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Problématique de la pauvreté et bidonvillisation en Haiti, le cas de Shada au Cap-Haitien

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par Banet JEAN
Université d'Etat d'Haiti - Licence sciences économiques 1999
  

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SECTION 4- CAUSES ET TYPOLOGIE DE LA PAUVRETE A SHADA

+ ETRE ISSU D'UNE FAMILLE PAUVRE :

A SHADA, notamment au numéro 2, il y a une pauvreté chronique qui fait rage. 43 personnes
sur 70 questionnées déclarent avoir vécu leur enfance dans la pauvreté. Précisément, ceux qui
à la campagne n'avaient pas eu de parents possédant de terre, bétail ou autres biens. D'autres

qui naissent dans le bidonville, avaient des parents qui ne possédaient rien en terme de propriété (maison, terrain, voitures, ...). Ils soulignent, également, leur limitations à la non scolarisation.

Conséquences : Ces personnes n'ont presque aucune éducation de base qui aurait pu leur permettre d'avoir un métier ou une activité économique rentable en vue de les aider à survivre.

Rares, sont ceux qui déclarent avoir eu de richesse et devenus pauvres, sauf dans le cas des gens qui gagnaient de l'argent dans la loterie et en faisaient de mauvaise gestion.


·
· Absence ou manque d'encadrement:

Dans tous les pays, le rôle premier de l'Etat est d'assurer la sécurité des citoyens. Notre observation à SHADA nous amène à constater la faillite de l'Etat Haïtien à ce point de vue où toute la population est laissée pour compte. Il y a une insatisfaction totale des besoins fondamentaux. Au cours de ce travail, nous avons été mis en face d'une réalité, celle de la polarisation de la société haïtienne. L'inégalité sociale, la mauvaise répartition des biens et services est criante. Les disparités se manifestent notamment dans le pouvoir d'achat, l'alimentation et la nutrition, logement, le niveau de l'éducation, l'accès à l'eau potable et autres services de bases. En constatant ce qui se passe dans ce bidonville, l'étude nous pousse, justement, à demander où est l'Etat Haïtien? Pour reprendre le professeur Kern, « on reste de façon impuissante à constater que le niveau du pouvoir d'achat des groupes sociaux désavantagés continue d'être plus dérisoires. Sa régression est la règle: elle est à l'origine d'un appauvrissement croissant qui ne permet pas aux masses populaires urbaines et rurales de se procurer les biens de consommation et les services indispensables. A l'inverse, l'accroissement du pouvoir d'achat reste la norme pour les minorités dirigeantes, qui s'enrichissent continuellement »82. On peut facilement remarquer dans beaucoup de zones dans le pays, en particulier à SHADA où des gens ne peuvent pas arriver à se procurer le strict minimum indispensable pour apporter à l'organisme la somme d'énergie nécessaire pour le bon fonctionnement du corps, faute de moyen économique.

Tableau 3.5- Evolution de la consommation des ménages
sur l'ensemble du pays

 

1986-1987

1999-2000

Alimentation

48.00 %

55 %

Logement, transport, habillement

29.8 %

30 %

Santé

2.2 %

3 %

Education

5.3 %

3 %

Autres

14.7 %

8%

Total

100 %

100 %

Source : IHSI, Enquête budget consommation, 1986-87 ; 1999-2000

+ ÉDUCATION :

« L'instruction est fort peu répandue dans le pays qui ne dispose pas d'un système d'enseignement national généralisé, contrairement au Costa Rica ou à Cuba par exemple. L'ensemble des effectifs scolaires aux différents niveaux de l'enseignement reste inférieur à 1 500 000. Les taux de scolarisation nets comptent les plus faibles du continent américain 48.3 % pour l'enseignement primaire, 10.1% pour l'enseignement secondaire et 1.1% pour l'enseignement supérieur. L'inefficacité du système se mesure notamment à la grave déperdition d'effectifs résultant de l'importance des taux de départ prématuré : seulement

10% des élèves complètent le cycle d'études auquel ils sont régulièrement inscrits. L'analphabétisme atteint plus de 50% de la population de plus de 15 ans »83 . Comme nous l'avons vu au point 1, concernant l'historique de SHADA, on a pu constater que les gens venaient dans la zone en vue de trouver un mieux être. Au point de vue éducatif, on voit que le milieu rural est marginalisé par les décideurs. A titre d'exemple, du total de 2.5% du PIB dépensé par le gouvernement, en 1993, seulement 20% étaient destinées aux zones rurales où vivent 70% de la population. Le coût direct moyen par étudiant varie considérablement par

région et type d'école et met en évidence de grandes inégalités dans les opportunités d'éducation84.

Notre enquête révèle que 30 % des adultes de la population de Shada ont un niveau primaire, 34.48 % des hommes et 15.71 % des femmes. Les chefs de famille analphabètes atteignent jusqu'à 35.71% de l'ensemble, soit 3 1.04 % au sein des hommes et 39.02 % des femmes chefs de famille. Ils ont aussi, un niveau très bas en classe secondaire, soit un pourcentage représentant un total de 21.43 %, soit 20.7 % chez les hommes et 21.96 % chez les femmes. Le niveau supérieur est atteint jusqu'à 2.86 %, soit 3.45 % Chez les hommes et 2.44 % chez les femmes. 10 % des chefs de familles fréquentent l'école professionnelle.

Tableau 3.6- Distribution du niveau d'éducation des chefs de ménage

 

Hommes

Femmes

Ensemble

Niveau d'instruction

Effectif

%

Effectif

%

Effectif

%

Aucun

9

31.04

16

39.02

25

35.71

Préparatoire

5

17.24

7

17.07

12

17.14

4e - 6e AF

5

17.24

4

9.76

9

12.86

7e - 9e AF

3

10.35

5

12.20

8

11.43

3e Sec. -Philo

3

10.35

4

9.76

7

10

Université

1

3.45

1

2.44

2

2.86

Professionnelle

3

10.35

4

9.76

7

10

Total

29

100

41

100

70

100

Source : Notre enquête, 2006

84 Notes de cours Economie haïtienne, Haïti : Lutte contre la pauvreté

Tableau 3.7- Coût direct annuel de scolarisation par étudiant et par type d'école (1993)

PROVINCE

ECOLES CATHOLIQUES

ECOLES PROTESTANTES

ECOLES NON-

CONFESSIONELLES

 

75

83

125

Artibonite

 
 
 
 

43

41

55

Centre

56

59

53

Grand-Anse

170

89

111

Nord

67

64

105

Nord-est

76

86

129

Nord-ouest

226

191

341

Ouest

76

79

75

Sud

49

64

74

Sud-est

 
 
 

Total

108

100

167

Source : FONHEP, 1994

Selon la constitution, il est clairement dit que « l'État garantit le droit à l'Éducation, il veille à la formation physique, intellectuelle, morale, professionnelle, sociale et civique de la population. »85. Toutes les grandes sociétés font de l'alphabétisation de masse, le développement de l'enseignement supérieur et de la formation scientifique une des priorités majeures, vu leur importance dans le développement. Ici, en Haïti, c'est le contraire qui se pratique. N'est-ce pas l'une des bases de la pauvreté ? ). « En 1995, selon un rapport publié par le PROGRAMME DES NATIONS UNIS POUR LE DEVELOPPEMENT (PNUD), l'analphabétisme des adultes était évalué à 55%. En Haïti, indique la Banque Mondiale (1998 : 3), la dotation en capital humain et matériel est faible. Quelques 58% des chefs de ménage ne savent ni lire ni écrire, 34% ont suivi six années de scolarisation, 6% ont terminé le cycle supérieur et 0.4% ont obtenu un diplôme universitaire »86. Pour des raisons strictement économiques, les élèves issus de classes ou couches sociales différenciées ne bénéficient pas de chances égales en matière d'accès au système éducatif. « On observe que les groupes sociaux défavorisés, dont les ressources exiguês ou incertaines ne peuvent financer les

85 Constitution de 1987, Article 32

86 Fred Doura, p.162

dépenses d'éducation, sont victimes d'une discrimination de fait sanctionnée d'ailleurs par les pouvoirs publics. Par contre, les taux d'accès aux différents niveaux d'enseignement sont relativement élevés pour les enfants en provenance des couches sociales aisées disposant de revenus substantiels. Ici, l'origine sociale de l'élève produit son effet dès l'age de scolarité élémentaire »87.

De nos jours, le problème de l'éducation est quasiment le même à travers tout le pays. Des écoles situées au coeur de Port-au-Prince, la capitale du pays, ne sont pas à l'abri des problèmes rencontrés aux autres écoles des provinces, notamment dans les bidonvilles. Nous pouvons considérer le cas de l'Ecole Nationale Claire Heureuse qui a fait la une au niveau de la presse, quand le journaliste Gaspard Dorélien a mis nu l'état exécrable dans lequel se trouve l'école nationale. Selon les propos du journaliste « la vie dans cette école n'est ni claire, ni heureuse pour les professeurs, encore moins pour les trois groupes d'élèves qui fréquentent l'établissement »88. Cette école souffrance de la négligence de nos dirigeants au niveau du Ministère de l'Education Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) qui ne font rien pour redresser la situation des écoles, notamment celles appelées « école nationale », destinées surtout à recevoir les enfants les plus pauvres de la société. L'exemple de l'école Claire Heureuse que nous venons de citer, abritant « environ un millier d'élèves, du préscolaire à la 6ème année fondamentale, en trois vacations, hébergée dans deux bâtiments différents. Le premier qui compte six chambrettes mal aérées et mal éclairées est une ancienne maison qui pourrait s'écrouler à la moindre secousse. Le second bâtiment, plus récent et en béton comprenant deux salles, abrite les classes septième année.

Le nombre de bancs est insuffisant et sont en majorité en piteux état... Une chambre est convertie en quatre salles de classe. Chacune est séparée par des contreplaqués troués et qui manque par endroits. Deux élèves de deux classes différentes peuvent aisément communiquer entre eux. Imaginons la cacophonie et/ou l'interférence qui doivent quotidiennement régner quand plusieurs classes font à haute voix, lecture ou récitation de tables de calcul, comme cela se fait, généralement, en Haïti dans les écoles primaires89. De l'avis de plus d'un, le maire de cette ville devait classer cette maison comme danger public et la fermer pour rénovation. Elles sont légions, les écoles nationales situées au coeur de Port-au-

87 Kern, p267-268

88 Le Nouvelliste, Une année académique ni claire ni heureuse, No 37474, mercredi 30 août 2006

89 Idem

Prince se trouvant dans le même état que Claire Heureuse. On retrouve des problèmes similaires dans d'autres endroits du pays, à titre d `exemple, « dans le Bas comme dans le Haut Plateau central, les problèmes du systèmes éducatif sont presque identiques. Avec force d'exemples, les professionnels de l'éducation ont dressé un tableau plutôt sombre de l'enseignement dans cette région. Professeurs non payés, état pitoyable des écoles nationales, élèves qui doivent marcher plus de 10 kilomètres, écoles « borlettes » et personnel souvent incompétent, mauvaise gestion, incapacité des responsables à contrôler le nombre et le fonctionnement réel des écoles du département, le système éducatif est manifestement malade dans le plateau centrale »90. Les écoles n'ont pas les moyens de bases pour fonctionner, tels : bancs, bibliothèque, papiers, absence de toilette ou latrines etc. Les professeurs travaillent dans des conditions vraiment difficiles et la situation des élèves est pire. A SHADA, au Cap-Haïtien, l'état piteux du système éducatif. Considérerons, l'enseignement du premier cycle fondamental. Il en existe seulement 5 Écoles primaires, dont une école nationale où sa cour sert aussi comme marché public. Chacune possède en moyenne 3 enseignants, c'est-à-dire, 1 enseignant pour 2 classes, en moyenne. Ces enseignants- là, pour la grande majorité n'atteignent pas une étude jusqu'au 2ème cycle fondamental. Les bâtiments qui sont plus en piteux états se trouvent à Shada II où l'on a 3 chambrettes pour 6 classes. On est obligé de les séparer en deux. Les élèves s'entassent, certains sont obligés de rester débout à la fenêtre. Cette situation est le résultat des salles trop éxiguies ou manque de bancs. Les professeurs n'ont pas même un espace pour placer leur bureau. Le directeur de l'école nationale de Shada déclare qu'il pourrait faire mieux, malheureusement il ne trouve pas le soutien du Ministère de l'éducation Nationale et de la

Formation Professionnelle (MENFP). C'est la direction de l'école qui doit elle-même se procurer les matériels didactiques, la craie, papiers, etc.

Avec cette maigre présence d'école à SHADA, on a pu constater seulement 2 enfants sur 10 vont à l'école. Les causes sont dues notamment du niveau élevé du chômage qui sévit trop longtemps dans ce quartier. A ce point, en se référant à l'enquête de l'IHSI (2001), il y a un rapport assez étroit entre la pauvreté et l'éducation. Selon ce rapport, de plus fortes incidences de la pauvreté sont associées aux niveaux d'éducation les plus faibles (primaires, P.E :51%) où à l'absence de tout bagage scolaire (aucun niveau, P.E : 68%).

La qualité de l'éducation à Shada est dramatiquement faible. Selon une enquête du Ministère de l'Education Nationale, « seulement 43% des élèves entrant en première année arriveront à la cinquième, et 29% seulement arriveront à la sixième année. La moitié des élèves du primaire ont passé l'age. La proportion atteint 89% en cinquième année, où l'age moyen est de 15,3 par rapport à un age théorique de 11 ans. La mauvaise qualité provient du grand nombre d'enseignants non qualifiés et non motivés, du manque de manuels scolaires, du développement non coordonnés de programmes scolaires et de matériels pédagogiques, et des mauvaises installations »91. Sans une éducation saine, on n'arrivera jamais au développement. Aujourd'hui l'éducation n'est pas seulement une question d'ordre sociale, mais elle est aussi économique. Comme le démontre MICHAEL Porter, lors d'une conférence destinée à des chefs d'entreprises latino-américains « l'éducation est une question de compétitivité économique et pas seulement une question sociale »92. Le fait que les gens n'ont pas de moyens financiers pour envoyer leurs enfants a l'école, ils sont condamnés dans une sorte de cercle vicieux ou les mêmes causes produiront dans les temps à venir les mêmes effets. Avec moins de 34 à 40 gourdes par jour. Ces familles se composent, aussi, avec 3 à 6 enfants. Les personnes appartenant à cette tranche ont comme principale activité la cordonnerie et le petit commerce. La dernière tranche se composant de

plus de 20 % des chefs de famille pratiquant comme activité maçon, ferronnerie et la charpenterie. Leurs revenus se situent entre 1201 et 1400 gourdes. Ils doivent s'efforcer également pour prendre soin, peu qu'il soit, avec moins de 41 gourdes à 47 gourdes par jour.

EAU POTABLE :

Un spécialiste du PNUD, déclare l'absence d'accès à l'eau potable, est à l'origine de la mort de près de deux millions d'enfants tous les ans et contribue à creuser le fossé entre les pays riches et pauvres, affirme le Programme des Nations Unies pour le développement. A la lumière de ce rapport, on peut sans aucun ambages déclarer que le problème de l'accès à l'eau potable devient une préoccupation mondiale. « Les causes profondes de la crise de l'eau sont liées à la

91 Notes de cours de l'Economie haïtienne, Haïti, La lutte contre la pauvreté, p.29

92 CLED, p.30

pauvreté, aux inégalités, aux relations de pouvoir déséquilibrées ainsi qu'à des politiques inadaptées de gestion de l'eau qui exacerbe de ressources»93.

Les infrastructures en eau et assainissement d'Haïti sont pour une large part déficientes, notamment en zone urbaine. En 2005, l'UNICEF estime à « 45% le pourcentage de la population haïtienne ayant accès à l'eau potable. Ceci conjugué à une forte croissance démographique et à un très fort exode rural, les installations existantes (points d'eau, pompes, canaux de drainages, latrines, etc.) sont souvent sur-sollicitées et en l'absence d'entretien souvent dans un état déplorable »94. L'enquête que nous avons menée à SHADA nous décrit des scènes stupéfaites, encore. L'institution qu'on appelle Service National d'Eau potable (SNEP) paraît être inconnue pour beaucoup de gens questionnés. Sur 50 personnes, 10 d'entre elles savent le rôle de l'institution, 14 avouent avoir l'habitude d'en entendre parler vaguement et 26 déclarent l'ignorer. Tout cela, c'est juste pour montrer la quasi-absence de ce service dans ce bidonville. L'eau potable y est acheminée par bidon acheté en petite quantité. On y fait un recyclage intensif de l'eau qui est constamment récupérée et réutilisée. Comme ce qu'a révélé le rapport 2006 du PNUD, où « chaque jour des millions de femmes et de jeunes filles vont chercher de l'eau pour leurs familles, un rituel qui renforce l'inégalité des sexes face à l'emploi et l'éducation. », les habitants de Shada se sont livrés à eux-mêmes. Ils sont obligés de parcourir des kilomètres, de s'abonner avec des marchands ambulants, ou se creuser un puits afin de se procurer de l'eau. Le PNUD met aussi en exergue la situation sanitaire déplorable dans nombre de bidonvilles en Afrique et cette situation n'est pas différente à ce qui se passe dans les bidonvilles en Haïti, notamment à Shada.

Conséquences : Diarrhées, typhoïde et autres...

Selon Guillaumont, les besoins fondamentaux ont des caractères communs, leur satisfaction peut être mesurée grâce aux indicateurs sociaux et elle est susceptible d'accroître la productivité humaine. Ils sont nombreux, des chefs de famille résidant à Shada II, à déclarer être venus des zones rurales en quête de meilleures conditions de vie. Mais au lieu de trouver un logement décent et sûr, ils sont confrontés à une dure réalité ne leur permettant pas d'élever leurs enfants, considérés comme leur « seul bien ». Il n'y a quasiment aucune infrastructure de

93 Kema Dervis, PNUD, 2006

94 Action contre la Faim, Haïti, p.3

base à Shada II. Toutes les conditions sont réunies pour dire que le Shada est en état d'extrême pauvreté.

SECTION 5. ANALYSE ECONOMIQUE DES RESULTATS DE

L'ENQUETE :

Le gros de la population est condamné à des niveaux de vie médiocres, qui tendent à s'empirer. Cette réalité est claire à SHADA, où la population se demande, chaque jour, quoi faire ? Les enfants, pour la grande majorité, ne peuvent pas aller à l'école et prendre un repas normal par jour ; promiscuité ; maladies ; délinquance, développement des « Banks » de borlette et autres jeux de hasard, etc. Bref, ils ne voient où s'en aller. C'est le désespoir. Pourtant, en dépit de leur triste réalité, selon l'observation de SIMON M. Fass, spécialiste en urbanisation, « ces gens ordinaires sont, en fait, extraordinaires au moins sur un point. Leurs revenus sont bas, si bas que la moindre erreur sérieuse de jugement ou le moindre accident peut souvent menacer la survie de tout un foyer en tant que tel ou celle des individus qui le composent. Ce qui est extraordinaire ce n'est pas tant la pauvreté elle-même que la capacité de ces gens à survivre malgré elle. D'ailleurs, ils ne se contentent pas de survivre. Ils s'engagent eux-mêmes de façons actives et agressives dans ce qui peut apparaître comme un processus constant de production- reproduction au minimum, au niveau de revenu qui leur permet de survivre... »95.

En fait d'une manière globale, les problèmes de revenus qui est le résultat direct de la baisse de la productivité du secteur primaire ont porté beaucoup de paysans à se tourner le dos à la campagne et à venir gonfler les rangs des bidonvilles. Pour eux, les centres urbains constituent leur espoir ultime. Pour mieux présenter l'aspect économique de notre enquête, nous allons surtout mettre l'emphase sur le chômage et emplois, le revenu, la consommation des familles vivant dans ce bidonville.

EMPLOIS ET ABSENCE DE TRAVAIL

Les chefs de famille sont ceux qui ont la responsabilité de prendre soin de la famille du point de vue éducationnel, sanitaire, logement, nutritionnel,... Une majorité d'entre eux, questionnée déclare n'avoir pas de travail à faire. 40/70 sont des professionnels de petits métiers (cordonniers, maçons, ferronnier, charpentier, ...) et les autres n'en ont pas. Pour bien remplir sa mission, le chef de famille doit avoir une occupation. Ce qui est anormal, selon tout ce qu'on a remarqué à Shada I et II, plus de 61 % des responsables de familles sont en situation de chômage, soit environ 58 % de la condition des hommes et 63 % de celle des femmes. Seulement 38 % de l'ensemble, soit environ 41 % des hommes et 36 % en moyenne dans le cas des femmes chef de famille, ont quelques choses à faire. Cette situation oblige beaucoup d'entre eux à pratiquer de la pêche occasionnelle ou de portefaix. Ce sont alors majoritairement des personnes isolées ou de familles monoparentales et dans une moindre mesure des couples avec 3 à 6 enfants. Ici, la pauvreté prend un sens monétaire qui est lié surtout du taux élevé du chômage dans la zone. Selon l'étude, les femmes sont les premières victimes du chômage (63.41%) et cette situation crée leur situation de dépendance par rapport aux hommes qui sont occupé à plus de 41 %.

Tableau 3.8- Nombre de familles en situation de chômage ou occupé

 

Hommes

%

Femmes

%

Total

%

Occupés

12

41.38

15

36.59

27

38.57

Chômeurs

17

58.62

26

63.41

43

61.43

Total

29

100

41

100

70

100

Source : Notre enquête, 2006

Le chômage transforme leur espoir en désespoir. L'absence d'emploi, d'éducation, et d'encadrement transforme ce lieu en un « enfer sur terre ». SHADA est dépourvue de richesse, sauf la mer en situation normale aurait pu permettre aux habitants de la zone d'avoir la possibilité de subsister (pêche, tourisme,...). Hélas ! les gens l'ont mal utilisées notamment

avec la pratique déboisement des palétuviers, les dépôts d'ordures, ... En constatant cette situation, on se demandait: Quelle stratégie utilisée par ces habitants faisant partis du groupe de plus de 61 % de la population en situation de chômage ? L'enquête révèle que plus de 30 % de cette entité reçoit du transfert venant des parents vivant notamment à République Dominicaine ou Providenciales « Turks and Caicos » ; plus de 25 % vivent au dépend des voisins ou amis ; 13 % environ vivent de la mendicité ; plus de 23 % fonctionnent avec l'aide de l'église et les autres, soit près de 7 % subsistent avec des moyens divers.

Tableau 3.9- Moyen de subsistance des gens en Situation de chômage

 

Quantité

%

Transfert

13

30.23

Solidarité des voisins/ amis

11

25.5 8

Mendicité

6

13.95

OEuvres Ecclésiales

10

23.26

Autres

3

6.98

Total

43

100

Source : Notre enquête, 2006

Il est important de faire remarquer que les 38 % des chefs de familles qui déclarent être occupés, travaillent dans des activités différentes du métier appris, le plus souvent. Voyons les différents types d'activités.

Tableau 3.10- Type d'activités des personnes dites occupées

Activités

Quantité

%

Charpentier

3

11.11

Portefaix

4

14.81

Journalier

4

14.81

Pêcheur

4

14.81

« Bonne » / Lessiveuse

3

11.11

Gardien

2

7.40

Maçon

2

7.40

Ferronnier

1

3.70

Petit Commerçant

3

11.11

Cordonnier

1

3.70

Total

27

100

Source : Notre enquête, 2006

Selon le tableau précédent, on voit que cette population occupe surtout des petites activités pouvant juste leur permettre de subsister. Les activités de portefaix, la pêche et journalier « vann jounen », comme on l'appelle en créole, représentent à chacun respectivement un total de 14.81 % ; il y a aussi les charpentiers, les servantes ou lavandières, ainsi que les petits commerçants qui représentent tour à tour 11.11 % ; il s'en suit des gardiens des maisons ou boutiques et les maçons qui occupent une valeur de 7.40 % et enfin, les ferronniers et les cordonniers qui représentent 3.70 % du total.

Revenu Produit Par les Activités des Habitants de Shada

L'étude nous a révélé des situations pires de ce qu'on aurait pensé. Il y a une situation de chômage déguisé qui se répand grandement dans ce bidonville. On se demande

que fassent ces chefs de familles pour répondre à leur responsabilité, vu leur maigre revenu. Le tableau ci-dessous nous donne une idée quantitative pour mieux apprécier cet état de fait.

Tableau 3.11- Revenu produit par Habitant

TRANCHE REVENU
Par Mois en gourdes

NOMBRE DE CHEFS DE
FAMILLE

POURCENTAGE

500 - 600

4

14.82 %

601 - 700

5

18.51 %

701 - 800

3

11.11 %

801 - 900

3

11.11 %

901 - 1000

4

14.82 %

1001 - 1100

2

7.41 %

1101 - 1200

3

11.11 %

1201 - 1300

2

7.41 %

1301 - 1400

1

3.70 %

TOTAL

27

100 %

Source : Notre enquête, 2006

Notre attention se porte surtout par le fait que les revenus des habitants de Shada disant être occupés se situent entre 500 et 1400 gourdes. Au niveau de la répartition de cette tranche, on peut constater que près de 60 % de cette population vivent avec un revenu inférieur ou égal à 1000 gourdes par mois. Nous nous sommes demandés quelle marge de manoeuvre a un chef de famille avec 16.7 gourdes à 33.33 gourdes par jour, pour offrir les besoins de bases à sa famille composée le plus souvent de 4 à 6 enfants. Cette catégorie fait partie des personnes ayant comme activité de portefaix, vendeur de journée, la petite pêche, servantes ou lavandières et gardien de maisons ou de magasins. Il y a aussi près de 20 % de chefs de famille qui ont un revenu mensuel se trouvant entre 1001 et 1200 gourdes. Ces chefs de familles, quoiqu'ils soient mieux par rapport à la première catégorie, eux aussi doivent consentir des efforts considérables pour vivre.

Faible alimentation:

« Il est hors de doute que le volume global de la consommation privée reste faible par rapport à l'importance de la population. Les niveaux de consommation varient en effet avec le montant de ressources monétaires qui leur donnent naissance. La demande est fonction du pouvoir d'achat et du niveau des prix. La médiocrité du revenu, aggravée par l'inflation, a pour effet de maintenir la demande à des niveaux très bas. La faiblesse de la consommation moyenne se manifeste dans tous les domaines... Parmi les dépenses des ménages, le plus important est celui de l'alimentation, qui absorbe environ 50% du budget. La modicité des dépenses alimentaires n'autorise qu'une consommation moyenne de 1700 calories par jour, d'où le déficit de 25% par rapport aux besoins minima. En dehors d'une insuffisance globale de calories, le régime alimentaire se caractérise par une forte consommation de céréales et de tubercules. Par contre, la consommation de viande, de légumes, de produits laitiers, de graisses, d'oeufs et de poissons, reste trop faible »96. Dans la grande majorité, la population est gravement mal nourrie, conséquence directe de la faim qui sévit dans le pays de manière chronique. On constate que le plus grand nombre de la population haïtienne a de jours en jour de très grandes difficultés à se nourrir, ce qui entraîne de graves incidences sur leur état de santé, notamment des cas de malnutritions fréquentes.

« La situation alimentaire demeure particulière alarmante. Plus d'un, pourtant, reste convaincus que le problème alimentaire haïtien n'est pas à rechercher du coté de la disponibilité de la nourriture, puisque selon ces personnes les marchés locaux sont en règle générale bien achalandés. Mais les Haïtiens citadins les plus vulnérables souffrent d'un manque frappant de revenus et donc d'accès à une nourriture en quantité et en qualité suffisante. En Haïti, plus de 70% de la population serait en chômage »97. L'état nutritionnel des habitants est très faible. Selon l'enquête menée à SHADA, en voici le sombre tableau sur 70 personnes questionnées:

6 déclarent avoir la possibilité de prendre 2 plats chauds par jour;

26,, ,, ,, ,, ,, ,, ,, ,, ,, ,, ,, ,, ,, ,, ,, ,, ,, ,, ,, ,, ,, ,, ,, ,, ,, ,, ,, ,, ,,,,,,, 1 , ,, ,, ,, ,, ,, ,, ,, ,, ,, ,, , ,, ,, ,, ,,,,,;

38 déclarent avoir l'habitude de passer une journée, assez souvent, sans rien prendre. Cette
situation occasionne fréquemment des cas de maladies. Cette situation conduit le plus souvent

96 Kern, p.264

97 Action Contre la faim, p.5

à la malnutrition. On sait pertinemment que quand cette dernière apparaît sous forme de malnutrition protéino-énergétique chez les enfants d'age scolaire, en particulier de 5 à 15 ans, cela dérange énormément la capacité intellectuelle de bien appréhender les choses. « A cinq ans, les enfants ont pratiquement la même alimentation que les adultes. Elle est donc souvent insuffisante en qualité et en quantité. Dans les cas de pénuries alimentaires saisonnières (période de soudure), on note chez les enfants de paliers dans leurs courbes de poids, mais ces stagnations alternent avec une période de croissance accélérée après la récolte. L'insuffisance globale de la ration alimentaire résulte d'une mauvaise répartition des repas dans la journée. Souvent les restes de la veille sont insuffisants. L'enfant va à l'école et y passe la journée sans manger. A cela, s'ajoutent les longues distances parcourues pour atteindre l'école : les besoins énergétiques de l'enfant sont donc majorés.

Conséquences : Les alternances de sous-alimentation et de suralimentation sont préjudiciables au développement physique harmonieux de l'enfant. Il présente un retard de croissance ainsi que certaines difficultés d'attention et d'apprentissage à l'école »98.

La continuité de la régression de l'économie nationale menace la viabilité de la formation sociale haïtienne. Elle crée une situation anormale qui deviendra difficile à maintenir, à mesure que le rétrécissement du niveau de vie porte sur les biens alimentaires indispensables99. Comme nous l'avions déjà dit, les faits économiques ne peuvent pas démontrer, à eux seuls, le caractère monstrueux de la pauvreté dans ce bidonville. C'est pourquoi, notre étude s'est intéressée aussi à l'analyse sociale.

SECTION 6. ANALYSE SOCIALE DES RESULTATS DE L'ENQUETE
EN TERMES D'INCIDENCES DE LA PAUVRETE ET DE

COUVERTURE SOCIALE.

En analysant le phénomène de la pauvreté, nous aurions pu nous concentrer uniquement sur l'aspect économique du problème. Cependant la science économique étant une « science sociale qui a pour objet l'étude et la recherche de « lois » permettant d'expliquer les

98 LE NOUVELLISTE, 14-05-07, Les différentes formes de malnutrition, p.21

99 Kern Delince, p.228

mécanismes qui gouvernent la production, la consommation et l'échange de biens et services ou encore, sur la manière dont les individus décident d'affecter, au meilleur coût possible, telle ressource au système productif en vue de satisfaire des besoins de consommation individuels et collectifs, présents et futurs »100, selon la définition donnée par l'économiste américain Samuelson. Vue sous cet aspect, la science économique ne peut pas se dissocier des faits sociaux quotidiens et, c'est cette constatation qui nous pousse à analyser l'aspect social de la pauvreté à Shada. En fait, il s'agit pour nous de mettre en évidence la nature de logements occupés et l'habitat, de la vie au foyer, les loisirs, etc., des habitants de Shada.

Nature des logements occupés :

La localité de Shada répond théoriquement aux différentes caractéristiques des bidonvilles, notamment sur les formes d'habitat précaire, dépourvu d'équipement élémentaire (eau, électricité), et dont la construction est réalisée initialement avec des matériaux de récupération. Cette situation est due par le fait que ces gens venant des campagnes, résultat de l'exode rural, n'ont pas de l'argent nécessaire pour se payer un bail normal. Ils se voient dans l'obligation d'avoir recours à des terrains à proximité de la mer. L'exode rural ajoute dans les grandes villes, en Haïti, une population pauvre, dont les pouvoirs publics sont dans l'impossibilité d'assurer l'accueil et le logement. C'est pour cela qu'ils occupent illégalement des terrains souvent inconstructibles selon les normes habituelles. La construction se fait selon l'opportunité d'une place libre pour minimiser les coûts Ses unités de logement sont environ de 6 m2 pour une famille de 6 personnes en moyenne. Cet habitat traduit les conditions de la croissance urbaine dans une société inégalitaire. Nous devons aussi souligner le poids de la nourriture dans leur budget, les obligeant d'habiter que ce quartier.

L'étude nous a permis de questionner les gens afin d'avoir des réponses claires et nettes concernant leur état foncier. La situation se présente ainsi :

100 Encyclopédie Microsoft ® Encarta ® 2004.

Tableau 3.12- Nature d'occupation des logements

Nature

Quantité

Pourcentage

Locataire

42

60

Héritier

7

10

Propriétaire

15

21.43

Autres

6

8.57

Total

70

100%

Source : Notre enquête 2006

On constate bien qu'une très grande majorité des occupants des maisonnettes sont en situation de location soit un total de 60 %. En suite vient ceux qui ont leur propre unité de logement sont estimés à 21.43 %. Puis 10 % jouit une à deux chambres de maisons comme héritage d'un parent ou autre. Enfin, d'autres qui habitent avec tiers ou jouissent d'une faveur d'une personne.

En fait le problème du logement ne peut se poser isolément. En effet, on doit le contempler dans un contexte général de développement urbain planifié incluant les services de base, le transport, etc. Un partenariat du secteur privé et de l'Etat s'avère nécessaire.

La vie au foyer :

Les habitants de Shada connaissent des situations difficiles qui sont liés avec leur niveau économique tellement précaire. Ils habitent des chambres de maisons coincées, ce qui les pousse à vivre dans des conditions de promiscuités avilissantes. Nous devons souligner aussi l'état de délabrement des latrines, quand elles existent. Ils cohabitent avec la présence de déchets (ordures ménagères). Les marres stagnantes renforcées par des ordures ménagères à cause des canaux obstrués constituent une menace pour la vie au foyer. Elles sont aussi les sources de différentes maladies courantes, telles : la malaria, la diarrhée, la typhoïde, etc. Une très grande majorité des habitants de cette zone dit ne se sent pas à l'aise avec le genre de vie qu'ils mènent à la maison. Ils sont obligés d'y rester faute de moyen nécessaire pour trouver une autre maison. Une fois que leur condition économique change, selon leur avis,

ils laisseront la zone. On constate aussi qu'une très grande quantité d'enfants se livrent à eux- mêmes. Ceci est le résultat des activités des parents qui sont obligés, malgré les vents et marrées de chercher le pain quotidien pour leurs enfants. Ainsi, voit-on, une montée grandissante de la délinquance juvénile. Beaucoup d'entre eux passent leur journée à la station de Pont-neuf, à la mer ou à travers les rues.

Le système de loisirs :

Selon l'Encyclopédie Microsoft Encarta 2004, les loisirs sont des « activités, pratiques dites de « temps libre », qui se définissent par opposition au temps passé au travail. Les loisirs sont en général associés à des notions telles que le plaisir ou le divertissement. La définition des loisirs est fonction de l'époque dans laquelle ils s'inscrivent, mais en règle générale ils ont toujours été le reflet des sociétés et de leurs inégalités. Les différentes catégories sociales

peuvent plus ou moins facilement se dégager des servitudes du travail et ont un accès plus ou moins aisé aux loisirs en fonction de leurs revenus »101. En tout temps, l'homme a toujours divisé son temps en trois parties, à savoir : le temps pour prendre son sommeil, pour faire son travail et, enfin, pour prendre ses loisirs. Ces derniers constituent toujours un sujet de préoccupation pour la très grande majorité des habitants de grand bidonville. Le loisir est comme le plus grand des luxes. Nous avons posé des questions relatives aux modes de divertissements pris par les gens comme loisirs. Voici les réponses trouvées :

101 Encyclopédie Microsoft ® Encarta ® 2004. (c) 1993-2003 Microsoft Corporation.

Tableau 3.13- Les types de loisirs

Divertissements

Quantité

Pourcentage

Football

6

8.57

Vaudou

7

10

Eglise

10

14.29

Télévision

6

8.57

Cinéma de quartier

17

24.29

Musique (radio)

20

28.57

Autres

4

5.71

Total

70

100 %

Source : Notre enquête 2006

Le résultat de cette enquête nous montre que la musique et les activités de cinéma réalisées grâce aux initiatives de quelques personnes en vue d'en faire profit en retour, occupe un très grand pourcentage dans le partage du temps des loisirs, soit respectivement à 28.57 % et 24.29 % des interviewés, ensuite, nous avons les activités ecclésiales avec une valeur relative de 14.29 %. Les gens pour se libérer de certains problèmes, notamment celui de la faim, passent beaucoup de temps à jeûner, dans les réunions de prières et les veillées de nuit. Puis, viennent ceux qui pratiquent le vaudou comme divertissement, ils représentent 10 %, les amants ou pratiquants du football et ceux qui ont un poste téléviseur sont à 8.57 %, tour à tour. Enfin, les autres divertissements comme jeu de hasard, domino, carte, etc. représentent 5.71 %.

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