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Gestion des risques dans les institutions de microfinance

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par Abdou NDAO
Université Cheikh anta Diop - Master en finance et banque 2007
  

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II./ Fonctionnement des institutions de micro-finance

A./ Ressources et sources de financement

Les ressources des institutions de micro-finance proviennent essentiellement des dépôts des membres, des subventions et des emprunts.

À l'heure actuelle, la majorité des investissements étrangers en micro-finance d'origine privée provient de sources à vocation sociale, notamment d'organisations professionnelles, d'ONG et de philanthropes fortunés. Les investisseurs commerciaux qui cherchent à maximiser leurs profits, comme les investisseurs socialement responsables (soucieux de rentabilité commerciale, mais qui évitent certains secteurs jugés indésirables), n'ont jusqu'ici que relativement peu investi dans le secteur de la micro-finance.

Une étude faite par la banque mondiale montre que environ 50 % des ressources des institutions de micro-finance proviennent de bailleurs de fonds, 34 % de la collecte de dépôts, 8% de crédits commerciaux, 4% de l'État et 4% d'autres origines, y compris leurs fonds propres. Dans chacune des cinq régions étudiées, les bailleurs de fonds représentent la principale source de financement. Il est intéressant de constater qu'en Afrique de l'Ouest et du Centre-Ouest les dépôts représentent 34 % du total des ressources des institutions de Micro-finance.

a) Dépôts

Les dépôts peuvent être de deux sortes :

- L'épargne volontaire

L'épargne volontaire est constituée de deux types :

- Les dépôts à vue constituent la catégorie la plus utilisée des produits d'épargne. Ils sont caractérisés par la souplesse des conditions d'accès : faible montant exigé pour l'ouverture d'un compte, proximité et accessibilité des caisses, possibilité d'effectuer de petits versements et liberté de retraits à tout moment, facilité d'exécution des opérations. Les dépôts à vue permettent aux populations de garder leurs économies en lieux sûrs, à l'abri des pressions familiales. Le livret de compte remis au déposant lui permet de vérifier les opérations effectuées et le solde disponible dans le compte

- Les dépôts à terme sont des dépôts bloqués pendant une période minimum de trois mois et qui sont rémunérés par un taux prédéterminé. Les dépôts à vue sont très peu développés pour au moins deux raisons. D'abord, les populations ont des revenus très faibles. Ensuite il s'avère que la motivation essentielle de l'épargne demeure l'accès au crédit, même si d'autres motivations comme la sécurité et la précaution existent.

- L'épargne obligatoire

L'épargne obligatoire est en relation directe avec le crédit.

On trouve deux types d'épargne obligatoire :

- L'épargne préalable suit le postulat selon lequel un demandeur de crédit doit fournir un effort financier minimum consistant à épargner régulièrement une certaine somme pendant une période à déterminer. Ce qui devra prouver qu'il est capable d'apporter au moment de sa demande de crédit une part des besoins de financement (au minimum 10 %). Cette épargne est bloquée et parfois non rémunérée

- L'épargne de garantie sert à garantir le crédit consenti généralement à un individu ou à un groupe. L'épargne de garantie est parfois utilisée en combinaison avec d'autres formes de garanties (cautions solidaires de groupe). La mobilisation de l'épargne de garantie (ou selon les appellations : fonds de garantie, fonds de groupe, épargne nantie) se fait selon trois procédés différents :

- Une constitution préalable de l'épargne par les moyens propres des demandeurs

- Un prélèvement sur le montant du crédit au moment de la mise en place du prêt. Ce montant prélevé est bloqué comme garantie 

- Une constitution de l'épargne au fur et à mesure que l'on rembourse le prêt. Ceci ne constitue plus une garantie mais suppose une incitation à l'épargne.

b) Subventions

Les dons ou les prêts sur réescompte à faible taux d'intérêts émis par les gouvernements et les organismes donateurs se substituent souvent à la mobilisation de l'épargne par les institutions financières. Mais même lorsque ce type de fonds externes vient compléter l'épargne, l'expérience a montré de manière convaincante que plus ils sont importants, moins l'institution est durable. L'une des raisons en est que l'accès à des sources de fonds bon marché affaiblit la volonté de l'institution de parvenir à l'efficacité opérationnelle. En outre, comme expliqué ci-dessus, le recours à ce type de fonds risque de provoquer un comportement de remboursement plus médiocre, et d'inciter l'institution à proposer pour ses prêts des taux d'intérêts inférieurs au marché, politique qui engendre d'autres pièges.

La tâche principale des bailleurs de fonds devrait être d'identifier et de prendre le risque de traiter avec des institutions de micro-finance prometteuses, quoique présentant un niveau de risque plus élevé, afin de laisser les investisseurs commerciaux traiter avec les institutions bien établies et sûres.

c) Emprunts

Recours à lignes de refinancement et/ou des fonds de garantie. La mise à disposition des institutions de micro-finance de fonds de garantie par les bailleurs de fonds et ou les Etats, généralement domicilié dans les banques de la place, est devenu au fur et à mesure des années, une pratique de plus en plus répandue (davantage que les lignes de refinancement). Certains opérateurs de micro-financement, ou encore certaines banques ne sont prêts à s'engager dans les activités de micro-financement dans des contextes risqués que sous couvert d'un fonds de garantie. Si ces fonds peuvent effectivement aider les institutions de micro-finance à s'engager dans des financements plus risqués et/ou, dans une certaine mesure, aider les institutions de micro-finance à atteindre plus rapidement leur autonomie financière, on tend, cependant, à observer des « abus » dans les situations où la prise de risque par l'opérateur ou la banque est quasi-nulle, le risque de crédit étant pris en charge par les emprunteurs et les propriétaires du fonds. Dans de nombreux cas, cette répartition inégale des risques conduit rapidement à la disparition des fonds, car ceux qui distribuent les crédits sont peu incités à maintenir une politique stricte de recouvrement des prêts.

Les institutions de micro-finance réglementées se tournent de plus en plus vers les sources de financement locales. Les ressources en monnaie nationale présentent au moins deux avantages importants. Premièrement, elles ne créent pas de risque de change pour Les institutions de micro-finance . Deuxièmement, et plus important encore, les dépôts, les emprunts et les fonds propres en monnaie nationale ont plus de chances de provenir de sources à vocation commerciale, autrement dit, de porter sur de plus gros volumes et d'être plus fiables que les financements extérieurs à vocation sociale.

B./ Analyse du crédit

Le défi actuel de la plupart des institutions de micro-finance est celui de l'institutionnalisation et de la pérennité. Cette dernière n'est réalisable que si les institutions de micro-finance parviennent à offrir des services adaptes aux besoins de leurs membres que sont l'épargne et le crédit.

Le crédit joue un rôle fondamental dans le fonctionnement d'une institution de micro finance. Le lexique d'économie le traduit comme un acte se traduisant par un prêt consenti en contre partie d'une promesse de remboursement dans un délai généralement convenu à l'avance. Cette définition reflète mieux la notion de crédit dans nos localités. Dans son sens étymologique, octroyer du crédit a quelqu'un signifie lui faire confiance. Ceci est dû au fait que les populations bénéficiaires de ces crédits ne disposent pas de toutes les conditions et garanties nécessaires pour accéder aux services financiers des banques classiques. En effet, les caisses sont généralement fondées sur les principes que sont l'union, la solidarité et l'entre aide mutuelle. Elles ont pour objectif de collecter l'épargne des adhérents afin de pouvoir mettre à leur disposition des services de crédit contribuant à l'amélioration de leurs conditions de vie économique et sociale. L'octroi de crédits doit être accompagné d'un suivi régulier et d'un encadrement dans le but d'engendrer un impact positif sur la situation économique de ces membres. Les investisseurs qui considèrent la micro finance comme un placement rentable sont davantage susceptibles de s'engager durablement dans ce secteur.

Par ailleurs, il faut noter que même si les institutions de micro-finance distribuent du crédit aux populations à faible revenu en vue de leur faciliter l'accès aux services financiers pour développer des activités génératrices de revenus ; elles sont également tenues à suivre et à recouvrer entièrement l'ensemble des crédits distribués. Ceci contribue à assainir la qualité du portefeuille et d'assurer la viabilité, voire la pérennité de l'institution.

Cet objectif est assigné en général au comite de crédit qui a pour rôles et responsabilités de :

- assurer le suivi des prêts en cours et des prêts en retard

- participer au recouvrement des prêts en retard

- contrôler et d'adopter des pratiques de crédit

Les critères d'analyse d'un crédit sont : Objet, délai de capitalisation, durée de crédit, montant du crédit, taux d'intérêt, différé, ratios, échéancier, garanties.

L'analyse financière porte sur un ensemble d'informations qui, lorsque isolées, n'ont qu'une signification limitée. Il est donc nécessaire de les comparer pour leur donner un sens.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci