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Diagnostic territorial et identification de projets de spl: Cas du territoire de Mohammedia

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par Mohammed AZROUL
Ministere de l'industrie marocain - Ingenieur en chef 2006
  

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III- Etat des lieux au niveau national

Après avoir fait un tour d'horizon sur le concept des SPL au niveau international, en l'occurrence les expériences italienne, française et indienne, le même exercice au niveau national s'impose à plus d'un titre.

Parler de l'existence d'une stratégie nationale bien orchestrée et axée sur le développement des SPL serait trop dire. Toutefois, plusieurs projets, au demeurant importants, ont été entrepris par des départements ministériels à vocation sectorielle (Ministère chargé de l'industrie et Ministère chargé de l'artisanat) ou à vocation horizontale (Ministère chargé de l'aménagement du territoire et Ministère du Commerce Extérieure) ainsi que des initiatives privées d'ONG et d'industriels.

En effet, le Ministère chargé de l'industrie avait enclenché en 1997, en partenariat avec l'ONUDI et avec l'appui financier de l'Italie, un projet portant sur les stratégies pour la promotion des grappes/réseaux de PMI compétitifs et innovateurs au Maroc, dont l'objectif était, notamment, la mise en oeuvre d'un programme d'appui à l'organisation de groupements/réseaux de PMI compétitifs et innovateurs qui contribueront à un développement industriel durable dans le cadre d'une dynamique de développement local??.

Ainsi, trois filières pilotes ont été choisies en raison de leur important potentiel de production, de leur vocation à l`export et de l'existence d'un intégrateur, dans la perspective d'étendre l'expérience à d'autres secteurs d'activités ; il s'agit des secteurs du cuir à Fès, de la poterie à Safi et de la marqueterie (travail du bois de thuya) à Essaouira.

Pour le secteur du cuir, qui concerne directement le Département du Commerce et de l'Industrie, plusieurs actions ont été réalisées dont on peut citer ??:

· Formation en design au profit d'une vingtaine d'entreprises du secteur de la chaussure;

· Formation en Italie aux techniques de tannage et de finissage, au profit de techniciens de l'antenne de la Fédération des Industries du Cuir (FEDIC) à Fès;

· Voyage d'étude en Italie au profit de l'antenne de la FEDIC, en matière de services offerts par les associations professionnelles du cuir;

· Organisation de séminaires de sensibilisation et d'information sur le concept des consortia à l'exportation ;

· Visite d'opérateurs marocains à des Districts industriels italiens du cuir ;

· Préparation des termes de référence de l'étude de faisabilité du parc industriel dédié au secteur du cuir à Fès;

· Don de matériels et équipements de la part du Centre Polytechnique International de Formation en Italie pour équiper un centre de formation en design crée au sein de la Délégation du Commerce et de l'Industrie de Fès ;

· Mise en place du centre de formation sur le cuir domicilié au sein d'un établissement de l'OFPPT ;

?? Bulletin d'information du Programme Intégré pour l'amélioration de la compétitivité du secteur industriel au Maroc N°4, avril 2002

· Sélection d'un groupe d'entreprises disposées à travailler selon le système de production spécialisée et leur encadrement pour la préparation de collections de produits en commun et pour le choix des stratégies de promotion et de commercialisation de ces collections ;

· Mise en place d'une collection "made in Fès", etc.

Actuellement, un projet de construction d'un parc industriel spécialisé, dédié aux activités amont et aval de l'industrie du cuir et étalé sur une superficie de 50 ha, est en cours de lancement à Ain Cheggag (Province de Séfrou). Ce parc, doté d'une station d'épuration, permettra de tirer vers l'avant la filière du cuir à Fès, notamment, en contribuant à sa mise à niveau environnementale et favorisera la coopération et la complémentarité interentreprises, ainsi que la mutualisation des efforts, ce qui ne manquera pas d'améliorer sa compétitivité par le haut, à travers l'amélioration de la qualité et la stimulation de l'innovation.

Pour les secteurs de la marqueterie (travail du bois de thuya) à Essaouira et de la poterie à Safi, le Ministère de l'Artisanat et de l'Economie Sociale s'est engagé en 2001, dans le cadre de la coopération avec l'ONUDI, dans des projets de développement de SPL ayant aboutit, après le diagnostic approfondi de ces secteurs, à la création de consortia à l'exportation en s'inspirant de l'expérience italienne.

Dans le même sens, le Ministère du Commerce Extérieur, conscient de la pertinence du concept des SPL, a lancé, toujours dans le cadre du même projet avec l'ONUDI, une initiative visant à encourager les opérateurs économiques, en particulier les PME/PMI, à se regrouper au sein de consortia à l'exportation dans le but de surmonter l'handicape de leur faible masse critique et in fine améliorer leur accessibilité aux marchés extérieurs.

Ainsi, les projets de consortia sélectionnés par un comité de pilotage se voient octroyer par l'ASMEX une subvention de 200 000 dhs par an pour une période de 3 ans pour financer leur plan marketing en plus d'une enveloppe de 100 000 dhs destinée à couvrir les frais de la constitution.

A ce jour, une dizaine de consortia a été créée juridiquement et concerne des secteurs
variés tels que le bâtiment et matériaux de construction, la tannerie, le textile et
habillement, l'agroalimentaire, la plasturgie, le travail du marbre, les NTIC et la mécanique.

Quant au Ministère de l'Aménagement du Territoire, de l'Eau et de l'Environnement, outre les séminaires et congrès organisés sur la thématique des SPL, il a lancé en 2002, en partenariat avec l'Université Pierre Mendés (Grenoble), sous la supervision de l'imminent professeur Claude Courlet qui est un grand spécialiste du développement endogène, une étude sur le développement des bassins d'emploi (cas des SPL au Maroc). Cette étude a permis d'identifier une cinquantaine d'agglomérations productives industrielles au niveau national à partir de l'analyse des statistiques industrielles de l'année 1999.

On notera au passage que la méthode statistique utilisée, quoique pertinente, aurait gagnée à être combinée avec l'expertise locale voire régionale afin d'éviter que des agglomérations ne soient occultées. Ainsi, à titre d'exemple pour la préfecture de Mohammedia aucune agglomération n'a été identifiée sachant que ce territoire abrite une industrie mécanique, métallurgique, électrique et électronique très développée et on reviendra sur ce secteur dans les chapitres qui suivent.

Parmi les agglomérations identifiées, dix cas expérimentaux ont été analysés en profondeur dans le but de dégager des projets pilotes de SPL à fort caractère démonstratif. Il s'agit:

?. du textile et habillement à Tanger ;

?. du textile et habillement à Ben Msik Sidi Othmane (Casablanca) ;

?. du textile et habillement à Guercif et Taza ;

?. de l'oléiculture à Guercif et Taza ;

?. de la petite production mécanique et électrique tournée vers la maintenance à Ain Sebaâ et Sidi Bernoussi (Casablanca) ;

?. des technologies de l'information dans l'agglomération de Casablanca ; ?. de l'agriculture intensive dans le Souss-Massa (Agadir) ;

?. de l'agriculture traditionnelle dans le Souss-Massa (Agadir) ;

? . du tourisme dans la région d'Arfoud ;

??. de l'artisanat à Fès.

Les diagnostics territoriaux relatifs aux cas pilotes précités, dont une restitution a été faite auprès des acteurs et opérateurs enquêtés, ont fait ressortir trois cas de figures:

> territoires pour lesquels, il était difficile de faire émerger des projets répondant aux critères de la démarche SPL (textile à Guercif, etc.) ;

> cas demandant un approfondissement afin de déboucher sur une réalisation concrète (technologies de l'information à Casablanca, etc.) ;

> projets pouvant être mis en oeuvre selon un phasage précis (dinanderie à Fès, confection à Tanger, etc.).

L'étude a préconisé le lancement par la Direction de l'Aménagement du Territoire (DAT) d'appels à projets pour l'appui de toute démarche de mise en place de SPL répondant aux exigences d'un cahier de charges (nombre suffisant d'entreprises, caractère durable des coopérations interentreprises, externalités positives, qualité de la structure de portage, etc.).

Elle a également proposé la mise en place de centres de ressources par les acteurs des territoires ; ces centres peuvent fournir des services réels aux entreprises et opérateurs locaux, tels que le diagnostic de la situation économique locale, le suivi des entreprises, le conseil en entreprise, la fourniture d'informations (commerciale, scientifique, technologique, etc.), la formation, etc.

Une expérience fort intéressante d'une ONG marocaine, en l'occurrence "l'Association ITQANE", mérite d'être citée, sachant qu'elle a été présentée à Paris en 2001 à l'occasion du congrès mondial des SPL. Ce projet, qui s'apparente à un SPL, concerne la filière du textile traditionnel (broderie, montage beldi et tissage manuels) a pour objectif de faciliter l'insertion professionnelle des femmes et de favoriser leur épanouissement, de mettre en place un réseau de production et de promotion du travail de la femme, de valoriser les métiers traditionnels en les inscrivant dans la modernité, etc.

Cette association, dont le nombre d'adhérents dépasse les 500 brodeuses, compte à son actif des réalisations importantes dont on peut citer:

> 3 centres incubateurs régionaux (Casablanca, Mohammedia, El Jadida); > 2 expositions à Paris et 2 à Dubaï;

> actions promotionnelles ciblées en France et en Italie ;

> un centre de formation en informatique, etc.

Une deuxième initiative, non moins importante, est en cours de préparation à Mohammedia ; ses acteurs ne sont autres que d'important industriels opérant dans la sous- traitance électronique (cartes électroniques, circuits imprimés, faisceaux de câbles, etc.) et activités connexes (mécanique de précision, découpage, injection plastique, traitements thermique et de surface, fonderie Alu et Zamak, etc.).

Ces entreprises ambitionnent de créer au sein de la Zone Industrielle Sud-ouest de Mohammedia, sur une superficie de plus de 3 ha, un parc industriel dédié à la sous- traitance électronique à forte valeur ajoutée, intégrant les étapes d'études de faisabilité, de conception, d'industrialisation et de production ; ceci permettra la création de plus de 1000 emplois nouveaux et drainera des investissement de l'ordre de 170 Millions de dhs.

L'objectif escompté de cette initiative est d'anticiper les besoins des grands donneurs d'ordres mondiaux et de leur proposer une gamme de produits complète, de valoriser la prestation de sous-traitance à travers l'intégration de la conception et de l'industrialisation, de développer des synergies, de mutualiser les efforts, de renforcer la coopération et la complémentarité interentreprises à l'image des SPL.

Ce projet ambitieux dénote du degré de conscience des opérateurs économiques de l'importance capitale pour les PME/PMI de se mettre en réseau afin d'améliorer leur compétitivité et de profiter pleinement des atouts de la proximité spatiale et des spécificités locales.

Sur un autre registre, le Ministère chargé de l'industrie est en train de préparer une stratégie de développement des pôles de compétitivité à l'instar du modèle français.

En effet, il est préconisé de lancer des appels à projets pour labelliser les pôles de compétitivité au niveau régional répondant aux exigences d'un cahier de charges qui ont trait à la visibilité nationale et internationale du pôle, aux synergies entre les différents acteurs, au degré d'implication des acteurs territoriaux, au partenariat et mode de gouvernance ; les pôles retenus bénéficieront d'un appui technique et financier des pouvoirs publics.

Par ailleurs, le Département du Commerce et de l'Industrie projette de mettre en place un cluster industriel dédié à la nanotechnologie, la microtechnologie et la biotechnologie, en partenariat avec de grands groupes de renommée mondiale spécialisés dans ses créneaux à fort contenu technologique ainsi que des centres d'excellence et clusters basés en France, au Japon, au Canada et aux USA.

Les Marocains Résidants à l'Etranger opérant dans ces secteurs de pointe ont été approchés afin de les mettre à contribution pour réussir cet ambitieux projet.

Deuxième partie: Identification de projets de SPL dans le secteur industriel de Mohammedia

I- Typologie du secteur industriel de Mohammedia

Mohammedia est une ville industrielle par excellence eu égard sa longue tradition industrielle qui remonte à l'année 1912, date à laquelle le Groupe Jacques Hersent créa la compagnie du port de Fedala chargée de construire un port et acquérir les terrains nécessaires à la construction des premiers édifices de la ville. C'est donc le port qui a été à l'origine de la genèse du secteur industriel local.

Pendant la seconde guerre mondiale, la ville a connu une vague de délocalisation de capitaux européens ce qui a permis l'installation de grandes unités industrielles d'envergures nationale et internationale, telles que NEXANS (ex ALCATEL), ICOMA et STRAFOR MAROC.

Après l'indépendance, les investissements ont connu une perte de vitesse due à la politique de nationalisation ayant fait légion à l'époque, ce qui a amené l'Etat a prendre le relais en investissant dans des créneaux fortement capitalistiques, notamment, dans l'industrie pétrochimique et l'industrie chimique ; la SAMIR (en 1962) et la SNEP (en 1973) voient ainsi le jour, cédées par la suite respectivement au Groupe CORAL (Suède) et au Holding Ynna (Maroc).

Les grands donneurs d'ordres, tant locaux que nationaux, comme la SAMIR, la SNEP, l'ONE, l'ODEP, l'ONCF, l'OCP, les Sucreries (non encore privatisées à l'époque) et les Cimenteries, de par leur politique d'externalisation des activités périphériques dans le but de se recentrer sur leur coeur de métiers, ont favorisé l'émergence d'un tissu dense et diversifié de sous- traitants locaux, en général d'anciens salariés de ces grandes structures installés à leur propre compte, spécialisé dans la mécanique, l'électricité, la maintenance et le montage industriels.

Actuellement, le secteur industriel de Mohammedia, qui compte près de 220 unités productives employant 14000 personnes, occupe une place de choix sur le plan national ; il occupe le deuxième rang en terme de production et de valeur ajoutée, le quatrième rang en terme d'investissement et le cinquième rang en terme d'exportation.

Le tissu industriel de la préfecture de Mohammedia, qui brasse les cinq secteurs de l'industrie de transformation, se démarque par une prépondérance de l'industrie mécanique, métallurgique, électrique et électronique (IMME) avec 40% du nombre d'unités productives assurant 30% des emplois industriels et de l'industrie chimique et parachimique (ICP), qui s'accapare plus de 70% de la production industrielle avec 30% des établissements et des emplois manufacturiers.

D'emblé, Mohammedia peut prétendre à se positionner dans les créneaux de haute technologie liés à la mécanique de précision et à la sous-traitance électronique dont elle dispose déjà d'un vrai savoir-faire avéré dû à la présence d'entreprises locales performantes, spécialisées dans ces métiers à fort contenu technologique, et qui travaillent pour des secteurs de pointe tels que l'automobile, le ferroviaire, l'aérospatial, le médical, la défense, etc.

Ventilation des Effectifs par
secteur d'activités

nAA

13%

nMME

29%

nTC

28%

nCP

30%

nMME
37%

Ventilation du nombre d'unités par
secteur d'activités

nCP
27%

16%

nAA

20%

nTC

IMME
4%

IAA

22%

ITC
3%

Ventilation de la Production par secteur
d'activités

ICP
71%

Données de l'Exercice 2004

Secteur

Nombre
d'unités

Exportations

en millier de dhs

Production

en millier de dhs

Investissements en millier de dhs

Valeur

Ajoutée

en millier de dhs

Effectif

IAA

36

316078

5942763

157223

3118337

1736

ITC

44

286190

679807

53734

228676

3816

ICP

59

3312570

19085519

694556

2201588

4085

IMME

80

154269

1200237

135333

428262

3952

Total

219

4069107

26908326

1040846

5976863

13589

Production industrielle par ville

31%

34%

4%

6%

4%

6%

15%

Casablanca Mohammedia El Jadida

Tanger-Assilah Settat Fès
Autres villes

Exportations industrielles par ville

Casablanca Tanger-Assilah El Jadida

Safi Mohammedia Agadir
Autres villes

25%

28%

5%

14%

8%

10%

10%

Valeur ajoutée industrielle par ville

32%

38%

4%

4%

5%

6% 11%

Casablanca Mohammedia Tanger-Assilah

Kénitra El Jadida Fès

Autres villes

Investissements industriels par ville

Casablanca Safi Nouacer

Mohammedia Tanger-Assilah Settat
Autres villes

28%

22%

3%

18%

6%

8%

15%

Données de l'Exercice 2004

 

Mohammedia

National

Poids de Mohammedia au niveau national (en %)

Nombre d'unités

220

7800

3

Production

en million de dhs

27000

186000

15

Exportations

en million de dhs

4100

51000

8

Investissement en million de dhs

1100

13000

8

Nombre d'emplois

14000

500000

3

Valeur ajoutée en million de dhs

6000

57000

11

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon