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L'indicible à porté du regard. Les nouvelles technologies: vers un au-delà de la scène ?

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par Yannick Bressan
Université Paris 3, Sorbonne nouvelle - DES 2003
  

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Première partie : différents repères historiques.

Cette liste de points de repères, bien que non exhaustive, nous donne quelques éléments précis d'utilisation de ce que nous nommons des leviers sur la scène occidentale à travers l'histoire.

J'entends, ici, tous ces éléments qui, sur la scène, nous mènent par le truchement de décalages spatio-temporels vers la conscience d'un « autre côté » de la scène. Il s'agit ici de pointer quelques-uns uns de ces éléments qui convoquent ces « images qui donnent la présence de l'absence » pour reprendre une expression de Jean- Pierre Vernant6.

1. Les automates.

La rétroaction, appelée également feed-back, est le principe fondamental permettant à une machine de s'autoréguler et de se contrôler. D'après Serge Perrine7, ce principe était utilisé dans les antiques clepsydres de l'époque Alexandrine. Il fut inventé par Ktesibios au IIème siècle avant Jésus-Christ. L'utilisation de cette technique est déjà la mise en place d'un pont entre deux réalités : la nôtre, humaine et celle des dieux. « Déjà, dans l'antiquité, les Egyptiens fabriquaient des statues animées dans un dessein religieux. Ils pensaient qu'une statue à l'effigie d'un dieu ou d'un mort possédait les mêmes pouvoirs que ceux qu'elle représentait, une fois l'âme divine insufflée par un prêtre » 8.

Les anciens Egyptiens employaient le terme d'automate pour désigner une machine représentant des humains ou des animaux munis d'un mécanisme interne leur donnant l'apparence de la vie grâce à une force motrice interne9.

Automate viens du grec « automatos » signifiant « qui se meut soi-même ».

Il est bon d'insister sur le fait que ces « créatures », dont la statue du commandeur est un avatar « mozartien », se sont développées en rapport étroit avec certaines religions anciennes et l'univers de magie qui entouraient ces croyances10.

6 Cf. Jean-Pierre Vernant, « Naissance d'images», in Religions, histoires, raisons, Maspero, Paris, 1979, pp. 105-1 37.

7 Serge Perrine, Histoire de l'automatique, conférence au Centre de culture scientifique et technique Jacques Brel, Thionville, 15 décembre 1989.

8 André-Michel Berthoux, Des automates et des hommes, www.faculte-anthropologie.fr

9 Serge Perrine, Histoire de l'automatique, conférence au Centre de culture scientifique et technique Jacques Brel, Thionville, 15 décembre 1989.

10 Ibidem

Nous ne sommes pas dans un objectif spectaculaire pur, mais avant tout dans une dimension cultuelle, le spectaculaire étant au service du religieux.

Ici, le guide pour le voyage vers l'au-delà est un envoyé de l'au-delà. Il a l'apparence de la vie mais n'en possède pas le souffle. Il est, comme le sera plus tard dans le vieux Prague du 17 ème siècle (1610), le Golem face auquel Rabi Loew n'a pas prononcé le mot de l'essentiel souffle de vie. « Alors Yahweh Dieu forma l'homme de la poussière du sol et insuffla dans ses narines un souffle de vie et l'homme devint un être vivant »11.

Dans le cadre de ce qui nous intéresse plus particulièrement ici, les automates, il est important de bien comprendre qu'à l'époque des automates égyptiens, l'emploi de ces leviers entrait exclusivement dans le champ de cérémonies religieuses. Il n'était évidemment pas encore question de parler de scène ou même de jeu liturgique comme au Moyen-Âge.

Ces créatures qui, plus tard, feront leur apparition sur les scènes de théâtre, avaient ici une fonction spectaculaire au sens de « ce qui fait sensation », qui est prodigieux, mais la vocation première était, nous l'avons vu ci-dessus, cultuelle. L'utilisation des automates dans les cérémonies religieuses de l'Égypte ancienne, la présence de l'automate, guide de l'ailleurs pour aller vers un ailleurs, nous entraîne, de par sa nature particulière de non-vie au sein des vivants, vers un espace / temps virtuel qui s'oppose à celui actuel des vivants12.

Nous sommes, d'emblée, dans ce type de cérémonies antiques, confrontés à un autre espace / temps que celui de la « représentation ».

Ces premiers « spectacles liturgiques »13 dont nous venons de parler nous offrent déjà des clefs de compréhension du glissement d'état de notre statut de spectateur grâce à l'utilisation sur la « scène » (ici plus précisément des cérémonies religieuses) de leviers (ici l'automate).

Les Grecs ne donnaient-ils pas aux constructeurs d'automates de théâtre un nom révélateur de ce pouvoir de transcender le réel ? Ils les nommaient les thaumaturges, c'est à dire les « faiseurs de miracles »14.

11 La genèse, 2.

12 Cf. Gilles Deleuze, Claire Parnet, « L'actuel et le virtuel », in Dialogues, édition champs Flammarion 1996

13 Nous n'emploierons réellement cette expression sous sa forme correcte de « jeu liturgique » qu'à partir du haut Moyen- Âge.

14 Serge Perrine, Histoire de l'automatique, conférence au Centre de culture scientifique et technique Jacques Brel, Thionville, 15 décembre 1989.

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