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Gestion des risques dans les institutions de microfinance

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par Abdou NDAO
Université Cheikh anta Diop - Master en finance et banque 2007
  

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III./ Analyse des risques dans les institutions de micro-finance

III- 1./ Contexte d'évaluation du risque

L'importance des événements risques varie selon leurs fréquences et impacts. La gestion des risques doit déterminer la priorité avec laquelle une institution de micro-finance attribue ses ressources à sa gestion. Si le risque est considéré comme un problème au sein de l'établissement ou non, cela dépend de son évaluation et le seuil qui lui est attribué.

La bonne mise en oeuvre de ces procédures d'évaluation des risques et leur pertinence doivent être testées en permanence. Pour cela les institutions de micro-finance développent des mécanismes de gestion du risque.

On peut citer trois mécanismes de gestion des risques:

- contrôles internes

- audit interne

- audit externe

Le contrôle interne est le premier mécanisme de gestion des risques et il est mis en oeuvre par tout le personnel de l' institution de micro-finance. De plus, s'il est efficace il va permettre d'identifier, de mesurer et d'atténuer les risques opérationnels. Le contrôle interne est un outil mis en place et utilisés par les dirigeants afin de contrôler les activités de l' institution de micro-finance. Ce contrôle doit permettre d'atteindre les objectifs fixés par l'institution en corrigeant les contradictions des systèmes mis en oeuvre et en détectant les anomalies.

Le contrôle interne est composé de trois types:

- contrôle de prévention : permet d'éviter les incidents avant qu'ils ne se produisent,

- contrôle de détection : identifie les incidents lorsqu'ils surviennent c'est à dire après qu'ils se

sont produits,

- contrôles de correction : mesures correctives prises afin de réparer les incidents et d'éviter

qu'ils ne se reproduisent.

Un audit externe est un examen formel et indépendant des états financiers et opérationnels d'une structure, il effectue par un organisme extérieur à l'institution. Il donne de la crédibilité aux états financiers, garantie une transparence de l'utilisation des fonds vis à vis des bailleurs. Il permet également d'identifier les faiblesses dans les systèmes de contrôles internes.

Les audits ne donnent pas toujours les résultats escomptés en matière d'aide aux organismes.

Ceci est dû au fait que ces audits proviennent d'exigences extérieures à l'institution, comme celles des bailleurs et des investisseurs. Ils sont ainsi perçus comme ayant peu de valeur.

L'audit interne et externe ont pour but de produire des rapports dont leur objectif est que les institutions de micro-finance, et plus particulièrement les dirigeants, prennent des mesures correctives afin d'atténuer les risques repérés.

Les provisions pour créances douteuses sont une notion très importante pour une institution de micro-finance.

Un provisionnement bien adapté donne une bonne indication sur la capacité de l' institution de micro-finance à gérer les impayés qui sont le risque principal de son activité.

Il est important que la politique de provisionnement soit reliée à la fois à l'historique des pertes et à la situation actuelle du portefeuille de crédit et notamment au Portefeuille à Risque (PàR). En d'autres termes il est nécessaire d'ajuster les provisions à l'état du portefeuille.

Ainsi, le provisionnement doit se fonder sur les pertes des dernières années et sur l'encours moyen de l'année. Dans le cas où l' institution de micro-finance n'a pas de politique d'abandon de créance, il faut alors relier le pourcentage de provisionnement à la part des crédits qui se sont avérés irrécouvrables.

Certaines institutions de micro-finance ne gardant pas l'historique de leur activité, ils peuvent faire une estimation du provisionnement à partir du taux de recouvrement dont la définition est la suivante: (Montant recouvré sur une période) / (Montant décaissé sur cette même période).

On trouve dans certaines institutions de micro-finance manquent de politique d'abandon de créance. Ceci est dû au fait que les institutions de micro-finance ont le sentiment que reconnaître un crédit comme étant une créance douteuse peut signifier vis à vis des agents de crédit et des emprunteurs que l'institution ne se soucie plus du remboursement de ce prêt. Les conséquences de cette absence de politique sont une baisse de la qualité de portefeuille et une surestimation des produits et des actifs de l'institution.

Certaines institutions de micro-finance ont développé une politique d'épargne obligatoire ou volontaire, c'est à dire une épargne sans prêt. L'épargne peut malheureusement poser des problèmes de sécurité et de gestion mettant en difficulté à la fois les épargnants et les institutions de micro-finance. Pour palier à ces risques, les réglementations locales imposent généralement une agrégation aux institutions de micro-finance. Ces agrégations sont des systèmes conformes aux normes comptables.

La pratique de l'épargne fait apparaître de nouveaux risques pour l' institution de micro-finance. Le risque le plus important est le risque d'illiquidité qui empêche des décaissements immédiats. La gestion des disponibilités est donc très importante au sein d'un institution de micro-finance pratiquant l'épargne.

Les impayés sont le problème central des institutions de micro-finance s c'est en effet à cause d'impayés qu'un institut peut être amené rapidement à ne plus maîtriser la situation. C'est pourquoi il faut faire attention à ses causes, dont principalement les rééchelonnements. Voici quelques principes énoncés par le CGAP:

- Le rééchelonnement et le refinancement ne sont pas recommandés.

- Lorsqu'ils sont utilisés pour réduire les impayés, ils peuvent avoir des effets désastreux sur le

portefeuille.

- Une fois que les clients ont l'option de rééchelonnement, ils ont tendance à arrêter les

paiements.

- Le rééchelonnement et le refinancement sont des mesures qui cachent un problème, ils ne le

résolvent pas : quelles que soient les mesures employées pour les cacher, ces prêts sont

toujours en impayés avec tous les coûts associés.

- En se cachant le problème en tant que dirigeant vous risquez de vous retrouver avec un

problème d'impayés encore plus sérieux.

Les emprunteurs ont un comportement de remboursement rationnel basé sur un calcul d'avantages et de coûts. Les institutions de micro-finance doivent créer plus d'incitations au remboursement des prêts, et réduire les inconvénients qui y sont associés.

Les institutions de micro-finance doivent lier le contrôle interne à la gestion des risques. Par le passé, la plupart des organisations considéraient le contrôle interne comme une composante annexe, distincte des opérations, et le confondaient souvent avec l'audit interne. Les dirigeants voyaient dans le contrôle interne un outil servant à détecter les erreurs et les cas de fraude après leur réalisation, plutôt qu'un outil permettant d'anticiper les problèmes potentiels et de prévenir les pertes financières de manière proactive [6].

Le cadre de gestion des risques présente une nouvelle approche du contrôle interne, supérieure car intégrée à tous les niveaux de l'institution. Le processus itératif de gestion des risques implique le conseil d'administration et les dirigeants dans le processus d'identification et d'évaluation des risques, ainsi que dans l'élaboration de politiques, procédures et systèmes opérationnels sains. Ensuite, les mécanismes de contrôle interne testent et évaluent la capacité de l' institution de micro-finance à réduire le risque. La mise en oeuvre et l'amélioration de ces politiques, procédures et systèmes impliquent le personnel opérationnel dans le processus de contrôle interne, ce qui permet à l'institution d'avoir un retour sur sa capacité de gestion des risques sans nuire au service client ni causer de difficultés opérationnelles. Le conseil d'administration et la direction sont informés des résultats de l'évaluation et y répondent comme il se doit, poursuivant ainsi le processus continu d'évaluation des risques et de mise en oeuvre des contrôles.

Pour remplir leur double mission de pérennisation et d'aide aux populations à faibles revenus, les institutions de micro-finance doivent être doter d'un cadre d'évaluation des risques qui comporte deux composantes majeures :

- La viabilité financière

- Le développement institutionnel

Une norme d'évaluation des risques d'une institution financière traite seulement du premier point. Pour évaluer le diagnostic financier d'une banque ou d'une institution financière, il est nécessaire de prendre en compte la gestion des actifs et passifs, en intégrant le risque sur crédit ainsi que les risques opérationnels comme la fraude et l'inefficacité.

L'évaluation des risques en micro-finance nécessite également la prise en compte des perspectives de développement institutionnel. Comme les institutions de micro-finance se soustraient de plus en plus de la dépendance vis-à-vis des bailleurs de fonds au profit d'une autonomie financière durable ; une vision claire, des systèmes de gouvernance fiables et efficaces, et un personnel compétent deviennent des déterminants cruciaux pour une meilleure gestion des risques.

Ce cadre cohérent d'évaluation de risques des institutions de micro-finance présente une analyse objective des problématiques de développement institutionnel et de viabilité financière, en distinguant quatre types de risques à savoir : risques institutionnels, risques opérationnels, risques de gestion financière et risques externes (Cf. Figure 2) [12][13].

Risques institutionnels

Mission Sociale

Mission Commerciale

Dépendance

Risques opérationnels

Crédit

Humains

Technologiques

Juridiques

Gouvernace

Métiers

Risques Gestion Financière

Taux

Change

Intégrité système

Inefficience

Risques externes

Réglementation

Concurrence

Démographie

Environnement physique

Macroéconomie

Figure n° 2 : Les différents risques en micro-finance

Cet outil constitue, finalement, un outil évolutif flexible d'évaluation de la vulnérabilité globale de l'organisation des institutions de micro-finance.

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