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Problématique de la pauvreté et bidonvillisation en Haiti, le cas de Shada au Cap-Haitien

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par Banet JEAN
Université d'Etat d'Haiti - Licence sciences économiques 1999
  

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CONCLUSION ET RECOMMANDATION

Fatigué par des programmes implantés ne répondant pas à la réalité, Haïti ne cesse de plonger dans la pauvreté extrême. On ne constate que des sols ruinés, société déstructurée qui sont, également, des conséquences des politiques socio-économiques ne rendant pas vraiment compte des besoins fondamentaux des couches défavorisées, en particulier les paysans qui sont exploités et méprisés, ainsi que les habitants des bidonvilles qui sont marginalisés. Plus d'un se demande où est l'Etat haïtien?

On constate que ce dernier se dissimule à un point tel qu'on ne sait pas où il est. Comme nous l'avons mentionné, les programmes d'ajustement structurels imposés par les puissances étrangères et appliquées par les gouvernements qui se sont succédés au cours de ces 20 dernières années n'ont pas jusqu'ici donné les résultats escomptés.

Jusqu'à quand notre gouvernement va enfin mettre les balises nécessaires, en place, pour atteindre les Objectifs du Millénaire, dont il était parti prenante ?

Comment continuer à tolérer à ce qu'une minorité de gens ont assez de nourriture à manger et, en même temps, la grande majorité de la population ne peut pas nourrir sa famille ?

Il est de l'intérêt de tous, de travailler à ce qu'on ait une société juste. Cette dernière est indispensable pour créer la stabilité. On sait que la stabilité encourage l'investissement et ceci crée l'emploi et réduit le chômage afin de bloquer le développement de la pauvreté qui fait tant de rage. Il n'y a pas d'effet sans cause. Ce qu'on est entrain d'assister à Shada, est le résultat du mode d'organisation de l'Etat ou du moins, de la mauvaise gestion du pays.

Pour étayer ce que nous venons d'avancer, prenons l'exemple du Cap-Haïtien, étant le chef-lieu du département du Nord et la deuxième ville du pays, qui est doté quasiment de l'ensemble des infrastructures socio-économiques du Grand Nord, voire le pays en général, après Port-au-Prince. Mais, quelles infrastructures ?

A l'inverse, les autres communes du département continuent à être placées sous la dépendance des « infrastructures » existant au Cap-Haïtien. Cette situation alimente le phénomène de l'exode rural comme nous l'avons déjà expliqué et facilite la prolifération des bidonvilles, jour après jour aux alentours de la ville. On assiste à une sorte de paupérisation grandissante de cette tranche de la population qui se livre à elle-même. En effet, nous

rappelons que l'étude sur le problème de la pauvreté dans les bidonvilles en Haïti, le cas de Shada au Cap-Haïtien, a pour objectif principal de déterminer et analyser les causes du phénomène de la pauvreté dans les bidonvilles en Haïti et, notamment à Shada. C'est ainsi que les résultats de notre enquête nous permettent d'affirmer encore que les causes majeures de la pauvreté à Shada sont :

1- L'absence ou Manque de planification de l'Etat ;

2- Inadéquation à la réalité des différentes dispositions, prises par l'Etat ou imposées par les « Amis d'Haïti », en vue d'éradiquer le phénomène de la pauvreté ;

3- Imposition et l'application de la politique néolibérale.

4- Manque d'éducation, car un niveau faible en éducation favorise et encourage la marginalisation du fait que le niveau d'instruction non compétitif empêche les individus d'accéder à un emploi bien rémunéré. Ils sont obligés de pratiquer des petits métiers manuels.

5- Manque d'infrastructures.

6- Chômage

7- Etc.

Devant cette complexité, on a droit de se demander, à nouveau, « Quoi faire »?

Devons-nous rester comme des spectateurs passifs par devant cette montée cruelle de la pauvreté qui tue, sacrifie et marginalise davantage plus de 85 % de la population, notamment ceux des bidonvilles ? Peut-on continuer à faire croire que c'est le destin qui veut que le Shada soit ainsi, en ce 21ème siècle ?

On est tous conscients qu'il n'existe pas une baguette magique pour résoudre le problème. Mais, nous croyons que science et méthode peuvent nous aider à trouver des solutions alternatives. Celles-ci dépendent de la volonté et la capacité de l'Etat à assumer ses responsabilités vis-à-vis du reste de la population qui n'attend qu'une bonne directive à suivre. On doit être clair qu'en dehors de ceci, on va continuer à regarder ce grand épisode de la paupérisation des couches les plus vulnérables du pays.

En terme de mesures alternatives, nous proposons à ce que l'Etat :

1- Encadre et canalise les actions des Organisations Non Gouvernementales notamment dans les milieux ruraux et urbains. Avec toutes leurs défaillances constatées, on ne peut

pas nier et négliger l'apport considérable des ONG au cours de ces deux décennies dans la « lutte contre la pauvreté » et en même temps, l'Etat doit travailler pour reprendre le contrôle où ses interventions étaient absentes ;

2- Mène sans relâche, une politique de démarginalisation au profit des pauvres. Notre enquête nous permet d'affirmer que la population n'exige que du respect de leur droit de vivre. C'est-à-dire la capacité, d'une part, de pourvoir aux besoins primordiaux de leur famille (nourriture, logement, éducation, ...), d'avoir un emploi stable ou du travail à faire et, d'autre part, de participer activement dans les grandes décisions engageant cette génération et future ;

3- Active la reforme agraire et la décentralisation. Il doit prouver qu'il ait une volonté réelle de freiner le développement grandissant des bidonvilles autour des grandes villes du pays, en particulier au Cap-Haïtien. L'étude nous permettait de retracer la zone originelle des habitants de Shada. Plus de 85 % des gens viennent de la campagne, en quête d'une vie meilleure en ville.

L'Etat a pour responsabilité de doter les milieux ruraux des infrastructures de bases (routes, hôpitaux/centre de santé, école,...) et doit réaliser une reforme agraire afin d'encourager les habitants à vivre dans leurs milieux d'origine. En les questionnant, ils n'ont pas vraiment envie de venir s'installer en ville. En revanche, comment voulez-vous que le paysan soit resté à la campagne alors qu'il n'a pas de quoi à prendre soin des membres de sa famille à tous les points de vue ?

En bon père ou bonne mère de famille, c'est normal qu'il ou elle prenne ses responsabilités de chercher « la vie » là où elle parait être existée.

On ne peut pas parler de lutte contre la pauvreté sans tenir compte des droits les plus fondamentaux de l'individu, à savoir de se nourrir, se vêtir, avoir un logement , s'éduquer/ se former, etc. La lutte pour une Haïti juste devrait être l'objectif de tout citoyen- haïtien, aujourd'hui, en vue de se réaffirmer comme peuple aux yeux du monde entier.

Nous constatons que la précarité de la situation socio-économique des habitants compromet beaucoup à leur épanouissement général. La manière même de s'entasser dans des maisonnettes mal confectionnées a un impact assez négatif sur leur état sanitaire. Des maladies comme la diarrhée, malaria et tuberculose font rage dans ce bidonville à cause de la mauvaise gestion de l'environnement et de manque d'hygiène.

Le mode de vie de la population de Shada met à jour le niveau extrême de la pauvreté en Haïti, en ce début du 21ème siècle. Nous constatons que la grande majorité de la population s'efforce de subsister avec leur maigre moyen économique. Comment accepter qu'une petite partie baigne dans l'opulence, alors que la grande majorité se plonge sans arrêt dans le désespoir ? Ne sont-ils pas tous fils d'une même nation Ces genres de rapports ne sont-ils pas les sources des différentes instabilités du pays ? On doit changer cette tendance, si on veut éviter d'éventuelles tensions sociales en Haïti. Nous reprenons, la véritable lutte de tout vrai haïtien aujourd'hui, doit être contre : la faim, l'inégalité, l'analphabétisme, mauvaise condition d'hygiène et le chômage. La nécessité nous en oblige ! Une autre Haïti est réellement possible, mais, avant tout, il nous faut de la volonté, la capacité et détermination. La reconstruction du pays doit être démarrée de toute urgence, sinon, Haïti deviendra un pays invivable. On doit travailler à réduire la pauvreté, afin de pouvoir l'éradiquer, en retour. C'est la seule façon d'intégrer le grand concert des nations et de faire preuve de reconnaissance à la grande bataille que nos valeureux héros ont mené pour notre indépendance, dans le but d'avoir un pays juste et prospère pour tous ses fils.

« Mieux vaut tard que jamais ».

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon