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Contribution du Patrimoine Culturel au Développement du Système Educatif de la République du Congo : Enseignement des Arts et de l'Artisanat au Musée

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par Samuel Kidiba
Université internationale de Langue Française au Service du Développement Africain à Alexandrie d'Egypte - Etudes Professionnelles Approfondies 1997
  

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4.2. Les mass média et leur rôle dans la promotion du patrimoine culturel

On ne peut pas parler de la diffusion ou mieux de la médiation culturelle sans penser aux moyens de communication. Il s'agit de la radio, de la télévision et de la presse écrite de l'État ou relevant du secteur privé. Au Congo, la télévision occupe une place importante dans l'information, la politique, la distraction, le sport et les moeurs. Nous envisageons ici les rapports entre les médias d'État et la culture, particulièrement entre les médias et le musée. Le musée au Congo est l'institution culturelle dont on ne parle pas sur les antennes publiques. Pour cette raison nous pensons qu'il serait réservé une place aux musées. Autant dire que toutes les activités pédagogiques, ou autres, des musées du Congo seront portées à la connaissance du large public à travers une émission radiotélévisée. Elle s'intitulera : "Allons au Musée" et aura, entre autres tâches, de faire la promotion du musée, l'organisation des tables rondes sur toutes les questions propres au musée. Les professionnels de musée au Congo pourront ainsi imposer l'image de cette institution, son rôle dans les changements politique, économique, et socioculturel dans le pays.

Et, les autorités de l'État congolais prendront conscience de l'importance du musée. Le rôle de l'État est ainsi important.

4.3. Le rôle de l'État

La culture pour les romains de l'Antiquité, c'est le mot cultus qui pouvait signifier les honneurs rendus aux dieux et aux ancêtres, le labeur des champs, la pratique d'un art, l'état de civilisation d'un peuple, d'un groupe humain. C'est ainsi que l'on parle à présent d'un peuple cultivé, d'une société cultivée. Ainsi, la culture dans son essence est faite de deux notions: l'instruction et l'éducation. Et le Pape Jean Paul II de dire : « il existe une souveraineté fondamentale de la société qui se manifeste dans la culture de la Nation... Veillez, par tous les moyens à votre disposition, sur cette souveraineté fondamentale que possèdent chaque peuple et chaque Nation en vertu de sa propre culture. Protégez-la comme la prunelle de vos yeux pour l'avenir de la grande famille humaine »77(*).

C'est donc dire que, la culture est un fait collectif, et pour cette raison l'État a le devoir de s'y intéresser. Car, pouvoir institutionnalisé, l'État sait que la culture est une pièce majeure de son action. Rémi Caron, parlant dans le même sens, de l'État français, écrit : « L'État est le dépositaire et le gardien du legs de l'histoire nationale, chargé d'assurer "la pérennité de l'être collectif". L'État moderne, à cet égard héritier direct des rois, incarne une sorte de conscience dynastique de la Nation, qui la persuade de devoir protéger les biens, quoiqu'ils vaillent, dont elle a hérité. Il y a là un sens de l'histoire, l'idée fidélité obligée, le soupçon que l'irrespect du passé menacerait la solidité de l'unité nationale, que l'État assume. Et la culture, qui elle aussi est mémoire et satisfaction, qui exerce à son profit sa mission séculaire de défense et d'élargissement du domaine royal »78(*).

Comme on parle des droits de liberté, des droits à l'éducation, on parlerait aussi d'un droit à la culture. Et par conséquent, l'État a ce devoir d'apporter aux structures et aux activités culturelles, les soutiens matériel et juridique voulus.

Les musées congolais sont des établissements d'État et donc ayant un statut juridique public. Pendant tout le règne du parti unique, le Congo a connu un État centralisé. Ainsi l'État-providence était seul habilité à défendre, à encourager la création culturelle. La gestion peu orthodoxe des structures de l'État n'a pas atteint ces objectifs.

La culture est toujours reléguée au second rang des laisser-pour-compte, parce que non génératrice d'argent. L'État devrait à présent porter une attention particulière à la culture, tenant compte des changements qui sont intervenus au Congo. Il octroierait des financements, des subventions aux musées qui fonctionneraient en partenariat avec l'école pour certaines activités. De telle sorte que, l'école s'occuperait de l'instruction et le musée jouerait le rôle d'éducateur en mettant un pont entre l'ancien et le nouveau, le local et l'étranger, le passé, le présent et le futur. L'État veillerait à ce que l'école s'adapte aux réalités de terrain et au rythme où va le monde. Ceci se fera par l'intégration de l'enseignement des arts et de l'artisanat dans les programmes scolaires. L'expérience ne demande que courage et volonté aux décideurs congolais qui sont aujourd'hui conscients de la pertinence de cette question. On peut s'en rendre compte par la déclaration d'un Ministre de la Culture et de l'Enseignement, chargé du Patrimoine National du Congo qui dit : « La prise de conscience, par les africains de l'intérêt de leurs cultures ancestrales, est une déterminante du développement de la société contemporaine. L'esprit, de nombreux projets muséographiques et patrimoniaux qui ont vu le jour en Afrique ces dernières années, reste fidèle à cette idée. Outre la collecte et la conservation - tâches propres à la muséographie - les actions menées dans le domaine du patrimoine se tournent vers le grand public et contribuent à l'évolution des mentalités par le biais de l'éducation et de la recherche »79(*).

Par ailleurs, le dessin et la musique qui sont enseignés dans les établissements publics seraient revus de fond en comble. De telle manière, qu'ils devraient traduire, dans leur nouvelle formule, une véritable transmission ou une inculcation, de l'identité, de la morale et une initiation à la création, aux enseignés. Pour le compte des musées, chaque établissement scolaire aurait un correspondant qui diffuserait l'information et accueillerait les réalisations de ceux-ci : expositions et autres activités. Ce correspondant peut être un enseignant, un élève ou toute autre personne évoluant dans l'établissement. Le travail du correspondant sera appuyé par des clubs des amis du musée dont les enseignants et les enseignés seraient membres. Toutes ces expériences se feront, de façon expérimentale, dans des établissements pilotes.

Outre les moyens financiers susmentionnés, l'État congolais devra créer un cadre juridique en vue de la protection et de la promotion du patrimoine culturel national. Nous voulons parler des textes juridiques en vue d'empêcher toute aliénation dudit patrimoine : vol, trafic illicite, vente de certains objets d'art de grande portée, etc. De la même manière, le gouvernement congolais devra ratifier les différentes conventions internationales qui protègent le patrimoine et garantissent la coopération avec les organismes internationaux. Il s'agit, entre autres, des conventions suivantes:

- Convention universelle sur le droit d'auteur, adoptée en 1952 révisée en 1971 ;

- Convention sur la protection des biens culturels en cas de conflit armé, dite « convention de la Haye », adoptée en 1954 ;

- Convention internationale, dite « de Rome », sur la protection des artistes interprètes ou exécutants, des producteurs de phonogrammes et des organismes de radiodiffusion, élaborée conjointement par l'Unesco, l'organisation internationale du travail, et l'organisation mondiale de la propriété intellectuelle, adoptée en 1961 ;

- Convention sur les mesures à prendre pour interdire et empêcher l'importation, l'exportation et le transfert illicite de biens culturels, adoptée en 1970 ;

- Convention sur la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, dite « convention sur le patrimoine mondial », adoptée en 1972.

Cependant, il faut reconnaître que l'État seul ne peut pas assurer cette lourde tâche. D'où l'apport des mouvements associatifs, fondations, entreprises, mieux du mécénat, est très important.

* 77 Jean-Paul II, Discours à l'Unesco, cité par Druon M. op. cit. p. 10.

* 78 Caron R. L'État et la culture, 1989, Editions ECONOMICA, , Paris, p. 10.

* 79 Dandou Bibimbou A. Préface au document produit après l'exposition sur Les sociétés traditionnelles dans la région de la cuvette congolaise, Pouvoirs, 1991, Centre Culturel Français de Brazzaville, p. 5.

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