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Problématique de la pauvreté et bidonvillisation en Haiti, le cas de Shada au Cap-Haitien

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par Banet JEAN
Université d'Etat d'Haiti - Licence sciences économiques 1999
  

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SECTION 3. LA SECURITE ALIMENTAIRE

3.1- Sécurité Alimentaire, Approche Anti-pauvreté :

Pour venir à bout des problèmes de la pauvreté et de sous-alimentation, de nombreux bailleurs de fonds ont fourni une assistance humanitaire au moyen de l'aide alimentaire. Paradoxalement, l'aide alimentaire est parfois dénoncée comme un aspect de l'arme alimentaire. L'aide alimentaire consiste dans des livraisons fournies à titre gratuit ou à des conditions particulières de paiement (prix et devises) aux pays déficitaires (Notes de cours). En provenance presque exclusivement des Etats-Unis, l'aide alimentaire consiste dans la fourniture de surplus agricoles, à titre gracieux ou onéreux, en vertu d'une loi adoptée par le Congrès des Etats-Unis et connue sous le nom de Public Law 480 et est administrée par le USAID. Elle comprend trois volets principaux :

1- conformément au titre I, le gouvernement des Etats-Unis accorde à l'Etat haïtien des prêts à long terme pour le financement des importations de céréales alimentaires destinées à être commercialisées sur le marché local.

2- Aux termes du titre II, l'administration américaine fait procéder à des distributions gratuites d'excédents alimentaires par le canal des entreprises bénévoles américaines implantées dans le pays.

3- Les fonds du titre II constituent des subventions ordinaires, par opposition à ceux du titre II qui représentent une assistance d'urgence.

L'aide alimentaire américaine s'est chiffrée à 42.5 millions de dollars en 1995, soit 21.1 % de l'aide totale américaine123. En 1995, les denrées alimentaires les plus importantes étaient le blé bulgur, la farine de blé, les légumineuses et le riz. Au cours de cette même année, l'aide alimentaire a atteint selon les estimations 1.3 millions de bénéficiaires directs124. Les bailleurs de Fonds choisissent eux-mêmes les canaux de distribution selon des programmes différents, tels : Santé maternelle et infantile, alimentation scolaire, vivre contre travail, et assistance générale. Ces types de programme viennent à partir de contacts justifiés, sur la dégradation du système alimentaire de la majorité des haïtiens considérés comme des pauvres. La sécurité alimentaire des haïtiens se détériore de jour en jour. Avoir de quoi à se nourrir

123 Kern, p.319

124 Haïti, Lutte contre la Pauvreté, p.37

quotidiennement est un droit humain fondamental. Tout système de sécurité doit être conçu non seulement pour atténuer la pauvreté et la faim mais, aussi, il doit pouvoir assurer la sécurité du revenu. Par exemple, au Canada, la sécurité alimentaire est envisagée sous deux optiques globales : la première visant à établir un système alimentaire durable, la seconde, à éliminer la pauvreté. Ces deux optiques correspondent aux deux principales dimensions de la sécurité alimentaire, à savoir : Production et offre d'une quantité suffisante d'aliments de bonne qualité et accès aux denrées. Il est intéressant de faire remarquer qu'au cours de notre enquête, beaucoup de personnes vivant à Shada ont déjà bénéficié de l'aide alimentaire que ce soit à travers le Programme Alimentaire Mondiale (PAM) ou l'USAID, mais ne sont pas satisfaits par le caractère de courte durée du programme. Selon les donateurs, étant donné que l'extrême pauvreté continue à représenter un problème majeur dans le court terme, l'aide alimentaire la plus effective est ciblée aux familles extrêmement pauvres et elle est fournie aux fins d'objectifs spécifiques et réalisables. Il est vraiment difficile de quantifier le résultat de ces programmes à Shada, et nous estimons que ceci est valable pour tout le reste du pays. Jusqu'à présent, les pauvres continuent à se demander chaque jour s'ils auront de quoi à manger demain.

Les gens, ce qu'ils demandent exactement c'est du travail à faire afin d'éduquer leurs enfants, de payer leur logement, bref, ils veulent être membre à part entière de la société. Ce constat nous amène à paraphraser Elaine M. Power « Les solutions alimentaires ne règleront pas le problème de la pauvreté. Sans justice sociale pour les personnes pauvres de la société, c'est-à-dire, sans la garantie d'un niveau suffisant de ressources matérielles qui procurera à tous les citoyens dignité, stabilité et sécurité et favorisera leur participation entière à la société, les programme visant à résoudre les problèmes alimentaires des personnes ne feront que renforcer les solutions individualistes aux problèmes structurels, peu importe les intentions des concepteurs des programmes 125 ». « Toutefois, il serait irresponsable, de notre part, de nier qu'elle sauve des vies humaines. Il est évident que l'aide d'urgence s'impose en cas de besoin comme un devoir de solidarité internationale. Mais, si au lieu d'être exceptionnelle pour répondre à un besoin temporaire, elle devient structurelle, elle risque de fixer durablement le pays receveur dans sa dépendance alimentaire126». Les réflexions montrent qu'une aide

alimentaire bien articulée devrait viser une production agricole plus importante, supposant d'agir sur les techniques de production et sur les structures sociales de l'agriculture. Si l'on veut effectivement finir avec la dépendance d'Haïti du point de vue d'aide alimentaire, il faut conjuguer les efforts à déboucher sur une croissance économique qui soit pérenne.

Tableau 4.2- Aide Externe Par Secteur
En 1990 Et 1996

Secteur

Valeur

1990

%

1996

Valeur %

Gestion de l'Economie

5329

3.84

81297

19.43

Administration du développement

3940

2.84

20220

4.83

Ressources Naturelles

5796

4.18

2392

0.57

Ressources humaines

16951

12.22

11293

2.85

Agriculture, foresterie et pêcheries

33687

24.29

46496

11.11

Développement régional

13488

9.73

46742

11.17

Industrie

709

0.51

4710

1.13

Energie

3823

2.76

26365

6.3

Commerce de biens et services

83

0.06

1014

0.24

Transports

7316

5.28

24162

5.77

Communications

1367

0.99

1606

0.38

Développement social

9301

6.71

55664

13.3

Santé

18115

13.06

26182

6.26

Planification préalable en prévision de catastrophes

0

0

0

0

Aide et secours humaines

18757

13.53

69635

16.64

Total

138662

100

418.408

100

Source : PNUD

 
 
 
 

3.2- APPROCHE DE LA COORDINATION NATIONALE DE LA SECURITE

ALIMENTAIRE

En 1996, on croyait trouver un remède adéquat pour combattre l'insécurité alimentaire qui fait rage dans le pays. C'était l'année de la création de la coordination de la sécurité alimentaire (CNSA). Son but ultime était d'élaborer et proposer un plan de sécurité alimentaire, comme l'indique bien son nom, dans le sens de trouver une sorte d'harmonisation et d'intégration des politiques sectorielles. Selon les conclusions tirées par cette institution, les principales causes déterminantes de la situation d'insécurité alimentaire sont pluridimensionnelles et doivent, de ce fait, impliquer tous les secteurs de la vie nationale. La stratégie de lutte contre l'insécurité alimentaire définie par la CNSA s'inscrit dans le long terme. Le tableau qui succède nous donne une idée sur les priorités que l'institution s'est fixée, dans le but d'atteindre ses objectifs.

Tableau 4.3- Orientation d'une stratégie de lutte contre l'insécurité alimentaire en Haïti

Axes d'interventions

Stabilisation et

relance de

l'économie

Objectifs

- Amélioration de

l'accessibilité

économique aux

aliments ;

- Génération d'emplois et de revenus

- Relance de la production
nationale et des services

Mesures à prendre

- Contrôle de l'inflation

- Rationalisation et ciblage

de l'aide alimentaire

- Mise en place d'activités
génératrice d'emplois

- Appui au secteur informel

- Etablissemment des

conditions favorables à

l'investissement

Relance et

diversification de la production vivrière

Amélioration de

l'utilisation globale des aliments

- Augmentation de la

disponibilité alimentaire

- Accroissement des

rentrées en devises

- Amélioration du niveau
de vie des agriculteurs

- Corrections des

problèmes de sanitaire, de couverture de santé et d'éducation

- Réforme agro foncière

- Maîtrise de l'eau et

aménagement des bassins

versants

- Appui à la mise en d'un système financier décentralisé

- Renforcement de la

disponibilité et de

l'accessibilité aux intrants

- Amélioration des

conditions de

commercialisation des

vivres

- Contrôles les déficiences nutritionnelles

- Renforcement des services de santé publique milieu rural

- Déconcentration des

ressources sanitaires

- Prévention des qualités nutritives et de l'innocuité des aliments consommés

Source : CNSA, 1996

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand