WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les contres mesures en droit international public

( Télécharger le fichier original )
par Hassani MOHAMED HASSANI
Universite Cheikh Anta DIOP de Dakar - Maitrise de Droit Public 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B- Le pouvoir de qualification unilatérale du fait illicite et sa sanction

Les contre-mesures, comme nous l'avons dit, sont des sanctions qu'un sujet de droit international, en particulier un Etat, prend unilatéralement contre un autre sujet (un autre Etat) en réponse à des faits internationalement illicites que ce dernier aurait commis à son égard ou à l'égard du droit international général. On se demande qui décide de la licéité du fait et de sa sanction. Ce pouvoir revient en général à l'Etat lésé. La qualification du fait internationalement illicite permet donc de constater, encore une fois, que les contre-mesures mettent les Etats au même pied d'égalité. L'illicéité du fait commis se constate au regard des règles du droit international mais c'est l'Etat auteur des contre-mesures qui décide lui-même de qualifier cette illicéité et d'en déterminer unilatéralement la sanction. Il n'y a pas de transfert de souveraineté au niveau international. Cette souveraineté ne s'exerce que sur le plan interne, notamment dans la qualification de la faute et sa sanction. L'Etat regarde son intérêt lorsqu'il analyse si le traité est violé ou s'il est respecté. Il exerce sa souveraineté en interprétant le texte, le fait et en décidant la sanction. Par exemple, dans l'affaire franco-américaine relative à l'interprétation de l'accord aérien de 1946, il n'y avait aucun transfert de souveraineté lorsque les Etats-Unis se sont prononcés sur l'illégalité du comportement du gouvernement français.

La seule leçon qu'il faut retenir d'une telle pratique est que les contre-mesures donnent l'occasion aux Etats de faire valoir leur souveraineté internationale. La notion de contre-mesures dépend du pouvoir de chaque partie. Chaque Etat, quelle que soit sa puissance, peut juger unilatéralement le comportement d'un autre Etat et le qualifier d'illicite au regard du droit international pour, ensuite, le sanctionner. Le problème reste à savoir si une telle pratique ne résulterait pas d'une sorte de vengeance entre les Etats ou un usage des contre-mesures dans un autre but.

Section II

Une conformité reposant sur l'intention de l'Etat auteur

Contrairement à l'idée selon laquelle les contre-mesures sont un outil arbitraire dont les superpuissances disposent contre les Etats faibles, on peut dire que ce sont des mesures qui, en plus d'être pacifiques, présument une bonne intention de la part de l'Etat auteur. Leur caractère unilatéral et décentralisé ne cache pas forcément une mauvaise intention quant aux finalités que les Etats les assignent. Un Etat qui décide de recourir à des contre-mesures contre un autre Etat a un autre dessein que celui de le sanctionner ou de soumettre sa souveraineté à un état d'assujettissement. Il s'agit de voir ici en quoi consiste cette intention (Paragraphe 1). Par ailleurs, le caractère unilatéral et dommageable des contre-mesures trouve un fondement en droit international. Ce fondement repose sur le pouvoir légitime reconnu à chaque Etat de protéger lui-même ses intérêts face à une éventuelle atteinte par un autre Etat (Paragraphe 2).

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry