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Gestion des risques dans les institutions de microfinance

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par Abdou NDAO
Université Cheikh anta Diop - Master en finance et banque 2007
  

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4. Pauvreté et politiques mises en oeuvre

Malgré les avancées en terme de croissance économique, la lutte pour la survie et l'accès aux services sociaux de base constitue un défi majeur pour plus de la moitié de la population.

Le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) sert de cadre de référence d'élaboration des plans sectoriels de développement et des programmes d'investissement.

5. Situation du secteur financier et bancaire

Les mesures de restructuration prises à la fin des années 80 ont permis d'assainir le secteur financier et bancaire sénégalais. Ce dernier compte aujourd'hui 13 banques et 2 établissements financiers avec 103 agences et environ 1800 employés.

Depuis 2001, la stabilité du secteur financier s'est renforcée. Le gouvernement du Sénégal, la BCEAO et les principaux acteurs institutionnels des banques et établissements financiers conduisent régulièrement des réflexions visant le renforcement de la contribution des institutions financières au financement de l'économie.

Les réflexions menées dans le cadre du Programme d'Evaluation du Secteur financier (PESF) ont mis en exergue les atouts suivants du secteur financier et bancaire :

- rentabilité structurelle du système bancaire : les opérations de crédit représentent environ 75%

du produit net bancaire ;

- diminution des créances en souffrance brutes au cours de ces dernières années ;

- importance des crédits à l'économie passant de 486 milliards FCFA en 1999 à 784 milliards

FCFA en décembre 2003 ;

- bancarisation de la population la plus élevée de la sous région UMOA avec un taux de 2,55%

et un ratio dépôts sur masse monétaire de près de 76% considéré également comme le plus

élevé de la zone UMOA ;

- élargissement par les banques commerciales de leur clientèle par l'ouverture des guichets PME

et des réflexions visant à la constitution des départements ou filiales de micro-finance.

Cependant, le secteur financier et bancaire doit relever un certain nombre de défis parmi lesquels :

- le coût élevé des crédits aux PME par rapport aux conditions offertes aux grandes entreprises ;

- les difficultés à satisfaire certaines normes prudentielles.

B./ Typologie des institutions de micro-finance

La concertation entre les différents intervenants dans la micro-finance a permis de mettre en place un cadre juridique servant de support à l'activité de micro-finance. C'est ainsi que la loi 9503 du 05 janvier 1995 a établi son champ d'application dans les articles 3 à 8, en donnant la typologie des institutions de micro-finance pouvant opérer au Sénégal. , à savoir :

- les Mutuelles d'Epargne et de Crédit (MEC),

- les Groupement d'Epargne et de crédit

- les Organisations et Structures signataires de la convention cadre (structures mutualistes).

1.) Les Mutuelles d'Epargne et de Crédits (MEC)

Au sens de la loi, une mutuelle d'épargne et de crédit est un groupement de personne doté de la personnalité morale, sans but lucratif et à capitale variable, reposant sur les principes d'union, de solidarité et d'entraide mutuelle et ayant principalement pour objet de collecter l'épargne de ses membres et de leur consentir du crédit (Article 2 de la loi) [11].

Ici l'épargne constituée devient l'élément essentiel qui sert à alimenter le crédit. On y trouve les organisations mutualistes et coopératives de crédit inspiré de modèles de Centre International de crédit mutuel et du mouvement Desjardins.

Ces MEC sont regroupées dans sept structures faîtières dont les plus importantes sont : le Crédit Mutuel du Sénégal (CMS), l'Alliance de Crédit et d'Epargne pour la production (ACEP) et le Partenariat pour la Mobilisation de l'Epargne et du Crédit au Sénégal (PAMECAS).

Cependant, même si beaucoup de MEC renforcent leurs capacités d'autres en conservent à peine leur crédibilité vis-à-vis de la Cellule AT/CPEC, soit du fait d'une mauvaise gestion ou de multiples contraintes compromettant leur survie, leur viabilité.

2.) Les Groupements d'Epargne et de Crédit (GEC)

Au terme de la loi, « un groupement d'épargne et de crédit » ou « groupement » est un regroupement de personnes qui, sans remplir les conditions exigées pour être reconnu comme institution de base, effectue des activités d'épargne et/ou de crédit en s'inspirant des règles d'action de la mutualité.

L'institution de base est une institution principalement constituée de personnes physiques et obéissantes aux règles d'actions précitées. Pour ces structures, ayant comme référence le modèle de la Grameen Bank, l'épargne n'est pas préalable. Le crédit est alimenté par des capitaux en provenance, pour la plupart, de l'extérieur.

Toutefois, le nombre de GEC va rapidement se stabiliser, du fait de la chute du rythme de progression des attributions d'agréments par la cellule AT/CPEC du Ministère des Finances.

3.) Les Structures ou Organisations sous convention Cadre

La structure au terme de la loi est « une organisation sans but lucratif et a pour objet d'effectuer sur le territoire du Sénégal, la collecte de l'épargne et /ou des opérations de crédits ». En outre, la structure favorise la formation et l'éducation de ses dirigeants ainsi que ses membres. L'évolution du nombre d'Organisations sous Convention Cadre et retracé dans le tableau ci-dessous.

C./ Analyse de la clientèle


· Comment identifier les clients à faibles revenus

Tous les groupes ciblaient, à l'intérieur d'une région particulière, des collectivités ayant des caractéristiques de revenu bien définies. Diverses techniques, par exemple enquêtes ou recensements, étaient utilisées pour identifier les collectivités répondant aux critères. Une fois cela fait, on tentait de classer les niveaux de richesse des membres de la collectivité et de trouver comment à la fois inclure les pauvres et exclure les personnes non ciblées. Des critères tantôt fondés sur des moyennes de revenu, tantôt que les caractéristiques du logement, ont été employés à cette fin. Souvent, les programmes ont ciblé particulièrement les femmes, car les recherches indiquent que celles-ci sont plus susceptibles de canaliser les ressources au profit de la famille et qu'elles se situent dans les plus basses catégories de revenus [14]


· Comment susciter l'intérêt des clients à faibles revenus

Les techniques utilisées pour livrer les programmes d'épargne et de crédit doivent tenir compte des contraintes et besoins particuliers des pauvres. Les pauvres ont un accès limité aux services financiers formels en raison notamment de la manière dont ces services sont offerts. Les institutions de micro-finance ont recours à un éventail de techniques qui évitent ces écueils, donc: l'élaboration de méthodes innovatrices de prestation des services; le remplacement des garanties traditionnelles par une responsabilité de groupe; un processus de demande simplifié; des limites peu élevées pour l'épargne et les prêts.


· Comment exclure ou dissuader les riches

Deux principaux moyens sont utilisés pour exclure les non pauvres des collectivités cibles ou les dissuader de participer. Le premier est l'auto exclusion. De nombreux aspects des programmes des institutions de micro-finance sont sans attrait pour les non-pauvres. Par exemple, les taux d'intérêt élevés, le faible niveau des prêts et la fréquence des réunions du groupe contribuent à repousser les non-pauvres, qui voient dans ces exigences un coût trop élevé pour les services. Le deuxième consiste à établir des critères d'admissibilité fondés, par exemple, sur les niveaux de revenus, la qualité observable du logement ou la possession d'autres biens.

L'argumentation opposée est centrée sur les problèmes de la pauvreté. Ses défenseurs font valoir que les plus pauvres ne peuvent se permettre de payer des taux d'intérêt élevés. Pour que le programme s'adresse aux plus pauvres, Les institutions de micro-finance doivent continuer de prendre appui sur le financement de bailleurs de fonds. Ce groupe exprime des critiques à l'égard de nombreuses institutions de micro-finance qui tendent vers l'autosuffisance en soulignant que ces institutions s'adressent à une vaste représentation de clients ayant un accès insuffisant aux services financiers - depuis les pauvres jusqu'aux plus pauvres. Bien sûr, ces institutions de micro-finance ont une proportion de leurs clients parmi les plus pauvres, mais elles comptent aussi des clients qui se sont hissés dans la moitié supérieure de la catégorie des « pauvres », voire dans la catégorie des non-pauvres, grâce à des prêts antérieurs. L'argument défendu est généralement que les programmes de petite taille, à vocation exclusive, sont préférables aux programmes de vaste envergure, financièrement viables. [14]

En vue de développer des produits qui réussissent, il est important de comprendre les besoins financiers de ses clients (et clients potentiels) et le rôle de l'emprunt et de l'épargne dans leurs stratégies de gestion de budget. À ce jour, le comportement des clients a été considéré dans le cadre plus étroit de la satisfaction de la clientèle en ce qui concerne un produit donné, et mesuré par les taux de remboursement et le nombre de nouveaux emprunts faits par les mêmes clients. On a peu prêté attention à la façon dont les gens utilisent vraiment les services financiers en relation à leurs besoins financiers.

Du fait que de nombreuses institutions de micro-financement (institutions de micro-finance) se concentrent essentiellement sur la viabilité, le comportement des clients (au-delà du remboursement) n'a pas été une considération essentielle.

Comprendre le comportement des clients, c'est aller bien au-delà d'une simple étude de la façon dont ils utilisent et remboursent l'argent qu'ils ont emprunté. Cela requiert une considération des objectifs économiques des ménages pauvres, de la façon dont les gens gèrent les ressources et activités dans le contexte de leurs portefeuilles économiques ménagers et de la façon dont ils font face aux risques dans leur vie quotidienne. Sur cette base, nous pouvons commencer à voir la place que les services financiers peuvent (ou pourraient) prendre dans ce processus et si oui ou non ils y occupent déjà une place. Tous ces facteurs affectent la capacité des clients de se charger d'une dette, d'assumer des risques et d'utiliser efficacement leurs ressources financières en vue de générer un mouvement de revenus stable et d'accumuler des biens.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein