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Le parquet général de Rouen sous la monarchie de Juillet (1830-1848)

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par Julien Vinuesa
Université de Rouen - Maîtrise d'histoire 2004
  

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C-La justification républicaine : la défense du Journal de Rouen.

Dans le numéro du 12 août 1833, la démission de Daviel est justifiée en réaction à la traque organisée contre les amis de Dupont de l'Eure85(*). Les importantes démonstrations de soutien montrent que l'exaspération n'a pas seulement gagné le premier avocat général mais aussi l'opinion : « Voilà précisément pourquoi l'émotion est si générale ; voilà pourquoi, depuis la révolution de Juillet, jamais la population de notre ville, si paisible, si difficile à émouvoir, n'a plus vivement ressenti le contre-coup d'une mesure politique »86(*). MM. Aroux et Tranchard ne sont pas les seuls à faire l'objet de brimades. Le Journal de Rouen cite les cas de M. Lacaze-Aché, procureur du Roi de Pont-Audemer et par ailleurs ami de Dupont de l'Eure, « déporté » à Segré (Maine-et-Loire), et de M. Carpentier, procureur du Roi à Louviers, « destitué sous la Restauration et rétabli dans ses fonctions par M. Dupont de l'Eure, est de nouveau destitué, ou plutôt, par une amère ironie, appelé à faire ses droits à la retraite, lorsqu'on savait bien qu'il n'avait pas le temps de service nécessaire pour réclamer une retraite »87(*). Le 13 août, le Journal de Rouen commence à toucher du doigt la véritable raison des destitutions d'Aroux et Tranchard : tout d'abord, le journal se défend d'entretenir avec Aroux une quelconque connivence rédactionnelle, alors même qu'il n'est pas fait état d'une mise en cause du journal :

« Nous pouvons déclarer sur l'honneur que, depuis son entrée en fonction en septembre 1830, M. Aroux n'a eu avec nous d'autres relations que celles qu'il se faisait un devoir de conserver avec des hommes dont il avait pu apprécier l'amitié et le dévouement dans les circonstances difficiles et notamment au mois de juillet 1830 ; que, depuis la même époque, il est resté complètement étranger à la rédaction ou à la direction de notre feuille ; qu'enfin il n'avait pas à l'époque de sa destitution, mis vingt fois depuis trois ans le pied dans nos bureaux »88(*).

Le Journal de Rouen soutient également le substitut Tranchard, accusé d'avoir des accointances avec les républicains :

« M. Tranchard, c'est un républicain ![...]. Les amis de M. Tranchard peuvent citer pour réfuter ce reproche les paroles que prononçait ce magistrat, précisément dans la délibération du 26 juillet : [...] «Je le déclare ici hautement, si un républicain venait à s'élever, je donnerais ma démission ; si une restauration devait revenir, je donnerais ma démission. Que chacun ici en dise autant». Voilà le républicain »89(*).

* 85 « La démission de M. Daviel qui n'a pas hésité à sacrifier une brillante position [...] parce qu'il a vraisemblablement pénétré le véritable esprit de ces destitutions, et qu'il a senti qu'il ne pouvait consciencieusement, lui aussi magistrat de juillet, rester associé à un semblable système, tout cela est hautement significatif pour le pays tout entier » : Journal de Rouen, numéro 224, du lundi 12 août 1833.

* 86 Ibid.

* 87 Ibid.

* 88 Journal de Rouen, numéro 225, du mardi 13 août 1833.

* 89 Ibid.

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