results Display

1

guidelines.tw.

64380

 

2

guideline.tw.

7056

 

3

guidelines!

15889

 

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guidelines!

0

-

6

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8

practice guidelines!

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9

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140

 

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93

 

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6998

 

25

societies/

8921

 

26

societies,medical/

31392

 

27

19 or 20

58308

 

28

21 or 22 or 23 or 24 or 25 or 26

420399

 

29

27 and 28

6909

 

30

1 or 2 or 3 or 4 or 5 or 6 or 7 or 8 or 9 or 10 or 11 or 12 or 13 or 14 or 15 or 16 or 17 or 18 or 29

108422

 

31

limit 30 to (english or french or german)

100848

 

32

limit 31 to human

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33

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58486

 

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2709

 

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delusions!

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4395

 

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1126

 

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illusion.tw.

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51

illusions!

2689

 

52

exp ILLUSIONS!

4595

 

53

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54

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0

-

55

hallucinations!

5672

 

56

exp HALLUCINATIONS!

5672

 

57

34 or 35 or 36 or 37 or 38 or 39 or 40 or 41 or 42 or 43 or 44 or 45 or 46 or 47 or 48 or 49 or 50 or 51 or 52 or 53 or 54 or 55

111086

 

58

33 and 57

403

 

2 CONSULTATION FORMALISEE

2.1 AVERTISSEMENT

Les tableaux reproduits ci-dessous rendent compte du deuxième vote des experts internes (voir chapitre sur la méthode). Ces derniers ont été invités à se prononcer sur une échelle de 1 (extrêmement approprié) à 9 (extrêmement inapproprié) sur chacune des propositions. Dans chacune des cases, la ligne du haut donne la répartition des votes des experts (par exemple dans la première case en haut à gauche du tableau de cette page, les experts ont tous voté 1) ; la ligne du bas donne la médiane du vote des experts en rouge (dans cette même case, elle est égale à 1). Les lignes jaunes détaillent pour chaque case le niveau de preuve existant dans la littérature (toujours le même case, le niveau de preuve est 1).

Comme expliqué dans le chapitre sur la méhode, les recommandations finales ont été élaborées à partir de ces tableaux.

2.2 QUESTIONS RELATIVES A LA DEUXIEME PARTIE

Facteurs prédisposants et précipitants à l'ECA

 
 
 
 

En général, quelle variable vous paraît-il approprié de considérer
comme facteurs prédisposant à l'ECA

Lesquels de ces facteurs prédisposant vous paraît-il approprié de
dépister au moment de l'admission ou avant l'opération, au
moyen d'une check-list ad hoc ?

Scenario Numbers

Troubles cog nitifs (Démence)

1

15
2 3 4 5 6 7 8 9

13

1

2

2
3 4 5 6 7 8 9

1

- 2

Niveau de preuve

1

 

5

 
 
 
 

Age avancé (dès 65 ans)

2 1

1 6 3 2 1 - - -

2 3 4 5 6 7 8 9

2 1

- 2 2 3

6 2 1 1 - - 4 5 6 7 8 9

3

- 4

Facteurs prédisposants et précipitants à l'ECA

 

En général, quelle variable vous paraît-il approprié de considérer
comme facteurs prédisposant à l'ECA

Lesquels de ces facteurs prédisposant vous paraît-il approprié de
dépister au moment de l'admission ou avant l'opération, au
moyen d'une check-list ad hoc ?

Scenario Numbers

Niveau de preuve

3

5

 

Age avancé (dès 70 ans)

4 9 - 2
1 2 3 4 5 6 7 8 9

2 7 2 - 2 1 - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

5 - 6

Niveau de preuve

1

5

 

Age avancé (dès 75 ans)

13 1 1

1 2 3 4 5 6 7 8 9

10 2 - - 2 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

7 - 8

Niveau de preuve

1

5

 

Sévérité de la pathologie sous-
jacente

12 2 - - 1 - - - -

1 2 3 4 5 6 7 8 9

5 7 1 1 1 - - - -

1 2 3 4 5 6 7 8 9

9 - 10

Niveau de preuve

1

5

 

Dépression chez la personne agée de plus de 65 ans

2 9 3 1
1 2 3 4 5 6 7 8 9

2 3 9 1
1 2 3 4 5 6 7 8 9

11 - 12

Niveau de preuve

3

5

 

Médication

5 7 3
1 2 3 4 5 6 7 8 9

7 5 2
1 2 3 4 5 6 7 8 9

13 - 14

Niveau de preuve

2

5

 

Abus d'alcool

10 3 1 1

1 2 3 4 5 6 7 8 9

12 2 1

1 2 3 4 5 6 7 8 9

15 - 16

Niveau de preuve

3

5

 

Troubles sensoriels (visuels et
auditifs)

2 9 2 2
1 2 3 4 5 6 7 8 9

5 9 - 1
1 2 3 4 5 6 7 8 9

17 - 18

Facteurs prédisposants et précipitants à l'ECA

 

En général, quelle variable vous paraît-il approprié de considérer
comme facteurs prédisposant à l'ECA

Lesquels de ces facteurs prédisposant vous paraît-il approprié de
dépister au moment de l'admission ou avant l'opération, au
moyen d'une check-list ad hoc ?

Scenario Numbers

Niveau de preuve

2

5

 

Fièvre mesurée avant l'opération

1 2 3 6 3 - - - -

1 2 3 4 5 6 7 8 9

5 5 1 - 4 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

19 - 20

Niveau de preuve

3

5

 

Antécédents d'AVC

2 2 8 2 1 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

5 2 7 - 1 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

21 - 22

Niveau de preuve

3

5

 

Déshydratation mesurée avant
l'opération

3 4 6 1 1 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

7 3 3 - 2 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

23 - 24

Niveau de preuve

3

5

 

Troubles électrolytiques mesurés avant l'opération

3 8 3 - 1 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

6 6 1 - 2 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

25 - 26

Niveau de preuve

3

5

 

Sexe masculin

- - - 1 11 1 - - 2 1 2 3 4 5 6 7 8 9

- - 1 - 9 - - 2 3 1 2 3 4 5 6 7 8 9

27 - 28

Niveau de preuve

4

5

 

En général, quelle variable vous paraît-il approprié de considérer comme facteur précipitant de l'ECA

 
 
 
 
 
 

Scenario Numbers

Nombre de médicaments ajoutés pendant
l'hospitalisation

5 6 3 1 2 3

- - 1 - 4 5 6 7

- 8

- 9

 

1

Niveau de preuve

2

 
 
 
 
 

Sevrage de médicaments et/ou toxiques

10 4

1 2 3

4 5 6

7

8

9

2

Niveau de preuve

3

 
 
 
 
 

Psychotropes pendant l'hospitalisation

8 6
1 2 3

4 5 6 7

8

9

 

3

Niveau de preuve

3

 
 
 
 
 

Médicaments à propriétés anti-cholinergiques
pendant l'hospitalisation

8 4 2 1 2 3

- 1 - - 4 5 6 7

- 8

- 9

 

4

Niveau de preuve

4

 
 
 
 
 

Médicaments opioïdes

5 5 2 1 2 3

2
4 5 6 7

8

9

 

5

Niveau de preuve

4

 
 
 
 
 

Douleurs

3 6 2 1 2 3

1 2 - - 4 5 6 7

- 8

- 9

 

6

Niveau de preuve

4

 
 
 
 
 

Grandes quantités de perfusion et transfusion
post-opératoire

- - 5

1 2 3

1 2 1 1 4 5 6 7

1 8

3 9

 

7

Niveau de preuve

3

 
 
 
 
 

Contention physique

2 5 2 1 2 3

- 3 - 1 4 5 6 7

1 8

1 9

 

8

En général, quelle variable vous paraît-il approprié de considérer comme facteur précipitant de l'ECA

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Scenario Numbers

Niveau de preuve

4

 
 
 
 
 
 
 
 

Fièvre

6 1

7 2

1 3

- 1 4 5

- 6

- 7

- 8

- 9

9

Niveau de preuve

4

 
 
 
 
 
 
 
 

Déshydratation

6 1

7 2

1 3

- 1 4 5

- 6

- 7

- 8

- 9

10

Niveau de preuve

4

 
 
 
 
 
 
 
 

Troubles électrolytiques

7 1

5 2

2 3

- 1 4 5

- 6

- 7

- 8

- 9

11

Niveau de preuve

3

 
 
 
 
 
 
 
 

Lesquels de ces facteurs prédisposant et/ou précipitant vous paraît-il approprié de dépister pendant le séjour ?

 
 
 
 
 
 
 
 

Scenario Numbers

Troubles cognitifs (Démence)

13 1

2

2
3 4 5

6

7

8

9

1

Niveau de preuve

5

 
 
 
 
 
 
 

Fièvre

9 1

4 2

1 - 1 - 3 4 5 6

- 7

- 8

- 9

 

2

Niveau de preuve

5

 
 
 
 
 
 
 

Déshydratation

12 1

2 2

- - 1 3 4 5

- 6

- 7

- 8

- 9

3

Niveau de preuve

5

 
 
 
 
 
 
 

Douleurs

10 1

4 2

- - 1 3 4 5

- 6

- 7

- 8

- 9

4

Niveau de preuve

5

 
 
 
 
 
 
 

Troubles électrolytiques

8 1

6 2

- - 1 - 3 4 5 6

- 7

- 8

- 9

 

5

Niveau de preuve

5

 
 
 
 
 
 
 

En général, quelle variable vous paraît-il approprié de considérer comme facteur pouvant aggraver l'ECA

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Scenario Numbers

Environnement et contexte associés aux SI

4

1

6 2

4

3

- 1 4 5

- 6

- 7

- 8

- 9

1

Niveau de preuve

3

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Nombre élevé de changements de chambre

2

1

2

9

4 3

4

5

6

7

8

9

2

Niveau de preuve

3

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Absence d'horloge ou de montre

2 1

5 2

6 3

1 4

1 5

- 6

- 7

- 8

- 9

3

Niveau de preuve

3

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Absence de lunettes de lecture

1 1

5

2

7

3

1 4

1 5

- 6

- 7

- 8

- 9

4

Niveau de preuve

3

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Présence de la famille

- - - - 5 1 2 3 4 5

- 1 6 7

3 8

6 9

5

Niveau de preuve

3

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Contention physique

6 1

3 2

4 3

1 4

5

6

7

8

9

6

Niveau de preuve

3

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Quels sont les services appropriés pour :

 
 
 
 

l'identification des facteurs de risque
(prédisposants et/ou précipitants de
l'ECA)

 
 

la prévention de l'ECA

le diagnostic précoce de l'ECA au
moment de l'admission

le diagnostic précoce de l'ECA pendant
le séjour

Scenario Numbers

Médecine interne

 

8 5 - - 1 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

8 3 1 2

2

3

- 1 - - - - 4 5 6 7 8 9

8 4 2
1 2 3 4 5 6 7 8 9

10 1 3

1 2 3 4 5 6 7 8 9

1 - 4

Niveau de preuve

 

5

2

 
 

5

5

 

Chirurgie générale

 

8 3 1 - 2 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

10 1

1

2

1 - 2 - - - - 3 4 5 6 7 8 9

9 2 2 - 1 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

10 1 2 - 1 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

5 - 8

Niveau de preuve

 

5

1

 
 

5

5

 

Soins intensifs, centre
brûlés

des

8 3 - - 3 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

9 2 1 2

1 3

- 2 - - - - 4 5 6 7 8 9

7 3 2 - 2 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

9 1 2 - 2 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

9 - 12

Niveau de preuve

 

5

5

 
 

5

5

 

Urgences de médecine

 

4 7 1 2
1 2 3 4 5 6 7 8 9

3 4 1 2

3 3

2 2 - - - - 4 5 6 7 8 9

6 5 1 - 2 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

7 3 - - 3 - - 1 - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

13 - 16

Niveau de preuve

 

5

5

 
 

5

5

 

Urgences de chirurgie

 

4 6 1 2 1 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

4 4 1 2

2 3

2 2 - - - - 4 5 6 7 8 9

5 5 2 - 2 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

7 3 - - 3 - - 1 - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

17 - 20

Niveau de preuve

 

5

5

 
 

5

5

 

Soins palliatifs, oncologie

 

9 3 - 1 1 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

10 1

1

2

1 - 2 - - - - 3 4 5 6 7 8 9

10 1 1 1 1 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

12 1 - - 1 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

21 - 24

Niveau de preuve

 

5

4

 
 

5

5

 

Neurologie

 

8 3 1 1 1 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

9 1 1 2

2

3

- 2 - - - - 4 5 6 7 8 9

8 1 2 1 2 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

10 1 1 - 2 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

25 - 28

Niveau de preuve

 

5

5

 
 

5

5

 

Quels sont les services appropriés pour :

 
 
 
 
 
 

l'identification des facteurs de risque
(prédisposants et/ou précipitants de
l'ECA)

 
 
 

la prévention de l'ECA

 

le diagnostic précoce de l'ECA au
moment de l'admission

le diagnostic précoce de l'ECA pendant
le séjour

Scenario Numbers

Service ou établissement
réhabilitation

de

4 3 4 1 1 - - - 1 1 2 3 4 5 6 7 8 9

5 1

2 2

4 3

1 2 - - - - 4 5 6 7 8 9

3 1

4 4 1 2 - - - - 2 3 4 5 6 7 8 9

7 2 3 - 2 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

29 - 32

Niveau de preuve

 

5

5

 
 
 

5

 

5

 

Sur quels patients ou groupes de patients est-il approprié de réaliser :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

un dépistage des facteurs
prédisposants et/ou précipitants

des interventions préventives pendant
l'hospitalisation

un dépistage au moment de l'admission

un dépistage régulier pendant le séjour

Scenario Numbers

Tous les patients

1 - - - 2 1 2 3 4 5

1 6

3 7

1 8

6 9

 

- - 1 1 2 3

1 1 4 5

1 6

4 7

- 7 8 9

 

- - 1 1 2 3

- 1 4 5

2 6

3 7

- 8 8 9

 

- - 1 1 2 3

- 4 4 5

1 6

1 7

1 8

7 9

 

1

- 4

Niveau de preuve

5

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 
 

Les patients âgés de plus de 65 ans

- 2 - 3 4 1 2 3 4 5

3 6

2 7

- 8

- 9

 

- - 3 1 2 3

3 7

4 5

1 6

1 7

- - 8 9

 

- - 2 1 2 3

4 7 4 5

1 6

1 7

- - 8 9

 

- - 3 1 2 3

4 5 4 5

2 6

1 7

- 8

- 9

 

5

- 8

Niveau de preuve

5

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 
 

Les patients âgés de plus de 70 ans

6 1 5 2

1 2 3 4 5

6

7

8

9

 

5 4 4 1 2 3

1 1 4 5

- 6

- 7

- - 8 9

 

4 5 5 1 2 3

- 1 4 5

- 6

- 7

- - 8 9

 

4 4 6 1 2 3

- 1 4 5

- 6

- 7

- 8

- 9

 

9

- 12

Niveau de preuve

5

 
 
 
 
 

2

 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 
 

Les patients âgés de plus de 75 ans

11 1 2

1 2 3 4

5

6

7

8

9

10 4 1 2

1
3 4 5

6

7

8

9

13 2

1 2

3 4 5

6

7

8

9

10 5

1 2 3

4

5

6

7

8

9

13

- 16

Niveau de preuve

5

 
 
 
 
 

2

 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 
 

Les patients atteints de

démence (avec troubles
cognitifs)

11 2 1

1 2 3 4

5

6

7

8

9

13 1 1 2

- - 1 3 4 5

- 6

- 7

- 8

- 9

14 1

1 2

3 4 5

6

7

8

9

11 2

1 2 3

4

5

6

7

8

1 9

17

- 20

Niveau de preuve

5

 
 
 
 
 

2

 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 
 

Les patients sévèrement

malades selon un index (par
exemple Charlson)

8 2 3
1 2 3 4 5

6

7

8

1 9

 

8 3 3
1 2 3

4 5

6

7

8 9

 

8 4 3
1 2 3

4 5

6

7

8 9

 

8 2 3 1 2 3

1

4 5

6

7

8

9

 

21

- 24

Niveau de preuve

 
 
 
 
 
 

2

 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 
 

Les patients ayant un score

élevé sur une échelle de
prédiction du risque d'ECA

 
 
 
 
 
 

12 2

1 2

3 4 5

6

7

8

9

12 1 1 2

- - 1 3 4 5

- 6

- 7

- 8

- 9

11 2 1

1 2 3

4

5

6

7

8

9

25

- 27

Niveau de preuve

5

 
 
 
 
 

2

 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 
 

A quel rythme devrait se faire un dépistage :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

des facteurs de risque pendant le séjour

 
 

de l'ECA pendant le séjour

Scenario Numbers

Tous les jours

2 2 1 1

1 2 3 4

2 5

- 2 6 7

1 4 8 9

5 2 - 1 4 1 2 3 4 5

- 1 6 7

- 2 8 9

1

- 2

Niveau de preuve

5

 
 
 

5

 
 
 
 

Deux fois par semaine

2 5 2 2 1 2 3 4

2 5

- 1 6 7

1 - 8 9

- 4 5 - 3 1 2 3 4 5

- 2 6 7

- 1 8 9

3

- 4

Niveau de preuve

5

 
 
 

5

 
 
 
 

Une fois par semaine

- 1 3 4 1 2 3 4

- 1 1 5 6 7

- 4 8 9

- 2 1 1 2 1 2 3 4 5

1 2 6 7

- 6 8 9

5

- 6

Niveau de preuve

5

 
 
 

5

 
 
 
 

Une fois tous les quinze jours

- - - 2 1 2 3 4

3 5

- 3 6 7

- 6 8 9

- - - - 4 1 2 3 4 5

- 4 6 7

1 6 8 9

7

- 8

Niveau de preuve

5

 
 
 

5

 
 
 
 

Répondre à la question suivante :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Scenario Numbers

Devrait-il y avoir des consultants dans le domaine de l'ECA

3 1

2 2

4 3

- 3 4 5

- - 1 6 7 8

1 9

1

Niveau de preuve

3

 
 
 
 
 
 

En général, quel(s) groupe(s) d'interventions préventives vous paraît-il approprié de recommander ?

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Niveau d'appropriation

 
 
 
 
 

Niveau de priorité

 
 

Niveau de faisabilité

Scenario Numbers

Intervention sur les troubles cognitifs

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Evaluation de routine de la fonction

cognitive au moyen d'un instrument
standardisé

11 1

2 2

- 1
3 4

5

6

7

8

9

10 1

1

2

2

3

1
4

5

6 7 8 9

4 1

2 3 2 3

2 2 1 4 5 6

- - 7 8

- 9

 

1

- 3

Niveau de preuve

2

 
 
 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 

Activités cognitives stimulantes adaptées

6 3 1 2

4 3

- 1 4 5

- 6

- 7

- 8

- 9

 

3 1

2 2

5 3

2 2 4 5

- 6

- - - 7 8 9

1 1

- 8 2 3

1 - 1 4 5 6

- 3 7 8

- 9

 

4

- 6

Niveau de preuve

5

 
 
 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 

Intervention sur les troubles électrolytiques

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Reconnaissance précoce, dépistages

biochimiques et traitement des troubles
électrolytiques (Na, K, ...)

12 1

2

2
3 4

5

6

7

8

9

5 1

7 2

3

1
1

4 5

6

7 8 9

10 1

2 3

3 1

4 5 6

7

8

9

7

- 9

Niveau de preuve

5

 
 
 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 

Intervention sur la déshydratation

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Favoriser une bonne hydratation (liquide

facilement accessible en tous temps,

encouragement de l'hydratation, bilans
liquidiens réguliers)

12 1

2

2
3 4

5

6

7

8

9

9 1

4 2

3

1
4 5

6

7 8 9

8 1

2 3

4 2
4 5 6

7 8

9

 

10

- 12

Niveau de preuve

2

 
 
 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 

Hypodermoclyse si la prise orale n'est pas adéquate (hydratation par perfusion sous- cutanée)

5 7 1 2

3

1
1

4 5

6

7

8

9

 

4 1

6 2

3 3

- 1 4 5

- 6

- - - 7 8 9

3 1

7 2 2 3

- 2 - 4 5 6

- - 7 8

- 9

 

13

- 15

Niveau de preuve

4

 
 
 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 

Intervention sur les troubles du sommeil

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Promotion de l'hygiène du sommeil :

interventions non-pharmacologiques

(musique, par exemple). Facilitation du

sommeil : réduction du bruit, éviter les

lumières constantes. Favoriser la
conservation du rythme nycthéméral.

10 1

2

4
3 4

5

6

7

8

9

6 1

4 2

3

4
4 5

6

7 8 9

1 1

6 4 2 3

3
4 5 6

7 8

9

 

16

- 18

Niveau de preuve

4

 
 
 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 

En général, quel(s) groupe(s) d'interventions préventives vous paraît-il approprié de recommander ?

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Niveau

d'appropriation

 
 
 

Niveau de priorité

 
 
 

Niveau de faisabilité

Scenario Numbers

Intervention sur l'orientation des patients

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Mesures pour faciliter l'orientation des

patients : horloges et calendriers disponibles et à jour. Dans la mesure du possible, reproduction de l'environnement familier. Eviter les changements de service

et de chambre. Lumière adéquate,

utilisation de veilleuses. Réduire au

maximum le nombre de personnes
différentes s'occupant du patient.

10 1 3

1 2 3 4 5

6

7 8

9

7 3

1 2

3 3

1
4 5 6

7

8

9

3 6

1 2

1 3

1 1 4 5

1 6

1 - 7 8

- 9

19

- 21

Niveau de preuve

3

 
 
 

5

 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 

Intervention sur la surcharge sensorielle, la désafférentation

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Dépistage des troubles visuels et auditifs

9 2 2 1
1 2 3 4 5

6

7 8

9

2 7 1 2

3

3

1 1 - 4 5 6

- 7

- 8

- 9

2 3 1 2

5 3

- 1 4 5

2 6

1 - 7 8

- 9

22

- 24

Niveau de preuve

2

 
 
 

5

 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 

Limitation des bruits inattendus et irritants (alarmes de perfusion par exemple). Stimulation verbale adéquate

7 2 4 1
1 2 3 4 5

6

7 8

9

3 5

1 2

4 3

- 2 - 4 5 6

- 7

- 8

- 9

- 2 1 2

5 3

4 1 4 5

1 6

- 1 7 8

- 9

25

- 27

Niveau de preuve

4

 
 
 

5

 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 

Fourniture de lunettes et d'appareils auditifs

11 1 - 1 1 1 2 3 4 5

- 6

- - 7 8

- 9

2 7 1 2

2

3

- 3 - 4 5 6

- 7

- 8

- 9

3 6 1 2

1 3

- 1 4 5

1 6

1 1 7 8

- 9

28

- 30

Niveau de preuve

3

 
 
 

5

 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 

Intervention sur la communication avec le patient

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Communication verbale fréquente avec le patient. Orientation régulière du patient sur son emplacement, le pourquoi de sa présence à l?hôpital, le programme de la

journée et ses buts. Explication et réassurance à propos des actes médicaux. Implication du patient dans ses soins et les prises de décisions y relative. Utilisation de

phrases courtes. Approche et soins en
évitant toute brusquerie

10 3 1

1 2 3 4 5

6

7 8

9

1 2

2

3

7 5

4 5 6

7

8

9

3 7 1 2

2 3

- 1 4 5

1 6

- - 7 8

- 9

31

- 33

Niveau de preuve

5

 
 
 

5

 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 

En général, quel(s) groupe(s) d'interventions préventives vous paraît-il approprié de recommander ?

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Niveau d'appropriation

 
 
 

Niveau de priorité

 
 
 
 

Niveau de faisabilité

Scenario Numbers

Intervention avec les proches du patient

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Education des proches sur l'ECA en général et l?importance de la réorientation

fréquente du patient. Implication des
proches dans les soins au malade et les

repas. Soutien à l?entourage.
Encouragement des visites au malade

7 1

3 2

3 3

1

4 5

6 7 8 9

1 3 1 2

9 3

- - 1 4 5 6

- - - 7 8 9

- 2 1 2

3 3

6 4

2 5

1 - - - 6 7 8 9

34 - 36

Niveau de preuve

5

 
 
 
 

5

 
 
 

5

 
 
 
 
 

En général, quel(s) groupe(s) d'interventions préventives vous paraît-il approprié de recommander ?

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Niveau d'appropriation

 
 
 

Niveau de priorité

 
 
 

Niveau de faisabilité

Scenario Numbers

Intervention sur la médication

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Utiliser si possible des médicaments avec faible action anticholinergique

7 5 1 - 1 1 2 3 4 5

- 6

- 7

- 8

- 9

6 5 1 2

2

3

- 1 4 5

- - - 6 7 8

- 9

6 3 1 2

4 3

- 1 4 5

- - 6 7

- 8

- 9

37

- 39

Niveau de preuve

4

 
 
 
 

5

 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 

Limiter l?utilisation des psychotropes

4 6 2 - 2 1 2 3 4 5

- 6

- 7

- 8

- 9

3 6

1 2

3 3

- 2

4 5

- - - 6 7 8

- 9

1 3 1 2

7 3

1 2

4 5

- - 6 7

- 8

- 9

40

- 42

Niveau de preuve

4

 
 
 
 

5

 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 

Intervention sur la malnutrition et le déficit en vitamines

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Contrôle régulier du poids, évaluation diététique, évaluation de la déglutition (par ex si AVC)

3 2 1 6 2 1 2 3 4 5

- 6

- 7

- 8

- 9

2 3 1 2

1 3

5 2 4 5

- 1 - 6 7 8

- 9

- 4

1 2

2

3

5 2

4 5

1 - 6 7

- 8

- 9

43

- 45

Niveau de preuve

5

 
 
 
 

5

 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 

Assistance aux patients au moment des repas, mise à contribution de la famille pour cette assistance

6 1 5 2

1 2 3 4 5

6

7

8

9

4 1 1 2

7 3

- 2 4 5

- - - 6 7 8

- 9

2 1 1 2

3 3

5 1 4 5

- 2 6 7

- 8

- 9

46

- 48

Niveau de preuve

5

 
 
 
 

5

 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 

Support nutritionnel et/ou suppléments en vitamines dans les groupes à risque de carence.

4 5 5
1 2 3 4 5

6

7

8

9

3 1 1 2

3

10

4

5 6 7 8

9

5 3 1 2

3

6
4 5

6 7

8

9

49

- 51

Niveau de preuve

2

 
 
 
 

5

 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 

En général, quel(s) groupe(s) d'interventions préventives vous paraît-il approprié de recommander ?

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Niveau d'appropriation

 
 
 

Niveau de priorité

 
 
 

Niveau de faisabilité

Scenario Numbers

Intervention sur l'abus d'alcool

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Dépistage de routine de l?abus d?alcool et prévention du sevrage

1

14
2 3 4 5

6 7

8

9

10 1

3 2

1
3 4 5

6

7 8 9

6 1

3 2

5
3 4 5

6 7

8

9

52

- 54

Niveau de preuve

4

 
 
 
 

5

 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 

Benzodiazépines pour prévenir le sevrage.

10 1

- 1 - 2 2 3 4 5

- 1 6 7

- 8

- 9

8 1

1

2

1 - 3 3 4 5

- 1 6 7

- - 8 9

6 1

4 2

2 - 1

3 4 5

- 1 6 7

- 8

- 9

55

- 57

Niveau de preuve

2

 
 
 
 

5

 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 

Suppléments en Thiamine.

9 4 1 2

- - 1 - 3 4 5 6

- - 7 8

- 9

 

7 1

6 2

- - 1 3 4 5

- - 6 7

- - 8 9

6 1

7 2

- - 1 3 4 5

- - 6 7

- 8

- 9

58

- 60

Niveau de preuve

3

 
 
 
 

5

 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 

Intervention sur la contention

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Réduire au maximum l?utilisation de la contention physique, y compris l?utilisation des barrières du lit

11 1

2 1
2 3 4 5

6 7

8

9

7 1

5 2

1 1
3 4 5

6 7

8 9

4 1

2 2

5 1 1 3 4 5

1 - 6 7

- 8

- 9

61

- 63

Niveau de preuve

3

 
 
 
 

5

 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 

En général, quel(s) groupe(s) d'interventions préventives vous paraît-il approprié de recommander ?

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Niveau d'appropriation

 
 
 
 

Niveau de priorité

 
 
 
 
 

Niveau de faisabilité

Scenario Numbers

Intervention sur la mobilisation

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Eviter l?immobilisation au lit et former le personnel concernant les risques associés.

10 1

3 1
2 3 4 5 6 7 8 9

7 1

2 3

5 1

1 4

5

6 7 8 9

4

1

2 2

6

3

1 4

1 5

- - - - 6 7 8 9

64

- 66

Niveau de preuve

2

 

5

 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 

Eviter les cathéters urinaires et autres
facteurs favorisant l?immobilité du patient..

5 1

2 6 - 1 - - - - 2 3 4 5 6 7 8 9

4 1

1 6

2 3

2 4

1 5

- - - - 6 7 8 9

2

1

1

2

4 3

4

4

3 5

- - - - 6 7 8 9

67

- 69

Niveau de preuve

2

 

5

 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 

Protocole de mobilisation précoce. Encourager la mobilité, le « self-care » et l?indépendance.

6 1

5 1 - 1 - - - - 2 3 4 5 6 7 8 9

5

1

5 1 2 3

1 4

1 5

- - - - 6 7 8 9

2 1

1

2

3 3

5

4

2 5

- - - - 6 7 8 9

70

- 72

Niveau de preuve

2

 

5

 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 

Evaluation par physiothérapeute,
ergothérapeute.

3 1

- 2 5 2 - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

2 1

- 2 2 3

6 4

2 5

- - - 1 6 7 8 9

1 1

1

2

2

3

5 4

3 5

- - - 1 6 7 8 9

73

- 75

Niveau de preuve

5

 

5

 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 

En général, quel(s) groupe(s) d'interventions préventives vous paraît-il approprié de recommander ?

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Niveau d'appropriation

 
 

Niveau de priorité

 
 
 
 
 

Niveau de faisabilité

Scenario Numbers

Intervention sur les infections nosocomiales

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Mesures pour la prévention des infections (lavage des mains)

5 1 1 2

1 3

1 - - - - 6 4 5 6 7 8 9

 

5 1

- 1 2 3

2 - - - - 6 4 5 6 7 8 9

5 1

1

2

1 3

1 4

1 5

- - - 5 6 7 8 9

76

- 78

Niveau de preuve

5

 
 
 

5

 
 

5

 
 
 
 
 
 
 

Protocoles d?utilisation des antibiotiques.

1 2 1 2

1 3

1 1 - 1 - 6 4 5 6 7 8 9

 

1 1

2 1

2 3

1 1 - 1 - 6 4 5 6 7 8 9

1

1

1

2

2 3

1 4

2 5

- 1 - 5 6 7 8 9

79

- 81

Niveau de preuve

5

 
 
 

5

 
 

5

 
 
 
 
 
 
 

Eviter les cathéters et voies veineuses si possible

5 2 1 2

2 3

2 1 - - - 1 4 5 6 7 8 9

 

4 1

3 2 2 3

1 2 - - - 1 4 5 6 7 8 9

2 1

4 2

3 3

1 4

1 5

- 1 - 1 6 7 8 9

82

- 84

Niveau de preuve

5

 
 
 

5

 
 

5

 
 
 
 
 
 
 

Mesures pré-opératoires

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Visite pré-opératoire pour évaluer le risque

10 1

1 2

2 3

- 1 - - - 4 5 6 7 8

- 9

6 1

4 3 2 3

- 1 - - - - 4 5 6 7 8 9

4 1

1

2

5 3

1 4

2 5

- - - 1 6 7 8 9

85

- 87

Niveau de preuve

5

 
 
 

5

 
 

5

 
 
 
 
 
 
 

En général, quel(s) groupe(s) d'interventions préventives vous paraît-il approprié de recommander ?

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Niveau d'appropriation

 
 
 

Niveau de priorité

 
 
 

Niveau de faisabilité

Scenario Numbers

Mesures péri-opératoires

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Veiller à ce que l?analgésie soit adéquate. Si possible introduire une analgésie contrôlée par le patient.

7 1

2 2

- 2 1 3 4 5

- - - 1 6 7 8 9

6 3 1 2

- 1 2 3 4 5

- - - 1 6 7 8 9

5 1

1

2

3 1 2 3 4 5

- - - 1 6 7 8 9

88

- 90

Niveau de preuve

5

 
 
 
 

5

 
 
 

5

 
 
 
 
 

Prévention de l?hypotension péri-
opératoire.

3 1

7 2

1 3

- 1 4 5

- - - 1 6 7 8 9

3 7 1 2

1 3

- 1 4 5

- - - 1 6 7 8 9

3

1

7 2

- - 2 3 4 5

- - - 1 6 7 8 9

91

- 93

Niveau de preuve

4

 
 
 
 

5

 
 
 

5

 
 
 
 
 

Prévention de l?hypoxémie péri-opératoire.

3 1

7 2

1 3

- 1 4 5

- - - 1 6 7 8 9

3 7 1 2

1 3

- 1 4 5

- - - 1 6 7 8 9

2 1

8 2

- - 2 3 4 5

- - - 1 6 7 8 9

94

- 96

Niveau de preuve

4

 
 
 
 

5

 
 
 

5

 
 
 
 
 

Contrôle de l?hématocrite pour le garder au dessus de 30%

3 1

2 2

5 3

1 1 4 5

- - - 1 6 7 8 9

3 2 1 2

5 3

1 1 4 5

- - - 1 6 7 8 9

1 1

7 2

2 - 2

3 4 5

- - - 1 6 7 8 9

97

- 99

Niveau de preuve

4

 
 
 
 

5

 
 
 

5

 
 
 
 
 

En général, quel(s) groupe(s) d'interventions préventives vous paraît-il approprié de recommander ?

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Niveau d'appropriation

 
 
 

Niveau de priorité

 
 
 
 

Niveau de faisabilité

Scenario Numbers

Intervention sur les soins hospitaliers et les problèmes liés au système

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Formation sur l?ECA et les autres syndromes gériatriques (au niveau local et national)

9 1

2 2 1

2 3 4 5

6 7 8 9

6 3 1 2

4 3

- 1 - 4 5 6

- 7

- 8

- 9

3 1 1 2

5 3

2 4

2 5

1 6

- 7

- 8

- 9

100

- 102

Niveau de preuve

2

 
 

5

 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Développement de stratégies et de RPC pour changer les pratiques nuisibles (contention, polymédication, cathéters non nécessaires, station au lit prolongée)

10 1

3 1
2 3 4

5 6 7 8 9

1 2

7 5

2

3

4 5 6

7

8

9

5 4 1 2

1 3

1 4

3

5

- 6

- 7

- 8

- 9

103

- 105

 

4

 
 

5

 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Dotation adéquate en personnel

8 1

2 2 - 2 2 3 4 5

- - - - 6 7 8 9

4 1 1 2

5 3

- 3 - 1 4 5 6 7

- 8

- 9

- - - 2 1 2 3 4

6 5

- 1 6 7

1 8

3 9

106

- 108

Niveau de preuve

4

 
 

5

 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Utilisation de volontaires et de la famille

5 1

1 5 2 1

2 3 4 5

- - - - 6 7 8 9

1 1 1 2

9 3

1 2 - 4 5 6

- 7

- 8

- 9

- 2 1 2

3 3

1 4

5 5

1 6

1 7

1 8

- 9

109

- 111

Niveau de preuve

5

 
 

5

 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Quel(s) test(s) vous paraît(ssent)-il(s) approprié(s) pour :

 
 
 
 
 
 
 
 
 

L'évaluation initiale (à l'admission ou
plus tard dans le séjour) dans le cadre
d'un diagnostic précoce d'ECA

L'évaluation répétitive ou de suivi dans le cadre d'un diagnostic précoce d'ECA

 

Le diagnostic de l'ECA

 

La cotation de la sévérité de l'ECA

Scenario Numbers

Mini-Mental-State Exam (MMS)

5 4 1 2 1 - - - 1 1 2 3 4 5 6 7 8 9

- - 1 3 2 - - 2 5

1 2 3 4 5 6 7 8 9

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1 - 2

Niveau de preuve

5

5

5

 
 
 
 

5

 
 
 
 
 

BOMC (Blessed Orientation-

Memory-Concentration, adapté

en français sous le nom de
TELECOM)

1 1 1 4 3 1 - - 3 1 2 3 4 5 6 7 8 9

2 3 2 1 4 1 - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

3 - 4

Niveau de preuve

5

5

5

 
 
 
 

5

 
 
 
 
 

AMST (Abbreviated Mental-Test )

- 1 2 4 5 - - - 2 1 2 3 4 5 6 7 8 9

- 1 2 3 4 - - - 3 1 2 3 4 5 6 7 8 9

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

5 - 6

Niveau de preuve

5

5

5

 
 
 
 

5

 
 
 
 
 

CAM (Confusion-Assessment-
Method)

1 1 3 2 3 - 1 - 3 1 2 3 4 5 6 7 8 9

3 3 1 1 3 - - - 2 1 2 3 4 5 6 7 8 9

6 1 1 2

- 4 3 4

1 5

- - 1 6 7 8

1 9

 
 
 
 
 

7 - 9

Niveau de preuve

5

5

5

 
 
 
 

5

 
 
 
 
 

DSI (Delirium Symptom
Interview)

 
 

- 1 1 2

- 2 3 4

5 5

- - 2 6 7 8

4 9

 
 
 
 
 

10

Niveau de preuve

5

5

5

 
 
 
 

5

 
 
 
 
 

DRS (Delirium Rating Scale )

 
 
 
 
 
 
 

3 1

2

2

2

3

1 5 4 5

- - - - 6 7 8 9

11

Niveau de preuve

5

5

5

 
 
 
 

5

 
 
 
 
 

MDAS (Memorial Delirium
Assessment Scale)

 
 
 
 
 
 
 

1 1

3 2

3 3

- 5 4 5

- - - 1 6 7 8 9

12

Niveau de preuve

5

5

5

 
 
 
 

5

 
 
 
 
 

Quel(s) test(s) vous paraît(ssent)-il(s) approprié(s) pour :

 
 

L'évaluation initiale (à l'admission ou
plus tard dans le séjour) dans le cadre
d'un diagnostic précoce d'ECA

L'évaluation répétitive ou de suivi dans le cadre d'un diagnostic précoce d'ECA

 

Le diagnostic de l'ECA

La cotation de la sévérité de l'ECA

Scenario Numbers

Un autre test (préciser)

- - - - 1 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

1 2 3 4 5 6 7 8 9

 
 
 

13 - 14

Niveau de preuve

5

5

5

 

5

 

Par qui les tests suivants devraient-ils être administrés :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Par des soignants

 
 
 

Par des médecins

 

Par des médecins psychiatres

 

Par des non professionnels

Scenario Numbers

le CAM

5

1

1

2

3 3

1 4

1 5

1 - - 1 6 7 8 9

5 1

2 2

2

3

1 1 4 5

- - 1 6 7 8

1 9

3 2 1 2

1 - 3 3 4 5

- - 3 6 7 8

1 9

2 1

- - - 4 2 3 4 5

- 1 6 7

3 8

3 9

1 - 4

Niveau de preuve

5

 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 

5

 
 
 

5

 
 
 
 
 

le DSI

2 1

1

2

2

3

2 4

2 5

- 1 1 2 6 7 8 9

4 1

1

2

1 3

- 3 4 5

- 1 1 6 7 8

2 9

3 2 1 2

- - 4 3 4 5

- - 2 6 7 8

2 9

1 1

- - - 4 2 3 4 5

- 2 6 7

3 8

3 9

5 - 8

Niveau de preuve

5

 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 

5

 
 
 

5

 
 
 
 
 

le MMS

5 1

2

2

2

3

2 4

1 5

1 - - 1 6 7 8 9

6 1

2 2

1 3

1 2 4 5

- - 1 6 7 8

1 9

5 2 1 2

- - 3 3 4 5

1 1 2 6 7 8

- 9

1 1

1 - - 3

2 3 4 5

- 2 6 7

4 8

3 9

9 - 12

Niveau de preuve

5

 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 

5

 
 
 

5

 
 
 
 
 

le BOMC=TELECOM

4 1

3 2

1 3

3 4

2 5

- - - 1 6 7 8 9

5 1

1

2

2 3

- 3 4 5

- - 1 6 7 8

1 9

4 2 1 2

- - 3 3 4 5

1 1 2 6 7 8

- 9

1 1

1 - 1 2

2 3 4 5

- 1 6 7

4 8

3 9

13 - 16

Niveau de preuve

5

 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 

5

 
 
 

5

 
 
 
 
 

le AMST

4 1

2 2

1 3

2 4

4

5

- - - 1 6 7 8 9

5 1

1

2

1 3

- 4 4 5

- - 1 6 7 8

1 9

4 2 1 2

- - 3 3 4 5

1 1 2 6 7 8

- 9

1 1

1 - - 2

2 3 4 5

- 2 6 7

4 8

3 9

17 - 20

Niveau de preuve

5

 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 

5

 
 
 

5

 
 
 
 
 

Est-il approprié d'utiliser différents outils selon le moment de passation ou selon le service

 
 
 
 
 
 

Scenario Numbers

Selon les services (par exemple utiliser un outil différent en médecine et en chirurgie)

2 1

- 3 2 3

- 3 4 5

2 - 3 6 7 8

1 9

1

Niveau de preuve

5

 
 
 
 
 

Selon le moment de l?administration (à
l?admission vs pendant le séjour)

4 1

- 4 2 3

- 4 4 5

- - 2 6 7 8

- 9

2

Niveau de preuve

5

 
 
 
 
 

Quel est le mode diagnostic le plus approprié

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Scenario Numbers

Evaluation par clinicien avec critères DSM IV/CIM 10

3 1

1

2

1 3

3

4

3 5

- 1 6 7

- 2 8 9

1

Niveau de preuve

5

 
 
 
 
 
 
 

Un instrument diagnostique

4 1

2 2

3 3

2 4

3 5

- - 6 7

- - 8 9

2

Niveau de preuve

5

 
 
 
 
 
 
 

Evaluation par clinicien avec utilisation d?un
instrument diagnostique

3 1

2 2

2 3

2 4

2 5

- 2 6 7

- 1 8 9

3

Niveau de preuve

4

 
 
 
 
 
 
 

2.3 QUESTIONS RELATIVES A LA TROISIEME PARTIE

Les praticiens devraient être particulièrement attentifs aux causes suivantes d'ECA

 
 

Scenario Numbers

Infections

10 2 2

1 2 3 4 5 6 7 8 9

1

 

2

 
 

Accident vasculaire cérébral

8 1

4 - - 1 - 1 - - 2 3 4 5 6 7 8 9

2

 

3

 
 

Médicaments ou intoxications

13 1

1

2 3 4 5 6 7 8 9

3

 

2

 
 

Pathologie cardio-vasculaire ou respiratoire, hypoperfusion, hypoxie

5 1

8 1
2 3 4 5 6 7 8 9

4

 

3

 
 

Troubles métaboliques et endocriniens (y
compris troubles électrolytiques)

12 1

1 1

2 3 4 5 6 7 8 9

5

 

3

 
 

Processus intra-crânien, pathologie SNC,

affections neurologiques (y compris la
température)

7 1

2 4 - 1 - - - - 2 3 4 5 6 7 8 9

6

 

3

 
 

Les praticiens devraient être particulièrement attentifs aux causes suivantes d'ECA

 
 

Scenario Numbers

Sevrage

10 4

1 2 3 4 5 6 7 8 9

7

 

3

 

Causes environnementales et sensorielles

3 10 1

1 2 3 4 5 6 7 8 9

8

 

3

 

Dysfonction d'organes (insuffisance rénale ou hépatique)

7 5 - 1 1 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

9

 

5

 
 
 

Scenario Numbers

Affections gastro-intestinales et troubles de la balance liquidienne

6 7 - - 1 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

10

 

5

 

Causes traumatiques

1 3 8 1 1 - - - -

1 2 3 4 5 6 7 8 9

11

 

5

 

Douleur

2 3 8 - 1 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

12

 

5

 

En présence d'un ECA diagnostiqué, les points suivants devraient être envisagés

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Dans tous les cas

Uniquement en présence de données cliniques orientant vers cet examen

Scenario Numbers

Anamnèse

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Anamnèse médicamenteuse

11 1

2 2

1
3

4

5

6

7

8

9

1 1

- 1 - 9 2 3 4 5

- - - 2 6 7 8 9

1

- 2

 

5

 
 
 
 
 
 
 
 

5

 
 
 
 

Consommation d'alcool

12 1

1

2

3

4

5

6

7

8

1 9

1

1

- 2 - 9 2 3 4 5

- - - 1 6 7 8 9

3

- 4

 

5

 
 
 
 
 
 
 
 

5

 
 
 
 

Antécédent de confusion aiguë ou chronique

10 1

2 2

1
3

4

5

6

7

8

1 9

2

1

- 1 - 8 2 3 4 5

- - - 2 6 7 8 9

5

- 6

 

5

 
 
 
 
 
 
 
 

5

 
 
 
 

Déficits sensoriels et appareillage
éventuel

11 1

2
2

3

4

5

6

7

8

1 9

2 1

- - - 10 2 3 4 5

- - - 1 6 7 8 9

7

- 8

 

5

 
 
 
 
 
 
 
 

5

 
 
 
 

Anamnèse auprès des proches

8 4 1 2

1 3

4

5

6

7

8

1 9

 

1 1

- 3 - 7 2 3 4 5

- - - 2 6 7 8 9

9

- 10

 

5

 
 
 
 
 
 
 
 

5

 
 
 
 

En présence d'un ECA diagnostiqué, les points suivants devraient être envisagés

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Dans tous les cas

Uniquement en présence de données cliniques orientant vers cet examen

Scenario Numbers

Status

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Examen neurologique, y compris
niveau d'attention

12

1

1

2

3

4

5

6 7 8

1 9

1

1

- 2 - 8 2 3 4 5

- - - 2 6 7 8 9

11

- 12

 

5

 
 
 
 
 
 

5

 
 
 
 

Etat nutritionnel

2 1

7 2

1 3

2 4

1 5

- - - 1 6 7 8 9

 

2

1

1 2 1 6

2 3 4 5

1 - - - 6 7 8 9

13

- 14

 

5

 
 
 
 
 
 

5

 
 
 
 

Signes d'abus d'alcool ou de sevrage

13 1

1

2

3

4

5

6 7 8

9

2 1

- - - 8 2 3 4 5

- - - 3 6 7 8 9

15

- 16

 

5

 
 
 
 
 
 

5

 
 
 
 

En présence d'un ECA diagnostiqué, les points suivants devraient être envisagés

 
 
 
 
 
 

Dans tous les cas

Uniquement en présence de données cliniques orientant vers cet examen

Scenario Numbers

Laboratoire

 
 
 
 
 

Formule sanguine complète

10 1

2

1
3

3 4 5

6 7 8 9

- 1 1 - 8 1 2 3 4 5

- - - 3 6 7 8 9

17

- 18

 

5

 
 
 

5

 
 
 

Dosage des électrolytes (Na/K)

12 1

2

1
1

3 4 5

6 7 8 9

1 - - - 9 1 2 3 4 5

- - - 3 6 7 8 9

19

- 20

 

5

 
 
 

5

 
 
 

Glucose

12 1

2

1
1

3 4 5

6 7 8 9

1 - - 1 8 1 2 3 4 5

- - - 3 6 7 8 9

21

- 22

 

5

 
 
 

5

 
 
 

Calcium

10 1

2

1
3

3 4 5

6 7 8 9

1 - 1 - 8 1 2 3 4 5

- - - 3 6 7 8 9

23

- 24

 

5

 
 
 

5

 
 
 

Albumine

3 1

- - 2 6 2 3 4 5

- 1 1 1 6 7 8 9

- 1 5 - 5 1 2 3 4 5

- - - 2 6 7 8 9

25

- 26

 

5

 
 
 

5

 
 
 

Fonction rénale (Urée, Créatinine)

11 1

2 2

- - 1 3 4 5

- - - - 6 7 8 9

1 - - - 10 1 2 3 4 5

- - - 2 6 7 8 9

27

- 28

 

5

 
 
 

5

 
 
 

Fonction hépatique (ASAT, ALAT,
Bilirubine)

4 1

- 7 2 3

1 1 4 5

- - - 1 6 7 8 9

4 1 - 2 4 1 2 3 4 5

- - - 2 6 7 8 9

29

- 30

 

5

 
 
 

5

 
 
 

Laboratoire

 
 
 
 
 

En présence d'un ECA diagnostiqué, les points suivants devraient être envisagés

 
 
 
 
 
 
 

Dans tous les cas

Uniquement en présence de données cliniques orientant vers cet examen

Scenario Numbers

Phosphatase alcaline

1 1

- 2 - 5 2 3 4 5

- 1 3 6 7 8

2 9

1 - 3 1 2 3

2 5 4 5

- 2 - - 6 7 8 9

31

- 32

 

5

 
 
 

5

 
 
 
 

Magnésium

1 1

- 1 1 7 2 3 4 5

- - 2 6 7 8

2 9

- - 5 1 2 3

1 6 4 5

- - - 1 6 7 8 9

33

- 34

 

5

 
 
 

5

 
 
 
 

Phosphate

1 1

- - 1 9

2 3 4 5

- - 1 6 7 8

2 9

- - 1 1 2 3

2 9 4 5

- - - 1 6 7 8 9

35

- 36

 

5

 
 
 

5

 
 
 
 

Saturation en oxygène ou gazométrie

6 1

3 3 - 1 2 3 4 5

- - 1 6 7 8

- 9

- 2 1 1 2 3

- 8 4 5

- 1 - 1 6 7 8 9

37

- 38

 

5

 
 
 

5

 
 
 
 

Analyse d'urine

9 1

- - - 4 2 3 4 5

- - - 1 6 7 8 9

1 1 2 1 2 3

- 7 4 5

- - - 2 6 7 8 9

39

- 40

 

5

 
 
 

5

 
 
 
 

Hémoculture

1 1

- - 1 6 2 3 4 5

- - 1 6 7 8

5 9

10 1 1 2

- - 1 3 4 5

- - - 1 6 7 8 9

41

- 42

 

5

 
 
 

5

 
 
 
 

Culture d'urine

1 1

- 1 - 8 2 3 4 5

- - 1 6 7 8

3 9

10 1 1 2

- - 1 3 4 5

- 1 - - 6 7 8 9

43

- 44

En présence d'un ECA diagnostiqué, les points suivants devraient être envisagés

 
 
 
 
 
 
 

Dans tous les cas

Uniquement en présence de données cliniques orientant vers cet examen

Scenario Numbers

Laboratoire

 
 
 
 
 
 
 

5

 

5

 
 
 
 
 
 

Dépistage de toxiques dans les urines

- - - 1 4 1 2 3 4 5

- - 2 7 6 7 8 9

8 1

2 2

1 3

- 2 4 5

- - - - 6 7 8 9

45

- 46

 

5

 

5

 
 
 
 
 
 

Recherche de métaux lourds

1 - - - 4 1 2 3 4 5

- 1 - 8 6 7 8 9

4 1

4 2

3 3

- 1 4 5

- - - 1 6 7 8 9

47

- 48

 

5

 

5

 
 
 
 
 
 

En présence d'un ECA diagnostiqué, les points suivants devraient être envisagés

 
 
 
 
 
 
 
 

Dans tous les cas

Uniquement en présence de données cliniques orientant vers cet examen

Scenario Numbers

Laboratoire

 
 
 
 
 
 
 

B12 et folates

1 - 2 2 4 1 2 3 4 5

1 1 - 3 6 7 8 9

2

1

2 2

5 3

- 2 4 5

- 1 6 7

- 1 8 9

49

- 50

 

5

 

5

 
 
 
 
 
 
 

LED

1 - - - 4 1 2 3 4 5

- - 1 8 6 7 8 9

2 1

5

2

3 3

- 2 4 5

- - - 1 6 7 8 9

51

- 52

 

5

 

5

 
 
 
 
 
 
 

Anticorps anti-nucléaire

- - - - 5 1 2 3 4 5

- - 2 7 6 7 8 9

1 1

3

2

7

3

- 2 4 5

- - 6 7

- - 8 9

53

- 54

 

5

 

5

 
 
 
 
 
 
 

Porphyrines urinaires

- - - - 4 1 2 3 4 5

- 1 2 7 6 7 8 9

5 1

3 2

4 3

- 1 4 5

- - 6 7

- - 8 9

55

- 56

 

5

 

5

 
 
 
 
 
 
 

Ammoniaque

- - - - 4 1 2 3 4 5

- - 3 7 6 7 8 9

5 1

2

1 3

7

4 5

6 7

8 9

57

- 58

 

5

 

5

 
 
 
 
 
 
 

HIV

- - - - 4 1 2 3 4 5

- 1 2 7 6 7 8 9

8 1

3

2

1 3

- 1 4 5

- - 6 7

- - 8 9

59

- 60

 

5

 

5

 
 
 
 
 
 
 

Taux sanguins de médicaments

- - - - 4 1 2 3 4 5

- 2 - 8 6 7 8 9

7 1

3 2

3

3
4 5

6 7

8 9

61

- 62

 

5

 

5

 
 
 
 
 
 
 

L'EEG standard est indiqué dans les situations suivantes

 

Chez tous les patients
atteints d'ECA

Pour différencier un ECA
d'une démence

Pour différencier un ECA
d'un status epilepticus
non convulsif ou d'une
épilepsie du lobe temporal

Identifier les patients chez
qui l'ECA est dû à une
lésion focale intra-
crânienne

Déterminer s'il existe un
ECA surajouté à une
démence

Si aucune cause évidente
n'est retrouvée pour un
ECA persistant et
réfractaire

Scenario Numbers

EEG

- - - - 1 - - - 13 1 2 3 4 5 6 7 8 9

- - - 1 5 - 2 2 4 1 2 3 4 5 6 7 8 9

5 6 2 - 1 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

- - 6 1 4 - 1 1 1 1 2 3 4 5 6 7 8 9

- - - - 8 - 2 2 2 1 2 3 4 5 6 7 8 9

- 4 6 - 4 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

1 - 6

 

5

4

3

5

5

5

 

Chez les patients atteints d'ECA, ces examens devraient être envisagés dans les situations suivantes

 

Chez tous les patients
atteints d'ECA

En cas de signes
neurologiques focaux

En cas d'ECA après TCC

En cas d'ECA suite à une
chute

En cas de maladie connue
pour être associée à des
pathologies intra-
crâniennes

Si aucune cause évidente
n'est retrouvée pour un
ECA persistant et
réfractaire

Scenario Numbers

CT

- - - - 1 - 1 1 11 1 2 3 4 5 6 7 8 9

4 6 1 1 1 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

5 6 1 - 1 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

3 5 3 2 1 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

4 3 4 - 3 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

1 1 5 3 4 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

1 - 6

 

5

5

5

5

5

5

 

IRM

- - - - 1 - - 1 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9

- 3 3 - 6 - 1 - 1 1 2 3 4 5 6 7 8 9

- 1 3 1 6 - - - 2 1 2 3 4 5 6 7 8 9

- 1 1 - 8 1 - - 3 1 2 3 4 5 6 7 8 9

1 2 7 1 3 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

- 3 2 1 7 - - - 1 1 2 3 4 5 6 7 8 9

7 - 12

 

5

5

5

5

5

5

 

Chez les patients atteints d'ECA, une PL devrait être envisagée dans les situations suivantes

 

Chez tous les patients atteints
d'ECA

En présence de signes
méningés et de fièvre ou maux
de tête

En présence de signe méningés

En présence de maux de tête et
de fièvre.

Si aucune cause évidente n'est
retrouvée pour un ECA
persistant et réfractaire

Scenario Numbers

PL

14
1 2 3 4 5 6 7 8 9

11 2 - - 1 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

7 4 3
1 2 3 4 5 6 7 8 9

1 1 1 4 5 1 - - 1 1 2 3 4 5 6 7 8 9

- 1 - 4 9 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

1 - 5

 

4

5

5

5

5

 

Quelles sont les indications à un traitement médicamenteux de l'ECA

 
 
 
 
 
 

Scenario Numbers

Chez tous les patients

1 1
1 2 3 4 5 6 7

4 8 8 9

 

1

 

5

 
 
 

D'emblée en cas d'agitation

4 2 1 - 2 2 1 1 2 3 4 5 6 7

- 2 8 9

 

2

 

5

 
 
 

En cas d'agitation réfractaire aux mesures non- médicamenteuses usuelles

7 2 4
1 2 3 4 5 6 7

8 9

 

3

 

5

 
 
 

En cas de mise en danger de soi-même ou d'autrui

12 2

1 2 3 4 5 6 7

8

9

4

 

5

 
 
 

Pour avoir la possibilité d'effectuer un examen complémentaire

3 6 4 - 1 - - 1 2 3 4 5 6 7

- - 8 9

 

5

 

5

 
 
 

Pour avoir la possibilité d'effectuer des

investigations essentielles ou de prodiguer un
traitement

4 8 2
1 2 3 4 5 6 7

8 9

 

6

 

5

 
 
 

Pour diminuer l'anxiété chez un patient très agité ou souffrant d'hallucinations

9 4 1
1 2 3 4 5 6 7

8 9

 

7

 

5

 
 
 

En cas d'ECA de type hypoactif

- 1 - 4 5 1 3 1 2 3 4 5 6 7

- - 8 9

 

8

 

5

 
 
 

Quelles sont les indications à un traitement médicamenteux de l'ECA

 
 
 
 
 
 

Scenario Numbers

En cas d'ECA de type mixte

- 2 7 1 4 - -

1 2 3 4 5 6 7

- 8

- 9

9

 

5

 
 
 

En cas d'ECA de type hyperactif

2 9 - 3
1 2 3 4 5 6 7

8

9

10

 

5

 
 
 

Quel doit être le médicament de premier choix dans le traitement de l'ECA ?

 
 

Scenario Numbers

Halopéridol

8 2 1 - 2 - - - 1 1 2 3 4 5 6 7 8 9

1

 

2

 

Chlorpromazine

- - 1 - 7 2 - - 4 1 2 3 4 5 6 7 8 9

2

 

2

 

Olanzapine

1 - 6 - 5 - 1 - 1 1 2 3 4 5 6 7 8 9

3

 

2

 

Rispéridone

- 1 7 - 4 - 1 - 1 1 2 3 4 5 6 7 8 9

4

 

4

 

Quétiapine

1 1 6 1 5 - - - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

5

 

4

 

Clométhiazole

3 1 4 1 4 - - - -

1 2 3 4 5 6 7 8 9

6

 

5

 

Clozapine

2 1 4 1 4 - 1 - - 1 2 3 4 5 6 7 8 9

7

 

5

 

Dans quel cas peut-on utiliser un antipsychotique atypique (olanzapine, rispéridone, quétiapine, clozapine), par opposition à un antipsychotique classique ?

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Scenario Numbers

En cas de contre-indication à un anti-psychotique de type classique

3 1

2 2

6 3

- 2 4 5

- - - 1 6 7 8 9

1

 
 

5

 
 
 
 
 
 
 
 
 

En cas d'effets indésirables
antipsychotique de type classique

dus à un

5 1

2 2

5 3

1 4

1 5

- 6

- 7

- 8

- 9

2

 
 

5

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Dans quel cas peut-on combiner un antipsychotique à une benzodiazépine dans le traitement de l'ECA ?

 
 

Scenario Numbers

Résistance à un antipsychotique de type classique

1 1 - 2 5 1 2 1 1 1 2 3 4 5 6 7 8 9

1

 

5

 

Patients ne supportant que des petites doses
d'antipsychotique de type classique

1 1 1 2 5 2 1 - 1

1 2 3 4 5 6 7 8 9

2

 

5

 

En cas d'agitation sous traitement antipsychotique

2 1 4 1 3 1 1 - 1 1 2 3 4 5 6 7 8 9

3

 

5

 

Traitement : coter l'adéquation des assertions suivantes

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Scenario Numbers

L'ECG des patients traités par antipsychotiques doit être documenté

3 3 1 2

3 1 3 4

3 - 5 6

- 7

- 8

- 9

 

1

 

2

 
 
 
 
 
 
 

Les benzodiazépines en monothérapie doivent

uniquement être utilisées en cas d'ECA sur

sevrage alcoolique ou sevrage des sédatifs-
hypnotiques

10 1

2 1 2 3

- 1 4 5

- 6

- 7

- 8

- 9

2

 

3

 
 
 
 
 
 
 

Cholinergiques : ces médicaments, par exemple la physostigmine, peuvent être utiles dans les ECA causés spécifiquement par des médicaments anti- cholinergiques.

- 1 1 2

2 3

3 4

8 - 5 6

- 7

- 8

- 9

 

3

 

4

 
 
 
 
 
 
 

Vitamines : une substitution vitaminique devrait être instaurée chez les patients pour qui il existe la possibilité de déficit en vitamine B (alcooliques et/ou mal nutrits)

9 3 1 2

- 1 3 4

1 - 5 6

- 7

- 8

- 9

 

4

 

2

 
 
 
 
 
 
 

Une sédation peut être requise pour les patients extrêmement agités ou souffrant d'une maladie au stade terminal.

11 1

- 1
2 3

2

4 5

6

7

8

9

5

 

4

 
 
 
 
 
 
 

3 EVALUATION PAR LES EXPERTS EXTERNES

Deux documents ont été soumis aux experts externes : le présent document ainsi qu'un résumé en français d'une quinzaine de pages, comprenant les points essentiels de la méthodologie et une synthèse des recommandations sous forme de tableaux. Les experts externes ont été invités à se prononcer sur le travail de trois manières différentes. En formulant librement des commentaires de forme ou de fond, en évaluant le travail effectué au moyen de la grille AGREE et en répondant à deux questions précises. Leurs réponses sont résumées ci-dessous.

3.1 COMMENTAIRES GENERAUX

Expert 1 : pas de commentaires généraux.

Expert 2 : pas de commentaires généraux de fond. Quelques commentaires relatifs aux tableaux synthétisant les recommandations

3.2 EVALUATION AGREE

Cet instrument comprend 23 items organisés en 6 domaines. Les items sont cotés sur une échelle allant de 3 points: "Strongly Agree" (tout à fait d'accord), à 0 point: "Strongly disagree" (pas du tout d'accord). Pour chaque domaine, on calcule ensuite la somme des points obtenus et l'on rapporte ce total au score maximum possible pour le domaine en question ; le résultat, qui rend compte de la qualité des RPC dans les différents domaines, est finalement exprimé en pourcentage. Le tableau ci-dessous rend compte des pourcentages pour les différents domaines des deux experts, ainsi que du total pour chaque domaine.

Portée et
objectifs

des RPC (3 items

Participation des
utilisateurs

potentiels au
développement

des RPC (4 items)

Rigueur du
développem ent des RPC (7 items)

Clarté et
présentatio

n (4 items)

Applicabi lité (3 items)

Indépendan ce éditoriale (2 items)

Expert 1

67%

50%

67%

100%

11%

50%

Expert 2

100%

92%

90%

100%

44%

100%

Total

83%

71%

67%

100%

28%

75%

3.3 QUESTIONS PRECISES

1. Quels commentaires généraux pouvez-vous faire sur la pertinence et l'utilité clinique du travail effectué? Y aurait-il des modifications de fond à apporter?

Expert 1 : Pas de réponse

Expert 2 : Le travail est pertinent, car la confusion aiguë est une problématique récurrente à l'hôpital et une approche multifocale particulière permet de réduire la durée de la pathologie, d'améliorer la gestion des psychotropes et d'améliorer le devenir des patients [cf. nouvel article de Naughton JAGS 2005].

2. Recommanderiez-vous l'utilisation de ce travail dans votre institution de soins; plus largement, recommanderiez-vous la diffusion de ce travail dans votre pays?

Expert 1 : Oui

Expert 2 : Oui, cela serait très utile ; notamment, il conviendrait de l'inclure dans la réflexion en cours sur les personnes âgées aux urgences.

4 QUESTIONNAIRES

4.1 TELECOM

Test TELECOM (Davous et Lamour, 1988*)

Questions JUSTE FAUX

1. En quelle année sommes-nous ?

0 4

 
 
 
 

2. Quel mois ?

0 3

 

3. Faire répéter l'adresse suivante :

Monsieur Jean Dubois, 42, rue du Marché à Bordeaux"

 
 
 
 
 
 

4. Quelle heure est-il ?

5.

3

2 ou 4 2 ou 4

 

6. Comptez à rebours de 20 à 0

7.

1.

9. Dites les mois de l'année à l'envers

10.

1.

 

7. Répétez l'adresse que je vous ai dite

0 de 2 à 10

 
 
 
 

Score normal : 0

Score avec le maximum d'erreurs : 28

4.1.1 Instructions pour la passation du TELECOM

· Avant de commencer, indiquez au sujet que vous allez l'interroger sur ses capacités de concentration et de mémoirePour les items 1 et 2, aucune erreur n'est admise

· Pour l'item 3, demander la répétition immédiate qui doit se faire sans erreur Renouveler la présentation en cas d'erreur

Bien préciser au sujet qu'il doit retenir tous les termes de l'adresse et que vous la demanderez ultérieurement.

· Enchaînez immédiatement les items 4, 5, et 6

· Pour l'item 4, on tolère une erreur de une heure

· Pour les items 5 et 6, on peut tolérer un oubli ou une erreur spontanément corrigée

· On compte 2 points en cas de réalisation de l'épreuve avec des erreurs ou si elle nécessite une sollicitation, 4 points lorsqu'elle est irréalisable

· Pour l'item 7 on compte 2 points par item oublié (prénom, nom, numéro, nom de la rue et de la ville)

· Davous P, Lamour Y. Elementary test of concentration, orientation and memory. Application to the detection of dementia states in daily practice. [French]. Presse Médicale 1988 Mar 26;17(11):513-515.

4.2 MDAS

Memorial Delirium Assessment Scale (MDAS) Instrument d'évaluation de la sévérité du delirium:

INSTRUCTIONS : Évaluer la sévérité des symptômes suivants du delirium selon l'interaction avec le sujet ou selon l'évaluation de son comportement ou de son vécu durant les dernières heures (comme indiqué à chaque item).

ITEM 1 : Diminution du niveau de conscience : Évaluer le degré de conscience qu'a le patient de son environnement et son interaction avec cet environnement (examinateur, autres personnes/objets dans la chambre; par exemple, demander au patient de décrire son environnement).

%o 0 : aucun : le patient a parfaitement conscience de son environnement et interagit de manière appropriée.

%o 1 : léger : le patient n'a pas conscience de certains éléments de son environnement ou n'interagit pas spontanément de manière appropriée à l'examinateur: à la stimulation, il devient pleinement conscient et interagit de manière appropriée; l'entretien est prolongé mais n'est pas sérieusement perturbé.

%o 2 : moyen : le patient n'a pas conscience de quelques ou de tous les éléments de son environnement ou n'interagit pas spontanément avec l'examinateur; lors d'une forte stimulation, il devient partiellement conscient et interagit de manière inappropriée; l'entretien est prolongé mais n'est pas sérieusement perturbé.

%o 3 : sévère : le patient n'a conscience d'aucun élément de son environnement, n'interagit pas spontanément avec l'examinateur ou n'a pas conscience de sa présence, et ce même lors d'une stimulation maximale, ce qui rend l'entretien difficile, voire impossible.

ITEM 2 : Désorientation : Évaluer l'état du patient en l'interrogeant sur les 10 items d'orientation suivants : date, mois, jour, année, saison, étage, nom de l'hôpital, ville, province, pays.

%o

0

: aucun : le patient connaît 9-10 items

%o

1

: léger : le patient connaît 7-8 items

%o

2

: moyen

: le patient connaît 5-6 items

%o

3

: sévère

: le patient ne connaît pas plus de 4 items

 

ITEM 3 : Déficit de la mémoire à court terme : Évaluer l'état du patient en utilisant la répétition immédiate de 3 mots et leur mémorisation à court terme : le patient doit immédiatement répéter les mots et pouvoir les répéter 5 minutes après que son attention ait été détournée. Utiliser une série de 3 mots différents pour des évaluations successives (ex: pomme, table, demain; ciel, cigare, justice).

0 : aucun : tous les mots sont répétés immédiatement et retenus après 5 minutes

1 : léger : tous les mots sont répétés immédiatement, mais le patient oublie un mot après 5 minutes

2 : moyen : tous les mots sont répétés immédiatement, mais le patient oublie 2-3 mots après 5
minutes

3 : sévère : le patient ne peut répéter un ou plusieurs mots

ITEM 4 : Altération de l'empan chiffré (répétition de chiffres) : Évaluer la performance du patient en lui demandant de répéter dans un premier temps une série de 3, 4 et 5 chiffres dans l'ordre puis de répéter une autre série de 3 puis 4 chiffres à rebours; passer à l'étape suivante seulement si le patient réussit la précédente.

%o

0

: aucun : le patient peut répéter au moins 5 nombres dans l'ordre et 4 à rebours

%o

1

: léger : le patient peut répéter au moins 5 nombres dans l'ordre et 3 à rebours

%o

2

: moyen

: le patient peut répéter 4 à 5 nombres dans l'ordre, mais ne peut pas répéter 3 à rebours

%o

3

: sévère

: le patient ne peut répéter plus de 3 nombres dans l'ordre

 

ITEM 5 : Diminution de la capacité à soutenir et à diriger l'attention : Se traduit durant l'entretien par des questions nécessitant d'être reformulées et/ou répétées parce que le patient a une attention flottante, errante, qu'il perd le fil, qu'il est distrait par des stimuli extérieurs ou qu'il est trop absorbé dans une tâche.

%o 0 : aucun : le patient ne montre aucun des symptômes mentionnés ci-dessus; il conserve son attention et peut la modifier normalement

%o 1 : léger : les problèmes d'attention mentionnés ci-dessus surviennent une à deux fois sans pour autant prolonger l'entretien

%o 2 : moyen : les problèmes d'attention mentionnés ci-dessus surviennent souvent, prolongeant l'entretien sans pour autant le perturber sérieusement

%o 3 : sévère : les problèmes d'attention mentionnés ci-dessus surviennent constamment, perturbant et rendant l'entretien difficile, voire impossible

ITEM 6 : Désorganisation de la pensée : Se traduit durant l'entretien par un discours décousu, hors de propos ou incohérent ou par un raisonnement tangentiel, circonstanciel ou erroné. Demander au patient de répondre à une question relativement complexe (par exemple, «décrivez-nous votre état de santé actuel.»).

%o 0 : aucun : le discours du patient est cohérent et est focalisé

%o 1 : léger : le discours du patient est légèrement difficile à suivre; les réponses aux questions sont relativement hors sujet sans pour autant prolonger l'entretien

%o 2 : moyen : pensée ou discours désorganisés de manière à prolonger l'entretien sans pour autant l'interrompre

%o 3 : sévère : l'entretien est très difficile voire impossible en raison d'une pensée ou d'un discours désorganisés

ITEM 7 : Troubles des perceptions : Présence de perceptions erronées, d'illusions, d'hallucinations mises en évidence par un comportement inapproprié durant l'entretien ou reconnues par le patient luimême ou encore obtenues par l'interrogatoire des infirmières, de la famille ou enfin notées dans le dossier médical depuis les dernières heures écoulées ou depuis le dernier entretien.

%o 0 : aucun : absence de perceptions erronées, d'illusions ou d'hallucinations

%o 1 : léger : présence de perceptions erronées ou d'illusions liées au sommeil, hallucinations fugaces à une ou deux reprises sans comportement inapproprié

%o 2 : moyen : présence d'hallucinations ou d'illusions fréquentes se manifestant à plusieurs reprises avec un comportement légèrement inapproprié, sans perturber l'entretien

%o 3 : sévère : présence d'illusions ou d'hallucinations fréquentes ou intenses amenant un comportement inapproprié persistant, perturbant l'entretien ou interférant avec les soins médicaux

ITEM 8 : Idées délirantes : Évaluer les idées délirantes se manifestant soit par la présence d'un comportement inapproprié durant l'entretien, soit reconnues par le patient, soit observées par les infirmières ou par la famille ou encore notées dans le dossier médical depuis les dernières heures ou depuis le dernier entretien.

%o 0 : aucun : absence d'interprétations erronées ou d'idées délirantes

%o 1 : léger : fausses interprétations ou méfiance sans la présence indiscutable d'idées délirantes ou d'un comportement inapproprié

%o 2 : moyen : idées délirantes reconnues par le patient ou mises en évidence par son comportement ne perturbant que peu ou pas l'entretien ou n'interférant que peu ou pas avec les soins médicaux

%o 3 : sévère : idées délirantes persistantes et/ou intenses entraînant un comportement inapproprié, perturbant l'entretien ou interférant sérieusement avec les soins médicaux

ITEM 9 : Ralentissement psychomoteur ou agitation psychomotrice : Évaluer l'activité du patient durant les dernières heures ainsi que l'activité durant l'entretien en cochant les items : (a) hypoactif, (b) hyperactif, (c) quand sont retrouvés des éléments des items a et b.

%o 0 : aucun : Activité psychomotrice normale

%o a b c 1 : léger: L'hypoactivité est à peine perceptible, se manifestant par un léger ralentissement du mouvement. L'hyperactivité est à peine perceptible ou ne se manifestant que par une simple impatience motrice.

%o a b c 2 : moyen: L'hypoactivité est indéniable avec un ralentissement marqué du mouvement et une réduction marquée du nombre de mouvements; rarement le patient bouge et s'exprime spontanément. L'hyperactivité est indéniable, le patient bouge presque constamment; dans les deux cas, ceci a pour conséquence de prolonger l'entretien.

%o a b c 3 : sévère : L'hypoactivité est sévère; le patient bouge ou parle uniquement à la stimulation ou présente un état de catatonie. L'hyperactivité est sévère; le patient bouge sans cesse, est surréactif aux stimuli, demande une surveillance et/ou une contention; achever l'entretien est difficile voire impossible.

ITEM 10 : Trouble du cycle évei/sommeil : Évaluer la capacité du patient à dormir ou à rester éveillé aux heures appropriées. Utiliser l'observation directe durant l'entretien de même que les rapports des infirmières, de la famille, du patient ou du dossier médical faisant état d'une perturbation du cycle veille/sommeil depuis les dernières heures ou depuis le dernier entretien. N'utiliser les observations de la nuit précédente que pour les évaluations faites le matin.

0 : aucun : dort bien la nuit; reste facilement éveillé durant la journée

1 : léger : états d'éveil et de sommeil appropriés quoique légèrement perturbés: la nuit, difficultés à l'endormissement ou réveils nocturnes transitoires, besoin de médicaments pour bien dormir; durant la journée, rapporte des périodes de somnolence ou est somnolent lors de l'entretien, mais peut facilement se réveiller complètement de lui-même.

2 : moyen : états d'éveil et de sommeil normaux quoique modérément perturbés: la nuit, réveils nocturnes répétés et prolongés; durant la journée, le patient rapporte des siestes fréquentes et prolongées ou il ne peut être réveillé complètement lors de l'entretien que par une forte stimulation

3 : sévère : perturbation sévère des états d'éveil et de sommeil avec une inversion du cycle: la nuit, insomnie; durant la journée, le patient passe le plus clair de son temps à dormir ou durant l'entretien, il ne peut être complètement réveillé par aucune stimulation.

4.3 CAM

Confusion Assessment Method (CAM)

1. Modification soudaine du statut cognitif

2. Symptômes fluctuants

3. Difficultés de concentration

ET

4. Pensée incohérente

et / ou

5. Modification de l 'état de conscience

Critères diagnostiques de confusion mentale

· Les trois premiers critères doivent être présents et associés au moins à l'un des deux derniers.

· Les deux premiers critères imposent une hétéroanamnèse (famille, personnel soignant).

· La capacité d'attention repose sur la réalisation d'un test simple : effectuer cinq soustractions successives de 7 à partir de 100 (93/86/79/72/65) ou épeler le mot "monde" à l'envers. Les niveaux de conscience vont de l'agitation anxieuse à l'état comateux.

· Dans la pratique gériatrique institutionnelle (hôpital ou maison de repos) la difficulté diagnostique des états confusionnels est liée à l'association avec les états démentiels préexistants. Ces deux pathologies induisent des modifications cognitives. La modification brutale du status cognitif par rapport à l'état habituel est certainement un des critères déterminants pour suspecter la confusion aiguë.






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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote