WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Impact du tarif extérieur commun appliqué en zone UEMOA sur le commerce intra-communautaire

( Télécharger le fichier original )
par Yves Valéry Franck BEZEME
Université de COCODY - DEA de Macroéconomie Appliquée 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

INTRODUCTION

L'intégration économique des pays doit engendrer une meilleure allocation des ressources communes. Cela doit se traduire par une création de commerce devant aboutir à des progrès économiques notamment une hausse du revenu national et une amélioration du niveau de vie des habitants. Ces avantages espérés de l'intégration économique, connus dans la littérature théorique depuis le travail pionnier de Viner (1950), ont inspiré les décideurs politiques dans leur quête de bien-être pour les populations à créer plusieurs zones de libre-échange.

En outre, les accords d'intégration régionale sont aujourd'hui une caractéristique majeure du commerce mondial. Les dernières années sont caractérisées par une augmentation de nombre de ce type d'accords, comme en atteste la citation suivante, provenant de l'Organisation Mondiale du Commerce, (OMC) : « La grande majorité des membres de l'OMC est membre d'un accord commercial régional ou de plusieurs. La forte augmentation du nombre des Accords de Commerce Régionaux (ACR) s'est poursuivie depuis le début des années 1990. Quelque 250 ACR ont été notifiés à l'OMC jusqu'en décembre 2002, dont 130 après janvier 1995. Plus de 170 ACR sont actuellement en vigueur : quelque 70 ACR supplémentaires seraient opérationnels mais n'ont pas encore été notifiés » OMC (2003).

Une autre évolution importante a été le changement d'attitude des Etats-Unis, traditionnellement opposés aux accords régionaux qu'ils considéraient comme un frein au processus de libéralisation des échanges. Les Etats-Unis sont maintenant profondément impliqués dans l'un des accords régionaux (AR) les plus importants qui est l'Accord de Libre Echange Nord Amérique (l'ALENA) et cherchent à étendre le mouvement de régionalisation à l'ensemble du continent américain avec l'initiative de la zone de libre-échange des Amériques. Même le Japon et la Corée du Sud, derniers pays industrialisés à ne pas être membres d'un AR sont entrés dans le mouvement en signant un premier accord en 2002 avec Singapour pour le Japon et avec le Chili pour la Corée du Sud.

De toutes les zones d'intégration et de regroupement, la Communauté Economique Européenne (CEE), devenue par la suite l'Union Européenne (UE), est l'exemple qui a exercé le plus de fascination sur les pays africains. Cependant, sur le plan historique, les efforts d'intégration en Afrique ont connu des succès limités, notamment en terme d'accroissement des échanges régionaux et, plus important encore, en terme d'amélioration de la croissance

économique des pays signataires des accords sous-régionaux (Guillaumont et Guillaumont, 1993). Selon Foroutan et Pritchett (1993), l'échec de l'intégration en Afrique au sud du sahara sur le plan du commerce régional s'explique fondamentalement par l'incapacité et/ou le manque de volonté de la part des pays membres à procéder à des réformes commerciales préférentielles. Ces reformes constituent un préalable nécessaire à la création de courants additionnels d'échanges au sein des zones d'intégration. Langhammer (1992), Foroutan (1993), Gunning (1995), Diouf (2002) et Sylla (2003) fournissent d'intéressantes analyses sur les expériences d'intégration régionale dans les pays en développement.

La prolifération des blocs régionaux observée a probablement renforcé la motivation des pays du Sud à poursuivre ou à réorienter leurs expériences d'intégration, malgré le faible succès des tentatives précédentes. Dans le cas des pays africains, cet argument s'ajoute à celui de la marginalisation accrue du continent dans les échanges mondiaux et au ralentissement de sa croissance économique. En formant les blocs régionaux, ces pays espèrent augmenter la taille de leurs marchés et obtenir des gains de bien-être liés à l'accroissement de leurs exportations.

Etant donné ce contexte international et les conditions propres aux pays de l'UEMOA (le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo), on comprend mieux la volonté des gouvernements de ces pays de renouveler l'expérience après l'échec de la Communauté Economique de l'Afrique de l'Ouest (CEAO) et de tenter une nouvelle forme d'intégration régionale.

Ce faisant, ils renoncent à court terme à certains gains et espèrent tirer d'avantage de profits (accroissement des échanges, de l'investissement direct étranger, économie d'échelle, etc...) de leurs nouvelles relations économiques, à moyen et long terme. Ainsi, l'UEMOA vise à surmonter les inconvénients dus à la taille réduite des économies des pays membres, à renforcer la compétitivité des exportations et minimiser les coûts d'ajustement. Ces mesures de libéralisation, en modifiant la structure des incitations, ont visé principalement à réduire le rôle de l'Etat dans les activités économiques et à promouvoir le développement du secteur privé.

En outre, les autorités de l'UEMOA ambitionnent de favoriser, grâce à la libéralisation des échanges dans le cadre de cette entité économique sous-régionale, l'insertion harmonieuse et avantageuse de leurs économies dans la mondialisation.

Au sein de l'UEMOA, les exportations intra-communautaires ont représenté 9.6% des exportations totales de la zone en 1 980, 13% en 1 990 et 12 ,8% en 2003. Les exportations intra-

communautaires de l'UEMOA ont enregistré une croissance constante sur la période 1980- 2003 avoisinant une moyenne de 12% des exportations totales de la zone. Par ailleurs, les échanges intra-communautaires sont caractérisés par leurs instabilités par rapport à l'évolution des échanges commerciaux totaux de l'Union. La performance du commerce interne de la zone peut être attribuée au gain de compétitivité, suite à la dévaluation du franc CFA de 1994, et d'une relative création de commerce des entreprises commerciales obtenues suite à la reforme des politiques commerciales dans le cadre de l'Union.

Elbadawi (1997), Yeats (1998) et Diouf (2002) constatent que les AR en Afrique n'ont pas entraîné toujours l'accroissement espéré des échanges commerciaux entre les pays. Les études ont montré dans la plupart des cas, que l'intégration économique entre les pays du sud, dans bien des cas, révèlent une domination de détournement sur la création de trafic (De Melo et Grether, 1997 ; Yeats, 1998).

De manière générale, la faiblesse du commerce entre les organisations sous-régionales africaines résulte de la combinaison de plusieurs contraintes dont l'absence de complémentarité entre les profils de productions nationales, l'inadéquation des initiatives de coopération et d'intégration régionales, l'importance du secteur informel, l'insuffisance d'infrastructures, notamment dans le domaine des transports et des communications, les facteurs géographiques etc. Certains auteurs comme Diouf (2002) explique l'insuccès des AR africains par la méthode utilisée c'est-à-dire une intégration par le marché des pays avant l'intégration physique, tandis que Sylla (2003) parle d'égoïsme des gouvernants pour expliquer l'échec de l'intégration en Afrique.

Yeats (1998), Foroutan et Pritchett (1993) et Frankel (1997) reconnaissent qu'il existe cependant entre les pays africains, un potentiel d'échange qui peut être développé en supprimant les obstacles commerciaux (barrières tarifaires et non tarifaires, obstacles naturels, etc.). Les AR d'Afrique peuvent donc constituer un important levier de croissance, en favorisant l'accroissement des échanges commerciaux entre les pays membres d'une part et, avec le reste du monde d'autre part. Ces accords peuvent engendrer une création de commerce et l'expansion des exportations, permettant ainsi aux pays membres de financer la croissance économique.

A notre connaissance, l'étude de l'impact des AR Africains sur l'expansion du commerce des pays signataires portent en général sur le commerce intra-africain ou celui d'un groupe de pays,

réunis au sein d'une organisation sous-régionale, avec des partenaires extra africains (Elbadawi, 1997 ; Yeats, 1998 ; Coe et Hoffmaister 1999 ; Cadot et al. 2000 ; Carrère, 2002). D'autres encore comme N'garesseum (2003) et Gbetnkom et Avom (2005) ont étudié l'impact spécifique de l'UEMOA sur le commerce intra-communautaire. Mais les données utilisées ne s'arrêtent qu'en 2000. Aussi, la mise en place de tarifs extérieurs communs (TEC) depuis janvier 2000, nécessite-t-il une évaluation d'impact réel sur l'orientation et l'intensité des échanges communautaires, surtout qu'il devra à terme s'étendre à toute la CEDEAO (Projet ECOTRADE).

Quelles ont été les premières répercussions de cette politique commerciale sur les échanges intra-communautaires? L'impact de ce tarif sur le commerce intra-communautaire résulte-il du concept de création ou de détournement de commerce? Enfin, l'instauration de celui-ci a-til modifié les déterminants des échanges de l'Union ?

C'est dans le souci de répondre à ces interrogations que nous avons décidé d'analyser l'impact de cette Union douanière sur le commerce intra-communautaire six ans après son entrée en vigueur.

Partant de ces différentes questions l'objectif principal que nous visons à travers cette étude est d'évaluer l'impact du tarif extérieur commun appliqué en zone UEMOA sur le commerce intra-communautaire. De façon spécifique, cette étude vise à :

> vérifier si le TEC a un impact sur le commerce intra-communautaire ;

> vérifier, en cas d'impact positif, s'il s'agit de création ou de détournement de trafic ;

> circonscrire les déterminants du commerce intra-UEMOA après instauration du TEC.

Pour atteindre ces objectifs, nous partons principalement de l'hypothèse que la suppression des barrières tarifaires et non tarifaires au sein de l'UEMOA et l'adoption du TEC ont entraîné un accroissement du commerce intra-communautaire, une amélioration des échanges potentiels des économies. Elles ont aussi affecté positivement la croissance économique des Etats membres de l'Union.

La problématique générale de cette étude s'inscrit dans le cadre théorique de l'union douanière dans le processus d'intégration économique. Il importe par conséquent que l'étude puisse couvrir les aspects aussi bien théoriques que pratiques de cette question. Ainsi, après avoir exposé la théorie des unions douanières et les principaux résultats d'études déjà effectuées sur la zone (Partie I) , nous analyserons l'impact du TEC sur le commerce intra-

communautaire de la sous-région UEMOA, tout en recensant les principaux déterminants des flux commerciaux entre les pays de l'union à l'aide d'un modèle économétrique de gravité que nous spécifierons (Partie II).

Enfin, nous concluons par des recommandations de politiques économiques.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand