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La communication participative communautaire au Sénégal

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par Sébastien Froger
Universite Stendhal Grenoble 3 - Institu de la communication et des médias - Master 2 communication scientifique et technique 2005
  

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Annexe IV : Questionnaire soumis aux élèves des clubs JRD Age :

Sexe :

Lycée :

Club JRD :

1. Pourquoi as-tu choisi de faire partie de ce club ?

2. Qu'as tu fait au sein du club ?

3. Es-tu satisfait du travail accompli dans ce club ? Pourquoi ?

4. Penses-tu qu'il vaut mieux faire de la prévention ou être sensibilisé à une démarche scientifique (enquête, expériences de laboratoire, mise en place d'une pépinière etc.) ?

5. L'organisation et le fonctionnement du club t'ont-ils parus satisfaisants (fréquence des interventions, organisation des sorties, retards ou rendez-vous manqués etc.)?

6. Que penses tu des interventions des chercheurs de l'IRD (trop longues, trop théoriques, pratiques, trop compliquées, trop simples, pas assez d'explications, etc...) ?

7. Comment pourrait-on améliorer la qualité des clubs JRD ?

8. Pour toi quel est l'objectif des clubs JRD ?

9. Est-il atteint ? Dans quelle mesure ? Si non que reste-t-il à accomplir ?

10. Remarques, commentaires, suggestions ?

NB : Les élèves ont répondu anonymement à ces questionnaires

Annexe V : Bilan des clubs JRD du Sénégal

1. Difficultés matérielles

s Matériel

Les clubs souffrent d'un manque évident de matériel, en dehors des maristes (Dakar), qui reste un cas à part, vu leurs moyens.

En particulier le matériel de laboratoire dans les lycées, ou informatique (Niakhar). Mais aussi du matériel spécifique aux activités des clubs (enclos contre les chèvres, radeau pour observer les oiseaux).

Les lycées sont généralement mal équipés, en dehors du cours sainte marie de Hann (club de Dakar), qui est un lycée privé avec beaucoup de moyens. Or l'IRD ne dispose pas de suffisamment de moyens à consacrer pour équiper tous les établissements.

? Problèmes de distances

Ces problèmes de matériel sont parfois atténués par la proximité d'infrastructures de l'IRD. Mais c'est insuffisant, et les déplacements vers les régions plus éloignées de Dakar comme Mbour ou Niakhar posent des contraintes aux chercheurs (les chercheurs des clubs de Niakhar profitent de leurs visites de travail à Niakhar parfois, mais y vont souvent juste pour les clubs).

s Financement

Certaines sorties demandent des financements que ne possèdent pas le lycée. Ils sont tributaires de l'IRD. Mais les initiatives du lycée sont rarement financées par l'IRD, ce qui peut se comprendre, mais impose une hiérarchie dans les rapports avec les partenaires.

Autre soucis, les partenaires, encadrants professeurs ou chercheurs recherchent parfois une compensation financière que ne peut accorder l'IRD et encore moins les lycées, ce qui constitue un frein certain au déroulement des activités dans les meilleures conditions. Certaines activités et certains partenariats n'ont pas pu se développer faute de rémunération

des individus devant participer à la vie du club. Par exemple pour le partenariat avec l'APSVT (association des professeurs des sciences de la vie et de la terre).

2. Difficultés dans la communication

s Entre chercheurs et enseignants

De nombreux quiproquos et difficultés ont étés constatés entre les chercheurs et les responsables enseignants des clubs JRD. Ceux-ci sont souvent minimes et rapidement réglés. Mais le manque de communication entre ces deux acteurs fondamentaux que sont le chercheur et l'enseignant est allé jusqu'à l'arrêt quasi complet des activités des clubs des maristes et de Mbour depuis mars/avril 2005.

Les raisons sont difficiles à cerner, sans doute un manque de temps pour le chercheur, les clubs étant assez dépendants de l'IRD, les activités ont alors quasiment cessé.

Il s'agit peut-être également d'un manque d'initiative de la part des lycées, qui ont trop tendance à se reposer sur l'institut. On peut le voir dans les deux sens.

s Le sentiment d'un rapport hiérarchique entre l'IRD et les lycées

Un sentiment commun aux différents clubs actuels au Sénégal s'est révélé au cours de cette enquête: l'IRD adopte une attitude dirigiste selon les différents partenaires de l'IRD, imposant sa vision des choses et inhibant toute initiative des lycéens (qui sont parfois peut-être des professeurs d'ailleurs...). La raison de cette attitude serait que l'institut finance les activités du club. L'IRD finance effectivement quasiment à 100% les activités des clubs, en dehors des salaires des animateurs et différents partenaires, mais ne peut expliquer un tel comportement ou plutôt un tel sentiment.

Ce sentiment, qu'il soit avéré ou non, nui à la qualité des clubs. La motivation n'est évidemment pas la même lorsqu'on a l'impression de travailler sur des thèmes imposés plutôt que choisis.

Ce point est particulièrement important, surtout dans une démarche de l'IRD qui se veut « participative ».

3. Difficultés dans les ressources humaines

· Disponibilité

Il existe certaines difficultés dans le respect des programmes fixés à la création des clubs. Le calendrier est rarement respecté, mais surtout les objectifs ne sont pas tous toujours atteints, Par manque de temps et/ou de moyens.

Ce manque de temps n'est pas dû à l'indisponibilité des professeurs (bien que les professeurs de Niakhar disent ne pas avoir de temps), mais à celle des chercheurs principalement. Il est également du fait que pour diverses raisons, le travail n'est pas poursuivi par les professeurs sans les chercheurs ou autre personnel de l'IRD.

· Engagement des professeurs

Cette difficulté déjà évoquée dans d'autres points est plus spécifique aux trois clubs de Niakhar. Les encadrants des autres clubs s'investissant dans les activités du club sans trop rechercher de compensation, du moins financière, et bien qu'en autonomie très restreinte par rapport à l'IRD, le travail dans les clubs se poursuit de manière plus ou moins régulière (sauf depuis mars2005).

En revanche, pour les clubs de Niakhar, en dehors des interventions de l'IRD, les clubs n'existent pas. Le travail avance donc difficilement, la coordination reste compliquée, et les chercheurs se transforment en professeurs.

· Fonctionnement des clubs avec un chercheur, un enseignant plus la coordination du service communication de l'IRD

On a vu que le fonctionnement des clubs reposait quasiment exclusivement sur un professeur, un chercheur et le soutien logistique de la DIC (délégation à l'information et à la communication).

Or, avec ce mode de fonctionnement, dès qu'il existe des difficultés de communication entre le scientifique et le professeur, ou que l'un des deux « piliers » (professeur ou chercheur) s'en va pour diverses raisons (ce qui est fréquent à l'IRD, c'est le cas de Marc Neyra qui rentre en France cette année), c'est l'existence même du club qui est menacée.

4. Difficultés dans la pédagogie

s Côté pratique parfois négligé, attitude souvent didactique des scientifiques

Comme l'enquête faite auprès des élèves le révèle, les membres des clubs ont le sentiment qu'il y trop de cours théoriques, qu'ils sont trop simples et que c'est au détriment de la pratique (en dehors du club symbiose des maristes). Et s'il n'y a pas trop d'apprentissage théorique, il n'y a pas assez de pratique selon les enseignants.

Il est reproché aux chercheurs, en particulier dans les clubs de Niakhar, d'avoir un rôle de professeur, et non de scientifique. De plus, même s'ils font ces interventions avec beaucoup de bonne volonté, ce ne sont pas des pédagogues. Et les scientifiques ont souvent quelques problèmes à vulgariser leurs recherches.

D'une part parce qu'ils n'ont pas d'expérience généralement dans le domaine, ils s'adressent à un public très spécifique (contexte interculturel qui plus est), d'autre part ils ne connaissent pas le niveau de leur public.

De fait, les interventions si elles sont dispensées de manière classique, c'est-à-dire une communication horizontale de l'apprenant vers l'élève, risquent le plus souvent d'être inadaptées, soit trop simplistes, soit trop complexes.

Cette adaptation très difficile à cerner s'est avérée plus aisée dans d'autres méthodes d'apprentissage.

Lorsque le chercheur adopte une démarche plus souple, en posant des questions, en faisant parler les élèves, en les incitant d'avantage à construire leurs propres connaissances, il s'adapte automatiquement au niveau de l'élève d'une part, et le motive d'avantage d'autre part.

En effet, un élève actif, qui construit ses propres connaissances est d'avantage motivé, attentif, que s'il subit un discours sans interactivité.

? Peu ou pas de place pour le tâtonnement, l'erreur, l'initiative de l'élève

Ce point rejoint le précédent, en effet il est également reproché dans les activités scientifiques des clubs, en dehors des aspects théoriques, de ne pas laisser la place à l'apprentissage par l'erreur.

L'activité scientifique est faite de tâtonnements, d'erreurs, d'initiative. Or il semblerait que les chercheurs aient tendance à diriger les travaux sans laisser les élèves mener réellement des recherches. Une méthodologie leur est donnée, une problématique, des hypothèses. Toutes les étapes d'une démarche scientifique sont enseignées, mais l'élève ne les élabore pas lui-même. Il va simplement appliquer ce qu'on lui propose. Il s'agirait alors, si c'est vraiment le cas, plutôt d' « exercices pratiques » que d'une démarche scientifique.

? Approche partiellement participative

Nul doute que les élèves participent aux activités du club, certaines réalisations sont là pour le montrer.

Mais ces réalisations, bien que finalisées par les élèves, ne sont pour la plupart pas de l'initiative des élèves, de la conception à la réalisation. Mis à part les sketchs de prévention sur l'utilité de l'état civil qui sont imaginés, écrits, réalisés et interprétés entièrement par les élèves, les autres documents produits ont tous la signature d'un professeur ou d'un enseignant. Il suffit de comparer le style d'écriture des élèves et les documents produits pour s'en apercevoir.

Mais ce ne serait pas très grave s'il s'agissait d'une simple « correction », malgré le brio de ces élèves, on peut douter que ces réalisations soient du niveau d'élèves de seconde ou de première. En tout cas pour beaucoup d'entre-elles.

Mais plus généralement, les élèves n'ont pas un rôle d'acteur dans ces clubs, ou alors à une échelle réduite.

Ils n'ont pas le choix des thèmes, en fonction de leurs préoccupations, de leur environnement etc...

Ils n'ont pas le choix des modalités pour atteindre les objectifs, un programme leur est imposé avant même que le thème du club leur soit proposé.

Ils n'ont pas d'initiative possible dans le déroulement des activités, ils doivent suivre un protocole, ce qui est normal, mais auquel ils n'ont que rarement participé (en dehors du club ornithologie).

Tous ces paramètres influent à la fois sur la motivation des élèves et sur l'esprit d'initiative que nécessite une véritable démarche de recherche scientifique.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote