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La couverture médiatique d'une zone de conflit armé: Cas de la Radio Okapi en Ituri (RDC)

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par Jacques Yves MOLIMA
Institut facultaire des sciences de l'information et de la communication - Graduat 2007
  

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CHAPITRE TROISIEME : LA COUVERTURE MEDIATIQUE DU CONFLIT DE L'ITURI.

Couvrir médiatiquement un événement pour un journaliste c'est assurer la transmission des informations sur cet événement. Nous l'avions signalé dans notre introduction que toute situation conflictuelle devient une source presque intarissable d'information. Le public, les lecteurs, les auditeurs ou les téléspectateurs sont plus attirés par des nouvelles à sensation. Ainsi le conflit offre au public parfois des informations au delà de son entendement.

Le journaliste a donc pour mission dans des situations pareilles de fournir des informations qui, dans la mesure du possible, pourraient offrir une vision claire de l'événement. Ainsi, nous nous consacrons dans ce chapitre à la vérification de notre hypothèse. Nous nous préoccupions de démontrer l'adéquation de l'objectif poursuivi par la Radio Okapi dans sa couverture médiatique du conflit en Ituri et les compétences humaines, matérielles et financières disponibilisées pour y parvenir. Pour se faire, nous avons été entreprendre une enquête scientifique sur le terrain.

SECTION I : LA COMPETENCE ET LE PROFIL DES REPORTERS DANS LA COUVERTURE DU CONFLIT DE L'ITURI.

I.1. LA COMPETENCE IDEALE

Un journaliste a pour fonction de porter la bonne information, au bon moment, à son lecteur, auditeur ou spectateur. Qu'il travaille en agence, dans un organe de presse quotidien d'information générale ou spécialisée, le journaliste doit être en quête de l'actualité. Ainsi, la pratique du journalisme, sur le plan de la forme, repose sur certains principes fondamentaux et universels, qui ne doivent jamais être transgressés, à savoir :

- L'exactitude

- L'équilibre

- La clarté

- La distinction entre les faits et les commentaires

- Le respect des personnes et la protection des sources.82(*)

1° L'exactitude

Il s'agit ici pour le journaliste reporter de vérifier les faits qu'il rapporte. L'idéal serait pour lui de procéder à la double vérification, c'est-à-dire tenter de revoir la même information auprès d'une deuxième source. Cela dans le but de ne rapporter qu'une information exacte exempt de toute rumeur et imbu de trop de précision.

2° L'équilibre

Le journaliste dans sa quête d'une bonne information surtout dans une zone de conflit doit avoir en esprit comme maître mot, l'équilibre. Il s'agit en effet, de donner les différents points de vue sur un événement, notamment dans le cas d'une question controversée, sociale, politique ou économique. Le journaliste s'efforcera à cet effet de donner la parole à toutes les parties impliquées.

3° La clarté 

Le journaliste se donne pour maître mot la vulgarisation. C'est-à-dire utiliser des mots simples qui peuvent lui permettre d'avoir un auditoire plus large auprès des consommateurs des informations. En d'autre terme, comme l'a toujours soutenu Bernard Munsoko, le journaliste ne remplirait pas sa mission s'il ne se fait pas comprendre par son public qui du reste est diverse. Il doit en même temps s'adresser aux professeurs d'universités et aux paysans. Ainsi, il est obligé d'avoir un langage clair.

4° La distinction entre les faits et les commentaires

Le journaliste est censé rendre compte des faits. Il peut dans la mesure du possible émettre un avis ou un jugement sur un événement. C'est à ce niveau qu'il doit faire la part des choses. Le reportage porte, nous le savons, sur des faits réels et non sur des fictions. Faire la différence entre les faits et les commentaires revient à se démarquer des ses opinions lors qu'il faut rendre les faits.

Tout bon journaliste dans sa relation doit souligner cette ligne de démarcation. En cas d'une couverture médiatique d'une zone de conflit armé, le mieux serait de ne rapporter que les faits et à toute occasion donner la source de toute information.

5° Le respect des personnes et la protection des sources

La recherche de l'information résulte du droit du public d'être informé, de connaître la vérité sur des faits. Cela cependant ne sous tend pas la négligence du droit des individus à leur honneur, à leur vie privée et leur intégrité physique. Tout journaliste doit en principe, dans son travail, mettre à l'esprit que le droit fondamental à l'information n'exclu pas le droit fondamental à l'honneur et à la vie privée.

L'information publique passe par la recherche de la vérité, cette démarche pourrait dans certaines mesures ne pas plaire à certaines personnes qui tenteront de nuire et au journaliste et à sa source. A cet effet, le journaliste est censé protéger sa source.

A ces principes journalistiques s'ajoutent les qualités requises pour un bon journaliste que nous citons :

- La rigueur

- L'honnêteté

- La précision

- La curiosité,

- La rapidité,

- L'audace.

Ces qualités riment bien entendu avec le travail des journalistes dans une zone de conflit armé. L'idéal serait que le journaliste s'arme de la rigueur, de l'honnêteté et de la précision dans le traitement de l'information, ce qui implique le professionnalisme dans son action. Reporter sans frontière souligne à cet effet que la crédibilité d'un journal, d'un organe de presse, repose sur sa capacité à diffuser une information avérée et précise. Aussi, la publication d'une information vérifiée est la garantie du sérieux, de la rigueur et de la bonne foi du journal ou de l'organe de presse.83(*)

Seulement dans un milieu en conflit identitaire il s'avère que les journalistes en plus du respect de tous les principes fondamentaux liés à son métier, il doit être en mesure sur le plan du fond, de cerner certaines réalités du terrain et du dossier liées au conflit. Il s'agit ici de la maîtrise et de la connaissance du dossier traiter. D'une manière générale, toute descente sur terrain d'un journaliste en reportage exige une préparation au préalable. Cette préparation est à la fois technique et intellectuelle. Cela suppose que le reporter en plus de la préparation des matériels de reportage, il doit aussi se documenter sur le sujet et le milieu dans le quel il sera en reportage.

Pour le cas échéant, le journaliste est censé, en tout état de cause :

- Avoir une connaissance appréciable sur les réalités sociologiques de chaque peuple existant dans son champ d'action, c'est-à-dire, l'historique de ce peuple, ses racines et ses origines. Ce qui implique à l'extrême, certains indicateurs notamment la connaissance de la langue la plus usuelle de la région. En préfaçant le guide pour communicateur un ouvrage de Jean Ngoma de la Radio Okapi, Georges Serre alors ambassadeur Français en RDC a souligné que la précision des mots en journalisme et plus qu'une nécessité, c'est un devoir...des déclarations mal rapportées ou d'approximation de langage dans le compte rendu d'un événement ont eu des conséquences dramatiques...c'est pourquoi le mot juste doit être votre souci.84(*) Et cela malgré le fait que par moment le journaliste peut s'accompagner d'un interprète.

- Connaître les acteurs majeurs et principaux du conflit sur le plan local, national et sous régional. Il s'agit au faite d'identifier les meneurs des groupes armés constitués sur base d'appartenance ethnique ou tribale.

- Avoir une maîtrise des ramifications sociopolitiques engendrées par des acteurs en conflit sur base de leurs réalités sociologiques.

- Avoir la connaissance des enjeux politiques, économico-financière. Il s'agira d'arriver à déceler ceux qui dans l'ombre tirent le ficelle, ceux qui exploitent pour d'autres fins, le conflit existant entre les ethnies. Et cela sur le plan local, national et sous régional.

Nous pouvons nous résumer en ce terme, plusieurs rédactions sont confrontées à la problématique du profil du journaliste qui devrait être envoyé sur terrain lorsqu'il s'agit d'une situation liée au conflit armé.

La question principale est celle de savoir faut-il envoyer un journaliste spécialiste de la région ou un journaliste tout terrain. Il est préférable dans des tels cas de disposer des journalistes qui tout en étant des journalistes tout terrain, qu'ils soient également des spécialistes de la région. Un journaliste tout terrain, sous entend un journaliste qui a accumulé des expériences de différentes zones de conflit, qui a un sens solide dans la pratique et qui du reste a un savoir-faire technique indiscutable. Tandis que les journalistes spécialistes de la région n'ont peut-être pas tous les atouts techniques des reporters tout terrain, mais leur connaissance généralement approfondie du terrain leur permet des mises en perspective et leur donne accès à des sources que n'ont pas les autres.

* 82 Renard, Y. La pratique du journalisme en zone de conflit, condensé inédit de formation des journalistes de la Radio Okapi2003.

* 83 Reporter sans frontière, guide pratique du journaliste, 2004, p14. www.rsf.org

* 84 Ngoma, J. Guide pour communicateur, Médiaspaul, Kinshasa 2006. 302 p.

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