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Contribution du Patrimoine Culturel au Développement du Système Educatif de la République du Congo : Enseignement des Arts et de l'Artisanat au Musée

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par Samuel Kidiba
Université internationale de Langue Française au Service du Développement Africain à Alexandrie d'Egypte - Etudes Professionnelles Approfondies 1997
  

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4.1.2. Le musée, lieu de formation continue

En dehors des jeunes scolarisés, les activités du nouveau musée congolais intéresseront aussi les jeunes en mal de scolarité et les adultes. C'est pourquoi, certaines activités telles que : les conférences, la littérature écrite, la lecture d'une oeuvre, etc. pourront être des moments de rencontre entre les jeunes et les adultes.

Pour les adultes, ces activités leur donneront l'occasion de compléter ou d'enrichir leur culture. Au Congo, en réalité, on rencontre beaucoup d'adultes qui ignorent leur propre identité culturelle, ils l'ont complètement perdue. Le musée sera, à cet effet, pour eux, une source où on peut réapprendre et renouer avec son passé pour comprendre son présent et mieux scruter son futur.

De la même manière, la participation des adultes aux expositions temporaires serait indispensable.

Parmi les diverses activités du musée, on aura, également, les expositions temporaires ou itinérantes.

4.1.3. Les expositions temporaires et itinérantes.

On notera qu'à présent, le musée congolais devra graduellement changer sa façon de fonctionner. C'est dire qu'en marge des objets qu'on y trouve, il procédera à des expositions temporaires ou itinérantes. Celles-ci pourront avoir des thèmes variés qui posent des problèmes réels, et qui répondent à certaines interrogations que se fait la société : Santé, habitat, journée mondiale de l'environnement, journée nationale de l'arbre (qui a lieu tous les 6 mars de l'année au Congo), démocratie, échec scolaire, aliénation culturelle, entrée scolaire, fête des enfants et du nouvel an, etc. Les thèmes pourront être liés à un événement historique (anniversaire du pays, ou d'un personnage politique, littéraire, artistique, scientifique), une activité traditionnelle, une fête traditionnelle. Le souci à retenir est l'intérêt des élèves. Pour cette raison, le choix de certains thèmes devrait être l'objet d'un débat avec les élèves des troisièmes, seconde, première et terminale. On posera, en fait, des questions sur l'exposition : Que veut-on montrer? à qui? et pourquoi?. De ce fait, le thème d'une exposition peut varier selon qu'on se trouve dans un centre urbain (d'un quartier à un autre ) ou dans une école de campagne, ou selon l'activité principale du milieu où se tient l'exposition. La ville, tout comme, la campagne, peut avoir une activité basée sur l'agriculture, l'industrie, la chasse, la pêche, etc. Pendant ces expositions, interviendront les artistes, artisans, scientifiques, politiques, économistes... Ainsi, le musée s'ouvrira à une politique multidisciplinaire qui lui permettrait une vie plus ou moins complète.

De cette manière, les expositions temporaires proposent une nouvelle forme de collectionner, une nouvelle interprétation de l'histoire. Car, « toute archive étant prise dans un flux, nous sommes aujourd'hui confrontés à une conception héraclitéenne où toutes les identités culturelles se trouvent dans un état d'extrême instabilité, et doivent être redéfinies en permanence »74(*). C'est pourquoi les expositions temporaires seront ouvertes à tous les événements tant nationaux qu'internationaux; elles constitueront le meilleur remède contre toute étroitesse d'une identité locale.

Le Congo est un pays à fort pourcentage agricole et forestier ; la forêt occupe 60 %75(*) du territoire national. C'est ainsi que certains thèmes des expositions temporaires devraient porter sur l'agriculture et la forêt. Par exemple, un thème peut être construit autour de la fabrication du manioc (ou chikwangue en congolais), de la farine du manioc (qu'on appelle foufou ici), la culture de certains aliments et plantes de première nécessité que les congolais consomment tant. Entre autres aliments, nous faisons allusion : à l'arachide, au maïs, au haricot. Il serait donc nécessaire de demander aux enfants de monter de petites expositions réalisables, à moindres coûts. De même, on aura des mamans, maîtrisant l'art culinaire, qui interviendront pour expliquer aux enfants la préparation des mets congolais. Il s'agirait là d'un enseignement sur l'art culinaire.

Dans les régions forestières, on peut imaginer de demander aux enfants de mettre en scène des objets: comment exploiter de façon rationnelle une forêt, comment sauvegarder l'équilibre et la survie de l'existence humaine sur la planète qui sont menacés par l'effet de serre ou, pire, le trou de la couche d'ozone.

Quant aux régions d'élevage, on penserait aux techniques d'élevage: comment soigner les animaux, les instruments destinés à le faire, etc. On déboucherait aussi sur la caractérisation des animaux selon leur robe (leurs couleurs), leurs cris, la forme de leurs pattes et de leurs cornes ...

On envisagerait par exemple pour une meilleure connaissance des problèmes liés à la forêt, une exposition qu'on appellerait Vies de la forêt congolaise. Vies" au pluriel : les plantes, les animaux et la vie invisible qui forment un tout. Il s'agit de la vie invisible dont il est question dans nos forêts sacrées. Celles-ci sont vierges grâce à cette sacralité qui les entoure. Elles le sont en effet parce que nos sociétés anciennes avaient ce souci de la conservation de la nature. Le travail du musée consisterait en la conciliation entre les méthodes d'hier et celles d'aujourd'hui. Il va falloir, dans ce sens, faire comprendre aux enfants la question portant sur la biodiversité qui se définit comme la diversité biologique, l'ensemble des gènes, des espèces et des systèmes d'une région. Autrement dit, la domestication et l'amélioration des variétés locales de plantes cultivées et de races d'animaux ont également façonné la biodiversité. Que les enfants apprennent que la nature a en soi une valeur spécifique qui ne saurait être compensée en cas d'altération: l'espèce animale et végétale est unique et irremplaçable, de même un site naturel qui disparaît ne peut pas être remplacé. Les écologistes confèrent ainsi des droits propres à la nature, l'exigence d'équité pour conserver la biosphère dans son ensemble: respecter l'équité intragénérationnelle et intergénérationnelle. Tout ce discours servirait à apprendre aux écoliers congolais les notions élémentaires et indispensables de développement durable. Le principe est de satisfaire les besoins présents sans compromettre l'aptitude des générations futures d'en jouir. Il implique de maintenir un accès permanent aux ressources naturelles et d'éviter les dommages persistants à l'environnement. La durabilité doit donc se traduire par une transmission, un legs du potentiel de croissance aux générations futures. Peter Raven pense justement à ce propos que « les plantes, animaux et micro-organismes de la planète, qui interagissent entre eux et avec l'environnement physique au sein des écosystèmes, sont à la base du Développement Durable. Cette profusion de ressources biotiques soutient les moyens d'existence et les aspirations de l'homme et lui permet de s'adapter aux variations de ses besoins et de l'environnement »76(*). C'est dire que la destruction répétée de tous ces éléments constituant la biotique à présent ne favorise pas une pérennité de la vie humaine sur terre. Cela montre qu'il y a absence d'équilibre entre ce que la nature peut nous offrir et nos besoins. La vie de l'homme dépend au plus haut point de la nature ou mieux de la forêt: la nourriture, la pharmacopée (santé), l'air pur . Un petit espace serait aménagé au musée pour les petits spécimens vivants. Ils pourront être des rats, des oiseaux, des singes, etc. qu'on élève à moindre frais au Congo. Les enfants les prendront en prêt avec tout le système nutritionnel et médical du petit animal. Ils viendront à chaque fin du mois soit pour l'échanger, soit pour renouveler le prêt une façon de les amener constamment au musée.

On pourrait aussi amener les enfants à enquêter sur comment se fait la récolte des plantes médicinales, les interdits qui les entourent, bref leur vie dans la nature.

C'est très important que ce savoir et ces notions de gestion de l'environnement soient portés à l'attention de l'enfant et de l'adolescent , mais aussi des maîtres parfois.

Le rôle des médias d'État est important dans ce nouveau paysage de la culture congolaise, compte tenu de leur emprise sur la population.

* 74 Goys B. Nouvelles de l'Icom n°2 vol. 2 p. 3.

* 75 Source : Marchés Tropicaux et Méditerranéens n°2657, du vendredi 11 octobre 1996, p. 2183.

* 76 Raven P. La biodiversité, 1992, Pnue, p. 5.

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