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Problématique de la pauvreté et bidonvillisation en Haiti, le cas de Shada au Cap-Haitien

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par Banet JEAN
Université d'Etat d'Haiti - Licence sciences économiques 1999
  

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SECTION 4. LE SECTEUR PUBLIC ET LA LUTTE CONTRE LA

PAUVRETE

Une phrase célèbre, souvent citée, dit « Le gouvernement le meilleur, c'est celui qui gouverne le moins ». A ce propos, Ludwig Von Mises déclare « je ne crois pas que ce soit là une image correcte du rôle d'un bon gouvernement. Le pouvoir politique doit faire tout ce pour quoi il est nécessaire, tout ce pour quoi il a été instauré. Il doit protéger les personnes, à l'intérieur du pays, contre les violences et les escroqueries des malfaiteurs, et il doit défendre le pays contre les ennemis étrangers. Telles sont les fonctions du gouvernement dans un régime libre, dans le cadre du système d'économie de marché127 ». L'Etat, en tant que pourvoyeur de biens publics, a la responsabilité première de mettre en place le cadre qui facilite la tâche aux autres acteurs du domaine de développement, comme le dit CLED « lutter contre la pauvreté, c'est mettre en place, en même temps et dans l'harmonie, toute les pièces du « puzzle », mais c'est surtout être attentif aux besoins des pauvres. »128. C'est le rôle de l'Etat haïtien de mettre les moyens en place en vue de sécuriser les citoyens à tous les points de vue, comme est le cas dans les pays développés. Par exemple, au XVIIIe, « le développement économique a commencé en Grande Bretagne avec une aide directe minime des pouvoirs publics ; mais depuis cette époque, la part prise par le gouvernement dans le processus s'est constamment accrue, au point qu'aucune croissance véritable n'est réellement possible sans un appui public actif... Pour l'heure, il suffit de savoir que les pouvoirs publics doivent exercer une intervention active, positive. Il s'ensuit que le gouvernement qui se refuse à remplir un tel rôle, ou on est incapable, peut lui-même être considéré comme un obstacle au développement ou comme une cause fondamentale de la pauvreté »129.

C'est bien malheureux de constater qu'il est vraiment difficile de parler aujourd'hui, en Haïti, de véritable stratégie nationale de lutte contre la pauvreté, du point de vue de planification ou mis en oeuvre d'un programme cohérent. Notre gouvernement et 188 autres chefs d'Etat et de gouvernements se sont mis d'accord sur un ensemble de points en vue d'éliminer ce fléau qu'est la pauvreté. Les différents objectifs, aussi, définis dans le programme d'action établit lors de la 3ème conférence des Pays Moins Avancés (PMA) pour

127 Ludwig Von Mises, p.3

128 CLED, Haïti 2020 : Vers une nation compétitive, p. 126

129 Malcolm Gillies et autres, p.31

la période allant de 2001 jusqu'à 2010 concernent entre autres les soins de santé, la nutrition, l'éducation et la formation, la réduction progressive de la pauvreté et le développement humain, la croissance et l'investissement, bref le développement. Plus de 6 ans après, on soupire encore. On se demande : où sont passées ces belles idées ?

Ces prises de positions ne sont pas nouvelles, puisque de façon théorique « réduire la pauvreté a été une priorité plusieurs fois exprimée par les gouvernements haïtiens qui se sont succédés depuis 1986. Mais, ceci n'a jamais fait l'objet d'une politique systématique ni d'un programme cohérent avec des mesures et des objectifs précis. En l'an 2000, le gouvernement a souscrit aux Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). En 2003, il a appuyé le Programme Intégré de Réponse aux Besoins Urgents des Communautés et Populations Vulnérables (PIR) lancé par les Nations Unies. Le but de ce programme était d'apporter une réponse coordonner, rapide et ciblée aux besoins urgents d'une portion grandissante de la population. Pourtant, malgré toutes ces initiatives, aucune voie réaliste n'a été tracée jusqu'à présent, pour atteindre les OMD. C'est aussi au milieu de l'année 2003 que le gouvernement a initié pour la première fois la préparation d'une Stratégie Intérimaire de Réduction de la pauvreté. Il mettait ainsi à profit le cadre méthodologique proposé par les Institutions de Brettons Wood et les incitations monétaires qui y sont généralement associées. Mais, les troubles politiques de la fin de 2003 et du début de 2004 qui ont entraîné la chute du gouvernement ont mis aussi fin à l'exercice de préparation de ce DSRP intérimaire. Il est cependant possible de tirer des leçons de cette expérience avortée130 ». En pratique le leadership du secteur public devrait motiver les administrations à être plus attentif aux besoins des démunis et de leur donner des moyens d'agir en ce sens. Il devrait également favoriser la circulation de l'information et donner aux vrais pauvres de faire entendre leurs voix.

Toutes les analyses montrent bien que le système socio-économique haïtien va de mal en pire. On doit s'efforcer à remédier cette situation le plus rapidement possible. Pour y arriver, nos dirigeants étatiques doivent faire preuve d'intelligence, en élaborant des stratégies de développement véritables. Nous pensons qu'ils n'ont qu'à s'approprier des objectifs de la 3ème Conférence des PMA de l'an 2001, à savoir : concentrer des investissement dans les infrastructures, l'agriculture, l'éducation et formation, la santé, etc. Faut-il dire, clairement, que la démarche pouvant déboucher à l'apaisement voire l'éradication de cette pauvreté que nous

connaissons plus d'un siècle en Haïti et, encore, plus de deux décennies à Shada, doit passer inévitablement par l'adoption d'une stratégie nationale visant la mise en valeur et à l'utilisation maximale de toutes les ressources du pays. C'est-à-dire, les ressources tant humaines que naturelles, tout en tenant compte de la mondialisation et / ou la globalisation nous faisons face aujourd'hui. Les politiques publiques doivent favoriser l'accès des pauvres aux actifs, aux marchés et aux infrastructures de base. C'est le rôle de l'Etat de s'assurer de la fourniture des infrastructures et des services publics nécessaires pour réduire l'isolement des communautés les plus pauvres. Nos politiques d'urbanismes doivent rendre les bidonvilles vivables et s'attaquer sans tarder à la crise urbaine et à ses avatars : la dégradation du cadre de vie et la criminalité131.

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