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Conseil d'Administration, garantie d'un meilleur Gouvernement d'Entreprise

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par Yves Gildas Amour MABIALA KOUMBA
Institut Supérieure de Management de Dakar - Diplome Superieur de Gestion:finance 2007
  

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Section 2: résolution et prévention des conflits : gouvernement d'entreprise

1) les différentes approches de Gouvernance d'Entreprise : définitions

Selon l'optique disciplinaire, le gouvernement d'entreprise a pour objet de mettre le dirigeant au pas afin que ce dernier gère l'entreprise au profit des actionnaires, et plus généralement au profit de toutes les parties prenantes. On oppose de ce fait la vision traditionnelle ou moniste du GE qui fait la part belle aux seuls apporteurs de capitaux (actionnaires), à la vision pluraliste ou partenariale qui élargit la firme à tous les partenaires. Dans l'un ou l'autre aspect, le Gouvernement d'Entreprise désigne l'ensemble des mécanismes devant assurer la prise en compte des intérêts de toutes les parties contractantes. Le gouvernement d'entreprise a trait ainsi à la façon de concilier les intérêts des deux parties et de faire en sorte que les entreprises soient exploitées au profit des investisseurs (Mayer 1996).

Demb et Neubaeur (1992), par exemple, indiquent que « le Gouvernement d'Entreprise concerne la responsabilité en matière de performance ». Selon Kester, « le problème central du Gouvernement d'Entreprise est de concevoir des systèmes spécialisés d'incitation, de sauvegarde et de réglementation des différends de nature à favoriser la continuité au sein de l'entreprise de relations qui soient efficientes en présence d'un opportunisme régi par l'intérêt personnel.».

D'après Charreaux et Desbrières le Gouvernement d'Entreprise se définit comme : l'ensemble des mécanismes organisationnels ayant pour objet de délimiter les pouvoirs et d'influencer les décisions (notamment de financement et d'investissement) des dirigeants, autrement dit, qui gouvernent leur conduite et définissent leur espace discrétionnaire.

2) les mécanismes du Gouvernement d'Entreprise :

Les mécanismes de gouvernance d'entreprise sont nombreux et bien documentés dans la littérature, nous distinguons les mécanismes internes des mécanismes externes.

v Les mécanismes internes de la gouvernance

Les mécanismes internes de Gouvernance d'Entreprise comptent sur des intervenants internes à l'entreprise pour surveiller les agissements des dirigeants. Ces mécanismes sont au nombre de cinq :

· La participation des dirigeants au capital action :

Il est démontré qu'en ayant une participation élevée au capital action de l'entreprise, les dirigeants ont tendance à aligner leurs intérêts sur ceux des actionnaires (Leland et Pyle, 1997). Une mauvaise gestion des ressources de l'entreprise met en effet en danger la portion de leur richesse qui est reliée à la valeur marchande de l'entreprise. Les problèmes reliés à l'effort et à l'horizon temporel s'en trouvent ainsi atténués.

· Les contrats de rémunération incitatifs :

Les régimes d'option et les primes sont généralement considérés comme des modalités de contrats incitatifs. Shleifer et Vishny (1997) estiment que les régime d'options utilisés comme contrat de rémunération incitatif constituent une alternatives efficace puisqu'en maximisant la valeur des actions de l'entreprise, les gestionnaires maximisent également la valeur de leurs options. Toutefois, l'utilisation de tels régimes n'est pas dépourvue de problèmes. En effet, il est trop facile pour la haute direction de l'entreprise de convaincre le conseil d'administration de modifier le prix deb levée des options, afin d'obtenir la disparition complète de l'incitatif.

· Les investisseurs institutionnels :

Les banques, les compagnies d'assurance et les caisses de retraite publique et privées ne sont pas des actionnaires comme les autres. Aux Etats-Unis, ils ont engendré une véritable révolution dans le domaine de la gouvernance d'entreprise, spécialement depuis que l'essor des moyens de défense contre les prises de contrôle a grandement affaibli le marché des prises de contrôle en tant que mécanisme de gouvernance d'entreprise.

· Les actionnaires dominants :

Les détenteurs de blocs de contrôle constituent un autre mécanisme de gouvernance d'entreprise. En effet, la présence d'actionnaire majoritaire améliore nettement la surveillance des dirigeants de l'entreprise, réduit les coûts d'agence et augment la valeur de l'entreprise. Les actionnaires majoritaires peuvent obtenir une plus grande part des bénéfices résultant de la surveillance des dirigeants de l'entreprise. Vu la forte probabilité que ces coûts surpassent les coûts de surveillance, ils sont économiquement plus motivés à jouer un rôle de surveillant.

· Le conseil d'administration :

Il joue un rôle important dans les entreprises. Fama (1980) lui attribue la mission de contrôler les principaux dirigeants. Théoriquement, il doit s'assurer que les décisions prises par ces derniers servent les intérêts des actionnaires. Notons toutefois que le rôle disciplinaire du conseil d'administration peut être limité, surtout si le nombre d'administrateurs sous l'autorité de la haute direction est élevé. C'est souvent le cas lorsque les administrateurs internes (c'est-à-dire les administrateurs qui sont au service de l'entreprise ou qui sont d'anciens employés retraités) sont dominants. Weisbach (1988) soutient en effet que plus la proportion des administrateurs externes siégeant au conseil d'administration est élevée, plus la convergence entre les intérêts des administrateurs et ceux des actionnaires augmente. La probabilité de renvoi d'un directeur général suite à une mauvaise performance est significativement plus élevée dans ce cas que dans le cas où les administrateurs externes sont minoritaires. D'après Charreaux et Pitol-Belin (1990), « la plupart des propositions émanent du président du conseil d'administration. Les propositions des autres administrateurs n'interviennent en moyenne que dans 30% des cas, ce qui confirme le rôle prépondérant du président dans la composition et dans le fonctionnement du conseil ». Alors, si le directeur général cumule se poste avec celui de président du conseil d'administration, on peut craindre que même les administrateurs externes ne soient pas à l`abri de son influence. Le Directeur général peut en effet s'entourer de personnes dociles et passives qui serviront mieux ses propres intérêts que ceux des actionnaires (Mace, 1986). Notons toutefois que les administrateurs externes ont plusieurs raisons de faire preuve d'une certaine indépendance vis-à-vis de la direction. Premièrement, ils peuvent être tenus responsable des dommages causés par le défaut d'accomplissement de leur tache, étant donné les obligations légales qu'ils ont envers les actionnaires. Deuxièmement, préoccupés par leur valeur sur le marché des administrateurs, ils n'ont pas intérêt à être soupçonnés de collusion avec la direction. Ils tentent donc de préserver une réputation d'administrateurs compétents et non complaisants. Rosenstein et Wyatt (1990) trouve que l'ajout d'un administrateur externe au conseil d'administration accroît la valeur de la firme.

v Les mécanismes de gouvernance externes

La gouvernance externe est le fait que le contrôle de la direction soit assuré par des parties extérieures à l'entreprise tels que le marché du travail, le marché des capitaux, la réglementation, etc.

· Le marché du travail :

Fama (1980) décrit comment le marché du travail peut aider les entreprises à contrôler leurs coûts d'agence. En effet, en instaurant un système de rémunération lié à la performance des dirigeants, les entreprises arrivent non seulement à réduire leurs coûts d'agence, mais aussi à garder les meilleurs dirigeants. Faute d'un bon système de rémunération reflétant leur performance, les bons dirigeants seront les premiers à quitter l'entreprise. Parallèlement, un dirigeant qui a enregistré de mauvais résultats par le passé sera moins sollicité par les entreprises performantes.

· Les politiques financières de l'entreprise :

Jensen (1986) souligne que les entreprises opérant dans les secteurs matures peuvent générer des liquidités excédentaires. Ces sommes doivent être retournées aux actionnaires sous forme de dividendes ou de rachat d'actions, pour un réinvestissement optimal. Toutefois les dirigeants peuvent ne pas agir de la sorte. Ils peuvent allouer ces fonds à des projets non rentables ou les utiliser pour leur propre compte. En l'absence d'un bon système de gouvernance d'entreprise la politique de dividende et le financement par la dette jouent un rôle essentiel pour réduire les liquidités excédentaires et le risque de gaspillage de ces fonds par les dirigeants.

· La réglementation des marchés de capitaux :

Elle a pour but la protection des actionnaires, à travers son caractère formel de divulgation de l'information, ses restrictions sur les transactions d'initié et ses mécanismes de sanction. Les actionnaires sont généralement petits et nombreux. Ce qui entraîne une absence d'incitation des actionnaires individuels à assumer la responsabilité du contrôle et de la surveillance des décisions prises par les dirigeants de l'entreprise. De plus, les actionnaires atomistiques sont disperses géographiquement et mal organisés pour créer, gérer et maintenir une coalition d'actionnaires. De ce fait, la réglementation des marchés de capitaux vient jouer un rôle de surveillance directe pour les actionnaires.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand