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Problématique de la pauvreté et bidonvillisation en Haiti, le cas de Shada au Cap-Haitien

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par Banet JEAN
Université d'Etat d'Haiti - Licence sciences économiques 1999
  

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CHAPITRE V :

LES MESURES

ALTERNATIVES

SECTION 1.- L'APPORT DES ONG ET LE DEVELOPPEMENTISME

Les ONG jouent un rôle extrêmement important dans la lutte contre la pauvreté en Haïti. Bien sûr, il y a dans certains cas où elles n'arrivent pas remplir de façon efficace, cependant leur contributions ne peuvent pas être ignorées par quiconque.

A la lumière des précisions données par le CLED, avant d'aborder ce qu'est ou doit être le rôle des organisations non gouvernementales (ONG), il convient de différencier « la réduction » de « l'allégement » de la pauvreté. Ce dernier se réfère au support qui est donné à la consommation des individus et de familles pour suppléer à leurs besoins de base, alors que la réduction a trait à des programmes dont l'objectif est d'améliorer la capacité des pauvres à se sortir eux-mêmes de leur situation.

Les ONG ne sont pas toutes, loin s'en faut, engagées dans des programmes de réduction de la pauvreté. Il faut cependant reconnaître qu'il y a une place pour l'allégement dans notre stratégie, tout comme il y a une place pour l'étayage dans une construction pendant la période qu'il faut aux colonnes de béton pour durcir132. Tout le monde ne voit pas de la même manière le rôle des ONG dans un processus pouvant amener à éliminer la pauvreté ou encore, selon le CLED, Le rôle des ONG dans une stratégie de réduction de la pauvreté est un sujet assez controversé. Cependant certains consensus ont émergé lors du débat sur la question au cours de l'Atelier organisé dans le cadre de Forum 2000 :


· Les ONG tant nationales qu'internationales ont rendu de grands services à la

communauté haïtienne et ceci depuis de nombreuses années. Il suffit de se rappeler que

l'Hôpital Albert Schweitzer de Deschapelles est géré par une ONG depuis près de 45 ans.

· Leur rôle s'est accru depuis les années 1970 en réponse aux faiblesses de l'Etat haïtien et à son incapacité à fournir certains biens publics, en particuliers en éducation et en santé primaire.

· Dans ce vide laissé par l'Etat se sont insérées des institutions qui ne remplissent pas toujours la mission humanitaire à laquelle elles étaient destinées133.

Depuis les années 1970 les bailleurs d'aide internationale ont repris les idées sur les méthodes de développement découvertes par les organisations non gouvernementales (ONG). Ces associations à but non lucratif, le plus souvent au départ originaires des pays développés, étaient désireuses de faire accéder les pays pauvres à un développement réel, en partant de la base, en invitant les communautés « villageoises » ou les populations apparemment non structurées à se regrouper pour travailler ensemble à des actions des « projets ». Cela a été l'époque de la floraison des petits projets, ou des projets intégrés d'envergure régionale eux aussi menés avec cette nouvelle approche groupale, époque qui dure encore. De tous temps les pauvres ont été ainsi invités à se regrouper pour qu'on puisse leur apporter les bienfaits des oeuvres de charité ou ceux de nouvelles techniques134.

De part sa nature et pour avoir été issues des mouvements religieux, les ONG ont réintroduit la morale dans le développement. Les fonds de l'aide doivent parvenir aux bénéficiaires au lieu d'être détournés à travers les grands programmes d'Etat, les projets doivent être conçus en fonction des capacités réelles des bénéficiaires, ni plus ni moins, au lieu d'être montés par des bureaux d'études ou des services étatiques corrupteurs et corruptibles. En outre, les projets devaient être à la dimension des communautés, pouvoir être gérés par un expatrié, puis par un homologue local, ou un groupe (plus rarement). Autogestion, honnêteté, résultats immédiats, petits projets de durée courte, et renouvelables, tous ces concepts ont été intégrés dans les techniques de développement135.

Cependant malgré toutes ces mesures, de l'observation de plus d'un, certaines ONG ont

même été formée par des individus malhonnêtes, en vue de détourner ce qui a été préalablement conçu au bénéfice des pauvres.

Il reste à l'Etat haïtien de mettre des balises afin d'empêcher la population cible à être toujours des éternels perdants. En dépit des faits constatés et mentionnés plus-haut, on peut constater une sorte de grimpement dans la présence des ONG, en Haïti, jour après jour. « Le développement communautaire a tellement cru et proliféré, c'est du fait de la demande inextinguible et sans cesse différenciée des couches sociales les plus démunies. Ne perdons pas de vue que ce modèle est une réponse à des besoins réels. Mais comme le rappelle la devise

133 Ibidem, p. 128

134 Collectif pour l'Etat de droit en Haïti,, p.78

135 Ibid., p.79

d'une grande ONG française, ce que nous pouvons espérer faire de mieux par le développement communautaire c'est d'offrir « l'accès au développement »136.

La présence accrue des ONG tant nationales qu'internationales n'est pas quelque chose ayant lien au hasard. Elle est le résultat de la faiblesse de l'Etat haïtien a subvenir aux besoin de la population. Aussi, le rôle important que joue les ONG dans la prestation des services est né de la nécessité des différentes crises économiques et politiques et a été renforcé durant l'embargo. Bien que les ONG aient pourvu aide et charité, et aient assuré les services sociaux depuis les années 1950, leur intervention s'est considérablement accrue au cours des deux dernières décennies. Pendant la crise de 1992-94, les ONG ont fourni 100 millions de dollars américains d'assistance officielle au développement selon les estimations. Cette tendance s'est poursuivie, en particulier dans les secteurs de la santé, de l'éducation, de l'alimentation en eau et de l'assainissement, ainsi que dans la construction et la réhabilitation de l'infrastructure à petite échelle137.

Dans de nombreuses zones rurales isolées, le gouvernement haïtien dispose d'une capacité très

restreinte de prestation de services, et les ONG ont pris la responsabilité de satisfaire les besoins de la population. Leurs services sont également importants pour les pauvres des villes.

Dans le domaine de la santé, les ONG assurent environ 50 % des services des soins primaires et curatifs. Dans le domaine de l'éducation, soit les ONG soit le secteur privé, des institutions à but lucratif, gèrent près de 80 % de toutes les écoles primaires et secondaires. Et dans le secteur de l'eau et de l'assainissement, près que toutes les interventions sont financées par le biais des organisations non gouvernementales ... Les ONG en Haïti sont très variables en taille, en structure administrative et en capacité. La qualité des services varie considérablement, avec des problèmes de capacité institutionnelle et en technique, de chevauchement des activités et de diminution du financement. Toutefois dans l'ensemble, il y a des preuves d'une masse importante d'organisations de taille grande, moyenne et petite qui possèdent des bilans supérieurs à la moyenne et qui pourraient absorber davantage de fonds et les utiliser plus efficacement et plus effectivement s'ils devaient recevoir assistance technique et formation. Les écarts et les chevauchements des activités pourraient être réduits s'ils étaient coordonnés générales qui jouent un rôle important dans ce domaine. Les organisations générales pourraient aider les ONG membres en donnant de meilleures informations aux membres et coordonnant les activités avec des économies d'échelle telles que la formation technique et de gestion et la collecte des fonds.... A l'avenir, l'accroissement de la prestation et de la qualité des services exigera le renforcement de l'ensemble de la capacité institutionnelle et technique au sein des secteurs public et des ONG et une intégration plus poussée de la prestation des services par les ONG dans les stratégies sectorielles telles que les plans d'éducation et de santé nationales. En outre, il faut qu'il y ait des relations plus formelles entre le secteur public, les bailleurs de fonds et les ONG au moyen d'une collaboration net de modalités contractuelles138.

136 Ibidem, p.99

137 Note de cours d'économie Haïtienne, Haïti, lutte contre la pauvreté, p.25

138 Ibid., p.25-26

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway