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Le Roman français et l' Avenir de la littérature francophone, face au Manifeste pour une littérature Monde

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par Mame Diarra DIOP
Université Paris IV La Sorbonne - Master 1 de Lettres Modernes Appliquées 2007
  

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2 De ces collections « ghettos » dédiées aux auteurs étrangers

Pourquoi des collections pour éditer des auteurs d'origine étrangère qui utilisent la langue française ? Le flot est-il si important qu'il faut le juguler dans des collections particulières ? Et quelle est donc la spécificité de ces collections ? En quoi mettent-elles en valeur des auteurs étrangers dont la plume est vivace ? Si beaucoup jugent qu'elles enferment les écrivains et empêchent leurs livres d'être lus à large échelle, Jean Noël Schifano, directeur de la collection Continents Noirs de Gallimard, répond  dans un entretien accordé au site Africultures.com : « En avion, il y a 5473 km entre l'aéroport Charles De Gaulle et celui de Libreville. J'étais avec Antoine Gallimard. Nous allions faire des conférences au Gabon. Au milieu du vol, Antoine a parlé de Tutuola, qui avait été traduit jadis par Queneau. Et puis, on s'est demandé s'il y avait un grand fleuve africain portant les livres d'une façon claire. On a parlé du bon travail fait chez Hatier, L'Harmattan, Le Serpent à Plumes, Actes Sud, Présence Africaine, voire chez Gallimard, Grasset, Le Seuil, Albin Michel, qui, de temps en temps, publient un auteur d'Afrique ou de la diaspora. Mais tout ça était un peu éparpillé. On voyait mal le puissant courant d'écritures africaines. Nous nous sommes alors dit que nous allions relever le défi. Et il m'a confié la direction de la future collection. Nous l'avons donc annoncée à la conférence de presse de Libreville fin janvier 1999 ; fin janvier 2000, le contrat oral est respecté, avec cinq premiers titres. On ouvre le siècle avec l'Afrique et ce n'est pas fini. Les éditeurs ont tous du pain sur la planche. Il va se créer une exigence de qualité. L'Afrique a au moins tout le siècle pour nous étonner, parce qu'on aura, avec les écritures africaines, beaucoup plus de surprises créatrices qu'on n'en a eu avec les écritures d'Amérique latine »39(*) 

Or cette collection Continents Noirs, créée pour donner une meilleure visibilité à ce que Jean-Noël Schifano appelle « le puissant courant d'écritures africaines », comporte des livres tous similaires à la couverture jaune pâle (et blanche au tout début), décorés d'une poignée de terre rouge représentant la latérite et qui se déplace au gré de l' oeuvre. Et même si l'auteur d'un texte est bon, si son histoire vaut le détour et qu'en plus, il possède un titre accrocheur comme Rêve d' Albatros40(*) du togolais Kangni Alem, force est de constater que très peu, émergent sur la scène littéraire française, quant aux autres, ils vont se rajouter à la masse des auteurs inconnus déjà publiés sous cette typographie particulière. C'est là que Michel Cadence, directeur des éditions Ndzé intervient et déclare : «  Quelle proportion d'Africains, c'est à dire de femmes ou d'hommes vivant en Afrique, peut-on trouver chez Continents noirs de Gallimard ? Chez Ndzé, c'est 80% des auteurs, et si je poursuis ce travail, ce sera bientôt 90%. J'édite les laissés-pour-compte de Gallimard, Hachette et autres Serpents. Et j'en suis fier. Je publie des textes impubliables sur lesquels je fais travailler les auteurs pendant trois ans ». Bien entendu, tout le monde ne partage pas cet avis, et certains trouvent leur compte à être publié chez Continents Noirs en dépit des mauvaises langues  ou des critiques frustrés : C'est le cas d'Eugène Ebodé, auteur de La Transmission puis La Divine Colère et Silikani, une trilogie éditée chez Continents Noirs en raison des très bons rapports de l'écrivain avec la maison. Ce qui montre bien que la relation que l'on peut entretenir avec un éditeur est primordiale, la collection ne fait alors plus cas de discussions et seul compte le livre, cet objet q'il faut soumettre au lecteur, cet objet qui doit séduire le lecteur !

* 39 www.africultures.com

* 40 Rêves d' albatros, Kangni Alem, Continents Noirs, Gallimard.

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