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Contribution du Patrimoine Culturel au Développement du Système Educatif de la République du Congo : Enseignement des Arts et de l'Artisanat au Musée

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par Samuel Kidiba
Université internationale de Langue Française au Service du Développement Africain à Alexandrie d'Egypte - Etudes Professionnelles Approfondies 1997
  

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2. L'enfant congolais entre sa culture et l'école 

Dans la situation décrite précédemment, le jeune congolais a perdu confiance. Il ne croit plus en ses parents, en lui-même et en toute la société. L'école, pour lui, ne devient qu'un simple pis aller, on y va malgré soi, faute d'un recours meilleur.

En effet, les enseignements, au Congo, se font en langue française, depuis le préscolaire jusqu'à l'université. Ce fait est un contraste avec la réalité en famille. Les langues nationales, lingala et munukutuba ne sont enseignées qu'à l'Université Marien Ngouabi de Brazzaville, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, par le département de linguistique et littérature orale. La conséquence, selon Dominique Matanga, est qu'« à l'école, le jeune écolier se lance dans une aventure. Il vient découvrir ce monde nouveau, cette nouvelle vie qui le prive de ses parents. L'école lui apparaît un lieu hostile »33(*).

De plus, l'école congolaise a été produite par un système orienté vers l'individualisme et l'intellectualité qui sont contraires à la  solidarité collective de la société qui l'abrite. C'est pourquoi, « dès qu'on entre à l'école, c'est ma place, mon sac, mon devoir, ma note, mon rang,...jusqu'au diplôme qui est regardé comme un capital privé ; [...] »34(*) affirme Joseph Ki-Zerbo.

Après avoir suivi une telle formation, les jeunes congolais, dans une majorité, ne se reconnaissent plus dans leur société villageoise. Celle-ci ne se reconnaît plus en eux. Il est fréquent que certains diplômés se sentent incapables de communiquer, convenablement dans leurs langues maternelles. Ils sont pris par un complexe de supériorité intellectualiste, ayant bu à la source de la civilisation par excellence.

Par conséquent, le jeune congolais formé à l'école des blancs, se renie ; il se veut autre que ce qu'il est réellement, Peau noire et masques blancs35(*) dirait Frantz Fanon. Au point où il est désorienté, socialement, affectivement, moralement et émotionnellement, bref! culturellement. L'échec, l'abandon, le retard scolaires et certaines pratiques clientélistes trouvent, en partie, ici, leur explication.

C'est pourquoi, nous pensons qu'il va falloir ajouter, à côté de la culture scientifique, mathématique et littéraire, une culture artistique et artisanale, et une culture physique. D'où, il faut créer une synergie entre l'école congolaise et le patrimoine culturel national, mieux, une dynamique École-Musée.

* 33 Matanga D. Des langues face à face in : Diagonales n° 34, mai 1995, p. 77

* 34 Ki-Zerbo J. Eduquer ou Périr, 1984, Présence Africaine, Paris, p. 77.

* 35 Peau noire et masques blancs titre d'un ouvrage de Frantz Fanon, psychiatre et sociologue français né à Fort-de-France, ses écrits constituent un plaidoyer passionné contre le colonialisme.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry