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La communication participative communautaire au Sénégal

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par Sébastien Froger
Universite Stendhal Grenoble 3 - Institu de la communication et des médias - Master 2 communication scientifique et technique 2005
  

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Annexe III : Sketchs de sensibilisation à l'utilité de l'état civil écrits par le club JRD de Niakhar

Club JRD « état civil » de Niakhar Juin 2005

Sketch de sensibilisation sur l'utilité de l'état civil

Thème : le droit de vote

Le pari

Les personnages

Modou : partisan du PS

Ousmane : partisan du PS Moussa : commissaire de vote Saliou : partisan du PDS

Fatou : partisane du PDS

Situation : A l?ombre d?un tamarinier discutent des partisans du PS et du PDS à propos des prochaines élections présidentielles...

MODOU : Nous allons faire une campagne électorale pour avoir beaucoup de votes pour notre candidat.

OUSMANE : Nous allons aussi organiser des meetings, des conférences et distribuer des habits neufs du PS pour qu'ils soient nombreux à voter pour nous.

SALIOU (à FATOU) : Est-ce que pourrons voter ?

FATOU : Bien sûr, à condition de remplir les critères pour avoir le droit de voter. SALIOU : Tu veux dire qu'il faut que j'aie une pièce d'identité ?

FATOU (étonnée) : Quoi ?! Tu ne vas pas me dire que tu n'as pas de pièce d'identité...

SALIOU : Non je n'en ai pas, mon père ne pas déclaré à la naissance, par négligence. Mais ce n'est pas grave, je vais voter de toute façon.

Les partisans du PS interviennent

MODOU : Hé ! Si tu n'as pas de pièce d'identité, tu ne pourras pas voter !

SALIOU : C'est ce qu'on va voir. Je paris ma maison que je voterai ! Et vous, qu'est-ce que vous donnez ?

MODOU : Moi aussi je donne ma maison. Si l'un de nous perd, il n'aura qu'à tenir sa parole.

Le jour tant attendu arrive. Ousmane et Modou se rendent au lieu de vote et trouvent Saliou, Moussa et le commissaire de vote en train de se disputer.

OUSMANE : Qu'est-ce qu'il y a ?

SALIOU : Il dit que je ne peut pas voter parce que je n'ai pas de carte d'identité.

LE COMMISSAIRE : Sans pièce d'identité, on peut pas voter ! Tu n'es même pas reconnu comme étant Sénégalais, si tu n'es pas inscrit à l'état civil, tu n'as aucun droit.

OUSMANE : Mais c'est vrai ce que le commissaire dit, c'est la vérité. Tu as de la chance qu'il n'appelle pas la police !

MODOU : Je te l'avais dit. Tu as perdu !

MOUSSA : Il ne reste qu'une semaine et une seule chance. Si tu la rate, tu en subiras les conséquences. Une audience foraine va être organisée dans le village. A ce moment tu pourras t'inscrire à l'état civil et avoir des papiers d'identité. Tu pourras alors voter.

SALIOU : Je m'en fiche puisque notre parti va gagner les élections, ce n'est pas la peine que j'aille chercher une pièce d'identité.

MOUSSA : Va en chercher ! Ca te servira une autre fois.

Saliou ne l?écoutant même plus, s?en va.

Une semaine plus tard, les résultats sont annoncés : le PS remporte les élections. Ousmane et Modou écoutent les résultats à la radio quand Saliou arrive chez eux, furieux.

SALIOU (crie): Vous avez triché !

MODOU: Ce n'est pas vrai. Comment oses-tu nous accuser de tricherie ! Ils se mettent à se battre, le commissaire de vote intervient alors

LE COMMISSAIRE : Saliou, c'est toi qui as tord, tu es venu dans leur maison pour te battre avec eux. Ce n'est pas juste ! Je vais te faire arrêter et le juge va te faire emprisonner pendant un mois ! C'est tout ce que tu mérites.

Club JRD « état civil » de Niakhar Juin 2005

Sketch de sensibilisation sur l'utilité de l'état civil

Thème : inscription des naissances, droit à l'héritage

L'héritDH1 d1 Mou\\D

Les personnages

Ablaye Diouf: le père

Ndeye : première femme d'Ablaye

Néné : deuxième femme d'Ablaye

Moussa : ainé de la famille Abdou : ainé de Néné

Situation : Ablaye avant de mourir réunit toute sa famille à son chevet

ABLAYE : Mes enfants, je vous ai laissé de quoi bâtir votre aveni r.Sur mon compte en banque à la B.C.E.A.O., il y a 24 millions de Francs CFA.

J'espère que vous en ferez bon usage. Surtout n'oubliez pas le sang qui vous uni.

MOUSSA : Père vous pouvez aller en paix. Tout sera fait selon votre volonté.

ABDOU : Père pour l'instant il ne faut pas penser au pire. Surtout essayez de reprendre des forces.

ABLAYE : Je te remercie Abdou, mais c'est trop tard

Après avoir poussé son dernier soupir, Ablaye Diouf rendit l?âme, laissant derrière un problème auquel il n ?avait pas pensé. En effet, après les obsèques, place au partage des biens.

MOUSSA : Mon frère, j'étais chez le notaire qui m'a signifié que le retrait de l'argent à la banque risque d'être difficile car les procédures judiciaires compliquent les choses.

ABDOU : Sois plus explicite. Il faut fournir pour chacun de nous un acte de naissance et il paraît que seul les détenteurs de papiers en règle peuvent accéder à l'argent du vieux.

MOUSSA : Et moi dans tout çà ?! Je suis l'aîné tout de même !

ABDOU : Mère m'a confié que tu n'avais pas d'acte de naissance alors que j 'en possède un. Je serais donc le bénéficiaire de l'héritage.

Les femmes d?Ablaye interviennent alors, la situation devenant de plus en plus périlleuse.

NDEYE : Ca ne se passera pas comme çà ! Je suis la première femme d'Ablaye, et Moussa est l'aîné, il doit donc recevoir l'héritage, c'est la tradition. J'irai voir mon frère qui est commissaire et sinon je ferais appel à mon marabout !

NENE : Mon fils, ne l'écoute pas, nous sommes riches ! ABDOU : Oui, grâce à vous.

Abdou repense aux paroles de son père et décide finalement de faire le nécessaire pour l?aider

ABDOU : Cher frère, je pense qu'il peut y avoir une solution a ce problème délicat. SALIOU : Il dit que je ne peut pas voter parce que je n'ai pas de carte d'identité.

LE COMMISSAIRE : Sans pièce d'identité, on peut pas voter ! Tu n'es même pas reconnu comme étant Sénégalais, si tu n'es pas inscrit à l'état civil, tu n'as aucun droit.

OUSMANE : Mais c'est vrai ce que le commissaire dit, c'est la vérité. Tu as de la chance qu'il n'appelle pas la police !

MOUSSA (reconnaissant) : Je n'ai pas les mots qu'il faut pour traduire ma pensée, petit frère.

ABDOU : J'ai entendu dire qu'il était possible de t'inscrire à l'état civil par un juge, malgré ton age. Mais pour cela allons à la mairie pour plus de renseignements.

Ils partent donc ensembles à la mairie pour savoir comment faire obtenir des papiers à Moussa, sans que leurs mères respectives ne soient au courant.

Ndeye qui n ?est pas au courant à préparé un mauvais coup à l?aide de son marabout pour récupérer l?héritage.

NDEYE : Moussa, j'ai vu le marabout qui m'a assuré que si Moussa prend tout l'argent pour lui, il deviendra fou...

MOUSSA : Je suis désolé mère, mais il faudra revoir ton cher marabout pour qu'il arrête tout. NDEYE: Dis moi, quelle mouche t'as piqué ?

MOUSSA (rie): Pour une raison mystérieuse, Abdou m'a aidé à me procurer un acte de naissance pour ensuite le déposer chez le notaire. On attend juste le rendez vous avec la banque pour retirer l'argent.

NDEYE (s'évanouie) : ahhhhh...

Une fois remise de ses émotions, Ndeye part retrouver Abdou et Néné

NDEYE (émue): Chère co-épouse, cher fils. Par où commencer ? Non, sincèrement je ne sais quoi dire, je suis très élue !

NENE : Mais de quoi s'agit-il ? Dis moi quelque chose fils !

ABDOU : Je suis désolé de m'être tu pendant tout ce temps mais j 'ai accompli une chose que je ne regrette nullement. Je veux rendre à César ce qui appartient à César et donc j 'ai fait le nécessaire pour que Moussa puisse bénéficier de sa part de l'héritage.

NENE (bouche bée, reste un moment silencieuse, puis dit) : Tu as très bien agit mon fils, je suis fière de toi. Beaucoup d'autres à ta place n'auraient pas été aussi honnête et seraient parti avec tout l'argent, laissant leur frère sans un sou.

Club JRD « état civil » de Niakhar Juin 2005

Sketch de sensibilisation sur l'utilité de l'état civil

Thème : scolarisation

Moustapha n'ira plus à l'école

Les personnages

Le père:

L'ami :

Le fils : Moustapha Diouf Le maitre : monsieur Mbodji Le directeur de l'école :

Situation : Un père heureux vient annoncer à un ami la naissance de son fils, le premier avec sa seconde femme.

PERE : Ha ! Mon ami, je suis venu vous faire part du baptême du fils de ma seconde femme. AMI : Quelle bonne nouvelle ! Que décidez vous de faire maintenant ?

PERE : J'aimerai faire un baptême extraordinaire.

AMI : Formidable, mais as tu déjà déclaré ton fils auprès du chef de village qu'il puisse être reconnu officiellement ?

PERE : Pour quoi faire ? Peu importe.

AMI : Il m'est arrivé la même chose avec mon fils Ndiougour, j'ai négligé de le déclarer à la naissance et çà m'a coûté très cher. J'ai du aller jusqu'au tribunal pour réparer cette erreur.

PERE : Tout cela m'est égal ! Je vais baptiser mon fils ainé et dès demain, je vais tuer un gros taureau comme personne n'a jamais et n'aura jamais vu !

AMI : Et bien je t'aurais prévenu, mais tu es mon ami avant tout, alors je participerai volontiers au baptême de ton fils.

Six ans plus tard, son fils à l?age d ?entrer à l?école

PERE : Bonjour monsieur le directeur, je suis venu pour inscrire mon fils Moustapha dans votre école.

DIRECTEUR : C'est le moment des inscriptions, vous arrivez au bon moment. C'est possible

PERE : Que dois-je faire maintenant ?

DIRECTEUR : L'essentiel est de fournir un acte de naissance, ce qui va montrer qu'il a une nationalité et donc droit à l'éducation.

PERE : Monsieur, il va falloir patienter un peu car au moment où je vous parle les papiers ne sont pas encore disponibles.

DIRECTEUR : D'accord, je le laisse étudier pour le moment. Mais il faudra absolument avoir ces papiers pour qu'il puisse passer ses examens d'entrée au collège. Sans identification, il ne pourra pas entrer au collège, même s'il est bon élève.

DIRECTEUR (se retournant et s'adressant aux professeurs) : Vous pouvez commencer les cours maintenant !

Quelques années plus tard

MAITRE MBODJI : J'aimerai avoir la classe qui se présente à l'examen d'entrée en sixième DIRECTEUR : Oui, il va être temps, il ne reste pratiquement plus de cours.

MAITRE : Oui, il ne reste plus qu'un cours d'éducation civique sur les droits et devoirs.

DIRECTEUR : C'est une leçon d'actualité, il faudra tout faire pour terminer cette leçon avant l'examen, on en parle beaucoup à la radio et a la télévision, surtout les droits des enfants.

MAITRE : Oui, à ce propos, vous avez déjà déposé les actes de naissance à l'inspection ? DIRECTEUR : Pas encore, il reste un élève qui n'a pas fourni le sien.

MAITRE : Mais de qui s'agit-il ?

DIRECTEUR : C'est Moustapha Diouf

MAITRE : Moustapha ! Ce n'est pas possible, pourtant lorsqu'on faisait la leçon sur l'état civil, il était le premier à répondre correctement !

DIRECTEUR : Malheureusement je n'ai pas le choix, je dois le renvoyer chez ses parents, je l'avais pourtant prédit à son père.

MAITRE : Hélas ! Quel excellent élève !

Moustapha rentre chez lui, renvoyé par le directeur...

MOUSTAPHA : Le directeur m'a renvoyé parce que je n'ai pas d'extrait d'acte de naissance. PERE (affolé) : Comment ?

AMI : Ne dit rien, je t'avais prévenu dès la naissance de Moustapha, mais tu étais entêté et maintenant voilà le résultat : il ne peut pas passer son examen alors que c'est un très bon élève ! Tout çà parce que tu as négligé de le déclarer à la naissance, il ne pourra plus continuer à étudier.

PERE : Oh ! Comment je vais faire ?

AMI : Allons voir le directeur tous les deux.

Ils rendent alors à l?école voir le directeur

PERE et AMI : Bonjour monsieur le directeur.

DIRECTEUR : Bonjour chers parents.

PERE : Mon fils Moustapha est venu me dire que vous l'avez renvoyé.

DIRECTEUR : Oui je l'ai renvoyé parce qu'il est temps de déposer les extraits de naissance au niveau de l'inspection pour que les élèves puissent passer leur examen.

PERE : Et alors ? Quelle peut être la solution ?

DIRECTEUR : Le débat est clos, personne n'entrera sans extrait de naissance. AMI : Pourtant ce n'est pas une nouvelle, je l'avais prévenu !

PERE : Monsieur, aidez moi, je n'ai que ce garcon d'instruit et j'ai misé tous mes espoirs sur lui.

DIRECTEUR : La seule solution qu'il vous reste, c'est d'aller à l'audience foraine qui se tiendra demain dans votre village.

PERE : Très bien ! Mais que dois-je faire là bas ?

DIRECTEUR : Vous pourrez aller voir le juge avec deux témoins et votre fils pour l'inscrire à l'état civil.

PERE : Ah, merci mille fois monsieur le directeur ! Je ne savais pas que l'état civil avait une si grande importance pour la scolarisation de nos enfants ! Je ne me laisserai plus piéger et j'inscrirais mes enfants à l'état civil dès la naissance en allant voir le chef de village.

NB : Ce sketch initialement écrit ainsi, à subit beaucoup de transformations, tant au niveau des dialogues que la mise en scène. Par exemple, le père part furieux à la fin du sketch, et c'est l'ami qui reste auprès du directeur pour se renseigner, car il espère que Moussa puisse l'envoyer en France quand il sera plus âgé...

De même les autres sketchs ont évolué, principalement au niveau des dialogues, bien plus étoffés, laissant une large place à l'improvisation et à l'humour, tout en restant sérieux dans le message à transmettre.

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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite