WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Contribution du Patrimoine Culturel au Développement du Système Educatif de la République du Congo : Enseignement des Arts et de l'Artisanat au Musée

( Télécharger le fichier original )
par Samuel Kidiba
Université internationale de Langue Française au Service du Développement Africain à Alexandrie d'Egypte - Etudes Professionnelles Approfondies 1997
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B. Pour une politique culturelle en milieu scolaire congolais

Plus de la moitié de la jeunesse congolaise est scolarisée, soit près de 95%51(*) de taux de scolarité. C'est pourquoi, l'élaboration d'une politique culturelle en milieu scolaire congolais est indispensable. Une politique qui s'adapterait à nos besoins et aux problèmes qui s'y posent. L'orientation de celle-ci, en priorité, vers l'école, trouve ainsi son explication. En effet, c'est à l'école que l'on trouve les futurs artisans du développement de nos États. Une sensibilisation de la jeunesse scolaire s'impose de plus en plus; cette dernière sera éduquée en vue d'une réappropriation des richesses culturelles du Congo.

Cependant, toute politique culturelle dans le contexte du système éducatif congolais ne pourrait s'imaginer sans penser à des emprunts. Car, comme le dit si bien Augustin Girard : « Il serait absurde [...] de parler d'autarcie culturelle en cette fin du XXè siècle: même si elle était souhaitable, et elle ne l'est pas (les cultures ont toujours été transnationales et se sont toujours fécondées mutuellement), cette autarcie ne serait pas possible: quels que soient les brouillages et les censures, jeunes et moins jeunes savent toujours se procurer les messages -littéraires, musicaux- dont ils ont envie et besoin. Mais il faut parler de non-dépendance culturelle, c'est-à-dire de la capacité pour un pays à la fois de limiter les importations superflues et d'assurer une production nationale compétitive»52(*). Autrement dit, nos propositions s'appuieront sur les différentes expériences décrites plus haut. Il n'est point question de les copier servilement; il s'agira plutôt de les adapter selon les réalités et les dimensions des moyens financiers, matériels et humains dont dispose l'État congolais. De plus, nous n'avons nullement l'intention d'ériger un musée à la mesure du Louvre en République du Congo.

1. La valorisation de l'identité culturelle congolaise

À cause de la Mondialisation vers laquelle il tend, le monde se banalise. Tous les peuples ressentent ainsi le besoin d'appartenir à une communauté; plus le patrimoine devient planétaire, et plus le patrimoine national et régional occupe une place importante. Chaque peuple revendique son identité, synonyme d'enracinement dans le temps et dans l'espace. Et pour répondre aux nouvelles exigences du monde cet enracinement est nécessaire. Allant dans le même sens, Alex Mucchielli dit que : «...toute société doit affronter et résoudre un certain nombre de problèmes. Les choix faits, concernant la réponse à ces problèmes, fixent les orientations de la culture et sont donc constitutifs du système culturel »53(*). Parmi les problèmes dont parle Mucchielli, nous pouvons citer entre autres : Les problèmes de l'environnement (la nature, l'air et l'eau), de l'organisation de la société (politique, économique, administratif), des rapports avec les semblables.

Pour le cas particulier du Congo, cet enracinement ou mieux, cette (re)valorisation est d'autant plus impérative compte tenu de la dégradation des moeurs que connaît ce pays. Il est donc temps que l'on apprenne à l'enfant et à l'adolescent congolais les valeurs d'hier qui caractérisaient l'Etre congolais, le code moral : La famille étant la cellule de base où se forge le futur citoyen, dans la société traditionnelle congolaise, elle avait pour fonction d'inculquer à l'enfant et à l'adolescent, les lois universelles coutumières : la solidarité familiale et sociale, l'esprit de groupe, le respect des aînés, le respect du bien collectif, l'amour pour le travail, l'apprentissage à s'affirmer par ses propres efforts, l'hospitalité, le respect de l'être humain, la gestion équitable de la nature, etc. Dans ce sens, François Itoua dit que ce code moral est l'« aboutissement de la formation et l'éducation qui préparent à l'insertion de l'enfant dans la production. Avant cette phase vitale, l'enfant doit être solide physiquement et moralement. Seule cette éducation vécue peut l'aider à soutenir l'intérêt au travail, car le salaire n'existe pas dans la société traditionnelle. Tout comme elle fera de lui un chef de famille responsable et digne de ce nom. Toutes les armes (physiques et morales) que l'individu se forge durant l'adolescence ont pour but, d'une part, de l'enraciner dans son milieu socioculturel et, d'autre part, de réussir son intégration sociale »54(*). Cela ne veut pas dire repartir vers le primitivisme sauvage ; Claude Mac Kay pense que : « plonger jusqu'aux racines de notre race et bâtir sur notre propre fonds, ce n'est pas retourner à l'état sauvage; c'est la culture même »55(*).L'enfant congolais devrait apprendre, dans ce sens, que l'identité sera un support et une référence pour lui. Et, comme l'affirme Henri Gobard :  « pour que l'être humain soit un homme, il faut qu'il appartienne d'abord à sa communauté, qui lui donne tout: la possibilité de naître, d'être aimé, nourri, élevé, protégé, d'entendre un langage, de vivre une culture natale sans laquelle le monde ne serait qu'un informe chaos. Or chaque culture est une conception du monde autonome qui ne s'autorise que d'elle-même et qui délimite l'acceptable et l'inacceptable »56(*). Mais, cela ne sera possible qu'en acceptant toutes les autres communautés linguistiques, si minoritaires où majoritaires soient elles, ce, quelles que soient leurs origines. Il sera question de puiser dans chacune d'elle qui, au fond, se valent. Car, ce n'est point le nombre d'individus qui fait la culture, mais, les valeurs qu'elle renferme.

C'est ainsi qu'on peut préparer des futurs adultes congolais confiants et conscients de ce qu'ils sont, de ce qu'ils feront, de leur rôle dans la société et de ce qu'ils peuvent apporter au reste du monde.

Par ailleurs, la question de la revalorisation de l'identité culturelle congolaise est de plus en plus posée compte tenu des différents changements que connaît la société tout entière. Nous faisons ici allusion aux changements socio-économiques.

* 51 Source : Marchés tropicaux et méditerranéens n°2229 du 4 octobre 1996, p. 2123.

* 52 Girard A. Développement culturel, 1982, Paris.

* 53 Mucchielli A., L'identité 1986, PUF, Paris, p. 28.

* 54ITOUA F., Tettkpo et al. Famille, Enfant et Développement en Afrique, 1988, Unesco, Paris, , p. 27.

* 55 Senghor L. S., op. cit., p. 139.

* 56 Gobard H., La Guerre Culturelle 1979, Copernic, Paris, p. 14.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand